La Bataille de Honnecourt         26/05/1642    Victoire Espagnol (tactique)

 
Armée française de Champagne
Comandant: Maréchal de Guiche
Infanterie: 7 000 hommes
Cavalerie: 3 000 hommes

Artillerie: 10 pièces

Pertes ~ 7 000 hommes (3400 prisonniers) 
Armée des Flandres
Comandant: Francisco de Melo
Infanterie ~ 13 000  h 
        (Tercios espagnols ~ 5 000 h)
Cavalerie ~  6 000 h
Artillerie : 20 pièces

Pertes:  500  hommes



Situation Stratégique: Au printemps 1642, les Français concentrent leurs forces pour attaquer la ville de Perpignan, laissant le reste de leurs armées sur la défensive. Dans les Flandres le gouverneur espagnol Francisco de Melo décide, après un conseil de guerre, d’attaquer les places fortes aux mains des Français. Pour cella il réunit une forte armée qui lance premièrement sur Lens qui sera prise en 2 jours le 19 avril, puis sur l’importante forteresse de la Bassée qui capitulera après 22 jours de siège, malgré la présence des deux armées françaises du nord (Conte d’Harcourt et Maréchal de Guiche) qui, devant la qualité de la circonvallation espagnole, ne risquent pas la bataille pour sauver la Bassée. Après la perte de cette forteresse, les deux armées françaises se séparent, Harcourt pour couvrir la région du boulonnais avec 17 000 hommes et Guiche, avec 10 000 hommes, la Champagne et le Vermandois. Apprenant la division des forces française, les Espagnols marchent sur les forces du Maréchal de Guiche avec le gros de leurs troupes. Pour une raison inexpliquée, Guiche refuse de se mettre à couvert derrière la rivière Escaut et il retranche son armée sur une colline au devant du village de Honnecourt sur Escaut ou il attend de pied ferme les Espagnols. Le 26 mai au matin, Francisco de Melo place son armée en bataille et occupe une portion de la colline qui domine légèrement la position française.


L’armée française de Champagne est sous les ordres de Antoine de Gramont, Maréchal de Guiche et on déploiement est le suivant. Le flanc droit est aux ordres du Sieur de Courcelles qui dispose de 1 bataillon d’infanterie formé par le régiment de Vervins et de 7 escadrons de cavalerie (avec en autre les carabins des régiments d’Arnault et de Roquelaure), le centre est aux ordres du Sieur de Lenoncourt et il comporte 7 bataillons d’infanterie (en y incluant les 4 bataillons des régiments* de Rambure, de Piemont, du Marquis de Persan et du Marquis de Saint-Mégrin) et le gros de l’artillerie, l’aile gauche est sous les ordres de Josias Conte de Rantzau, est comprend 8 escadrons de cavalerie. On trouve une réserve de 6 escadrons de cavalerie aux ordres de Antoine de Gramont,  au centre et pour finir on a 500 mousquetaires du régiment de Batilly sont retranchés dans l’abbaye de Honnecourt. En tout, nous avons 8 bataillons d’infanterie et 21 escadrons de cavalerie et de carabins..

* note : en ce qui concerne les autres régiment on pourrait avoir ceux de Huxelles, de Beausse, de Quincy, de Hill (anglais), de Bellins (irlandais) et de Fitz Willian (irlandais).

