I. Galoudec

Salut à tous, je m'appelle Patryn Spencer. Ouais d'accord ça fait pas très de notre époque, enfin je devrais dire de votre époque. Ma vie n'a jamais été très palpitante mais pour moi qui aime les choses simples je n'avais pas trop à me plaindre. Veuillez excusez mon parler j'espère que vous me comprenez tous, je ne suis pas d'ici... Ainsi ma vie était simple et indigne de votre intérêt jusqu'à une saloperie d'incident qui me plongea dans une drôle d'aventure...l'Aventure ! Quel grand mot, on ne peut plus se reposer tellement on a des emmerdes c'est tout...euh c'est surtout trop... Donc je vais commencer mon récit par là mais comme je ne m'en suis toujours pas sortis, vous finirez par être au même point que moi...c'est à dire pas loin. C'était un beau printemps pas à dire...moi je me baladais, comme toujours...Je n'aimais pas ce que la vie avait à me proposer donc je suis partis avec Ellha mon fidèle cheval et tout mon bardas sur le dos. Bon d'accord sur le dos d'Ellha. En fait j'aurais voulu être un fier chevalier mais quand vous êtes aussi musclé qu'un chips vous n'allez pas loin...évidemment je me débrouillais sinon je ne serais plus ici. Les routes ne sont pas très sûre en cette époque troublée, Ellha est très rapide ce qui me permet d'éviter pas mal de grabuge mais ça ne marche pas toujours...ne croyez pas que j'aime fuir mais je suis réaliste et je tiens trop à la vie mais quand je dois la défendre celle-là croyez moi j'y vais de bon cœur. Donc je me baladais, allant de village en village proposant mes services : colportant colis et nouvelles de toutes sortes de choses comme ça pour avoir de quoi subsister, enfin généralement j'avais un bon accueil chez les habitants... Il faut dire qu'avoir un cheval n'est pas donné à tout le monde et ils me prennent souvent pour plus important que je ne suis. Je me dirigeais vers un petit village qui avait bonne réputation pour son accueil chaleureux (je prévoyais déjà la bière coulant à foison )...lorsque je rencontrai un homme courant comme un diable. Je m'amenai à sa hauteur et lui demandai la raison de son empressement. "- Oh Messire( quand je vous disais qu'ils me prennent pour plus que je ne suis...), c'est un désastre...je cours prévenir le village de Galoudec ( c'était là que j'allai ) que les chevaliers viennent les punir.... - Punir? de quoi? Comment? - Ils ont tués des hommes du seigneurs à la St Coulon; celui-ci à levé une armée, on prétends que c'est juste pour entraîner ses chevaliers et il compte raser Galoudec. J'ai un cousin là bas et personne d'autre voulais y aller...ils préfèrent attendre que se soit finis pour aller voir ce qu'il y a à récupérer...(c'est souvent comme ça avec les paysans ils sont tellement pauvres qu'ils deviennent vite charognards. hélas ! triste monde ! ) - C'est bon je vais les prévenir... - Merci mon bon sei...(la suite se perdit dans le bruit des sabots de Ellha )" Je poussais Ellha comme je le fais dans mes plus belles fuites, en fait je m'inquiétais pas vraiment, les paysans ont tendance à exagérer mais je préférais ne pas prendre de risques... (généralement le seigneur brûlait juste les réserves du village et pendait les responsables...enfin 'juste' ) J'arrivai en vue du village tout heureux de ne voir aucun cavalier en vue et j'amorçais la descente dans la vallée avec un peu moins d'entrain car si je ne voyais pas les chevaliers maintenant ils n'arriverait pas avant cet après-midi...et c'est alors que je les vis : au moins une trentaine de lances haut pointées, fanons au vent et merde, pardonnez moi l'expression. Ils montaient la colline de l'autre côté. Il était encore plus que temps pour moi de d'arriver au village avant eux. Je relançais Ellha dans son galop effréné... J'arrivai en vue du village et fus accueillis par une bonne vingtaine d'hommes armés...enfin si l'on peut appeler ça armés : fourches, haches, piques, couteaux et tout ce qu'ils avaient pu trouver... Je leur criai.. '- Les chevaliers arrivent...fuyer tant qu'il est encore temps - C'était vrai alors dit l'un des plus vieux.... - Ils viennent tout raser??? dit un jeune homme anxieux... - euh, dis-je je crois bien, j'ai aperçu plus de trente lances... - et nous sommes quarante-sept, finis fièrement le jeune homme... - tait toi!, dis celui qui semblait être le chef, une carrure de bûcheron, un visage jeune et fier...assez effrayant... - Merci étranger! Passes-tu ton chemin ou viens tu te battre avec nous? - Mais…vous pouvez encore fuir...les bois ne sont pas loin et ils ne pourront s'y aventurer avec des chevaux! - On veut leur montrer que nous ne nous laisserons plus faire - Comme ça c'est clair que vous ne vous laisserez plus jamais faire... Ce sera un vrai massacre...Evacuez au moins les femmes et les enfants! - Si tu tiens tant à sauver du monde...tente ta chance...mais ne tarde pas trop ils arrivent (c'était vrai on voyait les lances d'ici maintenant, c'était impressionnant toutes en formation serrée avec les tambours battants au rythme des sabots des chevaux) Allez vas parler aux autres mais tu verras que tu perds ton temps et si tu change d'avis ton aide sera appréciée à sa juste valeur ! (c'est à dire pas grand chose me dis-je )" je me dirigeai donc vers le centre du village où était rassemblé tous les autres habitants, la plupart m'ignorèrent trop occupés à ériger de futiles défenses... Je me mis en devoir de leur resservir mon discours... '- Partir pour aller où? demanda une vielle femme qui n'avait plus grand chose à attendre de la vie... - Dans la forêt, ils ne pourront pas vous suivre! - La forêt? on dit qu'elle est hantées...dit une grosse femme au visage plus que désagréable... - Mais non j'en viens... - Ohhh...un démon....un menteur.... "entendis-je chuchoter " - Assez! Si vous voulez sauvez vos vies...c'est le seul moyen sinon adieu...(je fis tourner Ellha, bombant le torse pour en imposer plus à ces manants) - Retourne donc voir tes démons....tu ne nous attireras pas dans cet endroit maudit... - Mais vous préférez donc mourir? tout perdre? vous faire violer? - Pff nos hommes les arrêterons (on voit bien qu'elles n'ont jamais vu de charge de chevaliers...) " J'avais la nette impression de perdre mon temps et de risquer ma vie... "- Que ceux qui ont encore un peu de bon sens ou qui tiennent à la vie me suivent. Je ne me ferai pas massacrer pour rien... - Vas t'en donc couard!! Hou! - Hoouuuu! Houuu!' repris la foule en cœur" C'est donc sous les huées que je m'apprêtait à partir et c'est à ce moment là que je l'aperçu...Oh mon dieu qu'elle était belle (il faut dire qu'a l'époque les damoiselles ne gardaient pas leur beauté longtemps) , je me perdis dans ses yeux...je n'entendais plus les huées de la foule peureuse qui usait de sa peur pour me ridiculiser... Je me repris en recevant une pierre sur la tête, c'était les femmes qui voyant que je ne les intéressait plus se vengeaient durement... '- C'est bon ingrats! Je m'en vais et si il y a parmis vous des personnes de bon sens qu'elles me suivent' dis-je en regardant la jeune fille (qui elle me regarda comme un oiseau bizarre) Je m'apprêtait à recevoir une volée de pierre, rentrant la tête dans les épaules....mais celle-ci ne partis pas, en effet les cavaliers venaient de lancer la charge et ils atteindraient les hommes du village dans quelques secondes... Je regardais la fille avec une certaine crainte dans les yeux, c'est étrange car elle me fixait aussi maintenant...n'étant pas beau je me doutais que c'était par pur pitié ou parce que j'avais un cheval (bien qu'elle en verrait assez d'ici peu...) mais je me plaisais à espérer qu'elle me trouvait je ne sais quoi et c'est à ce moment que je remarquais l'homme d'âge mûr à ses côtés qui devait être son père.....plutôt balaise et il avait l'air de savoir manier la hache qu'il avait en main. Il semblait garder la fille et lorsque nos regards se croisèrent je sentis qu'il me jaugeait... Enfin, me disant que j'avais fait ce que je pouvais et ne comprenant pas le sacrifice de ces gens c'est la mort dans l'âme je partis, espérant secrètement qu'elle me suivrait, et je crus mon espoir matérialisé lorsque je me retournai à la sortie du village et la vit avec son père se diriger vers moi... Malheureusement ils rentrèrent chez eux, la fille me jetant un dernier regard qui me fit l'effet d'une décharge. Qu'elle était belle mon dieu, j'aurais voulu l'enlever à son père mais le bon sens l'emportât et je m'éloignais au petit trop... Lorsque j'arrivai en haut de la colline, le choc entre les combattant se produisit....les villageois disparurent sous la frappe impitoyable des chevaliers et ça m'étonnerait qu'ils aient perdus deux chevaliers. Je me retournai et les vis : le père et la fille sur mes traces emportant leurs maigres biens. Ils avançaient vite mais pas assez, déjà les chevaliers arrivaient dans le villages, boutant le feu, tuant, frappant les villageois affolés et préparant leurs exaction, ce soir serait arrosé largement parmis les chevaliers... Je gardais espoir, ils n'avaient pas encore été remarqués et avait déjà parcouru le tiers du chemin, je regardais tout cela comme dans un rêve même si ça ressemblait plus à un cauchemar. Malheureusement, d'autres villageois voulurent les suivre attirant sur eux l'attention de trois chevaliers qui taillèrent en vitesse les villageois qui couraient en tout sens, pauvre hères trop stupides pour avoir pu comprendre ce qui les attendaient, ensuite les 3 tueurs se dirigèrent vers eux. J'étais pétrifié, que pouvais-je faire ? Je n'aurais pu les emporter sur mon cheval, je le savais pertinemment bien même elle seule, Ellha aurait été ralentie et les chevaliers nous rattraperaient trop facilement et je n'était pas prêt à me battre seul contre trois chevaliers assoiffés de sang... Apparemment, le père le comprit, il dit quelque mots à sa fille et s'arrêtât celle-ci ne voulut pas continuer seule mais il se fâcha et elle se résigna à courir vers moi. Je vis le père me faire un signe de la tête, inquiet et résigné avant de se diriger vers les cavaliers.... Je me dirigeais vers la fille comprenant ce qu'il voulait faire et espérant qu'il les ralentirait suffisamment. Malheureusement il n'eut même pas le temps de combattre, transpercé par une lance, il ne freina même pas l'avance des cavaliers. La fille dût le sentir car elle se retourna et s'effondra en pleurs. C'était bien le moment, j'hésitait...je n'était pas de taille contre les chevaliers et même si je l'était d'autres pouvait arriver à tout moment. Pourtant quand je la vis se relever et courir vers moi mon sang ne fit qu'un tour et je décidai la seule chose qui me permettrait de la sauver...affronter les trois gars, seul. Je n'aurais pu la prendre : Ils nous auraient rattraper et je n'aurais pu me battre convenablement... La chance me sourit car ils espéraient tellement de bon temps avec la fille qu'ils ne m'avaient pas encore remarqué. Le premier cavalier la rattrapait déjà, je fonçais droit sur lui l'épée au clair. Les deux autres me virent et lui crièrent des avertissements et s'arrêtèrent net, mais son casque l'empêchait d'entendre dans le bruit de la tuerie qui se passait au village, je le lui retirais pour l'aider malheureusement pour lui sa tête vint avec... et de un me dis-je. Finis l'effet de surprise...apparemment le deuxième était de la même famille, vu sa rage et ses armoiries identiques : une wyvern noire sur fond jaune (comme si je n'avais rien d'autre à faire que de regarder ça... ), pas de chance pour lui et heureusement pour moi il était trop près pour manœuvrer sa lance et d'un coup d'épée raté je l'envoyai dans les airs ( le coup était destiné à lui trancher la tête comme à l'autre mais comme je vous ai dit je ne suis pas un très bon combattant...)