Discussions de vol libre au Québec

1 juin 1997 au 20 août 2000

Archivées par le Front de Libération aérienne du Québec


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Date: 06 décembre 1998

De: line.turcotte" (73)

Sujet: El + bt (6)

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DucK KcuD wrote:

> Guy Bastarache écrivait :

> > Quelqu'un, faites le 911 pis envoyer le centre anti-poison sur place.

>

> Quand l'escouade anti-poison s'est pointée en trombe, quelle ne fut ma surprise ! Effectivement, les réserves d'É sont basses mais rien pour expliquer quelque horde neuronale en péril. J'ai tenté de leur expliquer qu'il fallait patienter l'hiver en attendant une coulée printanière afin de remonter les stocks. Enfin, l'ambiguïté s'est estompée lorsque l'escouade m'a pointé le navrant courriel en cause. J'étais en train de composer un mode d'emploi simple pour guider ceux et celles qui auraient quelques difficultés à exprimer leur + bô vol de l'année. Mais ce n'était qu'une ébauche, un schéma, un plan, un brouillon quoi. Hop ! Mon dangereux serveur qui s'en empare par mégarde, l'accentue et vous voilà importuné par ce format .QC

> En fin de conte, la triade "déco, vol, atterro " parsemée d'émotions n'est qu'une suggestion. Toute liberté littéraire est encouragée, espérée. L'hiver passera mieux si on s'encourage d'une certaine façon. Alors, GO ! Piochez votre clavier et extirpez en même temps que le manque d'"air time" votre + bô souvenir de vol de la saison passée.

>

> ...Bon d'accord j'ai compris Richard. Après avoir complété mon envoi du super-meilleur-bulletin-qui-ce-fasse, en outre le Survol, je l'écrirai mon plus beau vol! Il y a juste une chose... je ne sais pas lequel choisir! J'en ai tellement pas fait beaucoup qu'ils sont tous extra-ordinaire... peut-être à l'exception de un... deux... enfin je choisirai!

Ciao!

Line

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DucK KcuD wrote:

Guy Bastarache écrivait :

> Quelqu'un, faites le 911 pis envoyer le centre anti-poison sur place.

        Quand l'escouade anti-poison

s'est pointée en trombe, quelle ne fut ma surprise ! Effectivement,

les réserves d'É sont basses mais rien pour expliquer quelque

horde neuronale en péril. J'ai tenté de leur expliquer qu'il

fallait  patienter l'hiver en attendant une coulée printanière

afin de remonter les stocks. Enfin, l'ambiguïté s'est estompée

lorsque l'escouade m'a pointé le navrant courriel en cause. J'étais

en train de composer un mode d'emploi simple pour guider ceux et celles

qui auraient quelques difficultés à exprimer leur + bô

vol de l'année. Mais ce n'était qu'une ébauche, un

schéma, un plan, un brouillon quoi. Hop ! Mon dangereux serveur

qui s'en empare par mégarde, l'accentue et vous voilà importuné

par ce format .QC

        En fin de conte, la triade

"déco, vol, atterro " parsemée d'émotions n'est qu'une

suggestion. Toute liberté littéraire est encouragée,

espérée. L'hiver passera mieux si on s'encourage d'une certaine

façon. Alors, GO ! Piochez votre clavier et extirpez en même

temps que le manque d'"air time" votre + bô  souvenir de vol

de la saison passée.

 

...Bon

d'accord j'ai compris Richard.  Après avoir complété

mon envoi du super-meilleur-bulletin-qui-ce-fasse, en outre le Survol,

je l'écrirai mon plus beau vol!  Il y a juste une chose...

je ne sais pas lequel choisir!  J'en ai tellement pas fait beaucoup

qu'ils sont tous extra-ordinaire... peut-être à l'exception

de un... deux... enfin je choisirai!

Ciao!

Line

 

 

 

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Date: 06 décembre 1998

De: Andre F. Gallant" (122)

Sujet: Mon plus beau vol... (3)

Salutation à tous,

À la demande insistante du DucK KcuD, voici la narration de mon plus beau

vol. Ca se passait à la fin de l’été 1980. À ce moment-là je travaillais à

contrat en prison au Vieux St-Vincent de Paul, prison à sécurité maximale.

J’introduisais les prisonniers au merveilleux monde de l’informatique.

