Etude d'une source d'atomes
d'oxygène par décharge inductive radiofréquence
Au LPGP équipe: M. Touzeau et E. Leduc
Sommaire :
1 INTRODUCTION *
1.1 Motivations *
1.2 Source d’azote[Bar97] *
1.3 But du stage *
2 PRESENTATION DE L'EXPERIENCE*
2.1 Source inductive[Lie94] *
2.1.2 Puissance absorbée[Lie94] *
2.1.3 Boite d'accord[Lie94] *
2.2.2 Détermination de la concentration d'oxygène atomique du fondamental par actinométrie [Pag95] *
2.2.2.2 Cinétique des espèces dans la décharge *
3.1 Dépôt de puissance dans la décharge[Min98] *
3.1.2 Mesures de puissance déposée et du son rendement *
3.1.2.2 Mesure de puissance déposée*
3.1.2.3 Mesure de rendement de puissance*
3.2.1.2 Mesure de la réponse spectrale du réseau(OMA+fibre optique …) *
3.2.1.3 Mesure de la réponse des photodiodes de l'OMA *
3.23 Comparaison avec une décharge continue *
5 BIBLIOGRAPHIE *
1.1 Motivations
Une étude précédente menée au LPGP a démontré la très grande efficacité des sources radiofréquence fonctionnant en régime inductif pour dissocier les molécules d'azote .Cette source est déjà utilisée sur les bâtis d'épitaxie par jets moléculaire pour produire un faisceau intense d'atomes d'azote en vue de produire des couches minces de semi-conducteurs dits nitrures III V .(GaN,AlN, et alliages ternaires de ces composés).Les principales applications de cette source sont la réalisation de diodes et de lasers émettant dans le bleu.
1.2 Source d’azote[Bar97] :
L’épitaxie par jets moléculaires (MBE) est l’une des techniques de dépôt des semi-conducteurs et des métaux qui font appel à l’ultra vide. Développée dans les années soixante-dix, la MBE a ouvert la voie à la réalisation de nombreux dispositifs électroniques et optoélectroniques. Aujourd’hui, la MBE est une technique de production.
C’est surtout l’azote en tant qu’élément constitutif de toute la famille des semi-conducteurs dits nitrures III-V (GaN,AlN … et les alliages ternaires de ces composés ) ou en tant que dopant dans les semi-conducteurs II-VI (CdTe,ZnSe,…) qui nécessite la mise e place d’un système d’injection et d’évacuation spécifique à la maîtrise d’épitaxie sous vide faisant appel aux sources gaz. Les deux gaz les plus largement utilisés pour extraire t incorporer l’azote dans les matériaux épitaxiés sont :
Les nitrures de gallium et d'aluminium sont bien connus (début du siècle ) et pendant longtemps ces matériaux étaient développés pour leurs propriétés thermiques et mécaniques, les nitrures ont des points de fusion très élevés, des hautes conductivités thermiques et ce sont des matériaux très durs. De plus, l'AlN a une résistance électrique très élevée et il est donc très adapté comme matériau pour l'encapsulation de circuits intégrés, pour les applications à plus hautes tensions et celles nécessitant de fortes puissances. Rapidement, le GaN a suscité de l'intérêt à cause de sa large bande interdite qui permet d'avoir des transitions dans la gamme de longueurs d'onde bleue/ultraviolet qui est devenu la "driving force" pour la recherche sur les nitrures GaN,AlN et InN…. .de là sont nées les applications très larges des nitrures, en voici quelques exemples:
Le but maintenant est de poursuivre sur une
source RF d'oxygène. Les applications de ce type de sources sont
nombreuses. On peut en citer: la réalisation de couches mince d'oxydes
de fer [Gui98] ou de supraconducteurs à hautes Tc [Pag92]. Une source
d'atomes d'oxygène, utilisant une décharge DC, a déjà
été développée au LPGP en collaboration avec
la société RIBER et le LCR(Laboratoire Central de Recherche).
Cette source a été utilisée avec succès dans
plusieurs laboratoires . Elle est simple d'utilisation mais présente
quelques inconvénients tels la présence d'électrodes
qui en limite la durée de vie. Par ailleurs, la puissance déposée
dans le plasma est relativement faible, ce qui en limite les performances.
