PRÉSENTÉ PAR LE 72e GROUPE
SCOUTS ET GUIDES
DE CAP-ROUGE
Montage d'une tente En campisme d'hiver, le plus important est sans doute l'abri. Pour ce camp, nous avons utilisé les bonnes vieilles tentes lourdes, sans plancher. Il faut: - taper, avec les raquettes, la neige dans un rectangle de la grandeur de la tente érigée, - creuser autour la neige, sur une largeur de 30 cm, sauf à l'avant de la tente, - monter la tente et attacher les tendeurs à des billes de bois ou à un long billot que l'on enfouira dans la neige, - placer la base de la tente dans le contour creusé et remonter la neige par dessus pour isoler, - placer le double-toit de la tente. On doit laisser au plus 15 cm entre le tente et le toit pour mieux conser- ver la chaleur. Pour les tendeurs, on peut se servir des arbres autour ou des mêmes billots. On creuse ensuite un puits à l'intérieur de la tente, en avant, pour placer le poêle et une réserve de bois pour la nuit. Un réflecteur entre le poêle et la tente est très utile. Porter une attention particulière à l'installation du tuyau pour éviter les émanations. La neige du creusage peut être mise sur la deuxième partie surélevée et tapée. On y a mis ensuite de la paille, du papier journal puis une toile isolante. Le poêle doit chauffer toute la nuit si on veut garder une certaine chaleur, cela nécessite des tours de garde. Il est suggéré de garder un couteau à portée de main en cas d'incendie.OrientationConstruction d'un abri La largeur totale de l'abri est déterminée par la somme de la largeur des épaules de chacun, plus 10 à 15 cm par per- sonne. La longueur est de 2 m pour permettre d'y entrer les bagages. Enlever la neige de ce rectangle et la placer autour sur le bord. Installer des perches d'environ 3 m sur le dessus en les appuyant sur les bords sans les attacher. Fixer perpen- diculairement des baguettes. Puis étendre par dessus l'arma- ture du sapinage et/ou une toile de fond. Recouvrir de neige légère non-tapée. Placer la porte du côté opposé du vent, pour limiter les entrées d'air froid, placer quelque-chose pour fermer la porte. S'installer un à la fois en débutant par celui qui est au fond de l'abri.
Construction d'un igloo Faire un tas de neige bien tapée, d'une hauteur de près de 1,80 m et d'un diamètre d'environ 2,20 m. Enfoncer des petits bouts de bois de 25 à 30 cm perpendiculairement à la paroi. Laissez durcir pendant au moins deux heures, si possible une nuit complète. L'entrée doit être placée du côté opposé aux vents dominants. Vous la creusez le plus près possible du sol et elle ne doit pas mesurer plus de 60 cm de largeur et de hauteur; on doit ramper pour entrer dans cette maison. Après environ 80 cm de tunnel, vérifiez si vous êtes toujours vis-à-vis l'amon- cellement de neige. Puis on commence à élargir pour faire le vestibule où l'on devrait avoir de la place pour 2 à 3 personnes agenouillées côte a côte. Il ne reste plus qu'à vider la neige du reste de la maison jusqu'aux petits bouts de bois enfoncés précédemment. Après le vestibule, le plancher doit être plus haut que la partie supérieure de la porte. Cette partie servira de lit. On fait un trou d'aération au sommet du toit. Sur la plate-forme (le lit), on place de la paille ou du sapinage ainsi qu'une toile de fond pour isoler.
Le feu et ses techniques Le feu sert à réchauffer et à garder au sec. Nous pouvons aussi nous servir de celui-ci pour signaler notre présence, cuire des aliments et purifier l'eau en la faisant bouillir. Ne faites pas un trop grand feu. Les petits feux demandent moins de combustible et sont plus faciles à contrôler. La chaleur est par le fait même plus concentrée. Par temps froid plusieurs petits feux entourant un feu central sont plus efficaces qu'un grand feu. Préparez minutieusement l'emplacement du feu. Si vous devez faire du feu sur de la glace, de la neige ou sur un sol humide, construisez une plate-forme de billots ou de pierres plates. Rassemblez des brindilles sèches et des branches mortes. Disposez les brindilles en forme de tente sur des matières inflammables, comme du papier, des feuilles sèches, des aiguilles de pin ou des copeaux. Mettez le feu et attendez que le tout soit bien embrasé avant d'ajouter du bois plus gros et plus dur. Pour faire un feu dans la neige, il est préférable de creuser un trou d'une trentaine de centimètres à l'endroit désiré. Mettre des pierres au fond ou y placer une rangée de billots humides. Déposez les brindilles en tente par dessus et continuer comme les feux habituels. Il y a différentes techniques pour suspendre la casserole au dessus du feu. Ne pas oublier que le maximum de braises optimise la cuisson. Si vous suspendez de la nourriture directement au dessus de votre feu, évitez la fumée, les flammes et utilisez un récipient pour recueillir la graisse.
