7. Organisation des autres forces armées

Dans ce chapitre je donne rapidement la composition organique d’autres troupes du XVI et XVII siècles. Le paragraphe consacré à l'armée française est plus long car le royaume de France a été l'un des plus important adversaires de la monarchie espagnole au XVI et XVII siècles.
7.1 les forces impériales 7.2 L'armée Portugaise 7.3 Les forces hollandaises
7.4 L'armée Suédoise 7.5 L'armée Française 7.6 L'armée Ottomane


7.1 les forces impériales
.
7.1.1 L'Infanterie allemandes

Le Saint empire n'a pas d'armée permanente, il est divisé en 10 régions militaires qui doivent envoyer des troupes lorsque l'empereur le réclame. De ce fait une armée impériales est une armée envoyée par les princes de l'empire ou une armée de mercenaire payée par la diête.

Au cour du XVI siècle les mercenaires Allemands seront appelés Lansquenet (ou Landsknechts). Cette infanterie était organisés en régiments de 10 compagnies, chaque compagnies étant subdivisé en 40 sections de 6 à 10 hommes. Ainsi, sous Charles-Quint un régiments compte 4 000 hommes avec 10 à 12% de tireurs.
Par la suite, l'infanterie  allemande s'organisera en régiments de 10 compagnies de 300 hommes. L'état-major de la compagnie comprenait:  1 capitaine et son valet, 1 lieutenant et son valet, 1 porte-drapeau et son aide, 3 sergents, 1 capitaine d'armes, 3 caporaux, 3 "landpassen", 1 caporal porte-drapeaux, 1 chapelain et 1 clerc, en tous 16 hommes et 3 valets. Ces régiments avaient un effectif théorique de 3000 hommes plus un état-major de 40 hommes. Les effectifs réels étaient probablement plus proche de 2000 hommes.
Par la suite, lors de la guerre de trente ans,  les compagnies impériales passeront à 200 hommes et les effectifs réels des régiments seront le plus souvent inférieurs à 1000 hommes.
 
Organisation d'une compagnie Allemande. Vers la fin du  XVI siècle les arquebusiers ont été remplacés par des mousquetaires. Les Officiers servaient comme piquiers.
 
 
 
 

 

Après la bataille de Breitenfield, Wallenstein réorganise l'infanterie allemande qui se déploiera en  unités tactiques de 900 à 1000 hommes, ces unités sont souvent appelées brigade d'infanterie. Lors de la bataille de Lutzen en 1632, les impériaux (8400 fantassins en 88 compagnies) sont déployés 6 brigades de 1 000 hommes sur deux lignes, une réserve de 500 mousquetaires et des mousquetaires en avant-garde et en bordure de la ville de Lutzen.
La composition de la compagnie allemande sera modifiée, vers 1640, pour atteindre 11 officiers et 144 soldats (48 piquiers et 96 mousquetaires). Par la suite le nombres d'hommes par compagnie ne sera que légèrement réduit dans la plupart des états allemands.

Au cours de la 2éme moitié du XVII siècle les régiments des états allemands auront ainsi des compagnies avec des effectifs important en comparaison avec les français en particuliers. Dans ces mémoires le Général Montecucoli donne des régiments de 10 compagnies de 6 officiers (1 capitaine, 1 lieutenant, 1 enseigne, 1 sergent, 1 caporal-chef et 1 fourrier)  et 144 soldats, ces compagnies sont rangées en 8 files de 6 piquiers et 16 files de 6 mousquetaires . De même, à la fin du XVII siècle nous avons ainsi la Bavière avec 9 vieux régiments d'infanterie de 15 compagnies de 140 hommes pouvant former 3 bataillons. De ce fait la plupart des régiments allemands peuvent former 2 ou 3 bataillons de 600 - 700 hommes.

7.1.2 La Cavalerie Impérial

Dans la première moitié du XVI siècle, la cavalerie lourde allemande est organisé en compagnie d'ordonnance de 100 Lances. Une Lance compte généralement 1 homme d'armes et 2 ou 3 cavaliers. Par la suite les Allemands vont abandonner la lance pour une arme à feux, la pistole à rouet.