Pour cela, nous devons dans un premier temps cerner le fonctionnement des
sources inductives RF et se donner une méthode de diagnostique ,en
l'occurrence l'actinométrie, méthode non intrusive et adaptée
aux décharges luminescentes, pour mesurer la concentration des différentes
espèces crées par la source. Pour finir, il nous faut aussi
savoir comment la puissance est réellement utilisée dans
la décharge.
2 PRESENTATION DE L'EXPERIENCE
Le montage de l'expérience se présente sous la forme suivante (cf.figure 0):
On injecte la puissance Rf par une bobine alimentée par un générateur RF et d'une boite d'accord, pour maximiser le transfert de puissance. La décharge se fait dans un tube en quartz où l'on y fait entrer l'oxygène par un bout et pompe le gaz produit par l'autre. Le long de la paroi du tube à décharge, un système de refroidissement à été installé. Il est composé d'un jet d'air et d'un tube métallique, servant aussi de bobine RF, dans lequel on fait circuler de l'eau. On installe une fibre optique le plus près possible de la zone où à lieu la décharge pour récupérer le maximum de rayonnement qui sera analysé à l'autre bout de la fibre par un OMA.
figure 0
Nous devons là caractériser le principe de fonctionnement des décharges inductives, le fonctionnement de la boite d'accord et la méthode d'analyse du rayonnement émis par le plasma ,en l'occurrence l'actinométrie .
La puissance électrique provient d’un
générateur radiofréquence pour maximiser le transfert
de puissance on se sert d'un adaptateur d’impédance capacitif (boite
d’accord). La fréquence la plus utilisée est 13.56 MHz (notre
cas) . On obtient donc des taux de dissociation plus élevés
que pour les décharges continues et le plasma peut fonctionner à
plus basse pression (10-100mTorr) . Dans une source inductive, la puissance
est transférée du champ électrique au d'électrons
du plasma dans une épaisseur de peau d'épaisseur près
de la surface du plasma, par :
figure 1
Cas où la fréquence de collision
électrons neutres est
très inférieure à la fréquence plasma
,
soit
.
Dans ce cas la longueur est l'épaisseur
de peau inertielle (non collisionnelle) ou longueur de London où
.
Elle décrit le phénomène d'écrantage magnétique
et du chauffage Ohmique .
Dans le cas ,
cas collisionnel , il faut faire la loi d'Ohm et donc la conductivité
du
plasma résultant principalement de cette fréquence de collision.
où
Dans ce cas , on parle de l'épaisseur de peau résistive ou longueur de Kelvin :
.
Il existe une autre longueur caractéristique,
l'épaisseur de peau anormale traduisant
le chauffage stochastique avec une fréquence
.
Si on considère des électrons tels que :
Le temps d'interaction des électrons avec cette épaisseur est bien inférieur à la période RF . On obtient pour l'épaisseur de peau :
où est
l'amplitude de la densité de courant induit à la surface
du plasma(qui s'oppose au courant dans la bobine) et
où
(
)
Ce qui donne pour la résistance du
plasma et
pour
inductance du plasma :
En ce qui concerne l'inductance et la résistance de la source de puissance RF on obtient :
pour enfin aboutir à la puissance absorbée :
L'efficacité d'une décharge
inductive réside dans le fait qu'un faible pourcentage de Vrf ,
moins de 1%, se retrouve à la gaine où l'énergie des
ions est beaucoup plus faible.
2.1.3 Boite d'accord[Lie94]
Si on injecte directement la puissance
RF dans le tube à décharge, on a généralement
un mauvais transfert de la source RF vers la décharge. La décharge
peut être modélisée par son circuit équivalant
à savoir un circuit d'impédance où
est
positif et joue le rôle d'une self(décharge inductive). Le
générateur RF est connecté en série à
la décharge es modélisé par son circuit équivalent
de Thevenin (avec Vt et Rt ) (figure 1).
Figure 1
Le calcul le la puissance (moyennée sur le temps) est assez trivial .On a toujours :
ce qui nous donne en utilisant la figure 1 :
en minimisant à
et
Rt fixés , on voit qu'il existe un maximum pour :
ce qui donne comme puissance maximum :
or pour
les décharges usuelles et
Il nous faut donc une boite d'accord entre le générateur RF et la décharge dont le schéma est représenté sur la figure 2. La sortie RF correspond au circuit équivalent de la décharge et l'entrée RF au circuit de Thevenin .
figure 2
Dans un cas plus général on peut modéliser la boite d'accord par une capacité en série et en parallèle (figure 3). Si on s'en réfère à notre boite d'accord on a : une capacité variable allant de 413 à 1040 pF (C1) et de 533 à 1800pF ( C2).