L’armée espagnole est aux ordres de Don Francisco de Melo secondé par Jean de Beck et elle est déployée comme suit: Sur l’aile droite, on trouve, la cavalerie ordinaire du roi et les régiments étrangers qui sont composées de 24 escadrons ou trozos espagnol, italien et allemand. Au centre nous avons de droite à gauche: en 1ºligne, 5 bataillons espagnols issus des Tercios de de Avila, de Alburquerque, de Castelvi, du Conte de Villalba et de Velandia et 2 bataillons italiens issus des Tercios du Marquis de Strozzi et de Giovanni Delli Ponti; en 2º ligne nous trouvons le Tercio irlandais de Owen O’Neil et les Tercios Wallons du Prince de Ligne, du Conte de Grobendonck et du Seigneur de la Grange; enfin en 3ºligne ou réserve nous avons 5 bataillons issus, de 2 régiments allemands amalgamés (Jean de Beck et Frangipani), le Tercio wallon du Seigneur de Conteville, 2 régiments allemands (Van der Bar et Rouvroy) et 2 régiments allemands amalgamés (von Metternich et Baron de Verwoert). L’aile gauche est composée de la cavalerie d’ordonnance wallonne, aux ordres du Conte de Bucquoy, avec 16 escadrons ou trozos. Pour finir les Espagnols place au centre leurs 20 pièces d’artillerie ce qui leurs permet de dominer la position française. En tout nous avons 16 bataillons d’infanterie et une quarantaine d’escadrons ou de trozos de cavalerie ce qui nous donne quelques 19 000 hommes.




A)    Dans la matinée les 20 pièces d’artillerie espagnole ouvrent le feu sur les positions françaises avec une redoutable efficacité.

B)    Au centre l’infanterie espagnol lance sa première attaque sur les tranchées française qui est repoussée.

C)    Jean de Beck, avec la cavalerie wallonne et le soutient des 2 Tercios italiens, attaque l’aile droite française. Surpris et inférieur en nombre, les Français plient et s’enfuit en désordres.

D)    Devant la menace de son Flanc droit, le Maréchal de Guiche lance sa cavalerie de réserve et repousse les escadrons wallons en les attaquants de flanc.

E)    La cavalerie française de de Guiche poursuit son mouvement, bouscule l’infanterie italienne et attaque le haut de la colline ou est déployé l’artillerie espagnole. L’intervention des Tercios wallons de la 2ºligne, aux ordre du Prince de Ligne, repousse l’attaque française, obligeant la cavalerie française à battre en retraite

F)    Pendant ce temps l’infanterie espagnole lance une nouvelle attaque échoue sur les positions françaises défendues furieusement par les régiments de Rambures et Piémont. Les retranchements français sont de nouveaux bombardés.

G)    Attaqué par la cavalerie wallonne, l’infanterie italienne et l’infanterie wallonne, l’aile droite française s’éparpillent dans la nature, abandonnant le champ de bataille.

H)    Malmené par le bombardement de l’artillerie espagnol qui tire en enfilade, la cavalerie de l’aile gauche française ne résiste pas longtemps à l’avance des cavaliers espagnols et cherche refuge derrière l’Escaut

I)    Au centre l’infanterie espagnole, brise la résistance de l’infanterie française qui se rende en masse et capture leurs bagages.

J)    L’ultime résistance française à lieu autour de l’abbaye de Honnecourt avec les restes des régiments de Rambure (François de Rambure sera tué sur place), de Piémont, et les mousquetaires du régiment de Batilly, alors que le reste des forces française s'enfuit par l’unique pont sur l’Escaut



Bilan: L’armée de Champagne est anéantie, elle perd les trois-quarts de ses effectifs, dont 3 200 tuées, son artillerie, 50 drapeaux et ses bagages. La victoire espagnole est complète, mais la prudence et le manque d’ambition de Francisco de Melo fera que cette victoire ne sera pas exploitée par une avance massive dans le Nord de la France et que le reste de la campagne s’achèvera sans aucun profit majeur pour les espagnols. 


Sources Complementaires
Pavel Hrncirik, "The battle of Honnecourt in 1642 by Peeter Snayers in the Prado", Boletín del Museo del Prado, ISSN 0210-8143, vol. 23, no. 41,  Madrid, 2005, in press
Juan L. Sánchez Martín, "Critica Contemporanea sobre la campaña de 1642 en Flandes" R&D n°9, Madrid 1999
Juan L. Sánchez Martín, "Un plan inédito de la batalla de Honnecourt en 1642" R&D n°12, Madrid 2000
Mémoire du marquis de  Montglat tome I, collection numérique de la BNF



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