Au début du XVII siècle, la cavalerie impériale sera formée par des régiments de cuirassés, d'arquebusiers, de reîtres et de cavalerie légère provenant de Hongrie, Pologne ou des balkans.
Les cuirassés auront comme arme offensive plusieurs pistoles et une épée, et pour arme défensive une armure complète, c'est à dire un heaume, une cuirasse couvrant le torse, le dos et les bras, des jambières et des bottes de  cavalerie en cuire. Les arquebusiers utiliseront l'arquebuse et l'épée pour l'offensive et ils seront protégés par un casque ouvert et une cuirasse qui couvre la poitrine et le dos. Un reître est un cuirassé sans l'armure complète. La cavalerie légère provient généralement de l'est de l'Europe et des balkans.

Vers 1630, la cavalerie est organisée en régiment de 4 à 16 compagnies de 12 officiers et 99 cavaliers.
Tactiquement les impérialistes sont organisés en escadrons de 200 à 300 cavaliers déployés sur une profondeur de 4 à 5  rangs. Dans la réalité les régiments sont la plupart du temps en sous effectif, ainsi lors de la bataille de Lützen en 1632 (note nous somme en novembre à la fin de la campagne) les 5 régiments de cavalerie du Conte Pappenheim regroupent 42 compagnies et seulement 1600 cavaliers (on en moyenne 38 cavaliers par compagnie).

Comme pour l'infanterie, les régiments de cavalerie des états allemands de la 2éme moitié du XVII siècle ont des effectifs important, souvent ils peuvent déployer de 4 à 6 escadrons de 150 hommes. Ainsi la Bavière dispose de 7 régiments de cavaleries de 12 compagnies de 75 cavaliers, c'est à dire 6 escadrons par régiments.


7.2 L'armée Portugaise

En 1640, lorsque éclate la guerre de la restauration (1640 - 1668) entre le Portugal et la couronne espagnole, les Portugais doivent organiser rapidement une armée. Dans un premier temps elle suivra le modèle espagnol, avec la création de 10 Terços de 10 compagnies de 200 hommes (11 officiers,  70 corselets, 40 mousquetaires et 79 arquebusiers).  Ses Terços sont organisés et recrutés par les provinces portugaises on a ainsi 1 de Minho, 2 de Beira, 2 d’Extremadura et 5 de Alentejo. Par la suite le Terço passa à 12 compagnies de 141 hommes (11 officiers*, 5 cabos, 40 piquiers, 60 mousquetaires et 25 arquebusiers). La cavalerie sera organisée suivant la mode espagnol en compagnies de 50 ou 100 hommes, qui sont temporairement regroupés en escadrons. En fait, il faudra attendre le XVIII siècles pour que les Portugais organisent des régiments de cavaleries. De manière général la cavalerie portugaise n'était pas de très bonne qualité et les compagnies étrangères (hollandaises, françaises et anglaises) voyaient leurs chevaux dépérir face aux difficultés géographiques et climatiques de ce théâtre d'opération.

Sur le terrain, la plupart des forces portugaises étaient déployées dans les forteresses et châteaux qui couvrent la frontière avec l'Espagne, pratiquant pendant des années la petite guerre contre les Espagnols. Lors des rares batailles (Montijo en 1644, Linhas de Elvas en 1659 ou Villaviciosa  en 1665) les Portugais suivirent le modèle hollandais, français ou anglais, c'est à dire en bataillon de 500 à 900 hommes au début puis en bataillons moins nombreux vers la fin de la guerre. Ainsi à Montijo on trouve 11 bataillons portugais pour un peu plus de 7 000 fantassins.  En 1662, la garnison de Jeromenha disposait, en autres, de 4 compagnie du Tercio de Serpa contant seulement 250 hommes, soit quelques 62 hommes par compagnies.
Concernant l'armement l'infanterie portugaise utilisait régulièrement des chevaux de frises pour ce protéger de la cavalerie castillane et comptait une forte proportion de piquiers.

*1 capitaine et son page, 1 Alferes-Embandeirado, 1 Chapelain,  2 Sergents,  2 Tambours,  1 flûtiste, 1 armurier et 2 forgerons.