Si on regarde maintenant le circuit au de là de A-A' vers la décharge , on a pour l'admitance du circuit :
où
X1=-1/wC1
figure 3
On en tire, en séparant partie imaginaire
et partie réelle, la conductanceet
la susceptance
, soit :
(1)
(2)
Nous devons et
=-wC2
pour un transfert de puissance maximum.
Résolvons (1) et (2) pour les conditions de transfert maximum. Il en résulte deux équations (3) et (4) . De ces équations, on en tire deux relation entre Rd et Rt.
(3)
et (4) où X1=-1/wC1 et X2=wC2
2.2 ACTINOMETRIE
On utilise donc un gaz rare, pour ne pas perturber la décharge, comme actinomètre. Il doit donc se trouver en petite quantité (moins de 7%) et posséder des états excités radiatifs d'énergies voisines de l'espèce à sonder. Ainsi, ils seront peuplés par les mêmes groupes d'électrons et par-là, les deux espèces auront la même dépendance en fonction des paramètres de la décharge. Il nous faut aussi bien connaître la cinétique des espèces en jeux.
On peut s'intéresser à un cas d'école, pour mieux comprendre cette technique. On se donne une espèce A dans un plasma de gaz neutre N. L'espèce A possède un seul niveau radiatif, l'espèce B possède aussi un seul niveau radiatif (Cf. figure 0).
figure 0
Dans ce on aurait alors :
et
où est
la réponse spectrale du dispositif expérimental,
coefficient
de réaction,
densité
électronique,
densité
de l'espèce X,
coefficient
d'Einstein que multiplie la durée de vie du niveau radiatif et
l'énergie
du photon émis lors de la désexcitation de l'espèce
X.
Avec les conditions idéales que l'on a définies précédemment, on obtient le rapport des densités par le rapport des intensités. Ce qui nous donne:
On en déduit la valeur de .
Il existe principalement trois types de réactions qui interviennent dans la cinétique de l'oxygène et de l'argon :
- excitation par impact électronique (1)
- désexcitation radiative (2)
- désexcitation non-radiative (Quenching ) (3)
On obtient les réactions suivantes :
En supposant que les états excités n'étant
peuplés que par l'état fondamental :
(1)
Sa désexcitation radiative :
(2)
et le quenching où
(3)
L'intensité de
la transition
est donnée
par le rapport de ce qui est produit par ce qui est perdu, soit :
(4)
où produit
de la réponse spectrale et de la réponse des photodiodes
de l'OMA(nous verrons plus loin le calcule de ces grandeurs),
est la densité électronique,
est l'énergie du photon émis dans (2),
est le coefficient d'Einstein,
est la somme de tous les processus de désexcitation du niveau i,
et le coefficient de réaction
est
donné par la relation :
(5)
où v est la vitesse des électrons,
la section efficace d'excitation du niveau i et f la fonction de distribution
normalisée par :
(6)
On applique maintenant le principe de l'actinométrie
en prenant l’Ar comme actinomètre et on obtient (nous omettrons
dans un premier temps les facteurs correctifs )
:
(8)
où
on a bien : le rapport des intensités(ou
des surfaces) proportionnel au rapport des densités.
(9)
Le peuplement de l'état excité
de l'oxygène se
fait selon deux voies :
- directement par impact électronique sur le niveau fondamental de l'oxygène atomique :
(11)
- via l'excitation dissociative par collision électronique à partir du fondamental de la molécule :
(13)
Le dépeuplement des états excités
se fait selon deux voies aussi :
- par désexcitation radiative:
(15)
(16)
- par le quenching par la molécule d'oxgènes :
(18)
(19)
On peut maintenant s'attaquer au bilan de chaque espèce pour en sortir l'intensité via l'équation (4). Ce qui nous donne :
- pour la raie de l'oxygène atomique :
(21)
- pour la raie de l'argon:
(22)
- ce qui donne pour le rapport des intensités :
où
(27)
Ce qui nous donne sous une meilleure forme :
(31)
le second terme peut être négligé (en régime inductif) si :
La figure 2, ci dessous nous montre différentes sections efficaces pour différentes valeurs du champ réduit. On remarque bien que les sections efficaces mises en jeux sont bien de la même forme, ce qui satisfait un des critères de la méthode par actinométrie (figure 2).
