– Quatre ans après la mort du chanteur "grunge" Kurt Cobain, les théories sur les causes de sa mort ne cessent de se multiplier.
Des articles de magazines, des enquêtes de stations de radio et de télévision, un film controversé et un nombre incalculables de sites Web ont tous exploré les circonstances du décès du chanteur vedette du groupe Nirvana, le 8 avril 1994.
Et ce mercredi, jour du quatrième anniversaire de la mort du chanteur, deux journalistes montréalais lancent un livre intitulé "Who Killed Kurt Cobain? The Mysterious Death of an Icon" (Qui a tué Kurt Cobain? La mort mystérieuse d'un symbole), qui remet en question la thèse du suicide.
Officiellement, Kurt Cobain s'est suicidé. Mais les auteurs du livre, Ian Halperin et Max Wallace, contestent cette version et exposent clairement tous les éléments susceptibles d'étayer leur thèse. Les auteurs espèrent que leur ouvrage incitera la police à rouvrir l'enquête.
Peu de temps après qu'on eut découvert le corps de Cobain dans sa maison, près de Seattle, avec trois fois la dose mortelle d'héroïne dans le sang et blessé d'un coup de fusil à la tête, des rumeurs ont commencé à relier sa mort à Courtney Love, sa veuve, même si cette dernière se trouvait à Los Angeles à l'époque.
Le jour où le chanteur était retrouvé mort, le détective privé Tom Grant, embauché par Courtney Love pour retracer Cobain après sa disparition d'un centre de désintoxication, quelques jours plus tôt, déclarait à la police qu'il soupçonnait que Cobain avait été tué. Quelques mois plus tard, Grant alléguait publiquement que Courtney Love était impliquée dans le meurtre.
De son côté, Eldon Hoke, mieux connu sous le nom d'El Duce, chanteur rock, affirmait que Courtney Love lui avait offert 50 000 $ pour tuer Cobain. Hoke était retrouvé mort, huit jours après avoir été interviewé par le cinéaste Nick Broomfield, pour le documentaire "Kurt and Courtney". Avant sa mort, Hoke avait réussi le test du détecteur de mensonges.
Dans leur ouvrage, Halperin et Wallace révèlent avoir eu accès à des dossiers confidentiels, grâce à des sources policières qui jugeaient suspecte la clôture rapide de cette affaire. Ces dossiers révélaient qu'il n'y avait aucune empreinte digitale sur le fusil qui a tué Cobain.
Fait encore plus troublant, on n'a pas non plus retrouvé d'empreintes de Cobain sur la boîte de cartouches ni sur la plume utilisée pour rédiger sa lettre d'adieux. "Un homme mort n'efface pas ses empreintes digitales de son propre fusil", fait remarquer M. Wallace.
La note d'adieux comportait deux types d'écriture et ne faisait aucune mention de suicide, dit-il. Et pendant les deux jours qui se sont écoulés entre la mort de Cobain et la découverte de son cadavre, quelqu'un a tenté d'utiliser ses cartes de crédit.
Mais ce qui contrevient le plus à la thèse du suicide, c'est que Cobain avait trois fois la dose mortelle d'héroïne dans les veines.
Selon les pathologistes, il aurait été impossible pour Cobain de déposer son attirail d'injection d'héroïne, dérouler ses manches de chemise, soulever le fusil et se tirer une balle. Une telle dose d'héroïne l'aurait rendu inconscient en quelques secondes."