Vêtements et nourriture En camping d'hiver il est important de faire attention à notre habillement et à notre alimentation. Pour l'habillement, la méthode multicouche ou "pelures d'oignon" est la meilleure. Il s'agit de porter plusieurs couches de vêtements dont les plus rapprochés du corps laissent facilement s'échapper la sueur, principale cause de refroidissement. On suggère trois couches, chacune se distinguant des autres par une fonction précise. La première couche doit nous permettre de rester au sec en transmettant la transpiration du corps vers l'extérieur; c'est habituellement un sous-vêtement. Les fibres synthétiques assurent les meilleurs résultats. La seconde couche permet d'éviter que la chaleur du corps ne s'échappe. Si la laine fut longtemps l'isolant par excellence, la laine polaire, fibre synthétique de polyester, est aujourd'hui plus populaire parce qu'elle n'absorbe pratiquement pas d'eau et met un temps négligeable à sécher. La laine polaire est offerte en différentes épaisseurs, ce qui permet un ajustement plus précis en fonction des situations climatiques. La troisième couche, externe, est un survêtement non isolé qui sert à se protéger contre les intempéries: vent, neige, pluie, bruine, etc. Sous un climat humide comme celui du Québec, la priorité devrait être donnée à l'imperméabilité ce qui nous amène à favoriser des vêtements à coutures scellées. Par contre il faut aussi porter une attention particulière aux dispositifs favorisant l'aération. Il est important de songer aux extrémités. Une tuque est essentielle, 70% de la chaleur se perdant par la tête. Pour les mains, les mitaines sont préférables aux gants. Pour les pieds, on applique la même règle que pour le corps: plusieurs couches. Finalement, il est très important de prévoir des vêtements de rechange par lesquels on remplacera les autres dès qu'ils seront humides pour éviter d'avoir froid. Existe-t-il une alimentation spécifique pour le camping hivernal? Y a-t-il des aliments à privilégier? Bien sûr, il est évident que nos menus se trouveront légèrement modifiés si l'on envisage le camping hivernal. Des repas déjà prêts et faciles à réchauffer sont des atouts de taille. On recommande une alimentation très proche de notre modèle d'alimentation équilibrée. On recommandait auparavant une alimentation très riche en lipides, mais cette alimentation traditionnelle de l'Inuk, n'est pas saine pour nous. On admet que, bien que les lipides soient un excellent aliment lors d'activités prolongées à l'extérieur par temps froid, ils ne doivent pas représenter plus de 35 à 40% des calories totales, avec 12 à 15% de protides et 50 à 55% de glucides. Les principales sources de glucides sont: les jaunes d'oeufs, le beurre, la margarine, le fromage, le beurre d'arachides, le chocolat, les noix (également riches en protéines). Pour améliorer la résistance au froid, il est aussi fort conseillé de multiplier les repas. On propose une augmentation de calories de 3% pour chaque tranche de 10 C en dessous de la température de référence de + 10 C. Si, en plus d'être au froid, on pratique une activité physique assez exigeante, il faudra boire pour éviter la déshydratation. Des boissons chaudes, légèrement sucrées et citronnées, sont recommandées pour maintenir un niveau d'énergie constant dans le sang. Se nourrir lors du camping hivernal est donc très peu complexe, si votre alimentation habituelle est bien équilibrée. Augmenter légèrement la quantité de lipides, s'assurer une bonne hydratation, voilé les principales règles à suivre. N'oubliez pas que donner de l'alcool à quelqu'un qui a froid ne règle rien.
Premiers soins en hiver Que ce soit l'été ou l'hiver, les premiers soins demeurent fondamentalement les mêmes. Il y a tout de même des dangers supplémentaires causés par le froid. Les engelures font partie des plus gros risques du froid et du vent: le visage, les oreilles, les doigts et les orteils sont les plus facilement atteints. Il faut se surveiller mutuellement pour détecter dès le début les symptômes d'engelures. En cas d'engelure, il faut essayer de se mettre à l'abri du vent. Demander à la personne de se réchauffer avec son propre corps, soit en appliquant les mains sur son visage et autres parties gelées, soit en se mettant les mains sous les aisselles etc. Il ne faut jamais frictionner ou masser la peau. On peut se couvrir de couvertures et boire une boisson chaude, sucrée mais non-alcoolisée. Si la peau ne retrouve pas sa couleur normale et sa sensibilité il faut aller le plus vite possible chez le médecin ou à l'hôpital. Si une personne subit un refroidissement généralisé si elle est tombée dans l'eau, la meilleure façon de la réchauffer, c'est de la coucher nue dans un sac de couchage, avec une autre personne qui par la chaleur de son corps la réchauffera graduellement. En hiver, les yeux peuvent s'irriter par la réflexion du soleil sur la neige. Il est préférable de porter des lunettes de soleil ou des lunettes de ski. Modes de transport en hiver En hiver les déplacements dans la neige sont plus faciles avec des raquettes. Il y a plusieurs types de raquettes; le modèle conçu pour la neige profonde est le plus utilisé. On peut même réussir à en fabriquer avec deux branches de conifères et brêler le treillis. Il est plus facile de se fabriquer un traîneau pour transporter le matériel, plutôt que d'avoir trop de poids sur son dos. Ne jetez pas vos vieux skis, car ils peuvent être un bon point de départ pour un traîneau. Lorsque vous avez à circuler sur un lac ou une rivière gelés et que vous doutez de la solidité de la glace, il faut avancer assez séparés les uns des autres, pour répartir le poids du groupe, mais pas troploin pour pouvoir porter secours aux autres en cas d'accident.