7.3 Les forces hollandaises
7.3.1 L'armée des Nassaus (1590 - 1648)

Suite à la réorganisation de l’armée hollandaise par Maurice de Nassau à la fin du XVI siècle, l’infanterie hollandaise passe du modèle allemand (régiment de 3000 hommes) à un modèle plus souple. Le régiment  hollandais comptait entre 10 et  20 compagnies. En 1595, chaque compagnie avait un état - major de 13 hommes (3 Officiers, 5 Sergents, 2 Tambours, 1 barbier, 1 Chapelain et 1 Fourier), 136 soldats (50 piquiers, 84 arquebusiers/mousquetaires) et 3 pâges. Vers 1601, le nombres de soldats passa à  99 (30 piquiers et 69 mousquetaires). En réalité, la première compagnie ou compagnie du colonel est toujours en sureffectif et comptait entre 150 et 250 hommes, les autres compagnies avaient entre 70 et 100 hommes. Pour l'armement on avait une moyenne de 40% de piquiers et 60% de mousquetaires.

Chez les hollandais l'unité tactique de l'infanterie, est le régiment provisoire de 800 à 1 000 hommes. Ce régiment provisoir est sub-divisé en "hopen" ou les hommes se regroupent suivant leurs armes, piquiers ou tireurs. Le régiment devient une unitée administrative.

La cavalerie hollandaise était aussi organisée en régiment de 6 compagnies de 12 officiers et 80 à 100 cavaliers. Tactiquement la cavalerie hollandaise est organisé en petits escadrons de 70 à 80 hommes regroupés trois par trois ou quatre par quatre. Généralement, la cavalerie Hollandaise est déployée sur une profondeur de 5 rangs.

Lors de l'Expedition de Julich  en 1610, l'armée de campagne de Maurice de Nassau comprenait 12550 fantassins subdivisés en 136 compagnies et formant 11 régiments. On a ainsi une moyenne de 92 hommes par compagnie et de 12,4 compagnies par régiments. Si on prend pour exemple le régiment de Frise, celui-ci avait 760 hommes réparties comme suit; la compagnie du colonel de 200 hommes et 7 compagnies de 80 hommes. Par contre le régiment de Chatillons compte 1660 hommes subdivisés en 19 compagnies.

La cavalerie est subdivisé en 36 compagnies ou cornettes et 11 régiments. On a ainsi en moyenne 79 hommes par compagnie et 3,3 compagnies par régiment. Le train d'artillerie comprenait 15 pièces, 560 hommes et 490 chevaux.

7.3.2 L'armée de Guillaume de Orange (1672 - 1700)

Suite à la paix avec l'Espagne et les guerres navales contre les anglais, l'armée de terre des Provinces Unis est laissé peu à peu à l'abandon. Le réveil sera brutale en 1672, lors de l'invasion du pays par les forces de Louis XIV et le nouveau Stadhouder Guillaume d'orange va réorganiser ses forces rapidement.

L'infanterie de ligne hollandaise est organisée en régiments de 12 compagnies de 71 hommes et forme en campagne un seul bataillon. Seule le régiment des Gardes du Prince d'Orange () et le régiment des Gardes de Frise ont plus de compagnies (respectivement de 26 et 24 compagnies) et forment  3 bataillons chacun.  En 1688 on compte environ  Les Provinces Unis ont aussi 7 régiments suisses à 8 compagnies de 200 hommes.
A ces troupes, il faut ajouter les régiments de mercenaires (Danois, Suédois, Prussiens, de Lunebourg Hanovre, de Saxe Gotha , de Hesse Cassel, du Palatinat Neubourg, d'Anpach, de Mecklenbourg, de Holstein Gottorp ou Anglais) que les Provinces Unis prennent à leur soldes.
La cavalerie est organisée en 2 grosses compagnies de Gardes et de 23 régiments de ligne de 6 compagnies de 78 cavaliers qui se déploient en 2 escadrons de 3 compagnies.