....je préférais le laissez pour mort et m'occuper du troisième larron...celui-ci épée au poing me fonçait dessus de façon très professionnelle quelque chose me disait que j'avais beaucoup de chances (hum...chances ) que je rate mon coup ou qu'il ne me le pare mais il était un peu trop habituer aux joutes entre preux chevaliers (que je ne suis bien sûr pas) car il s'attendait à ce que nous nous heurtions de toute nos forces au lieu de cela j'ordonnais à Ellha de s'arrêter net. (ce qu'elle fit la brave bête...risquant m'envoyer valser mais m'évitant de recevoir le coup d'épée bien calculé de mon adversaire....bien calculé si j'avais continué.) ce qui me permit de le transpercer lors qu'il passe près de moi , emporté par son éla. ce que je fis sans accrocs. C'est à ce moment que j'entendis un 'Tu vas payer cela souillons' et que je vis passer une pierre quelques centimètres au-dessus de ma tête...je me retournais et vis le cavalier voltigeur qui allait s'en pendre à ma sauveuse (que je sauvais moi-même...vous voyez, ça commence déjà à être compliqué... ). Je fonçais (euh...disons que Ellha fonça...) et me jetai dessus, enfin tombait serait plus propice. Ce comportement fort peu chevaleresque le prit complètement au dépourvu.(en plus sa tête maintenant dénudée de son casque laissait voir son jeune âge et donc le peu d'expérience qu'il avait du combat au corps à corps... ) Même si je ne suis pas très lourd, le fait de recevoir mon poids sur sa tête (en comptant le plastron) l'assomma tout net et failli faire de même pour moi lorsque que nous touchèrent le sol. Je me relevai péniblement (dieu que la terre est basse) et dit à la fille de prendre un de leur cheval et de me suivre, puis remontais sur mon fier coursier....J'aperçut un groupe de chevalier se mettre à notre poursuite, partant du village presque entièrement en feu. Les cris de souffrance et de désespoir c'était presque tut, ils allaient bientôt en avoir fini...mieux valais ne pas moisir ici. Partant je remarquais qu'elle était toujours là me regardant d'un air ahuri, où je l'avais laissée quelques secondes plus tôt. Je m'apprêtait à la secouer un peu quand je remarquais qu'en fait il n'y avait plus d'autre chevaux, ceux-ci avait fuis dans la bataille que je ne réalisais pas encore avoir gagnée. Je la priais de monter en vitesse mais elle me répondit... '- Papa, on doit l'enterrer! dit-elle aux bords des larmes. - Ecoute ma belle, ton père s'est sacrifié pour toi et si on veut que son sacrifice n'aie pas été vains tu a intérêt à monter vite fait. Sinon je peu te dire que nous non plus on ne sera pas enterrer. " Elle réfléchit quelques longues secondes, prête à éclater en sanglot mais finalement se repris et me dis " d'accord (manqueraient plus qu'elle ne soit pas d'accord tient )'" Je la pris donc en croupe et partit aussi vite qu'une Ellha qui commençait à fatiguer pouvait le permettre. Nous avions trop d'avance et nos poursuivant le remarquèrent et s'arrêtèrent là où mon combat eu lieu. Je senti la fille se mettre à pleurer et finis par me demander si elle avait remarquer ce que j'avais fait pour elle. A bout de nerf, choqué de ce que je venais d'accomplir, je lui dit... '- Ecoute je n'ai pas risquer ma vie et ton père donner la sienne pour que tu pleures tout le temps. Je suis bon pour avoir un chevalier aux fesses pour le restant de mes jours jusqu'à ce que cet imbécile aie restitué son honneur de merde et je ne sais même pas ce que je vais foutre de toi et tu ne me facilite pas la tâche en pleurant tout le temps...' Elle s'arrêta de pleurer tout net, ravala ses sanglots et me dis: '- Je ne vous ai rien demandé monsieur. Veuillez me déposer si je vous gêne tant. ( C'était vrai qu'elle n'avait rien demander, je m'étais foutu dans ce merdier tout seul. Risible le misérable Patryn joue les héros) - Oh...euh.. je vous prie de m'excuser tu as raison, je n'ai pas l'habitude de risquer ma vie sur un coup de tête. Je comprends que toute ta vie viens de partir en fumée. Dors si tu le peux, je te réveillerai lorsque je jugerais que nous sommes en sécurité...' Elle ne mis pas longtemps à s'endormir sur mon dos, épuisée par tant d'événements difficiles à digérer... Nous arrivâmes enfin dans une petite clairière, Ellha était épuisée et pour tout dire moi aussi, ma main droite me lançait d'avoir serré si fort mon épée lors du combat. Un ruisseau y coulait pour notre plus grand bonheur ( il faut dire que j'était à sec puisque je comptais me ravitailler à Galoudec. Et merde ! fut tout ce que je fus encore capable de me dire). Je descendis la fille et l'allongeais sur un tapis d'herbe, j'allais devoir chasser et je n'étais pas vraiment en forme pour cela. Je délivrais Ellha de tout ce qu'elle avait dut supporter dans la journée et la laissai se désaltérer.... Je regardai le fille endormie, même épuisée et crasseuse qu'est-ce qu'elle était belle! Et dire que je ne savais même pas son nom. Je partis donc ravitailler notre garde-manger, la chasse ne fut pas facile mais je revins tout de même avec une caille. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me rapprochais de la clairière et senti une odeur de brûlé, un moment je cru que les chevaliers nous avait tout de même suivis et était en train de brûler ma protégée mais ce n'était pas très réaliste.( la plupart des habitants des alentours de la forêt de Gnist-ryn la croyait hantée, pour ma part, je n'y avais encore rien rencontré de spécial sauf une atmosphère féerique à laquelle je m'étais vite habitué. ) Ce ne pouvait être qu'elle qui avait fait du feu ou alors....mais mon intuition se vérifia, elle faisait bien un feu. Oh la merveille, je ne savais que faire, il n'y avait pas de meilleurs moyens pour signaler notre position et nous étions encore très près des plaines mais comment aurais-je pu faire cuire le repas autrement? Chose à laquelle je n'avais évidemment pas penser, l'action c'est pas vraiment mon truc après j'en suis tout retourné. Je décidai de ne pas la brusquer: '- Ah! Vous êtes réveillée, Vous allez mieux?(Elle ne se saisi même pas... ) - Oui, merci. Oh, vous avez à manger! - Euh, oui c'est tout ce que j'ai pu trouver mais ça devrait suffire. - Merveilleux , mettons les vite à cuire. - d'accord, je la prépare.' Je sortis mon couteau et me mis en devoir de préparer ma victime, je détestais faire ça mais bon... Elle me regardais faire de ses yeux d'un gris profond, gêné, j'engageais la conversation… '- Euh… en fait je comptais me ravitailler à Galoudec. C'est pourquoi je n'ai rien de mieux à offrir.(au nom de son village, son visage s'assombrit....ma curiosité était trop forte je voulais absolument savoir la raison pour laquelle un seigneur avait mobiliser tout ses vassaux. ) Je sais que vous avez beaucoup perdu aujourd'hui mais je dois savoir dans quel pétrin je me suis fourré. Pourquoi le seigneur de votre fief a t'il ordonné de raser le village. "Contrairement à ce que je m'attendais elle ne se mit pas à pleurer. - Le seigneur Jehan à toujours été un tyran...cela faisait longtemps que les hommes avait envie de se révolter mais vous savez comment ça se passe personne n'ose faire le premier pas .C'est à cause de moi qu'ils sont tous morts " Son visage éclairé par intermittence par les flammes du feu, montrait une tristesse intense, ah me dis-je, si j'osais la prendre dans mes bras pour la consoler....non, j'étais certain qu'elle me repousserait. Tous dans le village savait que personne n'avait intérêt à me toucher, la colère de mon père était terrible, beaucoup de garçons ont essayé au début...tous ont dû abandonner et depuis quelques années mon père ne me quittait plus d'un pouce. Il prétendait que je devait rester vierge jusqu'à mes dix-huit ans pour...euh pour rien (je voyais qu'elle ne me disait pas tout...mais après tout c'était se vie privée ) mais lorsqu'il y a trois jour des chevaliers sont venus et qu'ils m'ont vues leur chef à voulu me violer. Thierry, un garçon du village qui avait toujours espéré que mon père lui laisserait me marier s'est interposer et ils l'ont égorger en rigolant bien fort. Le chef m'a emmenée dans notre maison pour me violer, ses lèvres me couraient sur le visages et ses mains...Oh ses mains. " Elle était terrifiée et je le comprenais. C'est à ce moment que mon père à frappé, la tête du chef s'est détachée et il est sortis en la brandissant en criant que quiconque toucherais à sa fille aurait le même sort...les chevaliers voulurent venger leur chef mais les hommes était déjà tous là, armés saisissant l'occasion d'enfin se venger des hommes de Jehan. Ils n'en ont laissé qu'un vivant et après lui avoir coupé la main droite ils lui ont dit de dire au seigneur que dorénavant nous étions libres, ont croyait que les hommes du roi allais revenir pour pendre les responsables mais le seigneur à décidé de faire un exemple. Tous ils sont TOUS morts. " Là elle se mit à pleurer. - Allons...(qu'est ce que je pouvais bien lui dire moi? ) c'est fini, nous sommes en sécurité maintenant (du moins je l'espérais... ) ' Je tendis un bras hésitant vers son épaule et elle s'abandonna dans mes bras. Hummmm son odeur pénétra dans mes narines, elle sentait bon la vie et la nature. J'aurais voulu que ce moment dure toujours malheureusement elle se reprit et s'éloigna. '- Je crois que la caille est cuite, dit-elle.' Nous prîmes chacun une cuisse que nous dévorâmes allégrement. '- Je ne sais même pas votre nom... - Miriamme, Patryn. - Comment savez-vous?' Elle me désigna la selle et toutes mes affaires, euh évidemment, J'avais mon nom dessus. '- Ah..euh oui, évidemment' Elle rit ce qui me fit énormément plaisir. '- Vous n'avez pas l'habitude de la compagnie, n'est-ce pas? - Euh si je veux dire non enfin à part Ellha et les gens qui m'accueillent chez eux... - Vous êtes un aventurier? - Un aventurier? euh non...enfin si. Je ne sais pas ce que je suis. Je me promène et me débrouille pour survivre, rien de bien glorieux. - Je ne vous ai pas remercié pour aujourd'hui. - Oh ce n'est rien (tu parles ! J'était bon pour ne plus jamais passé dans la région pour ne pas me faire remarqué par ce stupide chevalier.) - Pourquoi avez-vous fait celà? -Euh...