Il nous faut maintenant connaître les
différents coefficients intervenants dans la cinétique de
l'O et de L'Ar. Dans l'état actuel des expériences nous ne
connaissons pas la fonction de distribution en énergie des électrons.
Pour effectuer le calcul d'actinométrie, nous avons supposé
que nos conditions expérimentales correspondent à un champ
réduit de 100 Td. Des simulations montrent que dans cette région
la dépendance du rapport des coefficients de réactions est
très faible vis à vis du champ réduit[Pag95]. Ce qui
donne comme valeurs pour les différents coefficients de réaction
[Pag95] (tableau 1):
![]() |
![]() |
|
Peuplement par impact
électronique ![]() |
![]() |
![]() |
Peuplement par excitation
dissociative ![]() |
![]() |
- |
Desexcitation radiative
![]() |
![]() |
![]() |
Desexcitation par
transfert collisionnel ![]() |
![]() |
![]() |
Tableau 1
Soit :
on a toujours :
ce
qui donne
On obtient donc : pour
Nous avons déterminé les constantes physiques le la décharge, il nous reste donc à déterminer les constantes relatives au montage et aux conditions expérimentales telles que la réponse spectrale de l'OMA,des photos diodes … Ce que nous allons voir dans le chapitre suivant .
3 RESULTATS
3.1 Dépôt de puissance dans la décharge[Min98]
Bien que la seconde méthode semble exacte Godyak et Piejak [God90] ont montré que les deux méthodes conduisent à une précision comparable. La mise en œuvre de la méthode de soustraction étant plus simple .Voici donc Ci-Dessous une présentation détaillée.
Le wattmètre ,dont est équipé le générateur RF ,indique les valeurs moyennes de puissance délivrée (Pi) et réfléchie par le circuit (Préf.) .Un simple bilan de puissances effectives s’écrit :
Pde=Pi-Préf.
Où Pde représente la puissance utile transmise le long de la ligne RF .Quand le circuit est bien accord ,la puissance réfléchie est négligeable devant celle envoyée (cas d’accord parfait d’impédance).Cependant ,le circuit d’adaptation d’impédance(boite d’accord) absorbe une fraction plus ou moins importante de cette puissance Pde selon l’importance des impédances parasites des câbles et la résistance des fils de contact. Mais on verra par la suite que le circuit se désaccorde très vite .
L’avantage de cette méthode ,appelée également effective ,est sa simplicité .Le principal défaut est qu’elle ne donne aucune indication sur le déphasage courant tension ,car elle repose simplement sur des mesures de tension .Ain de pouvoir faire la soustraction des puissances ,on suppose que la capacité de l’enceinte avec ou sans décharge est presque la même . On procède en deux étapes :
La sonde de tension est toujours placée sur la ligne RF .Alors Pde représente la somme de la puissance absorbée par les impédances parasites (Pabs) et de celle qui est déposée dans la décharge (Ppl) soit :
Pde=Pabs+Ppl (1)
Pde’=Pabs (2)
A partir des relations (1) et (2),le calcul de Ppl devient trivial et il implique une simple soustraction soit :
Ppl=Pde-Pde’
La figure 1 ci-dessous illustre bien la méthode ,nous avons une série de mesure de puissance tension RF en régime inductif (décharge allumée) puis une autre série à vide .Nous avons reporté la tension RF en fonction de Pde ,ainsi nous avons deux droites ,en prenant une puissance sur la droite " décharge allumée " (Pde) il lui correspond une tension RF ,nous nous dirigeons vers la seconde droite a tension RF constante et nous avons la puissance à vide (pde’),la soustraction de deux nous donne la puissance injectée dans le plasma (Ppl).
figure 1
Dans un premier temps nous avons effectué la calibration d'un système de mesure de la tension à la sortie de la boite d’accord (Vc) et de la tension de la ligne RF (Vsonde) . La figure 2 nous en donne le principe.
figure 2
Pour cela nous avons mesuré Vsonde en fonction Vc ,pour différents gaz et différentes pressions (cf. figure 3 et 4).En regardant la figure ci-dessous(cf. figure 3 et 4), on voit bien que le rapport Vsonde/Vc est indépendant du gaz, de la pression et du régime de la décharge .Ce qui nous donne 21 pour le rapport Vsonde/Vc.
figure 3
figure 4
Pour éviter au plus les problèmes d’ hystérésis[Tur99] ,lors de la mesure ,nous avons procédé de la manière suivante : on se met en régime inductif à Pi=1000 W ,on accorde au mieux à cette puissance (Préf.=0 et Pde=1000 W) puis on baisse la puissance tout en relevant tension RF ,puissance incidente (Pi) et puissance réfléchie (Préf.) jusqu’à tomber sur le régime capacitif ,on continue les mesure en remontant à 1000 W de puissance incidente puis on fait le vide dans le tube de décharge et on redescend au plus bas tout en relevant tension RF ,puissance incidente (Pi) et puissance réfléchie (Préf.) .
