J'ai envie de passer du gros comique
à des films drôles mais tendres.
Portrait
Henri Guybet : Assez de polkas !
À la ville, Henri Guybet n'est absolument pas ce que l'on connaît de lui par l'écran. Disert, caustique au rire grave et tonitruant, il est le contraire de l'innocent béat qu'on le charge régulièrement d'incarner au cinéma (Mais où est donc passée la 7ième Compagnie, Rabbi Jacob, Pas de problème, la 7ième Compagnie bis qui sort dans quelques jours, etc.).
Cette face, inattendue de lui-même, il l'expose chaque soir au Café de la Gare, en tant que pilier de la "bande à Bouteille", dans Une pitoyable mascarade ou le massacre de la nation indienne dans une adaptation idéologique et historique très, très libre. Son autre face, la mieux connue, il aimerait s'en décharger quelque peu.
Je n'en ai pas honte. Les films que j'ai tournés avec Lautner étaient réellement drôles et les deux avec Lamoureux ne sont pas des "caleçonnades" et ont au moins le mérite d'être bien ficelés, sérieusement fabriqués. Simplement, j'ai désormais envie de faire la bascule. De passer du "gros comique" à des films drôles mais tendres. J'adore faire rire, je tiens à continuer de tenter de le faire, mais dans un registre différent. |
Une Gallia mentholée ("
Ça, c'est moins drôle, faut vraiment avoir envie de s'arrêter de fumer"), un rire à l'envolée pour oser affirmer :
Je suis un comédien ! Et un comédien, c'est comme un instrument de musique, il n'est pas fait pour ne jouer que des polkas. Un tango ou un bon slow, il doit pouvoir le jouer aussi ! L'ennui, c'est qu'on ne me réclame que pour des polkas... Enfin, presque. J'ai tourné un truc différent dans Flic Story et cela m'a fait très plaisir de travailler avec Delon. Un "mec" très positif, mais il ne m'appartient pas d'en parler. |
Pour irriter Henri Guybet, il suffit d'insinuer qu'il se complaît peut-être dans une certaine facilité :
Alors là, vous me faites rire... Quand on est comédien, il faut bouffer. Et pour bouffer, il faut travailler. Et puis, je n'en suis plus à accepter n'importe quoi. Faut tout de même pas exagérer. L'un des tous premiers que j'ai tournés, je ne dis pas. Je n'y enverrais pas même mes ennemis ! Mais les autres, ça n'a rien de déshonorant. Mieux, cela a le mérite de vous faire connaître et, dans ce métier, il faut être connu ! Ce n'est tout de même pas ma faute si Bertrand Tavernier ne m'a jamais fait signe... C'est sûr que je préférerais tourner avec lui. |
1977.
Origine inconnue.
Signé "H.Q."
Article disponible à la Cinémathèque Québécoise.
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