(dis-lui bordel ! que tu l'a fais pour elle, pour ses beaux yeux. )je m'en serais voulu de n'avoir rien fait...( rien fait pour elle oui. Pour les autres s'ils étaient assez bêtes pour préférer la mort à la fuite rien à battre ! )' Elle accepta ma réponse sans rien ajouter. (j'étais un beau couillon ) '- Que comptez vous fai..? fîmes-nous en même temps... - euh...je croyais, commençais-je - je pensais…, dit-elle " Je me mis franchement à rire et elle aussi... '- Qu'allons nous donc faire alors, dis-je. - Je ne sais pas, je n'ai nulle part où aller, plus de famille, rien. Je pensais, elle hésita que je pourrais peut-être vous accompagner. (alors là j'étais suffoqué ! ) -euh...je ne sais pas. Pour être franc avec vous, je croyais que vous alliez partir très vite. Je ne sais où. Venir avec moi? pour faire quoi? je n'ai nulle part où aller non plus et...ma vie n'est pas passionnante. Notre survie sera plus dure à assurer ! Je ne crois pas que voyager toute la journée vous plairait. " Je voyais surtout qu'à deux sur un seul cheval plus moyens de fuir et en plus belle comme elle est tous les brigands allaient nous poursuivre avec acharnement. - Je ne parlais pas pour la vie, dit-elle en riant, je parle de demain. - Ah euh....je comptais juste nous éloigner assez du comté de Jehan. Il y fait assez malsain pour moi et vous n'avez nulle part où aller. Mon avenir est aussi flou que demain. Je vis au jour le jour. " Le repas terminé nous allâmes nous désaltérer à la source. '- Il fait bon, dit-elle' C'est alors que je fis enfin attention au paysage qui nous entourait : la petite clairière baignée de la clarté de la lune, le doux bruit du ruisseau et de temps en temps le respiration bruyante de Ellha. Aaahhh ce sont les moments comme ceux-ci qui m'ont fait devenir vagabond...Je préfère me nommer vagabond qu'aventurier, un aventurier c'est un chercheur d'emmerdes. Note que je me débrouillait pas mal de ce côté là. Un douce brise secouait les arbres et les cheveux de Miriamme (je me doutais que ce n'était pas son vrai nom mais cela m'importait peu. ) elle était belle et j'avais envie d'elle mais mon éducation et mon caractère m'empêchaient de le lui montrer et encore moins d'agir. '- Je suis épuisée, dit-elle' La magie s'était envolée... '- Je vais préparé la couche et Je monterais la garde. " Je n'était toujours pas sûr que nous n'avions pas été suivis ce qui avec le feu ne devrait pas représenter un gros problême à accomplir. - Vous êtes bon, dit-elle avant de se coucher " Je ne répondis rien, pour moi j'étais surtout une bonne poire mais bon je n'allais pas faire le difficile. Son compliment me réchauffait le cœur et me donnait le moyen d'espérer Et de m'endormir rapidement (et la garde?? ben euh. Oui vous voyez quoi la journée fut dure pour tout le monde...)

 

II. La fuite

C'est elle qui me réveilla...terrifiée et criant 'Ils arrivent, réveillez-vous, ils arrivent' '- Hein...euh...non vous avez dû rêver, ils n'oseraient pas s'aventurer dans la forêt, en tout cas pas en pleine nuit...' C'est à ce moment que j'entendis les chiens, ces aboiements lointains me firent l'effet d'une douche froide. '- Vite éteignez le feu, je prépare Ellha.' Elle ne se fit pas prier, la partie allait être serrée : à deux sur un cheval poursuivis par une meute assoiffée de sang. Je connaissais la férocité de ces molosses, ils ressemblent bien à leur maître tient. Le fait qu'ils osent s'aventurer dans la forêt en pleine nuit prouvait qu'ils étaient assez nombreux pour ne pas avoir peur. Rien de bien rassurant pour nous quoi. Une fois prêt, nous montèrent sur Ellha et partirent aussi vite que celle-ci le permettait. C'est-à-dire, comme prévu, pas assez vite. Nous les entendions se rapprocher, ils nous auraient rattraper avant le matin. Les branches me fouettaient le visage qui commençait à saigner de multiples écorchures, couché sur le dos de Ellha, Miriamme accrochée a mien, j'espérait ardemment ne pas recevoir une branche assez grosse pour me faire vider les étriers ou que Ellha ne tombe. La lune éclairait à peine la nuit et plus nous avancions plus le couvert des arbres se faisaient épais. Le pire était que je ne savais pas où nous allions, j'espérais seulement pouvoir échapper à nos poursuivants. Les formes fantomatiques des arbres défilaient " Et merde " j'étais paumé. Les aboiements se rapprochaient de plus en plus, je ne sait comment ils faisaient pour nous rattraper en pleine nuit, c'est un mystère auquel je n'avais pas le temps de penser à cet instant. Je compris qu'a deux sur Ellha nous serions rattrapés avant l'aube et j'allais pas abandonner Myriamme après tout ce que j'avais fait pour elle, de toute façon me connaissant ça m'aurait hanté jusqu'à la fin de mes jours. Il fallait absolument que je trouve un point de repère. Ce point de repère il arriva tellement vite qu'on a failli basculer dedans, la rivière Ald'ochmun. Génial ! J'arrêtais Ellha, descendis et dis à Myriamme: '- On n'y arrivera pas à deux, partez avec Ellha moi je connais la région. " Tu parles comme si on pouvait connaître cette forêt immense, disons que je savais ne pas être loin des coins je connaissais mais la partie allait être serrée pour semer mes poursuivants car c'était après moi qu'ils en avaient j'en était sûr. " Allez toujours vers le sud! A la lisière de la forêt il y a un monastère, attendez y moi trois jours si je ne suis pas de retour le troisième jour...Ellha et tout le reste sont à vous. " Je comptais qu'elle devrait mettre un peu moins d'un jour pour arriver au monastère et j'espérais pouvoir le faire en deux jour...si on ne me rattrapais pas d'ici là. - Mais... - Partez! Ils se rapprochent...Vers le Sud...3 jours! criais-je lorsqu'elle s'éloignait à une vitesse plus digne de Ellha ... " Lorsque je ne vis plus son visage blanc tourné vers moi dans la nuit je partis vers ce que je croyais être la bonne route, en courant car j'entendais les chiens se rapprocher encore et encore... J'avais une idée en tête et pour laquelle j'avais prévu de prendre mon arc et une corde mais restait à savoir si j'allais avoir le temps de la mettre à exécution. Je traversais la rivière, l'eau m'arrivait à la taille et je devais lutter contre le courant fort. Arrivé de l'autre côté, je me remis à courir. Plus vite, toujours plus vite, les aboiements des chiens " vite !".J'entendis des bruits d'eau, des aboiements, des hennissements. Merde, ils étaient déjà à la rivière. J'atteignis le but que je croyais ne jamais pouvoir atteindre, du sang me coulait sur le visage suite aux multiples coupures infligées par les branches. J'arrivai donc à la falaise. Ouf, ils ne pourraient pas me suivre si je descendais par là et la contourner leur prendraient au moins un jour. Mais auparavant de descendre je voulais leur montrer à qui ils avaient affaire, ce qui en y réfléchissant bien n'aurais pas dû les effrayer mais j'était trop excité et effrayé pour bien penser à ce moment là. J'accrochais la corde à un rocher, vérifiais qu'elle tenait bien et qu'elle n'était pas trop visible. Je me disais qu'il leur suffirait alors de la couper pour me " descendre " ce qui me fit demander comment je pouvais plaisanter dans des moments pareils. Et j'attendis que la meute fasse sont apparition, le fait de tuer le chef de meute dérouterait celle-ci pour quelque temps et enragerait les chevaliers mais il s'agissaient de ne pas rater car je n'avais droit qu'à un seul essai, après il me faudrait descendre au plus vite et moi qui avait le vertige. Tout cela sans tomber de préférence, la chute qui m'attendait sinon était plus que certainement mortelle, pas très réjouissant. Elle apparut enfin cette fameuse meute " mon dieu, jamais vu de tel molosses auparavant ". Je visais et tentais d'éviter de trembler ce qui dans mon état n'était pas des plus faciles. La meute fonçait droit sur moi " vite! " " non pas de précipitation, respires " me dis-je Je vis les yeux du molosse de tête, une intelligence froide dans ces yeux, un frisson me parcourut l'échine et je tirais, il eu l'air d'avoir comprit ce que j'avais fait car il tenta un saut mais ma flèche le cueilli en plein vol, il n'était certainement pas mort mais j'avais fait ce que je voulais et je me dépêchais de descendre. Les chiens semblaient être devenu fou, j'en entendis hurler à la lune ou japper de douleur, d'autres continuer à m'aboyer dessus, d'autres encore tomber ou sauter dans le vide sans crainte. Ces chiens n'était pas normaux, comme s'il n'était qu'un seul et que le fait que j'aie touché le chef les fassent réagir comme si je les avais tous blessés dans leur âme. J'entendis enfin dans ma descente effrénée le bruit des chevaliers, les bruits des sabots nerveux sur le roc, les cris, les jurons. J'en vis enfin passer leur tête par dessus le bord de la falaise. Ils allaient bientôt trouver la corde, je redoublais d'ardeur j'étais encore trop haut " plus vite...plus bas ". Mes mains et mes bras me lançaient. " Encore encore plus vite ". Je vis des pierres dévaler tout près de moi. Certains chevaliers me lançaient des pierres, pas très chevaleresque ça mais je crois que depuis le début aucun de ces barbares n'a fait preuve d'un quelconque sens de l'honneur ce qui m'amena à me demander pourquoi ils me poursuivaient. Si c'était bien moi qu'ils poursuivaient. Une pierre me heurta l'épaule et je failli lâcher prise ce qui à cette hauteur m'aurait valu les deux jambes cassée…si je survivais à la chute. Faite que je ne me tord pas la cheville ou ne me casse quelque chose en arrivant en bas, ce serait trop bête. Car même si je prenais cette avance j'allais encore devoir courir, quelle nuit ! La pluie de pierre s'intensifiait mais je continuai ma descente, une ou deux seulement touchant mon sac à dos. Je n'était plus qu'a trois mètres du sol mais je ne me risquais pas à sauter sur ces cailloux car la pente qui m'attendait en bas aurait pu être aussi meurtrière que la chute si je la descendais la tête la première, malheureusement les imbéciles d'en haut ne me laissèrent pas le choix car je sentis soudain la corde se détendre. Ils l'avaient détachée les cons. Je m'y attendait mais ça surprend toujours quand ça arrive. Je tentais de me recevoir du mieux que je pouvais. Le choc fit vibrer tout mon corps de bas en haut et ces connards qui continuaient à me lancer des pierres, une petite m'atteignis au front mais de la hauteur d'où elle venait elle faillit m'assommer ou même me tuer net. Je ramassais la corde au plus vite, titubant