© Yann Ropers, 2007
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Étiquettes

Les étiquettes qu'on retrouve sur les bouteilles ne servent pas qu'à enjoliver le produit, bien que, par expérience, je peux affirmer que cela influence le choix des gens. On y retrouve une foule d'informations. Encore faut-il pouvoir interpréter ces informations.

En outre, il existe quelques méthodes pour décoller les étiquettes des bouteilles. La plus courante, mais qui ne fonctionne pas à tout coup, consiste à plonger la bouteille dans de l'eau froide ou tiède — une méthode très connue des collectionneurs de timbres. Si cela ne fonctionne pas, essayez de mettre la bouteille (sèche) au four (préchauffé à température moyenne). Vous devrez décoller l'étiquette à la main, puis la recoller sur-le-champ sur un autre support (ex. une feuille de papier). Si ça ne fonctionne pas, vous pouvez toujours recourir au film adhésif transparent (cela se vend dans les boutiques spécialisées en articles de vins), film que vous collez directement sur l'étiquette, pour l'arracher par la suite — principe de l'épilation, en quelque sorte.

Modèle classique français

L'étiquette affiche habituellement les informations suivantes :

• Nom du vin, du château, du domaine ;
• Appellation (ou région vinicole d'où proviennent les raisins) ;
• Le millésime (ou année de vendanges) ;
• Le volume de la bouteille et le titrage en alcool ;
• Nom, adresse et pays du producteur / négociant / cave coopérative.

Dans l'exemple qui précède, le vin provient de la propriété du Château Marquis de Mons, qui se trouve dans l'aire de production Margaux, dans le Médoc (Bordeaux). C'est en fait le second vin du Château La Tour de Mons. Sans savoir l'assemblage précis du vin en matière de cépages, on peut présumer sans trop se tromper que le vin sera constitué principalement de cabernet-sauvignon et de merlot, avec une possibilité de cépages auxiliaires tels que le cabernet franc, le malbec et le petit verdot (l'assemblage réel est probablement de merlot, de cabernet-sauvignon, de petit verdot et de cabernet franc, suivant l'encépagement du Château La Tour de Mons). Ces informations sont codées et se retrouvent dans bon nombre d'ouvrages d'appellations.

La mention "Appellation x contrôlée" ou "Appellation d'origine contrôlée" constitue un repère pratique dans l'identification de la provenance d'un vin en matière de terroir. Autrement, on retrouve souvent l'indication "Vin de pays", signifiant que le vin est issu d'une aire de production au sens large. Par exemple, "Vin de pays d'Oc" veut dire que le vin provient du Languedoc, en France, c'est-à-dire d'une région vinicole localisée dans le sud, sur le littoral.

Le vin ci-contre est un Margaux A.C. (Appellation Margaux Contrôlée).

 

Modèle classique italien

Le modèle italien ressemble en de nombreux points au modèle français. La différence principale réside en la mention fréquente du cépage employé, adjoint à l'appellation, ce qui facilite le décodage de l'étiquette, par exemple “ Montepulciano d'Abruzzo ”, signifiant Montepulciano (le cépage) des Abruzzes (la région vinicole). Sinon, la mention de l'appellation constitue l'indication principale de l'assemblage possible.

Dans l'exemple ci-dessus, le vin s'appelle Campolieti. Il provient de la région de la Valpolicella, localisée dans le nord-est de l'Italie. Bien qu'une poignée de cépages soient autorisés pour que le vin porte l'appellation Valpolicella, on peut présumer avec une quasi certitude que le cépage dominant soit la corvina (l'assemblage précis est de corvina, de rondinella et de molinara). Cette information est aussi codée, et se retrouve dans bon nombre d'ouvrages d'appellations. Enfin nous savons que le vin est produit par Luigi Righetti, lequel est est un petit producteur de vins, néannoins très en demande.

Les appellations italiennes sont en réalité des dénominations d'origine contrôlée, ou D.O.C. pour Denominazione di Origine Controllata. Il existe aussi des D.O.C.G. (Denominazione di Origine Controllata e Garantita", plus strictes en tous points (terroir, encépagement, rendement, titrage en alcool), ainsi que des I.G.T., à l'opposé, signifiant Indicazione Geografica Tipica  – moins strictes et représentant des régions vinicoles au sens large plutôt que des terroirs précis.

Le vin ci-contre est un Valpolicella D.O.C.

 

Le modèle Nouveau Monde

Ce modèle constitue le plus accessible pour les néophytes. Les informations essentielles figurent habituellement sur l'étiquette, et permettent d'identifier au premier coup d'œil le cépage dominant, ce qui donne une idée générale du vin.

Dans l'exemple ci-dessus, l'étiquette nous informe d'abord que le vin est constitué majoritairement de chardonnay. Il provient de la Vallée de Maipo, au Chili, est produit par Viña Cousiño Macul (dont le siège social est situé à Santiago), et porte le nom Antiguas Reservas.

Il est à noter que la mention du cépage sur l'étiquette d'un vin du Nouveau Monde n'implique pas l'exclusivité de ce cépage. Dans de nombreux cas, un vin peut être issu d'un assemblage de plusieurs cépages, dont le principal (majoritaire) et d'autres cépages auxiliaires (minoritaires). Le cas échéant, seul le nom du cépage dominant apparaît sur l'étiquette.

En outre, la notion de terroir tend à s'imposer au Chili, bien qu'à ma connaissance il n'y ait pas de lien strict entre région vinicole et cépages autorisés. À toutes fins pratiques, la mention de terroir n'est utile qu'à localiser la provenance des raisins.

 

Autres étiquettes

Bien qu'en général les étiquettes soient précises et fournissent une bonne quantité d'informations, il peut arriver qu'on se retrouve devant une bouteille et qu'on ne sache pas trop ce de quoi il s'agit.

L'étiquette précédente en est une de Jerez (ou Xérès, ou Sherry). À cette seule information on sait que le vin provient de l'Andalousie, dans le sud de l'Espagne (là où Jerez de la Frontera se trouve). Elle nous informe du cépage, Pedro-Ximénez, qui constitue aussi une indication de la catégorie de Jerez dont il s'agit, à savoir un Jerez de dessert, sirupeux. La mention d'âge — 30 ans — est une indication appréciative de la complexité du vin, suivant les méthodes propres au Jerez (solera). Nous avons aussi le nom du producteur, González Byass, dont la renommée est mondiale. Enfin, on retrouve au centre de l'étiquette la plus évidente des informations, à savoir le nom du vin : Noe.

Rappelons qu'il existe plusieurs catégories de Jerez, dont les plus connues sont les suivantes :

• fino ;
• amontillado ;
• oloroso.

Chacune de ces mentions constitue une indication quant à l'apparition du voile de levures (flor), ainsi qu'au degré de sucre(s) résiduel(s).

Notons enfin que rares sont les Jerez qui affichent un millésime précis, puisqu'ils sont presque toujours issus d'assemblages de cuvées de différents âges (principe de la solera).

Dans le cas présenté à gauche, le Jerez se classe “ VORS ” (Vinum Optimum Rare Signatum) suivant le jugement d'un “ consejo regulador ¨, qui reconnait aux vins VORS un vieillissement supérieur à 30 ans.

©  Yann Ropers, 2003-2008

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