Relations Bogomiles - Cathares
Texte cité par Nicolas Vignier dans son Recueil de l'Histoire de l'Eglise, Leyden 1601, p. 268 (Citation par Antoine Dondaine dans Les actes du concile albigeois de Saint Félix da Caraman, imprimé par Miscellanea Giovani Mercati, vol. V Storia ecclesiastica - Diritto, Cita del Vaticano, 1946, pp. 339-340)
"Comme nous trouvons escrit en un ancien Auteur, elle (à savoir l'hérésie) auoit esté apportee des parties d'outre Mer, A sauoir de Bulgarie : et de là s'estoit espanchee par les autres provinces, où elle fut cy apres en grand vogue, au pays de Languedoc, de Thoulouse et de Gascongne signamment : Qui la fit dire aussi des Albigeois, qu'on appella semblablement Boulgres pour Bulgares et cottereaux pour Cathares. L'Auteur pre allegué parlant de l'origine de ceste heresie et de celuy qui l'apporta, dit en ces termes. Primus temporibus haeresis Catharorum in Lombardia multiplicari coepit, Primum habuerunt Episcopum quendam Marcum nomine, sub cuius regimine omnes Lombardi, et Tusci et Marchiani regebantur. Iste Marcus ordinem suum habeat de Bulgaria. Veniens autem quidam Papa Nicetas nomine a Constantinopoli in Lombardiam, Coepit accusare ordinem Bulgariae quem Marcus habeat. Unde Marcus episcopus haesitare incipiens, relicto ordine Bulgariae, suscepit ab illo Papa Niceta ordinem Drugurie cum suis complicibus, et tenuit per multos annos : A sauoir iusques à son trepas, qui luy fit donner pour successeur en son Episcopat un nommé Iehan le Juif : Soubs lequel arriva des parties d'outremer un nommé Petracus, qui fit un mauuais rapport de Simon Euesque, duquel Nicetas auoit receu son ordre de Drugarie : Qui fut cause de faire diviser les Cathares d'Italie en deux partialitez ; l'une desquelles retint Iehan le Juif pour son Euesque, l'autre prist Pierre de Florence pour le sien : Lesquelles divisions en ameneront encor par succession de temps plusieurs autres entre eux, Lesquelles se termineront finalement en trois, qui avoient chacune leur Euesque a part : L'un desquels prenoit son ordre de la Bulgarie, l'autre de la Drugarie, et le tiers de l'Esclavonie. Et combien qu'ils suivissent tous l'erreur des Manichees et Cathares, neantmoins ils estoient discordans entre eux de quelques poincts particuliers concernant les principes de la creation de toutes choses, et la verite de l'incarnation, passion et ascension de nostre Seisneur et autres matieres. Au temps que nostre Auteur escrivoit ce que nous venons de reciter d'eux, un Garatus estoit Euesque en la Lombardie de l'ordre de Bulgarie ; un sien fils nommé Gerard à Bresse, un autre à Corezium, Cascianus pour ceux d'Esclavonie Evesque à Manteviel: son fils Alderic à Milan : l'autre nomme Otho à Bagnolle. Pour ceux de Drugurie, Marchisius à Sorano, Nicolas à Vincenve, et les fils de tous deux en autres villes. Ce qui nous monstre combien ceste heresie estoit lors multipliee par l'Italie."
Réponse de Nicétas aux questions posées par le Concile de Saint Félix de Caraman. Noticia conciliabuli apud S. Felicem de Caraman, sub Papa haereticorum Niquinta celebrati, in M. Bouquet, Recueil des historiens des Gaules, Paris 1806, vol. XIV, pp. 448-450 (Cité par Obolensky, Dmitri. The Bogomils. A study in Balkan Neo-Manichaeism. Cambridge University Press 1948, p.245)
"Vous me demandez de vous expliquer le fonctionnement des organisations initiales... et je vous dirai ceci : Elles sont distinctes les unes des autres mais aucune n'agit de manière a s'opposer à l'autre. L'église romane et celle de Dragovichta, de Melenikva, de Bulgarie et de Dalmatie sont distinctes et complètes, mais elles n'agissent pas de manière à s'opposer les unes aux autres. Agissez vous aussi de la même manière. [Ecclesiae Romanae et Drogometiae et Melenguiae et Bulgariae et Dalmatiae sunt divisae et terminatae, et una ad alteram non facit aliquam rem ad suam contradictionem, et ita pacem habent inter se : similiter vos facite.].
Pourquoi appelait-on les Cathares français "des bulgares"
A. Dondaine. Le Tractatus de hereticis d'Ansêlme d'Aléxandris. Archivarum Fratrum Praedic., Roma, XX, 1950, p.308
"Et quia francigene seducti primo in Constantinopli a bulgaris vocant per totam Franciam hereticos bulgaros." [Et comme les français ont été séduits pour la premiere fois à Constantinople par les bulgares, on appelle les hérétiques par toute la France des bulgares.]
Anecdotes historiques, légendes et apologues, tirés du Recueil Inédit d'Etienne de Bourbon, dominicain du XIII-e siècle, publié par Lecoy de la Marche, Paris 1887.
"Les cathares français s'appellent aussi bulgares, parce que leur berceau se trouve en Bulgarie [quia latibulum eorum speciale est in Bulgaria].