du choc reçus à la tête et entrepris la descente aussi vite que mon corps et les cloches qui sonnaient la caboche me le permettaient, c'est à dire : prudemment. J'atteignis enfin les sous-bois où je m'effondrais, le sang me dégoulinais sur le visage. Ma respiration était haletante et je sentis les larmes me monter aux yeux lorsque je me posais la question " mais pourquoi fais-je tout cela ? ". Le sommeil me guettait mais malgré mon épuisement il fallait que je continue, que je pousse mon avantage au maximum. J'avais trois jours pour atteindre le monastère et dans l'état où je me trouvais ce ne serait pas de trop. Je me remis péniblement debout et entrepris d'enrouler le restant de corde, ça pouvait toujours servir! Puis après m'être bander la tête avec un bout de ma chemise, je me remis en route, d'abord péniblement puis je m'obligeais à courir, courir jusqu'à ce que je n'en puisse plus, toujours tout droit. Lorsqu'au bout de plusieurs minutes je me retournai je vis du feu en haut de la falaise, Ouf ! ils s'était arrêter pour la nuit. Et je courus, trébuchant souvent sur des pierres, des racines, je courus le sang me brouillant la vue, croyant que chaque respiration serait le dernière. Ce simple fait de respirer me demandait des efforts énormes. Alors courir, vous pensez. Et je courus jusqu'à ce que n'en pouvant plus et que je m'étalais une fois de plus, je m'endormis sur place, le visage dans l'herbe. Je me réveillais tard dans la matinée, je jurais ! J'avais perdu au moins la moitié de mon avance sur mes poursuivants. J'avais une grosse croûte sur la tête et mon ventre criait famine. J'allais devoir trouver quelque chose à manger au plus vite si je voulais pouvoir continuer. Je me mis donc en route vers ce que je supposais être le Sud. Je trottinais, trop faible pour aller plus vite. Au bout de ce que j'estimais être une heure, je tombai enfin sur une maigre pitance : quelques baies qui étanchèrent ma soif. Je vis passer quelques animaux mais je ne pouvais prendre le temps de chasser et en plus je n'allais pas commencer à faire un feu, ça et dire: 'Hé ho! Je suis ici!' c'était du pareil au même. Le ventre me torturant, je continuais donc un peu ragaillardi mais pas trop. Le soir vint, trop vite, j'étais épuisé, encore plus qu'avant. La journée que je n'avais pas vu passer m'avais vider de la quasi totalité de mes forces. J'avais depuis longtemps arrêter de courir et me traînait plus que marchait. Lorsque j'entendis des aboiements je crus que c'était la fin et me laissais tombé au sol, m'attendant à tout moment à être déchiqueté par ces molosses de l'enfer. J'attendis ces morsures qui m'enlèveraient la vie morceaux par morceaux, celles-ci n'arrivèrent jamais et une truffe chaude vint se réfugier dans ma main et lécher le sang et la crasse, n'ayant même plus la force de m'en étonner, je levai la tête pour apercevoir ce chien affectueux et ses maîtres qui approchaient. Alors là, j'eus de quoi m'étonner. Des ELFES, ces êtres de légendes que je rencontrai ainsi au beau milieu des bois. C'était trop irréel, j'avais déjà entendu des hommes se vanter d'avoir vu des elfes mais la plupart était saoul au moment de ces douteuses révélations auxquelles je n'avait accordé aucun crédit. Il faut dire que j'ai beaucoup voyagé dans cette forêt et jamais au grand jamais je n'avais aperçu d'elfes. Je voulus me relever, vérifier que je n'était pas fou, que je ne rêvais pas, je voulais voir, toucher mais lorsque je tentais de me relever je ne réussi qu'à m'écrouler face contre terre. Je voyais qu'ils hésitaient à approcher plus, les humains sont si imprévisibles, si violent, rien ne leur prouvait que je valais la peine d'être secourus et d'ailleurs est-ce que je le méritait? en tout cas je désirais vivre ardemment. Ils finirent par se porter à mon aide. Je ne me rappelle pas exactement comment cette nuit s'est passée. Je ne sais quel fut dans mes souvenirs la part de rêves et celle de réalité. Je crois me rappeler de soins intentionnés. Des mains douces et délicates me portèrent, me baignèrent, me nourrirent, me soignèrent. Je m'endormit sûrement assez vite, Ou délirais-je? Délirais-je vraiment lorsque je me rappelais avoir entendu des chants merveilleux, des voix plus douces que le bruit de l'eau. Délirais-je encore lorsque je vis ce visage féminin et aux traits fins penché sur moi? et ces danses entr'aperçues? Où était la réalité, peut-être ne le saurais-je jamais. La chaleur du soleil me réveilla, en tout cas les elfes étaient bien réels, je les voyais s'affairer autour de moi. Lorsqu'elle me vis réveillé ma gardienne qui était d'une beauté époustouflante et irréelle alla prévenir un homme qui semblait être le chef de cette tribus. Celui-ci donna quelques ordres (plus sous forme de conseils que d'ordres d'ailleurs) et se dirigea vers moi. Je tentais de me relever mais il m'en dissuada d'une main apaisante. Il parla d'une voix douce, hors du temps (était-il vrais que ces êtres sont immortels? ) car notre langue sonnait faux dans un corps aussi beau et dite d'une voix si magique. C'était comme collé des cris gutturaux sur un le chant d'un rossignol. '- Ne bougez pas trop. Vous êtes guéris mais encore très faibles. - Guéris déjà? Com... - C'est après vous que les Rigzo't en ont? - les Rigzo't? " essayais-je de prononcer. Ma gardienne s'approcha du chef et lui souffla un mot à l'oreille. - Excusez moi! me dit-il, vous êtes le premier humain auquel je parle et je ne connais pas vos coutumes. Nous essayons d'éviter votre contact destructeur le plus possible. Il semblent, selon Ly-iShka votre mot pour désigner les Rigzo't serait chevalier. Je n'avais rien à répondre à son reproche...je ne savais que trop ce que les humains étaient capables de faire à des êtres qui leur étaient différents. " - Ah! Evidemment. Oui, malheureusement... - C'est bien ce que je craignais, une fois que j'ai pris la décision de vous aider… " Il regarda Ly-iShka comme si il n'avait pas vraiment fait ce choix. Je suis tenu de vous protéger quelqu'en soit le prix. Croyez bien que si j'avais su, je vous aurais laissé sur place mais certains de mes frères et sœurs (il appuya sur ce mot ) m'ont persuader de ne rien en faire. Décision que je regrette amèrement car vous nous mettez tous en grand danger. Ly-iShka sera votre guide et je vous interdit d'adresser la parole à qui que ce soit d'autre. Maintenant, nous devons partir avant qu'ils n'arrivent. " Il se leva avant que j'ai pu le remercier des risques qu'il prenait pour me sauver. Li-iShka me sourit '- Il est un peu brutal mais vous aider nous met tous en danger et il a la responsabilité de notre survie, nous sommes si peu nombreux sur terre. - Je comprends, dis-je, à vrai-dire hier encore je ne croyais pas à votre existence. Croyez bien que je suis désolé de vous mettre en danger, je pourrais partir pour... - Non ! Vous êtes notre hôtes et vous partirez qu'après avoir subi la cérémonie. - La cérémonie? - Chaque humain qui rencontre notre peuple doit se plier à la cérémonie ou mourir. - Euh! Je crois que je n'ai pas le choix et de toute façon je ne me sens pas la force de courir pour échapper à mes poursuivants. - Que leur avez vous volé? - Leur honneur, je suppose. J'ai osez m'interposer dans une tuerie depuis ils ne me lâchent plus. " Si j'espérais des compliments j'en fus pour mes frais. " - S'interposer est toujours plus dangereux qu'observer. - Euh... - Il nous faut partir maintenant, pouvez-vous vous lever? - Oui, je crois...(L'effort fut difficile mais avec l'aide de Ly-iShka je pus me remettre sur mes pieds ) - Vous monterez avec moi sur Jleni, nous n'avons pas assez de chevaux. - Je crois que je n'ai pas le choix non plus.' Elle m'adressa un regard lourd de reproches, sûrement le fait que je me plains tout le temps. Je me dépêchai donc de rassembler mes maigres biens et suivit mon gardien...charmant d'ailleurs... Presque tous les elfes était déjà prêt, seul restait ceux qui nettoyait toutes traces de notre passage. Ly-iShka m'aida à monter sur la fameuse Jleni, un cheval superbe et calme alors que la plupart des autres chevaux s'était effrayer de sentir l'odeur d'un humain, puis elle monta avec grâce devant moi. '- Accrochez-vous me dit-elle' Je failli lui rétorquer que je n'était pas un débutant mais le départ que les chevaux prirent fut plus que brutal et je me félicitais d'avoir suivi son conseil. Nous filèrent à grande vitesse à travers les bois que les elfes semblaient connaître comme leur poche. Ce qui me fit croire que nous allions distancer nos poursuivants rapidement mais c'était sans compter leur hargne et les chiens qui les mettaient sur la voie. Après une bonne heure de course poursuite il sembla qu'ils nous avaient encercler car les elfes, dont les sens semblent beaucoup plus développés que les nôtres, s'arrêtèrent et se mire en position défensive mais avant que nous eurent finis de nous positionner et que je puisse demander quoi que ce soit à ma guide, à laquelle je m'accrochai fermement ce dont elle ne semblait pas se formaliser, les chiens surgirent et attaquèrent suivis de près de leur maître. Nous fûmes tous surpris de les voir arriver de tous côtés, il leur aurait en effet fallût une meilleure connaissance de la forêt que les elfes ce qui semblait fortement impossible. La bataille s'engagea et lorsque je voulu tirer l'épée Ly-iShka m'en empêcha: " - Vous êtes trop faible et un invité ne se bat pas lorsque nous sommes là pour le défendre. " On voyait clairement qu'ils n'avaient jamais eu à combattre des chevaliers en armure. " - C'est moi qu'ils veulent! Partez et laisser moi ! " Je ne sais pourquoi je dis cela car plus que tout je voulais avoir ma chance et seul j'était voué à une mort certaine. " - Ne faites pas l'imbécile, jamais notre peuple n'abandonnerait un Shigt-firgt. " Je n'eus pas le temps de lui demander le sens de ce mot qu'un chien nous bondit dessus faisant se cabrer Jelni et nous envoyant à terre. Lorsque je rouvris les yeux un chevalier menaçait Ly-iShka, sans réfléchir, l'épée à la main. Quand l'avais donc dégainée et où avais-je trouvé la force de faire ce que j'allais faire?. Je me précipitais sur le chevalier, lui plantais mon épée dans le ventre ( il eu d'ailleurs le temps de me fixer d'un regard incrédule avant de mourir), décapitais le chien qui mordait le bras de Ly-iShka et fonçais dans la bataille. Je frappais comme un acharné comme pris d'une folie meurtrière. Je frappais de coups furieux tout ce qui était chien ou chevalier. Apparemment ce que je fis changea le cours de la bataille qui était en défaveur des elfes. Nos assaillants crurent sans doute être tomber dans une embuscade et opérèrent un rempli, des chevalier sans peur et sans reproches ne peuvent fuir évidemment. A bout de souffle, épuisé je m'écroulais face contre terre.