Pour donner un exemple, en 1689 au début de la guerre de la ligue de Augsbourg (1688 - 1697) les Provinces Unis dispose de 84 650 hommes dont 29 000 sont étrangers, en 1695 on a respectivement une armée de 100 800 hommes avec prés de 50 000 étrangers en comptant les régiments suisses.

note: Pour l'armée hollandaise de cette époque je renvois au site suivant (cliquer ici).
 


7.4 L'armée Suédoise

Le roi de Suède Gustave-Adolphe réorganise l’armée du royaume au début du XVII siècle, en instaurant en particuliers la conscription. En 1634, les Suédois auront ainsi 12 régiments d'infanteries régionaux et 5 régiments de cavaleries.
Le régiment d’infanterie suédois compte 8 compagnie de 16 officiers/sous-officiers et de 126 soldats (54 piquiers et 72 mousquetaires) ce qui nous donne environ 1160 hommes par régiments, en comptant l'état-major de 23 hommes.

Pendant une campagne les compagnies sont organisées en ½ régiments ou "escadrons"de 4 compagnies ou plus totalisant 600 hommes (504 soldats et 96 officiers/sous-officiers). Ces ½ régiments avaient théoriquement 4 compagnies, dans la réalité les compagnies avaient moins de 100 hommes et on avait besoin, en moyenne, de 6 compagnies pour former cette unité. Par la suite, la tendance à renforcer le nombre de mousquetaires fit que le ½ régiment regroupait 500 hommes avec environ 1/3 de piquiers et 2/3 de mousquetaires. En 1677, lors de la bataille de Landskrona (14/06/1677), les bataillons d'infanterie Suèdois n'avaient que 330 hommes en moyenne.

Une des innovations des Suédois fut d'organiser ces ½ régiments en "brigade" de 3 ou 4 ½ régiments. En fait il semble qu'une brigade comptait environ 1200 à 2200 hommes (cf. Chapitre 5).

La cavalerie suédoise est organisé en régiment de 8 compagnies de 115 hommes (102 soldat et 13 officiers/sous-officiers, pour 125 chevaux), ce qui nous donne un effectifs théorique de 930 hommes et de 1000 chevaux. La formation tactique était l'escadron de cavalerie qui regroupait entre 200 et 400 cavaliers, déployés sur une profondeur de 3 rangs. En générale des unités de mousquetaires de 50 à 200 hommes étaient mélangés avec la cavalerie.

Enfin  l'armée de campagne "suédoise" de Gustave Aldolphe ne comptait pas plus de 25% de fantassins  suédois ou finlandais, le reste était majoritairement des protestants allemands. Dans le camp protestant en novembre 1632, sur les 146 000 hommes on ne comptait que 7,5 % (11 000 hommes) de suédois et de finlandais.


7.5 L'armée française

Dans ce paragraphe nous décrivons que l'organisation des troupes française d'infanterie et de cavalerie. Il est important de remarquer que bien que la France soit peuplé (environ 18 million d'habitants), les mercenaires étranger (Suisses, Allemands, Irlandais, Albanais.....) représentaient entre 50% et 25% des effectifs de l'armée française.

7.5.1 Au  XVI siècle

Pendant une bonne partie du XVI siècle, l’armée française fut inférieure à celle des Impériaux, avec une bonne cavalerie, une artillerie correcte mais une infanterie inférieure.
Cette infanterie était composée principalement de mercenaires Suisses (entre 6000 et 16000 hommes), allemands (entre 5000 et 10000 Lansquenets) et de français (les bandes de gens à pieds), ainsi que d'unités levées pour la campagne en utilisant les milices locales.
La seule tentative de créer une unité militaire semblable aux Tercios fut la création des sept Légions en 1534 par François I, qui étaient attachées à une province française, par exemple pays de Picardie ou duché de Bretagne. Vers 1535 les légions comportent 12 enseignes de 500 hommes avec 150 arquebusiers. Vers 1558 les légions comportent 15 enseignes de 400 hommes avec 150 arquebusiers et 240 piquiers.
Bien que formidable sur le papier ces troupes n’avaient pas l’entraînement, ni la discipline des Tercios comme le montre la défaite de Saint Quentin en 1557.

