Le Kastor Lapon de Zirlas est-il hermaphrodite ? Par Muad'dib.
On ne voit plus que lui! Ce rongeur venu d'ailleurs est une véritable plaie.

Les Zirlans s'inquiètent vous l'avenir de leur monde.

Trop c'est trop! Les sages sont convoqués au grand colloque de Cadef.

  Au coeur des forêts verdoyantes de Zirlas, le Kastor Lapon est de plus en plus considéré comme le seul vrai fléau planétaire. Sa reproduction, malgré tout ce qui a pu être tenté pour l'enrayer, ne connaît aucune limite. Sa population augmente chaque année d'environ 4 pour cent (pour saisir la gravité extrême de la situation, ne manquons pas de rappeler que l’année zirlane ne dure que trois de nos mois environ !). On estime à l’heure actuelle cette population à environ 120 Millions d’individus. Cette prolifération du Kastor Lapon inquiète énormément les autorités zirlanes, qui craignent à terme la complète déforestation de la planète.

Il y a quelques semaines (terrestres), tous les biologistes du système de Cadef, quelle que soit leur spécialité, se sont réunis lors d’un sommet dédié à ce terrifiant problème de prolifération ; l’exposé qui suit fait le point sur la situation d’après les propos rapportés lors de ce colloque.

Muad'dib est notre nouvel envoyé spécial dans le système solaire de Cadef.

A droite: Expérience: un kastor lapon de Zirlas cloué sur une planche n'est pas en mesure de gigoter bien longtemps.

Le kastor furtif n'est en apparence qu'un rongeur comme les autres. Mais...

Agile et résistant, ce kastor!

Les espèces de Zirlas pouvant se prétendre prédatrices des kastors lapons sont peu nombreuses et surtout bien mal armées.

En plus ils vivent longtemps!

  Le Kastor Lapon n'est pas originaire de Zirlas. Son introduction, accidentelle, est encore aussi bien inexpliquée qu'incontestable. Il est d’apparence similaire aux castors terriens, bien que sa taille soit plutôt celle d’un chat, à l’instar de son agilité. Le Kastor Lapon possède huit incisives surdéveloppées, lui permettant d’abattre n’importe quel type d’arbre pour le réduire en copeaux qu’il digérera sans aucun souci, ou bien qu’il débitera en fagots pour en faire de provisoires nids. Ses pattes puissantes, légèrement palmées et fortement griffues le rendent aussi à l’aise sous l’eau que sur terre (quel que soit le type de terrain) ou dans les arbres. Sa forte capacité respiratoire fait de lui un incontestable champion de plongée en apnée (on a observé des spécimens rester en plongée plus de trois quarts d’heure terrestre !). De constitution très robuste et d’une discrétion redoutable, le Kastor Lapon est une proie très difficile a approcher, et plus encore pour ses quelques prédateurs non-naturels rodant dans les forêts zirlanes.

La durée de vie moyenne d’un Kastor Lapon est très difficile a évaluer étant données les difficultés éprouvées par les chercheurs pour en capturer des spécimens vivants.

   
Bilan : le kastor lapon est pire qu'un énorme cafard.   Cependant, tenant compte d'une marge d’erreur conséquente (puisque de plus ou moins dix ans), les Zirlans ont estimé qu’elle devait être d’une vingtaine d’années terrestres, ce qui est relativement important pour un petit mammifère à fréquence cardiaque élevée.

De ces maigres observations ressort le fait que le Kastor Lapon est un animal possédant beaucoup d'atouts lui permettant une excellente adaptabilité.

   
A droite: Là où passe le kastor lapon la vie ne revient pas! Le microdésert de Riklöss est la preuve du désastre qui attend Zirlas.

Il bouffe tout! Ce rongeur est un enfer pour la biosphère.

Un type raconte avoir surpris un kastor lapon ronger sa jambe gauche alors qu'il dormait paisiblement sous un arbre.