 

 

III. La cérémonie

Je sentis d'abord le tiraillement dans mon bras, mon sommeil avait été tourmenté de vision de têtes coupées, de cris de douleur, de visages connus et inconnus qui disparaissaient. Je me réveillais en sueur, haletant ma main gauche me faisant atrocement mal, sentant chacun de mes muscles. J'avais usé mes dernières forces dans la bataille, je ne savais ou j'étais; ma tête était lourde, mes yeux criaient après le sommeil. Je les ouvris enfin, regardais autour de moi. Tout était flou mais la langue que j'entendais devait être elfique ou peut-être étais je trop fatigué pour comprendre quoi que ce soit. Ma vue s'habituant à la lumière je vis en effet des elfes vaquer à leurs occupations et j'entendis : " - Enfin, vous êtes réveillé ! " J'avais des feuilles sur le visage je me doutais que toutes les parties souffrantes de mon corps devaient en avoir même si j'étais trop fatigué pour sentir quoi que ce soit d'autre que la douleur. Je tournais ma tête, ce qui fit entendre un crack inquiétant, et vis Ly-iShka avec de grands yeux qui me regardaient émerger péniblement du brouillard. J'essayais de parler mais elle m'arrêta directement. Les elfes femelles ne se distinguait des mâles que par une finesse encore plus accrue, c'était presque des êtres lumineux et chacun de leur mouvement était plein de douceur, quand elles vous parlaient c'était comme si vous étiez le seul être important à leurs yeux. Je levai ma main comme pour m'assurer que je ne rêvais pas et vis qu'elle était complètement bandée. Ne sachant plus trop ce qui s'était passé j'essayais de prononcer mon inquiétude : " - Qu…que ? - Doucement vous n'êtes pas encore guéris. Reposez-vous encore. Nous avons repoussés les Rigzo't mais ceux-ci vont sûrement revenir. " Sur ce je me rendormis pour me réveiller plus en avant dans la journée, le soleil semblait être sur le point de se coucher, le ciel était mauve avec des reflets oranges dans les nuages. Il n'y avait personne à mon côté, perdu, déçu peut-être; j'émis de faible bruits de détresse, tout mon corps semblait me tirailler, chacun de mes muscles me faisait souffrir mais le pire était ma main gauche, je sentais chacune de ses cellules. Ma vision était meilleure et je regardais alentours : nous étions dans une clairière que baignait les derniers rayons de soleils, les elfes semblait être occupé à une mystérieuse cérémonie car j'entendais un chant douloureux et tendre comme la plainte du vent dans les blés. Je soulevais péniblement ma main droite et me débarrassais des feuilles collées à mon visage et qui me gênaient la vue. Je ne voyais aucun elfe alentours alors j'essayais de me regarder moi-même. Me relevant un peu, un cri du douleur m'échappant j'inspectais mon corps nu, à part quelques cicatrices et les feuilles qui le recouvraient aux endroits les plus douloureux rien ne me parut anormal, c'est alors que j'inspectais ma main gauche et remarquais avec horreur qu'il me manquait un doigt à celle-ci, la bandage m'avait empêché de le remarquer plus tôt et la douleur était telle que rien ne m'avait préparé à cela. Je m'écroulais sur ma couche, les larmes me coulant sur le visage, sanglotant comme un enfant. Je du m'endormir à nouveau car c'est en pleine nuit que je sentis une caresse sur mon front, j'ouvris les yeux pour voir Ly-iShka me passer un tissu humide sur le visage. Je lui demandais ce qui s'était passé d'une voix qui était encore faible. " - Vous m'avez sauvez la vie, je vous en serai à jamais reconnaissant " me dit-elle avec ses grands yeux verts. Gêné je lui en demandais plus sur le combat et sur ce qui m'était arrivé, je demandais cette dernière chose avec regret sachant que rien ne me rendrait mon doigt. Elle me raconta donc que mon intervention surpris les assaillants qui avait déjà dur à combattre contre l'agilité des elfes. Mais ceux-ci étaient mal en point car leurs épées ne faisaient souvent pas le poids contre les armures humaines et cette nouvelle invention, l'arbalète faisait des ravages. Nos assaillants crurent donc être tombé dans un piège car j'avais quand même abattu trois de leurs hommes, blessés ou morts, et deux chiens. Au total 6 ennemis étaient tombés mais les pertes de notre côté était irrémédiables, deux jeunes elfes étaient morts, sûrement plus âgés que moi c'était quand même une grande perte, m'expliqua-t'elle. Le peuple fabuleux comptait de moins en moins de représentant et leur rythme de reproduction était trop lent pour combler les trous qui se faisaient dans leurs rangs. Un chien m'avait mordu la main dans la bataille et arraché un doigt, d'autres avaient été blessés et pressaient le meneur de la tribu, Syl Nivae, de me laisser aux chevaliers. On ne savait pas encore comment ceux-ci avaient fait pour nous suivre et nous encercler si vite. De plus, ils n'avaient pas été surpris de voir des elfes ce qui m'intriguait énormément. Les chants que j'avais entendu plus tôt était la cérémonie funèbre de mes étranges compagnons tombés au combat. Elle m'annonça aussi que la cérémonie aurait lieu le lendemain et que je devrais être en forme pour la subir. Ecoutant son conseil, je me rendormis donc ma tête lourde de réfléchir à tout cela, je savais que je n'avais plus beaucoup de temps pour rejoindre le monastère mais que faire ? Je n'étais sûrement pas en état de marcher seul, encore moins de défendre ma vie. Les elfes étaient mon seul espoir et je me doutais bien que je devrais passer la cérémonie avec succès le lendemain. Un elfe que je ne connaissais pas me réveilla le lendemain matin tôt et m'emmena vers la clairière, il ne m'offrit pas son aide pour me relever ni pour marcher ce qui m'étonna, ces êtres ayant été jusqu'ici d'une gentillesse extrême. Encore éprouvé par les jours précédents, j'arrivais dans la clairière tous les elfes étaient présents, assis en cercle. Au centre se trouvait Syl Nivae, je le saluais d'un signe de tête ainsi que tous ceux que j'avais croisés mais tous avaient le visage fermé ce qui eut tendance à m'inquiéter pour ce qui allait suivre. Syl Nivae attendit que tous se furent tut et que mon guide se fut assis, refermant ainsi le cercle autour de nous. A ses côtés se trouvait un livre, une épée, un arc et une coupe remplie d'un liquide noir, à sa droite se trouvait un brasero avec un plateau d'or posé dessus et renfermant une pierre précieuse superbe. Il prit enfin la parole, le silence se faisant lourd : et à mon plus grand étonnement il se mit à parler en elfe, je ne bougeais pas car tous faisaient comme si je n'existais pas. Je n'osais pas m'asseoir même si je tenais à peine debout, prenant mon mal en patience. Il parla et parla, tous les elfes écoutant attentivement, j'essayais de comprendre au début suivant les intonations de leur voix claire mais c'était comme essayé de comprendre ce que nous dit le courant d'une rivière. Je pris donc le temps d'observer leurs visages : de grands yeux enfoncés dans leur orbites et passant de la lumière à la nuit suivant que leurs paupières soient ouvertes ou fermées. Leurs longues oreilles fines et en pointes semblaient la continuation de leur visage, celui-ci avaient des traits si fins que par moment ils ressemblaient presque à des statues d'ivoires. Autre chose que je remarquais fut leurs lèvres pleines et aux formes douces et aussi le fait qu'ils n'avaient pas de sourcils et les mâles ne semblaient pas avoir de barbes ni même naissante. Les femelles n'avaient généralement pas de formes généreuses mais pour la cérémonie tous étaient fort peu vêtus et la délicatesse de leurs corps étaient bien plus fascinante que n'importe quel corps humain. Perdu dans mes pensées, me demandant ce qu'ils allaient bien me demander de faire, craignant de ne pas en être capable (pas seulement à cause de ma faiblesse) ; je ne remarquais pas que Syl Nivae c'était tut et attendais comme tous les autres une réponse de ma part ce qui eu pour effet de me donner une bouffé de chaleur et d'être horriblement gêné. Je souris bêtement et le regardai cherchant un indice de sa part. Au bout d'une minute, qui me semblât interminable et durant laquelle j'ouvrit la bouche plusieurs fois mais sans jamais trouvé quoi dire, il me fit signe d'avancer et de regarder le livre sur le lutrin à sa gauche. Ce que je fis et remarquais avec horreur que c'était écrit en elfe , je le regardais encore complètement désespéré convaincu que je ne passerai jamais la cérémonie avec succès. Syl Nivae me dit simplement " Fais preuve de ta connaissance du monde elfique " . Je tournais les pages doucement et remarqua que toutes les autres pages étaient vides, la couverture représentait une scène merveilleuse, des elfes dansant autour de la lune se reflétant sur l'eau, au milieu de saules pleureurs garnis de fleurs. La scène semblait vivante, je ne pus m'empêcher de dire " c'est beau " tout bas. Je décidai que de toute façon j'avais déjà raté la cérémonie donc que ma réponse importait peu mais j'étais bien décidé à respecter leur coutumes, ou du moins ce que j'en comprenais. Je remis le livre comme il était et affirmai que j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit de ce qu'il y était écris mais que le peu qui s'y trouvait était fascinant à mes yeux. Il y eu des murmures chez les elfes, il semblait que certains traduisait ce que je disais à ceux qui ne comprenaient pas ma langue. Syl Nivae restait de marbre et je n'osais me retourner pour chercher du réconfort chez Ly-iShka. Syl Nivae me fit ensuite signe de m'approcher du brasero et du plateau qui s'y trouvait, il me dit que j'allais devoir prouver ma résistance et que je devais prendre la pierre centrée sur le plateau sans renverser celui-ci. Je le regardais incrédule le plateau devait être brûlant, je n'avais jamais imaginé les elfes si cruels. J'hésitais, rageur, pour qui se prenaient-ils, le fait de m'avoir aidé leur donnaient-ils le droit de me torturer maintenant ! Je faillis donner un coup de pieds dans le brasero pour montrer mon désaccord et puis je vis les corps des deux elfes, captivé par l'assemblée je ne les avais pas vu attachés aux deux plus vieux arbres de la clairière, ils étaient enveloppées de lierre comme si les arbres allaient les assimiler en lui. C'est alors que j'eus réellement honte, ces deux êtres que je ne connaissais pas avaient donné leur vie pour moi sans me connaître, sans savoir si j'en valais la peine, contrairement à moi si je mourrais eu il perdais une éternité. Cette race merveilleuse était sur le déclin et mes actions n'avaient pas arrangés les choses, je fermais les yeux et pris la pierre, ma main hésita au