La cavalerie française du début du XVI siècle est organisée en compagnie d’ordonnance qui comporte entre 50 et 100 "lances". Une "lance" est un groupement de 4 hommes: Un homme d'arme, 2 archers (une version allégée de l'homme d'armes) , 1 coustillier (cavalerie légère) et  deux non-combattants (1 page et 1 valet). En combat les hommes d'armes combattent ensembles et forment la cavalerie lourde, les archers forment une cavalerie plus légère. Lors de la bataille de Pavia on avait les homme d'armes en première ligne, suivit par 2 rangs d'archers.
Des mercenaires allemands (les reîtres), albanais et polonais serviront également dans la cavalerie française comme pistoliers pour les premiers et comme cavalerie légère (les Stradiotes) pour les autres.

En 1523 François I entre en Italie avec 1350 lances française répartie en 17 compagnies, 480 lances italiennes, 10 000 archers, et 27 000 fantassins.
Les guerres de religions (1560 - 1598) vont ruiner la France et réduire à néant, en autres, les réformes de l'appareil militaire français même si elles permettront de développer de nou8velle tactique pour la cavalerie, en particulier chez les protestants..


7.4.1 de 1598 à 1660

Avec la fin des guerres civiles, Henri IV commence à réformer les forces armées du royaume en utilisant en particulier le modèle hollandais (beaucoup de nobles huguenots apprendront l’art de la guerre avec les hollandais). La réorganisation de l’armée continuera sous Richelieu, qui utilisera le modèle Suédois.

Vers 1602 Sully organise l’infanterie française en régiment permanent et en régiments provisoires levés en cas de guerre. Les régiments permanents regroupent les « vieux » régiments (Gardes français, Champagne, Picardie, Piémont et Navarre) et les petits vieux régiments qui portent le non de leur colonel. Les régiments sont organisés en 20 compagnies de 200 hommes puis 120 hommes, ce qui nous donne un effectif théorique de 4000 à 2400 soldats. On compte en générale 40 % de piquiers et 60 % de tireurs. La maladie et les désertions vont réduire les effectifs des compagnies à 50 hommes environ, ce qui nous donne un régiment plus proche de 1000 hommes.

En 1635 Richelieu réforme l'armée Française on trouve alors:
La maison militaire du Roi avec 7 compagnies (les compagnies ont entre 200 et 400 hommes) de cavalerie, 3 compagnies de gens à pieds, le régiment des Gardes Française (30 compagnies) et le régiment des Gardes Suisses.
Le reste de l'infanterie regroupe 19 régiments permanent (les 6 vieux, les 6 petits vieux et 7 nouveaux qui deviendront permanent fin 1635) à 30 compagnies et prés de 114 régiments temporaires à 12 ou 20 compagnies. une compagnie comporte un capitaine, un lieutenant, un enseigne, deux sergents, trois caporaux, cinq anspessades et 40 soldats, ce qui nous donne un total de 53 hommes par compagnie et 1060 hommes pour un régiment de 20 compagnies.  En générale on avait 40 % de piquiers et 60 % tireurs.

A partir de 1653, une ordonnance royale indiquera que chaque compagnie ait 1/3 de piquiers et 2/3 de mousquetaires. Dans le tableau suivant, suivant les chiffres donnés par Corvisiers, nous avons reporté l’évolution du nombre de soldats dans une compagnie de 1635 à 1660 (sans les hauts officiers, capitaine, lieutenant et enseigne).

Période 1635-1637 1638-1644 1645-1654 1655-1659
Effectifs Théoriques
50 h
66 h
40 h
30 h
Effectifs Réels
38 h
33 h
19 h
19 h
Ratio Réels/Théoriques
75%
50%
47%
63%
 
Les effectifs théoriques oscillent entre 50 soldats en 1635, pour monter à 70 soldats vers 1643, et pour redescendre à 30 soldats vers 1659. Les effectifs  réels eux oscillent entre 38 soldats vers 1635-1637 (840 hommes par régiment), et 19 soldats vers 1645 –1659 (450 hommes par régiment).

