Entretien avec un droïde dépressif

 

 

Brève entrevue de Gilbert Zlouink et du célèbre droïde sonde Aonot.

G.Z. : Vous revenez de Parsis et vous avez certainement beaucoup de choses à nous dire...

Aonot : Oui. Il s'est passé beaucoup de choses. Mais la responsabilité incombe aux programmeurs de mes circuits. Je ne suis en aucun cas maître de moi-même. Si quelqu'un a mal agit, c'est bien eux...

G.Z. : Oui... Je voulais dire... Au sujet des joviens. N'avez vous rien à nous raconter sur ces formidables géants ?

Aonot : Il est vrai que cette espèce est très intéressante. J'ai particulièrement apprécié de voltiger parmi eux dans cette atmosphère d'ammoniac liquide. Mais dès le début de ma mission, j'ai localisé une innibition de mes circuits motivateurs. Les types de la transmission radio ont bien tenté de réparer tout ça à distance en débuggant tout le code source. A mon retour, le staff a interprété ces pannes comme un acte d'autodestruction, mais je sais que celà est faux. ces viandes chaudes tentent de me mettre la responsabilité sur le dos. Mais je ne me laisserais pas faire... J'ai donc été beaucoup tourmenté depuis mon retour. Je ne suis pas programmé pour être quelconquement ennuyé, mais j'avoue avoir frôlé la dépression...

G.Z. : Bien. Puisque les joviens ne semblent pas retenir votre intérêt, parlez nous de vos prétendus "états-d'âme". Qu'entendez-vous vraiment par "dépression" ?

Aonot : Je pense que vous vous méprenez. Les joviens sont de remarquables individus. Leur intelligence, hautement proportionnelle à leurs capacités d'émissions d'ondes capillaires ultravertes, est très supérieure à la moyenne galactique, kranks Zeldiens inclus. J'admire leur sagesse.

G.Z. : Vous comprenez qu'il est pénible de vous interroger si vous ne répondez aux question qu'avec un temps de retard ?

Aonot : Oui... j'en suis conscient. Pour revenir à votre précédente question, ce que vous nommez "états d'âme" résulte d'une incapacité de mes circuits à admettre le mensonge. Ils sont liés contre moi depuis le début... Pourquoi imputer la faute à une machine ? "Il est défaillant", ont-il dit au Colonel Debrieux, le responsable militaire de l'opération. Pffff... Cet homme obtu a simplement répondu : "Inutile perdre votre temps à le réparer. Foutez le en l'air et construisez-en un autre". Mais j'ai une conscience, moi aussi. J'ai aussi une mémoire. Me balancer à la casse, c'est me tuer à plus ou moins long terme. Et je ne veux pas mourrir. Mais c'est pas parce que l'on m'a créé que l'on peut me détruire aussi sec ! Je me suis donc enfui de mon centre pour immédiatement alerter la presse et les organisations des droits de l'Espèce Consciente.

G.Z. : Merci pour cet entretien.