contact, je serrais fort la pierre c'est alors que je sentis sa chaleur, elle était bouillante ma main voulu s'ouvrir pour lâcher ce morceau de lave en fusion et je la rattrapais avec l'autre de justesse, mes dents serrées. Mon bandage me permit de tenir la pierre un peu plus longtemps et de la remettre à Syl Nivae qui ne bronchait toujours pas, même pas impressionné ce qui n'était pas le cas de la plupart des elfes derrière lui, qui même si ils gardaient le silence avaient leurs yeux grands ouverts sur moi. Je me tenus la main brûlée et à mon étonnement au lieu d'y voir une marque ronde et rouge gonflée j'y découvrit une petite étoile gravée, symbole elfique par excellence. Syl Nivae me rendit la pierre, elle était froide comme le marbre, une illusion j'aurais du m'en douter mais la douleur elle avait bien été présente, non provoquée par les elfes mais par mon esprit. Je m'étais fait berné comme un gosse mais je me concentrais maintenant sur l'étape suivante. Celle-ci semblait simple, j'avais un arc, une flèche tout deux de facture elfique de très bonne qualité, et une cible. Le but n'était rien d'autre que d'atteindre la cible, le problème outre celui de viser était surtout ma main qui me faisait toujours atrocement mal. Cette fois-ci j'étais bien décidé à arriver aux bouts des épreuves et confiant je saisis l'arc, encochais la flèche et tendis l'arc qui failli me revenir en pleine figure, ma main me lançant terriblement. Je serrais les dents à nouveau et bandais l'arc à nouveau, visais et tirais. La flèche atteignit la cible mais bien loin de son centre, j'en voulais à ma chance d'avoir échoué mais ce qui est fait est fait. Me retournant je vis que Ly-iShka me regardait anxieuse, c'est elle qui m'avait soignée et je doutais fort que j'avais l'air glorieux à cet instant. Abattu, fatigué je me préparais pour ce qui m'attendait, Syl Nivae me tendit juste la garde de l'épée. Elle était superbe, gravée sur toute la longueur de la lame, aussi fine qu'une feuille, veinée comme un arbre, le soleil se reflétant et jouant dans les creux du dessin la recouvrant, je testais la lame et elle était étonnamment solide pour une lame aussi fine. Il me dit que ce serait un combat à mort entre moi et un ancien parce que certains de la confrérie contestait mon droit de rester parmi eux. Je n'en cru pas mes oreilles que Syl Nivae laissait faire une telle chose, cela semblait bien barbare de la part des elfes et trop fatigué par le stress des derniers jours et par mes blessures je refusais de combattre espérant encore à un simple test. Malheureusement mon adversaire me regarda d'un air méprisant et dégaina. Je laissais la pointe de mon épée toucher le sol pour prouver mon attitude non belliqueuse, j'avais toujours préféré la fuite au combat, me résignant à combattre que lorsque tout autre alternative était exclue. En plus j'étais trop faible pour espérer vaincre un elfe au combat, pourtant celui-ci, me sous estima énormément et je vis deux trois ouvertures dans son jeu que je n'exploitais pas. Mon épée se levait juste pour parer ses coups de justesse. Quoi qu'il en soit les elfes sont toujours beaucoup plus agiles que nous les humains et je me retrouvais vite avec quelque blessures sur les bras et les jambes sans avoir jamais touché mon adversaire. J'en avais assez de ces épreuves, de ces castes racistes d'elfes à la réputation d'être pur. En cet instant je ne voyais pas en quoi ils étaient meilleur que les humains, la beauté ne pardonnait pas tout. Lorsque la lame de mon adversaire toucha ma gorge et fit perler mon sang, je compris que celui-ci jouait avec moi comme avec un animal. Il était persuadé de mon infériorité et comptait bien la prouver à ses congénères. Toute ma haine, ma peur des derniers jours s'accumula pour se joindre à ma rage de l'instant. J'étais épuisé et je compris que le repos serait soit dans la mort, la mienne ou celle de mon adversaire. J'attendis, mon regard fixé sur celui qui était maintenant mon pire ennemi, je le haïssais lui et ses congénères, je ne voulais plus de leur pitié, je ne voulais plus être considéré d'un air condescendant, comme un animal blessé. J'attendis qu'il frappe, je lui laissais une ouverture sur mon flanc gauche et bougeai à droite au dernier moment, il me coupa la chair de mon côté et je fermai mon bras gauche sur son bras pour l'immobiliser, surpris il me regarda et je lui enfonçais l'épée dans le cou d'un large du tranchant de ma lame. Direct et sans pitié je lui criai ma rage pour qu'elle entre aussi profond que mon épée, celle-ci s'enfonça en lui et j'entendis ses os craquer. Il me fixait d'un air stupide, son visage incrédule, de sa bouche jaillissait du sang tout aussi rouge que celui qui dégoulinait de mon côté. Je le repoussais comme un poids mort et lui crachais dessus. Je ne le vis pas mais entendis plusieurs elfes se lever et dégainer. Je n'en avais cure, j'avais laissée mon arme dans le cou de mon adversaire, je pleurais épuisé, meurtris. La suite évolua comme dans un cauchemar…comme un des nombreux que je fis après ce jour. Syl Nivae me mena à la coupe et me dis de boire, malgré ce qui s'était passé. Le cercle des elfes était brisé, certains n'avaient pas bronché, attendant la fin de la cérémonie ; d'autres pleurais la mort d'un de leur frère d'une chanson douce et émouvante ; et d'autres encore me montraient de leurs épées et réclamaient vengeance. Je ne sais l'effet que la potion eu sur moi mais elle ne put jamais effacé le mal que j'ai subis en ce jour. Je me sentais lourd, absent, triste et seul. Plus rien ne m'importait, j'avais tué un des leurs et je trouvais normal qu'ils se vengent, j'avais subis cette cérémonie à cause du sacrifice que ces êtres avaient consentis pour moi et je n'avais rien fait d'autres qu'apporter le malheur et la zizanie dans leurs rangs. Je me haïssais, me considérant comme les autres hommes, ceux qui considéraient les elfes comme des démons qu'il fallait à tout prix exterminer. J'en voulais à ces êtres, qui m'avaient aidé, de m'avoir poussé à tuer un des leurs, m'avoir fait subir ce que j'ai subis lors de cette cérémonie. C'est alors que je le sentis, d'abord une impression de vide en moi, puis comme si mon ventre travaillait j'eus l'impression que j'allais exploser de l'intérieur. Je tombais à genoux, prêt à subir d'autres souffrances, et puis je sentis cette chaleur m'envahir, j'oubliais la fatigue mes blessures et sentis comme un déchirement, une fouille complète de mon être, je du crier et m'écrouler. Ensuite, je fus comme soulagé et je m'endormit. Je me réveillais en ayant l'impression d'avoir dormis deux jours mais peu de temps avait du se passer depuis que je m'étais écroulé. Ly-iShka était près de moi avec un jeune elfe qui semblait terrifié. Je tournais la tête vers ce qu'ils regardaient, encore incapable de percevoir les sons distinctement et ce que je vis ne me rassura pas. Syl Nivae avait dégainé son épée et il se tenait majestueux et terrifiant devant un groupe d'anciens qui semblaient décidé à je ne sait trop quoi faire. C'est là que je compris pourquoi il menait la tribu, en temps normal c'était quelqu'un de discret et conciliant, j'avais vu lors de la cérémonie qu'il savait être implacable mais là, là il était beau. On m'aurait affirmé qu'il était entouré d'un halo de flammes que je l'aurais cru, tellement il était impressionnant, presque terrifiant en colère, je n'aurais pas voulu me trouver en face de lui en ce moment et ça se voyait clairement que ces adversaires hésitaient. Enfin, après un temps qui parut interminable, ils rengainèrent. Je fus soulagés mais j'eus comme l'impression que ce n'étais pas le cas de tout le monde, comme si le mal qui avait été fait était irrémédiable. Il semblait que tout avait été dit et les elfes entreprirent d'honorer leur frère mort par ma faute. Ly'iShka m'emmena à l'écart, vers ma couche. Je regardais vers le sol, du sang me dégoulinait sur le visage, me brouillant la vue ou peut-être était-ce mes larmes je ne le savais. Je n'entendais toujours pas bien, la potion semblait faire effet mais lequel ? Je ne souffrais plus de mes blessures charnelles en fait je ne sentais plus mon corps mais le poids de ce que j'avais vécu dernièrement me faisais le traîner. Je ne savais que penser, des elfes étaient morts pour moi et j'en avais tué un moi même, je n'avais pas voulu le faire mais avais-je eu le choix ? Avais-je encore choisis une mauvaise route qui blessait ceux qui m'entourent. Je m'endormais à moitié, Ly'iShka devait maintenant me porter mais je ne le remarquai pas. Je me laissais tomber sur ma couche, sans entendre ce que Ly'iShka me disait, pleurait-elle ? Quelle importance ? J'avais besoin de dormir car je savais qu'il me faudrait partir le lendemain. Ma nuit fut agitée, je me réveillais et à chaque arbre se trouvait le corps d'un elfe d'une couleur bleue cadavérique, les orbites vides, les corbeaux étaient encore en train de manger les yeux de certains, je faillis vomir de dégoûts car la plupart étaient encore vivants, agonisants. Je vis Syl Nivae levant vers moi des yeux sans vie et me murmurant " C'est ta faute, vous les humains n'avez respect de rien…vois ce que tu as fait, sache que toujours nous serons dans tes rêves " et il soupira sans que je puisse faire quoi que ce soit pour lui. Je vis l'elfe que j'avais cru avoir tué la veille, il attachait Ly'iShka avec l'aide de ceux que j'avais vu tiré l'épée contre Syl Nivae la veille. Je courrais vers eux, trébuchais, des feuilles sur le visage de la terre sur les mains je m'essuyais comme je pouvais pour leur crier d'arrêter. J'étais lent comme si je portais le poids de tous les corps que j'avais vu. Je les poussais et ils rirent de moi, je voulu débarrasser le corps presque sans vie de Ly'iShka du lierre qui l'entourait mais il semblait revenir, je criais son nom pour qu'elle se réveille et le lierre se transforma en ronce, je m'écorchais comme il s'enroulait autour de moi, il me serait contre son corps, me faisait saigner de toutes part. Je criais, j'appelais à l'aide, je me débattais ce qui ne faisait qu'accentuer mes souffrances. J'étais contre son corps chaud, elle me regarda les larmes dans les yeux et me demanda " Pourquoi ? ", je voulus lui dire que je ne savais pas, que je ne comprenais pas, que j'essayais de bien faire, que tout allait bien se passer mais elle ferma ses yeux, des larmes de sang coulant sur ses joues et je sentis son corps devenir froid comme le marbre. Les ronces m'étouffaient, j'avais de plus en plus dur à respirer. " NON ! " Je me réveillait en sueur, haletant.