Enfin, suivant la revue de 1641, de l'armée de Châtillon, qui était déployée en Flandres, on a une moyenne de 500 hommes (20 compagnies) par régiments, le plus faible ayant 140 hommes (20 compagnies) et le plus fort 960 (26 compagnies).

La cavalerie est réorganisée en régiment de 2 escadrons de 2 compagnies. La cavalerie regroupe des régiments lourds, des régiments léger, des régiments de carabins (cavaliers armés de mousquet léger) et de dragons. En 1635 on a 20 régiments permanents (12 régiment de cavalerie légère, 2 régiments de carabins et 6 régiments de dragons) à ce chiffres il faut ajouter 14 régiments nouveau et les 16 régiments Weymariens qui sont soldés par les Français..

Les effectifs théoriques des compagnies de cavaleries est de 55 hommes (1 capitaine, 1 lieutenant 1 cornette 1 maréchal des logis, 2 brigadier, 1 trompette et 48 cavaliers) vers 1636, pour atteindre 73 hommes vers 1642, puis 37 hommes vers 1653 . Les effectifs réels fluctuent entre 40% et 58 % des effectifs théoriques. Ainsi en mai 1641, lors de la revue de l’armée de Champagne on a le régiment de Praslin avec 317 cavaliers (6 compagnies) ou le régiment de Linars avec 157 cavaliers (4 compagnies).

Tactiquement l’armée française est organisée, à la mode hollandaise, en bataillons d’infanterie de 700 à 1000 hommes environs qui se mettent en bataille sur 8 rangs. La cavalerie est organisée en escadrons de 200 à 250 cavaliers. En campagne les vieux régiments, plus nourris, forment un bataillon, ainsi pendant le siège de Salses en 1639, le régiment de Picardie comptaient 35 officiers et 800 soldats. Par contre les nouveaux régiments sont regroupés par deux pour former un bataillon.

7.4.3 de 1660 à 1715, l'armée de Louis XIV

L'arrivé de Louis XIV au pouvoir renforce la création d’une armée française moderne. Des hommes comme Louvois, Le Tellier, Vauban, Turenne, Condé et Colbert vont créer et commander une formidable machine de guerre qui pour un temps sera appuyé par une marine de guerre efficace.

L’organisation de l’armée française va se modifier, dans son organisation et son armement, nous avons:

- La Maison Militaire du Roi, qui dispose des Garde de Corps (4 compagnies de 400 cavaliers), de la Gendarmerie de la Garde (1 compagnie de 200 cavaliers), 2 compagnies de Mousquetaires de la Garde (2 compagnies de 250 cavaliers), des Grenadiers à Cheval de la Maison du Roi depuis 1671 (1 compagnie de 250 cavaliers) et enfin le régiment des Gardes Françaises (30 compagnies de 200 hommes en 1671) et le régiment des Gardes Suisses (12 à 16 compagnies de 200 hommes).
- La Gendarmerie de France, qui techniquement parlant ne fait pas partie de la maison militaire du Roi et qui compte 16 compagnies de 80 à 200 cavaliers.
- L'infanterie et la cavalerie de ligne, les régiments de Dragons
- Les bataillons de forteresse et les bataillons de Milice

L’infanterie de ligne française de 1670 est organisée en régiment subdivisé en bataillons de 14 compagnies d’infanterie plus une compagnie de grenadiers. En 1695, suite à l'augmentation de la puissance de feux (fusil), le bataillon est réduit à 12 compagnies de fusiliers et 1 compagnie de grenadier. Typiquement les compagnies avaient un effectif théorique de 3 Officiers (1 Capitaine,  1 Lieutenant et  1 sous-lieutenant),  de 2 sergents, 1 tambour, de 3 caporaux, de 3 anspessades et  de 51 soldats (21 piquiers et 40 mousquetaires) vers 1670 et de 41 soldats vers 1700. On a donc un bataillon de 950 hommes vers 1670 et 700 hommes vers 1700. Un régiment compte normalement deux bataillons.

Les effectifs réels des compagnies devaient tourner autours de 30 - 50 hommes ce qui nous donne un bataillon de 400 à 650 hommes.