3.1.2.2 Mesure de puissance déposée
figure 5
figure 6
Les deux graphes suivant (figure 7 et 8) nous donnent la puissance réellement dans la décharge déposée en fonction de la pression pour différentes puissances engagées dans la décharge (Pde).
figure 7
figure 8
La puissance déposée dans le
plasma ne dépend de la pression que pour des points singuliers,
0.25 Torr pour l’argon et 0.11 torr pour l’oxygène. Et on voit bien
que Ppl dépende assez fortement de la puissance engagée ce
qui est tout à fait normal.
figure 11
Regardons alors la dépendance du rendement vis à vis de la pression(figure 12 ).
figure 12
Dans le cas de l’oxygène ,le couplage présente un maximum pour une pression de 0.11 Torr ,autrement dit aux alentours de cette pression on a un meilleur transfert de puissance (de 33.9% à 133% d’augmentation entre 0.085 Torr et 0.11 Torr).
Si on regarde de plus près le cas
de l’oxygène ,on peut remarquer d’une manière générale
que le rendement augmente avec la puissance engagée (Pde) sauf pour
les pressions voisines de 0.11 Torr .En fait les mesures sont faites en
partant de 1000 W avec 0 de puissance réfléchie ,accord parfait
.Puis on ne touche plus à la boite d’accord comme l’exige la méthode
de mesure. Le fait que le rendement augmente avec la puissance est tout
à fait normal car on se rapproche de la puissance où l’on
a le meilleur couplage .Dans la région 0.11 Torr ,où le changement
de la capacité de la décharge modifie ce couplage ,ainsi
le meilleur couplage n’est plus à 1000 W mais à basse tension
(inférieur ou égale à 500 W) .Alors lorsqu’on tend
vers 1000 W on désaccorde ce fameux couplage ,si bien que le rendement
chute . Ce rendement reste toujours supérieur aux autres pour 0.11
Torr ,ce qui suggère que ce type de couplage donne un meilleur accord
que l’accord manuel fait au départ de la mesure.
3.2 Taux de dissociation de la décharge
En résumé l'erreur ne dépasse guère 10% , 4-5% en régime capacitif et 1-2% en régime inductif.
3.2.1.2 Mesure de la réponse spectrale du réseau(OMA+fibre optique …)
On a la relation suivante :
Et ainsi ce
qui donne dans notre cas
La figure ci après (figure 2) nous
la réponse spectrale du réseau ,dans notre cas on s'intéresse
aux longueurs d'onde de 777.4 nm et 750.4 nm
figure 2
ce qui nous donne comme réponse(figure
3) :
figure 3
Le chapitre précédant, nous
a donné (pour [Ar]=1%)
et
,nous venons de voir
comment avoir les réponses des photodiodes(
et
)
et les réponses spectrales des raies en questions(
)
. On peut maintenant prendre les rapports d'intensités sur l'OMA
et leurs appliquer ces coefficients pour obtenir les taux de dissociation.
Or
Ce qui donne :
Les mesures se sont portées sur deux conditions, l'une pour une pression de 0.132 torr et l'autre pour une pression de 0.25 torr ,toutes deux sur l'oxygène .Comme nous l'avons vu précédemment ,on peut remonter au rapport des concentrations en utilisant les rapports d'intensités (ou des surfaces) à des facteurs près .La synthèse de ces mesures se trouve dans les deux graphes ci-dessous (figure 4 et 5).
figure 4
figure 5
On utilise dans ces deux graphes le taux
de dissociation non normalisé ,à savoir ,le
vrai taux de dissociation serait donc
.La
remarque étant faite ,on voit bien que le régime de fonctionnement
de la décharge joue très fortement sur le taux de dissociation
,ainsi pour une pression de 0.132 torr le taux est multiplié par
dix et pour une pression de 0.25 torr on a un facteur 25 . Pour les taux
de dissociation on obtient :
[O]/([O]+2[O2]) | Régime capacitif | Régime inductif |
P=0.132 torr. | 4.76% | 29% |
P=0.25 torr. | 1.96% | 33.3% |
Si on revient sur cette transition brutale entre le régime inductif et capacitif ,passé d'un régime à l'autre joue fortement sur la population électronique ,on peut s'en convaincre ,ci-dessous ,en regardant l'intensité d'une raie suivant les deux régimes.