Survie en forêt La trousse de survie doit toujours faire partie de l'équipement. Elle devrait contenir: - de la corde - du fil à pêche - 2 hameçons - quelques plombs - une aiguille - un cube de bouillon (boeuf ou poulet) - un crayon - du papier - quelques allumettes imperméables - du fil de laiton - un ouvre-boîte (petit) - un miroir (petit) - un 0.25 $ - 3 boutons dont un rouge - un bout de tissu rouge - du fil à coudre blanc - un sachet de sucre - un papier mouchoir - un pansement - une bouteille d'échantillon de parfum, remplie d'eau de javel - une épingle de sûreté - une petite boîte de métal pour mettre le tout. Il est important de connaître quelques trucs pour allumer un feu: - l'écorce de bouleau, même trempée, brûle très bien. - du carton paraffiné et des restes de bougies sont de très bons combustibles lorsque tout est mouillé. - quelques allumettes enroulées de ficelles et plongées dans la paraffine sont aussi très utiles. Il existe plusieurs signaux de détresse qui sont reconnus à travers le monde entier dont: - 3 coups de sifflet - 3 colonnes de fumée à 5 secondes d'intervalle - 3 coups de fusil Il faut faire attention aux sept ennemis de la survie: la peur, la douleur, le froid, la soif, la faim, la fatigue, l'ennui et la solitude. Il existe des signaux de détresse sol/air. Il faut les faire d'au moins 12 mètres et il faut leur donner du relief pour accentuer les jeux d'ombres.
La nuit elle marque le Nord. Pour la repérer, trouvez la Grande ourse: formation de 7 étoiles en forme de chaudron; du côté opposé au manche, à environ 5 fois la profondeur du chaudron se trouve l'étoile polaire. À noter que la Grande ourse "tourne" autour de l'étoile polaire dans le sens opposé des aiguilles d'une montre.
Placez la montre dans votre main de sorte que l'aiguille des heures pointe vers le soleil. La moitié du plus petit angle formé par l'aiguille des heures et midi indique le Sud, l'Est est à gauche et ainsi de suite. Ne pas OUBLIER que votre montre doit être à l'heure normal.
Piquez au sol ou dans la neige un piquet d'environ 30 cm, bien droit, puis au bout de l'ombre de ce piquet, planté un second piquet. Attendez 15 à 20 minutes pour que l'ombre se déplace. Plantez alors un troisième piquet au bout de l'ombre du premier. Tracez une ligne entre les piquets 2 et 3 et prolongez-la. Tracez une perpendiculaire à partir du piquet 1 vers la ligne reliant les points 2 et 3. Le point le plus éloigné du piquet 1, sur cette perpendiculaire, indique le Nord, l'Ouest étant à gauche.
Si l'on ne peut repérer l'étoile polaire, toute étoile peut aider à notre orientation. Dans la mesure du possible en choisir une isolée, que l'on pourra retrouver facilement. Les étoiles semblent voyager d'Est en Ouest dû à la rotation de la terre. Placez deux poteaux à une certaine distance l'un de l'autre, en ligne avec l'étoile repérée. Attendre quelques minutes, puis repérez l'étoile. Si elle s'est déplacée vers la gauche, on regarde le Nord, à droite, le Sud. Si elle a baissé, on regarde vers l'Ouest, et si elle semble avoir monté, on regarde vers l'Est.La Lune Lorsque la lune est pleine, à minuit, elle se trouve au Sud puisqu'elle est opposée au soleil qui est de l'autre côté de la terre qui est au Nord. Lorsqu'elle n'est pas pleine, le lune peut nous aider quand même à nous orienter. Quand elle croît, ses cornes sont tournées vers l'Est, et vers l'Ouest quand elle décroît.
Des connaisseurs prétendent s'orienter par les mousses ou pas la différence d'épaisseur de l'écorce des arbres. Il se peut qu'il y ait une certaine logique dans ces croyances populaires mais rappelez-vous qu'une infinité de facteurs influencent la croissance des arbres et des plantes. Il est pratiquement impossible de deviner ces choses d'un simples coup d'oeil. D'ailleurs, ces différences dans l'épaisseur de l'écorce selon l'exposition nord ou sud ne peuvent se mesurer à l'oeil nu, mais selement à l'aide d'instruments de précisions. Il vaut donc mieux se faire une bonne soupe à la mousse pour survivre que de se fier à celle-ci!