MOUCHE A FEU

LE LAMPYRE ou VER LUISANT

En nos climats, peu d'insectes rivalisent de renommée populaire avec le ver luisant, la curieuse bestiole qui pour célébrer ses petites joies de la vie, s'allume un phare au bout du ventre. Qui ne le connaît au moins de nom ? Dans les chaudes soirées de l'été, qui ne l'a vu errer parmi les herbages, pareil à une étincelle tombée de la lune ?

Le Lampyre n'est pas du tout un ver, ne serait-ce que sous le rapport de l'aspect général. Il a six courtes pattes dont il sait très bien faire usage; c'est un trotte-menu. A l'état adulte, le mâle est correctement vêtu d'élytres, en vrai coléoptère qu'il est. La femelle est une disgraciée à qui sont inconnues les joies de l'essor; elle garde, sa vie durant, la conformation larvaire, pareille, du reste, à celle du mâle, incomplet lui aussi, tant que n'est pas venue la maturité de la parade.

Extraits des " Souvenirs entomologiques " de Jean-Henri Fabre.

Extraits des " Souvenirs entomologiques " de Jean-Henri Fabre.

Ver luisant ou Lampyre, Lampyris noctiluca, insecte de l’ordre des Coléoptères, famille des Lampyridés.

DESCRIPTION

Les adultes mâles et femelles sont brun/marron avec un corps aplati composé d’articles écailleux mais ils présentent cependant un dimorphisme sexuel très marqué.

Les mâles mesurent de 1 à 1,5 cm de long. Comme tous les Coléoptères, leurs ailes postérieures membraneuses sont recouvertes par des ailes antérieures rigides, les élytres. Leur tête est très petite avec de gros yeux sphériques, recouverte par le prothorax formant comme un bouclier sur le dessus de la tête.

Les femelles mesurent de 1,5 à 2 cm. Elles sont aptères et les deux avant-derniers segments de leur corps sont totalement lumineux sur leur face ventrale.

Les larves ressemblent aux femelles mais ont la tête plus petite et portent des tâches rougeâtres sur les côtés de chaque segment.

Chez les adultes mâles et femelles comme chez les larves, le dernier segment du corps est pourvu de deux points lumineux visibles sur les faces ventrale et dorsale.

Les œufs sont petits, ronds, blancs et lumineux.

MODE DE VIE

Les Lampyres sont des animaux nocturnes vivant dans les prairies, les talus et les buissons. Les adultes peuvent être observés de mai à septembre et particulièrement l’été où les mâles volent le soir à la recherche des femelles qui, elles, les attirent grâce à la lumière qu’elles émettent. Suite à l’accouplement, les femelles déposent leurs œufs au hasard sur le sol ou les brins d’herbe. L’éclosion se fait quelques jours après donnant naissance aux larves. Quand l’hiver arrive, celles-ci s’enfouissent dans le sol pour ne ressortir qu’au printemps.

PARTICULARITÉS

La principale particularité des Lampyres est bien sûr de produire de la lumière. Le mot lampyre vient d’ailleurs du grec et signifie « porteur de lanterne ».

Si les Lampyres produisent de la lumière quel que soit le stade de développement auquel on les observe, ce sont cependant les femelles adultes (les « vers luisants ») qui émettent le plus de lumière. Cette production lumineuse joue un rôle primordial dans la reconnaissance des individus pour l’accouplement.

Comment l’animal arrive-t-il à produire de la lumière ? C’est le phénomène de bioluminescence : une graisse, la luciférine, est oxydée en présence d’une enzyme, la luciférase. De cette oxydation résulte la production d’une substance lumineuse,une oxyluciférine. La production de lumière a un rendement de 100%, elle ne s’accompagne d’aucun dégagement de chaleur, il n’y a pas de perte d’énergie : c’est une lumière froide.

La seconde particularité est liée au mode de nutrition des Lampyres. Ils sont carnassiers et se nourrissent d’escargots, de limaces... La tête du Lampyre est munie de deux mandibules très acérées parcourues par un petit canal. Il mord sa proie à l’aide de ces appendices et lui injecte, par les canaux, une substance anesthésiante ainsi que des enzymes digestives. Il y a donc une digestion extra-orale, l’intérieur de la proie est liquéfié et le Lampyre n’a plus qu’à boire ce liquide.

Fait par William 

le 12 novembre 2002

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Mis à jour le 18 novembre, 2002