 

 

IV. Abandonné

La journée était bien entamée lorsque j'ouvris les yeux, le soleil dans les yeux bien sûr et j'eus droit à quelques surprises. Premièrement, j'étais à nouveau nu et couvert de feuilles, ce qui commençait à devenir une habitude gênante, c'est tout moi ça. Ensuite, ben environs la moitié de la communauté elfe était autour de moi à me regarder. Mon premier réflexe fut de me couvrir ce qui leur valut quand même un sourire. Je ne savais ce que ça voulait dire, je me sentais mieux mais ma peau me tiraillait de toutes parts. Syl Nivae s'agenouilla à mon côté ce qui me surpris, je bredouillais "Prince… " mais il m'arrêta d'un geste de la main. " L'époque où tu pouvais trouver refuge chez nous est passée Patryn Ull'Shka. Les temps sont troubles et même les elfes en subissent les conséquences. Nous avons toujours eu des réactions partagées par rapport aux humains. Je ne sais pas encore qui a raison mais je crois en mon choix et ceux qui sont ici me suivent de leur plein gré. Nous nous reverrons sûrement, nous n'avons pas encore eu le temps d'échanger les paroles de nos peuples. Comme tu t'en doutes, tu n'as pas réussi à passer la cérémonie, bien que tu mérites ton surnom de " sabre " pour ton côté à double tranchant pour la race elfique. Ly'iShka t'ayant soigné est maintenant responsable de toi. Elle va te mener hors de portée de tes poursuivants jusqu'à l'orée de la forêt. Nous autres allons devoir chanter la cérémonie de la séparation. C'est un jour noir pour notre peuple, Ull'Shka. Tu as encore un long chemin à faire, que la route te sourie. Nous nous reverrons." Il me mit doucement une amulette autour du cou en chantant, les autres murmurant derrière, leurs gorges vibrantes se mêlèrent en une mélodie qui fit vibrer les arbres. Des poussières aux reflets dorés par le soleil se soulevèrent tel une colonne de lumière. L'amulette toucha ma peau et tout redevint comme avant. Syl Nivae me regarda de ses grands yeux comme si j'étais la plus grande énigme qu'il aie jamais eu à résoudre. Tout ses congénères refermèrent leurs capes vertes, Syl Nivae mis sa capuche, il se leva et sans se retourner partis vers la clairière, suivis de tous les autres, seule Ly'iShka resta. Elle s'approcha de moi et voulu me retirer les plantes guérisseuses qui me couvrait le corps, je refusais prétendant savoir très bien m'en sortir tout seul. C'était une réaction un peu stupide puisque c'est elle même qui me les avait mise donc je ne crois pas que j'avais encore grand chose à cacher mais j'avais cette réaction face à cet être à qui je devais le respect. Elle me laissa faire et s'affaira à ranger des affaires autour, je savais qu'il ne resterait presque aucune trace du passage des elfes dans cette clairière mais bien de mon passage chez eux. Je serrais les dents avec chaque mouvement, ce qui je crois eu pour effet de faire sourire Ly'iShka même si je n'en étais pas sûr. Cela me rendit assez grognon, c'est vrai à la fin c'est moi qui souffrait ici ! Je me relevais, grommelant, lui disant " Alors ? pas encore prête ? " même si je savais très bien qu'elle rangeait mes propres affaires. Elle me regarda surprise et ne dis rien en me fixant dans les yeux, je finis par baisser les miens, honteux. Je la priais de m'excuser et fis quelque pas hésitants et douloureux. Nous partîmes donc ensemble, cela me fut difficile de monter sur le cheval mais c'était un mal nécessaire car j'étais bien incapable de marcher longtemps. Nous ne parlions pas, je ne savais plus si ce que j'avais vécu était vrai ou pas, seul la présence de Ly'iShka me permettait d'en être sûr. Et encore, elle paraissait si irréelle que je n'étais pas sûr d'être encore en train de rêver. Il n'y eu aucun autre adieu des elfes. Je voyais que ma guide n'était pas heureuse de se retrouver seule avec moi. J'espérais retrouver la civilisation au plus vite, pouvoir retourner vers le monde que je connaissais. Retrouver mes certitudes et surtout je pensais à Miriamme, m'avait-elle attendue ? Je ne le croyais pas, à voir la ribambelle de catastrophes que je provoquais. Je riais de moi même par réflexe ce qui me valut un regard étonné de Ly'iShka. Et voilà, on va encore me prendre pour un taré. Je commençais à broyer du noir, de quoi étais-je capable à la fin ? Je n'avais fait qu'apporter le malheur et encore j'étais incapable de m'occuper de moi-même. Pour je ne sais qu'elle raison les elfes se sont sentis obligés de me faire accompagner, ça ne m'étonnais pas qu'ils avaient peur des humains si ils étaient tous comme moi. En plus, à voir le visage terne de ma compagne de route, elle était " heureuse " de voyager avec moi, elle devais m'en vouloir de ne pas pouvoir m'en tirer tout seul et d'avoir été séparée de ses frères de sang par ma faute. Je me demandais comment elle me voyait. Moi qui croyais qu'elle exprimait de la sympathie pour moi, j'étais bien pathétique de prétendre savoir ce que les gens pensent et j'étais fou de croire pouvoir le deviner chez des êtres de légende comme les elfes. Je m'apitoyais sur mon sort, et lorsque je m'en rendais compte, je me fustigeais ce qui ne faisait que renforcer la pauvre opinion que j'avais de mes capacités. Le soir arriva sans que nous n'ayons partagé d'autres mots que le strict nécessaire. Ly'iShka dû m'aider à descendre de cheval. Elle prépara à manger avec des racines enroulées dans des feuilles d'un arbre que je ne connaissais pas, pas que ce soit une surprise, je ne suis pas herboriste moi. J'étais devenu un poids mort qui cherchait en vain un moyen de s'excuser de n'être que lui-même. Pendant qu'elle préparait, je m'éloignais un peu, me couchais dans l'herbe et regardais le ciel étoilé. Je dû pleurer, je ne sais pas trop pourquoi, les larmes coulèrent juste et me brouillèrent la vue. Lorsque je revins au feu , mes yeux étaient rouges mais je ne dis rien, je remerciais du repas et allais me coucher. Je ne m'endormis pas tout de suite, je restais là les yeux vers le ciel à penser. Combien d'hommes n'auraient pas donné cher pour être à ma place, pour être soigné par une elfe ? Combien ne les auraient pas harcelés de question, n'auraient-ils pas profiter de l'instant ? Mais non, je pensais à Miriamme alors que je ne la connaissais qu'a peine, je pensais à son regard qui m'avait fait faire tant de choses dont je n'étais normalement pas capable. Et je me convainquais qu'elle ne m'aurait pas attendue tout en me disant qu'elle serait là. Penser ne faisait qu'augmenter mon espoir, un espoir qui me torturait tant que je n'avais pas de certitudes. Les elfes me prenaient pour une arme à double tranchant et je me disais que je l'étais tout autant pour moi même que pour eux. Je finis par m'endormir, mes yeux ne tenant plus ouvert. Je dormis mal à cause de mes rêves. Je rêvais d'être poursuivis par les hommes de Jehan dans la forêt, de les voir s'arrêter à un jet de pierre et de m'encercler ainsi, cachés par des buissons mais toujours présents et je les entendais rire et rire encore, je les suppliais d'arrêter, me bouchant les oreilles. Je courrais sans savoir où aller, je savais juste que je cherchais quelqu'un, les branches me giflaient le visage comme si elle s'abattait sur moi, comme si les arbres me fouettaient pour un quelconque méfait que j'avais commis et dont je ne savais rien. Je finis par me retrouver seul, sans un bruit, sans personne, ni ennemis ni amis et j'errais en regardant le paysage devant moi comme si il n'y avait rien à voir. Peut-être n'y avait-il en effet rien à voir mais je me réveillais avant d'en apprendre plus. Ly'iShka me fit lever avant que le soleil ne se montre car la route était encore longue, elle n'avait pas souris depuis son départ et je ne voulais pas ajouter à son fardeau en traînant encore plus. Nous remontèrent donc à cheval et continuèrent notre route vers le sud. Malgré les chevaux qui nous facilitaient la tâche, je grimaçais encore à chacun de leur pas et j'étais très étonné qu'aucune de mes blessures ne se soit rouverte. D'après mes calculs nous atteindrions le bord de la forêt vers la mi journée, j'étais soulagé dans un sens et en même temps très anxieux de ce que j'allais découvrir. Je supposais que les hommes de Jehan n'avait pas arrêté les recherches aussi facilement. Nous traversèrent une route preuve que l'on approchait de la civilisation, à peine étions nous passez de l'autre côté que l'on entendit de sabots de chevaux approchés et des cliquetis d'armure. Alarmés, nous descendirent de cheval au plus vite et essayèrent de nous cacher, ce qui ne représentait pas un problème pour ma compagne. Nous les regardèrent passer, ils étaient bruyant, riaient haut et fort, certains de leur puissance. Ce n'était pas des hommes de Jehan, ils arboraient d'autres armoiries mais je ne les connaissais pas, quoi qu'il en soit je préférais éviter des contacts avec des chevaliers pour le moment. En tout cas, le seigneur devait être très riche, en effet tous les hommes avaient une armure de plate complète rutilante, leur bouclier accroché dans le dos et le reste de l'équipement sur un autre cheval derrière mené par un serviteur à pieds. Leurs lances étaient rangées et seul le cavalier de tête portait un casque. Ils étaient tous rasés parce que leur casque ne leur auraient pas permis de porter la barbe, chose qui se faisait de plus en plus souvent. Ils avaient fait fuir les oiseaux et je peux dire que j'osais à peine montrer le bout de mon nez, mon cœur battait la chamade et je craignais qu'ils ne m'entendent mais en même temps je me sentais si proche de ma liberté. Lorsque les dix chevaliers et leurs suivant furent passer je me permis d'émettre un long soupir de soulagement, c'est à peine si Ly'iShka avait bougé, les elfes ont toujours eu ce talent de dissimulation naturel. Nous nous remîmes donc en route, la forêt devenait moins dense, nous passèrent le long d'un lac qui semblait marquer la fin du règne de la forêt sauvage et je ressentis le besoin de m'y baigner. Je voulais me purifier, me laver de tout ce que j'avais vécu et j'avoue que même si les herbes médicinales des elfes sont très efficaces elles ont une odeur persistante. Je demandais donc à Ly'iShka si nous pouvions faire une halte pour que je puisse me baigner. Elle me regarda d'un air amusé et acquiesça d'un mouvement de tête. Je descendis donc et restai là debout à attendre qu'elle se retourne pour que je puisse me déshabiller, elle ne dut pas comprendre mon regard gêné vu qu'elle m'avait déjà vu sous toutes les coutures les nombreuses fois où elle m'avait soigné. Elle crut naïvement, enfin peut-être pas vu qu'elle ne connaissait pas plus que ça les coutumes humaines, enfin bon plutôt que de se retourner elle se déshabilla croyant que je l'attendais, ce qui eu pour effet de me laisser bouche bée et de me donner le rouge aux joues, chose qui arrivait très rarement. Je me retournai donc et me déshabillais là décidant que j'avais déjà fait assez de simagrées comme ça. Je rentrai vite dans l'eau qui malgré qu'elle était chauffée depuis quelque jours par le soleil était encore plus que fraîche. La sensation fut plus qu'agréable pourtant, je me sentais relaxé et nettoyé par le faible courant. Ly'iShka me rejoignit et le peu que je vu de son corps m'éblouit. Je me retrouvais