figure 6
On remarque bien un facteur 10000 sur l'intensité ,intensité et densité électronique étant liés . Les taux de dissociation présentés précédemment sont en fonction de la puissance engagée dans le dispositif de décharge (Pde=Pincidente-Préflechie )Sur les figures suivantes (figures 7 et 8), nous avons reporté ces valeurs en fonction de la puissance réellement injectée dans le plasma (Pplasma).
figure 7
figure 8
Le problème d'hystérésis
qui existait sur les figures 4 et 5 n'apparais plus et la source donne
de bon taux de dissociation pour des puissances pas si élevées
comme le suggéraient les figures 4 et 5 .
La source inductive permet d'avoir des taux bien plus grand que dans une décharge continue . Pour des puissances un ordre de grandeur plus fort on obtient un taux de dissociation d'un ordre de grandeur plus fort . Le but qui était de concevoir une source plus efficace tout en gardant pour des puissances raisonnables a été atteint.
figure 1
La source donne donc de bon taux de dissociation, de 2 à 5% pour le régime capacitif et 30% pour le régime inductif(on parle de [O]/([O]+2[O2])). Ce qui n'est pas négligeable compte tenu de la puissance réellement injectée qui est de 0.3 à 0.4 fois la puissance dépensée (Pde) dans le régime inductif et le cinquième en régime capacitif puissance.
Il faut confirmer ces résultats par une série de mesures par spectroscopie de masse. En ce qui concerne la puissance déposée, s'intéresser aux différents contacts susceptibles d'absorber la puissance RF. Le coup en énergie étant un facteur important pour les applications industrielles de cette source. Il faut envisager une meilleure boite d'accord pour éventuellement augmenter le rendement du couplage , un système d'asservissement serait idéal .
Mais n'oublions pas que cette source est destinée à l'épitaxie par jet moléculaire, il nous faut donc bien caractériser le flux d'atomes, à la sortie de la source, pour que le dépôt épitaxial soit le plus efficace possible . Il donc faut déterminer la meilleure géométrie des orifices à la sortie de la source pour que le flux se focalise au mieux sur le Wafer à épitaxier ou le métal à oxyder.
Une fois les mesures validées et la source caractérisée, la conception d'un prototype n'est plus à attendre devant les applications prometteuses que nous offre cette source .
Thèses :
[Gui98] :E. Guiot ,Epitaxie assistée par plasma d’oxygène atomique de couche minces d’oxydes de fer sur alpha-Al2O3 , 23.10.98
[Pag92] :D. Pagnon ,Etude de la dissociation de O2 dans les décharges d’oxygène application à la réalisation de sources d’atomes ,24.09.92
[Min98] :T.M. Minea,Simulation particulaire d’une décharge magnetron radio-fréquence. Comparaison à l’expérience .
Articles :
[Amo90] :J. Amorin, H.S. Maciel and J.P. Sudano,Hight-density plasma mode of an inductively coupled radio frequency discharge ,26.11.90,J. Vac Sci. Technol p362-365
[God90] :V.A. Godyak and R.B. Piejak,In situ simultaneous radio frequency discharge power measurments , 26.01.90 , J. Vac Sci. Technol p3833-3837
[Pag95] :D. Pagnon, J. Amorin, J. Nahorny, M Touzeau and M. Vialle,On the use of actinometry to measure the dissociation in O2 DC glow discharge : determination of the wall recombination probability , 20.04.95 ,J. Phys. D :Appl. Phys p1856-1868
[Tur99] :M. Turner and M. A. Lieberman, Hysteresis and the E-to-H transition in radiofrequency inductive discharges,19-10-99,Plasma Source Sci. Technol p313-324
Livre :
[Lie94] :M. A. Lieberman, A. J.Lichtenberg : Principles of plasma discharges and materials processing
Rapport :
[Bar97] : H. Barski , G. Feuillet et U. Rössner ,Etude de faisabilité de la source plasma d’azote , 30-01-97 ,réalisée pour la société ADDON
Cours :
[Rax98] :J. M. Rax :Introduction à la physique des plasmas