Pour ce qui concerne l’armement, le mousquet à mèche fut remplacé par le mousquet à silex ou fusil entre 1670 – 1699. Vers 1684, avec l’introduction de la baïonnette avec cran de fixation, le piquier disparaît progressivement.

La cavalerie ne connut pas de bouleversement spectaculaire. Vers 1672,  elle était organisée en régiment de 4 - 6 compagnies de 54 hommes (3 officiers). Ce qui nous donne des régiments de 230 - 340 hommes (avec l'état major). Les régiments de Dragons ont la même organisation que la cavalerie de ligne, mais ils sont armés avec un fusil à silex. La cavalerie légère provient toujours de l'Europe de l'Est, même si en 1690, Louis XIV créait le premier régiment de Hussard, le Royal-Hussard.

En 1667, l'artillerie est organisée en 6 compagnies de canonniers et bombardiers. En 1671 les français forme le régiment des fusiliers du roi qui devient le régiment Royal de l'Artillerie en 1693 et en 1684 il forme le régiment Royal-Bombardier.


7.5 L'armée Ottomane

L'Empire Ottoman est l'une des puissances majeures du XV et XVI siècles, qui s'étendait de l'Europe centrale, au sud du bassin méditerranéen et jusqu'en Perse (l'Iran actuel). Au cour du XVI siècle, l'Empire Ottoman et les Espagnols se sont affrontés pour le contrôle de la méditerranée.

L'armée Ottomane est organisée en trois corps: La  Marine  (Marine, troupe de Marine ou Levent, unité de spécialistes), l'armée du sultan (principalement, les Janissaires pour l'infanterie et les Saphis pour la cavalerie) ou "Kapikulu Askerli" et les troupes provinciales (milice régulière et irrégulière) ou "Eyâlet Askerleri". L'armée Ottomane était dans un premier temps très nombreuse, probablement autour de 300 000 hommes au cour du XVI siècle. Cette armée regroupait, des milices régulières, des troupes  permanentes, un corps d'artilleurs et des forces irrégulières. Lors de la campagne du Danube en 1525 - 1526, le Sultan Sulaiman avait une armée d'environ 70 000 hommes (35 000 Miliciens réguliers, 7 000 Janissaires, 8 000 Saphis et 16 000 irréguliers).

Les Milices régulières: Un milicien était généralement un cavaliers qui en échange d'un terrain, devait servir dans l'armée. Son armement comprenait un arc, une lance et une épée courte. On distingueait deux divisions ou "Timar", les cavaliers d'Anatolie et les cavaliers des Balkans.
Il existait également, à partir du XVII, des unités d'infanteries regulières (Azab, Sekban etc...) armées de sabre, de mousquet et de pistolet, en particulier dans unité provenant des balkans.

Les Janissaires étaient des "esclaves" qui  étaient recruté parmis les enfants des peuples chrétiens de l'Empire. Une fois "enlevaient" à leurs famille,  ils étaient élevés et entraînés dans des casernes -
monastères. L'unité de base des janissaires et la compagnie ou Orta de 50 ou 100 hommes au XVI siècle.  Les Ortas étaient regroupées en 3 divisions, Ceemat (101 Ortas) , Bölück (61 Ortas) et Sekban (34 Ortas). Toutes les Ortas n'étaient pas des unité de campagne, certaines servaient comme garde du corps, de même 34 Ortas étaient des unités d'entraînement, enfin de nombreuses Ortas tenaient garnisons au quatre coins de l'Empire (il semble qu'au XVI siècles on avait entre 12 000 à 15 000 Janissaires) .
L'armement de ces fantassins d'élite était l'arquebuse (puis le mousquet), le sabre, une lance et une dague. L'équipement défensif comprenait un petit bouclier, un casque de fer en forme de fez pointu et quelque fois une côte de maille légère.

Les Saphis sont une cavalerie d'élite (10 000 à 12 000 hommes) formant la garde du Sultan. Ils sont armés généralement avec un arc, une lance et une épée courte.

Les forces irrégulières étaient payées lors des campagnes, mais vivaient souvent du pillage. On aura les fantassins ou bashi-bazouk et les cavaliers ou akibi.

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