Le voleur de ressources!

    On a pu voir que le Kastor Lapon pouvait se nourrir de fibres végétales grâce à sa puissante dentition. Mais ce n’est pas là, hélas, la seule chose dont puisse se sustenter le Kastor Lapon ; en effet, cet animal est doté d’un appareil digestif visiblement extraordinaire. On en a déjà vu avaler des arbres ENTIERS, des racines à la cîme, en passant par les feuilles et les fruits. On dit également en avoir observé en train de se nourrir de plantes grasses, de mousses, de bruyères (abondantes sur Zirlas), de baies, de racines et d'insectes ! Certains prétendent même en avoir observé chasser de petits rongeurs, et se nourrir de carcasse de grands animaux.

A en croire ces témoignages, on peut résumer l’alimentation de ces animaux en un mot : TOUT !

La vie sociale de ces animaux est un sujet sur lequel très peu de certitudes ont pu être établies. Comme nous l’annoncions au début de ce dossier, l’observation du Kastor Lapon est très difficiles, étant données ses capacités à se mouvoir à une vitesse vertigineuse sur n’importe quel type de terrain ; il est extrêmement pénible de le suivre lors de ces grandes migrations au travers de vastes régions de la planète. A vrai dire, la seule chose dont on soit sûr est qu’il se déplace toujours en groupe lors de ces grandes "transhumances". Mais il redevient solitaire dès qu'il décide de se fixer quelque part. Il pille alors la région de toutes ses ressources.

     
Les mâles à mamelles et un mammifère hermaphrodite... Pourquoi pas, compte tenu des bizarreries galactiques.   Il n’a jamais été donné à quiconque d’observer la reproduction, ni la naissance du Kastor Lapon. Fait troublant, jamais personne n’a pu discerner un mâle d’une femelle. Certains pensent n'avoir tout simplement qu'observé des individus de même sexe ; mais le fait que tous les spécimens observés possèdent des renflements pectoraux comportant une mamelle à leur extrémité, et que leurs appareils génitaux paraissent varier sensiblement d’un individu à l’autre, pousse certains à émettre une hypothèse pour le moins audacieuse, au sujet d’un mammifère, et que nous vous avons livrée dès le début de ce dossier : le Kastor Lapon serait-il hermaphrodite ?
     
A droite: Misloe vanree, le premier à avoir pris conscience de l'amplitude du phénomène. Il est nommé membre d'honneur au colloque de Cadef.   Si tel était le cas, cela expliquerait sa fulgurante propagation sur Zirlas, puisqu’un seul individu suffirait pour perpétuer l’espèce. Toutefois, l'espèce en question serait condamnée à long terme, faute de brassage génétique suffisant. Au vu de toutes les connaissances que nous possédons sur le Kastor Lapon, la terreur qu’il provoque aux habitants de Zirlas ne peut être que justifiée. Indéniablement, le Kastor Lapon est une espèce bien singulière, que la nature a doté de tout ce qu‘elle avait de mieux à offrir. Il est urgent de capturer au plus vite plusieurs spécimens en bonne santé et de se livrer sur eux à des manipulations à caractère vaguement scientifique.  
     
Encore un génocide en vue ?

L'affaire rappelle celle du Wub.

  Mais ne soyons pas trop alarmistes ; rien n’est perdu pour le moment, et tous les biologistes, biochimistes, exo-biologistes, et psycho-zoologistes conviés au colloque de Cadef sont à la recherche d’une solution pour contrer cette alarmante évolution du Kastor Lapon. Le génocide total de l'espèce sur Zirlas (ne mettant pas en compte l'extinction de l'espèce sur sa ou ses planètes d'origine) est envisagé en dernier recours. Ce ne serait pas de toute façon la première ni la dernière extinction de masse organisée (voir archive "Le wub est en voie d'extinction!"). Nous tâcherons de vous donner des nouvelles sitôt qu’il nous en parviendra.