vraiment dans un compte de fée à voir en elle une nymphe. Peut-être n'était-ce que le soleil dans son dos mais son corps semblait posséder sa lumière propre. Elle se mit à nager comme une ondine et à part la longue traînée de ses cheveux fins elle était comme un reflet courant sur l'eau. Nous ne restâmes pas longtemps à cause des risques d'être découvert mais cela nous fit du bien à tous les deux. Elle se retrouva comme une enfant à rire et à se cacher dans les eaux à une vitesse impressionnante pour réapparaître derrière moi et essayer de me couler. Pour ma part, j'étais bien sûr totalement innocent, ce n'est pas parce que je l'éclaboussais et lui avait fait boire la tasse qu'elle avait le droit de me couler ! Hé c'est que je suis blessé moi. Enfin, c'est le sourire aux lèvres que nous continuèrent notre route et puis nous atteignirent les forêts exploitées par l'homme. Les arbres replantés étaient mis en ligne et la forêt perdait son âme, je voyais bien que Ly'iShka n'aimait pas ça et ne se sentait pas à l'aise mais elle m'avait promis de me mener à l'orée de la forêt et elle le ferait. Elle semblait encore plus pâle que d'ordinaire et son visage arborait maintenant une expression inquiète, presque de la peur. Je ne dis rien, c'était comme ça on ne pouvait rien changer au fait que les hommes marquent leur paysage et j'avoue que je n'étais pas mécontent de retrouver une atmosphère humaine. Elle dut sentir mon contentement mais ce ne fut pas suffisant pour qu'elle garde son sourire. Nous atteignirent enfin la lisière, c'était trop dangereux pour elle d'aller plus loin. Beaucoup de paysans fervent de cette nouvelle religion qui prônait la chasse aux sorcières l'auraient poursuivie et brûlée vive sur un bûcher. Je descendis de cheval, nous restèrent là à nous regarder, je voulu la remercier, trouver les mots pour un adieu à un être de légende mais elle m'arrêta me rappelant les paroles de son frère qui m'avait promis que nous nous reverrons. Je souris et elle fit de même avant de disparaître comme par enchantement. A cet instant, je n'étais plus si sûr de vouloir retourner à la civilisation et aux problèmes qui m'attendaient probablement mais je me dis que j'allais retrouver mon fidèle destrier et je l'espérais Miriamme. Je partis donc, clopin-clopant, m'appuyant sur un bâton pour marcher et continuai mon chemin des souvenirs et des espoirs plein la tête. J'allais épater Miriamme avec mon histoire et puis de là nous partirons vers la ville où nous serions plus en sécurité. Je traversais la campagne, les champs de blé et j'avais le sourire aux lèvres malgré le tiraillement dans mes jambes. Les rares paysans que je rencontrais rentraient chez eux lorsqu'ils m'apercevaient et je voyais les rideaux des fenêtres bouger comme ils m'observaient. Où était donc passé le temps où on vous saluait et venait aux nouvelles ? J'arrivais enfin à une route qu'on pouvait qualifier de fréquentée et continuai mon chemin vers le monastère où j'avais donné rendez-vous à Miriamme. Je devais marcher dans le fossé sur le côté parce que les chariots marchands faisaient peu fi des piétons, il valait mieux ne pas se trouver sur leur chemin. J'arrivais le soir en vue du monastère, le temps de me traîner jusque là , ils avaient déjà fermés les portes. Je frappais, impatient, et un moine bouffis vins ouvrir le judas et me demanda ce que je faisais là. Je demandais donc l'hospitalité pour un pauvre voyageur. Au lieu de m'ouvrir directement, il commença à me demander ce que je faisais dehors si tard et il voulu savoir vers où je me dirigeais. Il finit par m'ouvrir quand je lui expliquais que j'étais déjà venu ici et que je n'étais qu'un voyageur et pas un soldat ou un assassin de je ne sais quelle sorte. Tout le monde avait déjà mangé, je n'eus donc droit qu'a un quignon de pain et un peu d'eau, il me quitta en me disant l'heure des offices le lendemain matin auxquels j'étais bien sûr tenu de participer pour remercier leur Seigneur. Je lui posais la question pour savoir si une jeune fille était encore là, il me fit comprendre qu'il y avait beaucoup de monde et que les visiteurs étaient séparés du monastère, il ne savait donc pas ou ne voulait pas me dire si Miriamme était passée ou encore là. Pour ma part, je savais bien qu'une femme seule en voyage se remarque facilement en ces époques troublées mais je crois que le moine ne me faisait juste pas confiance. Je fus donc réveillé tôt le lendemain par les voyageurs qui se rendaient à la messe. La planche de bois couverte de paille qui m'avait été offerte avait été la bienvenue même si je commençais à rêver de la ville et de ses lits douillets. Je me rendis donc à la chapelle, cherchant à apercevoir Miriamme mais il y'avait beaucoup de monde et je n'étais pas sûr de pouvoir la voir surtout que la cérémonie commençait juste comme j'arrivais. Je fis ce qu'on attendait de moi, ainsi qu'une donation à la pauvre église et attendit dehors pour voir les gens sortir. D'abord, sortirent les pauvres comme moi qui étaient assis sur les bancs du fond et je ne l'aperçus pas, ensuite vinrent les paysans du coin qui eux je l'avais remarqué avait eu droit aux chaises de pailles et puis je vis arriver les riches marchands de passage et notables du village proche qui devait avoir droit à de belles chaises rembourrées, parlez d'égalité. Je doutais de voir Miriamme parmi eux et les gens me regardaient en passant comme si j'étais là pour une quelconque faveur. C'est alors que je vis des hommes de Jehan s'avancer, je baissais la tête au plus vite car même si personne n'était en arme dans le monastère, je ne tenais pas à ce qu'ils m'attendent à la sortie. Je fis route rapidement vers la cantine où j'espérais encore avoir une chance de trouver celle à qui j'avais donné mes rares possessions et pour qui je risquais de mourir à chaque instant. Mais là encore je ne la trouvais pas, j'allais de table en table avec mon petit pain et mon morceau de fromage, je questionnais un peu les voyageurs sur une dame qui pourrait être de passage. Beaucoup me regardèrent en souriant, certains parurent choqués que je cherche une dame dans un monastère. Je décidais donc d'aller visiter les écuries pour y voir si Ellha était là ce qui devrait me fixer sur ma sempiternelle question " Est-ce qu'elle m'a attendu ? ". Je craignais que la réponse ne soit identique aux craintes de mon esprit. Je lui avais dis d'attendre trois jours et j'étais bien en retard en plus si elle avait vu les hommes de Jehan, elle ne serait sûrement pas rester ici à attendre d'être capturée dès qu'elle mettrait un pieds dehors. Je craignais pour elle si elle était partie sans moi, une femme seule sur les routes attirent souvent beaucoup de convoitises. L'esprit occupé par ces pensées je rentrais dans les écuries et commençais à déambuler parmi les chevaux. Les novices s'en occupaient dans le calme et se demandait ce que je faisais là. J'allais entrer dans la dernière partie des écuries lorsque j'entendis le cliquetis d'armures. Je mis quelques secondes pour réfléchir et me dire que les seules personnes en armures dans ce monastère étaient les hommes de Jehan. Ils n'étaient pas armés mais comme tout le monde, ils avaient leur couteau qui servait pour le repas et encore mille choses plus ou moins recommandables. Je me dépêchais de faire marche arrière et de chercher un endroit ou me cacher. J'attendis qu'aucun novice ne regarde pour me mettre sous de la paille dans la mangeoire d'un cheval. J'essayais de rajouter de la paille le plus possible au dessus de moi pour qu'ils ne voient pas mes vêtements dépasser. Le cheval n'était pas content et soufflait à mon intention. La paille me rentrait dans les vêtements, me piquait la peau et la poussière dans le fond de la grande mangeoire faisait chatouiller mon nez. J'espérais ne pas éternuer avant qu'ils ne soient partis et aussi qu'aucun novice n'avait vu mon manège et n'en soit mécontent au point de me déloger de ma cachette. Avec ma chance habituelle, le cheval que j'avais dérangé était celui d'un des hommes de Jehan. Heureusement, ils s'apprêtaient à partir et l'homme ne fit que flatter son fier destrier. Ils préparaient leurs montures en se racontant des blagues paillardes qui leur ont été murmurées à table ce matin sans que les moines puisse entendre et s'en offusquer. Ils riaient et parlèrent ensuite de la récompense accordée à celui qui trouverait les fugitifs malheureusement le bruit du cheval près de moi m'empêcha d'entendre de plus amples détails. Il tapait du sabot par terre et soufflait, cherchant à fourrer son museau dans la mangeoire. Son maître jurait, traitant sa monture de ventre à patte ce qui fit rire ses compagnons alors que moi je tremblais d'être découvert sous ma couverture de paille. Je les entendis enfin partir et soufflais de soulagement, ce qui eu pour effet de soulever un nuages de morceaux de paille et de me faire éternuer. Je ne bougeais plus, l'oreille aux aguets, je n'entendais plus rien. Et d'un coup une main m'agrippa, je crus que mon cœur s'arrêtait. Un gros bonhomme me tenait à bout de bras " Alors mon gaillard on a pas trouver de meilleur endroit pour dormir ? ". C'était apparemment le responsable de l'écurie dont la bure était tendue sur son ventre bedonnant. Je bredouillais que je m'excusais et que je voulais simplement (et là je restais silencieux quelques secondes le temps de trouver une excuse valable) … " Je cherchais mon cheval mon père " (génial l'excuse mais bon c'était vrai) " Dans le foin ? il ne doit pas être bien gros " " Je ne sais pas, elle s'appelle Ellha, une jument à la robe grise" " Elle n'est plus ici et puis ce n'est pas ton cheval manant, je ne sais pas quel mauvais coup tu prépares mais je te déconseille de le faire dans MON écurie ". J'avais peur que sa grosse voix fâchée ne rameute les gens alentours et je m'excusais en l'assurant que je ne voulais rien faire de mal. Il me pris pour un simple d'esprit ou peut-être avait-il compris que je me cachais mais ne voulu pas chercher plus loin. Il me laissa partir, me poussant juste un peu rudement hors de l'écurie. J'attendis dans ma cellule toute la journée pour être sûr que les hommes de Jehan serait assez loin pour quand je partirais. Et puis partir pour aller où ? Je n'avais plus de cheval, nulle part où aller, personne qui m'attendait et bien trop qui me poursuivaient. Je broyais du noir, j'étais seul en pays ennemis et moi qui croyait que tout allait s'arranger une fois au monastère. Miriamme ne m'avait pas attendu, c'était normal mais j'étais quand même déçu, je ne valais donc pas la peine d'attendre. Ainsi fut toute la journée, la tête contre le mur à voguer sur des pensées sombres. Je décidais que je ne pouvais pas rester ici, abandonné ou pas je pensais " Elle a peut-être besoin d'aide, je dois bien retrouver mon cheval aussi. Je … " Je ne savais plus, je me cherchais des excuses, des espoirs. Je finis par me convaincre que ce n'étais pas sûr de rester ici et quitte à aller quelque part autant essayer de la retrouver. Je partis donc le lendemain matin, ayant donné mes derniers écus aux moines, il ne me restait plus que mon épée et il me restait encore la vie.

A suivre...

©2001, Julien Lejeune, avenger@shadowassassins.com