Comme je demeurais à Hull et que je travaillais dans l’est de Laval, j’ai

décidé de vendre ma maison et d’en acheter une dans la région

métropolitaine. Mon épouse est venue me rejoindre pour faire un choix de

maison qui répondrait à nos besoins et ceux de la famille grandissante.

Finalement, après quelques jours intensifs de visite de maisons, nous

trouvons la perle et nous décidons de faire une offre d’achat. Un seul hic,

notre maison à Hull n’est pas encore vendue et nous avons besoin d’un

financement intérimaire. Nous jugeons que 20,000$ serait suffisant.

J’explique à mon épouse ce qu’elle doit faire pour obtenir ce montant.

Le lendemain, je reçois au « bureau », si un atelier du vieux pen peut

s’appeler ainsi, un appel de mon épouse en grand désarroi. Le gérant de la

banque ne veut rien entendre et elle est en colère contre moi puisque j’ai

des comptes dans différentes banques au lieu d’avoir concentré mes affaires

dans une seule institution financière comme elle me l’avait si souvent

demandé. Je lui demande de se calmer et de s’en tenir aux faits. Notre

situation financière est très saine et nous avons toujours payé notre

hypothèque rubis sur ongle, pourquoi la banque nous refuserait subitement ce

financement. Après plusieurs tentatives, j’en viens à comprendre que la

succursale de la Banque Royale où je fais affaire pour mon hypothèque a

nommé son nouveau gérant qui arrive de la Côte-Nord. Le gérant par intérim

n’a pas été retenu et le nouveau a besoin de lui montrer comment on mène les

affaires.

Je demande à mon épouse de me donner son nom et son numéro de téléphone.

Sceptique, elle se demande pourquoi je devrais l’appeler puisque ça ne donne

rien. Après tout elle lui a expliqué notre situation et il a refusé.

Pourquoi moi j’aurais plus de succès qu’elle?

Avec quarante prisonniers à proximité dans mon atelier, je décide d’appeler

le directeur de la succursale et d’aller au fond des choses. Je réussi à le

rejoindre, je me présente. « Ah oui! Votre femme est venue ce matin me

rencontrer à ce sujet. Eh bien, il n’est pas question de ne rien vous

prêter! » « -Ah bon! Y a-t-il un problème particulier? » « -Vous avez votre

hypothèque chez nous, mais vous faites affaire avec d’autres banques pour le

reste de vos transactions financières ».

Vous comprendrez que, vu ma situation, je n’ai jamais aimé me sentir captif.

Son argumentation était faible, mais c’est lui qui a le pouvoir de décider.

« Monsieur X, vous remarquerez que nous avons toujours payé notre hypothèque

à temps. » « -Oui, mais ce n’est pas la question. Vous faites affaires avec

d’autres banques pour vos autres besoins, allez les voir. » « M. X, je crois

que vous ne me comprenez pas bien. Je viens de faire une offre d’achat sur

une maison. J’aimerais pouvoir faire transférer l’hypothèque de cette maison

à mon nom. L’hypothèque est avec la Banque Royale. Donc un financement

intérimaire vous permettra de conserver ce prêt à un bon client. » « -Je

regrette. Il n’en est pas question. Vous n’aviez qu’à faire vos affaires

chez nous. »

Vraiment il est coriace. Mon épouse m’avait prévenu. Il est en position

d’autorité et il a un malin plaisir à en abuser. S’il le faut, j’irai vers

d’autres banques, mais ce ne sera pas évident.

« Écoutez M. X. Je ne comprends pas votre raisonnement, j’ai fait des

emprunts dans le passé à la Banque Royale et j’ai toujours remboursé à temps

sans que votre banque ait eu à prendre des procédures contre moi, je paie

régulièrement l’hypothèque que j’ai chez vous et je suis sur le point

d’entrer dans une autre hypothèque déjà détenue par votre banque. Ma

situation financière est solide. Où est le problème? »

Il commence à s’impatienter et je sens qu’il risque de me raccrocher au nez.

C’est pas le temps. Dans un pénitencier à sécurité maximum c’est difficile

de faire des appels à l’extérieur. Je vais donc tenter le tout pour le tout

et sortir l’arsenal au complet. Je vais écraser l’ennemi à plate couture. Si

je suis capable de dominer 40 prisonniers qui sont là parce qu’ils ont volé,

fraudé, tué, je suis certainement capable de venir à bout de ce gérant de m...

« M. X. Je pense que vous ne me comprenez pas très bien. Je viens de vous

expliquer mes relations avec votre succursale, mais ce que vous ne réalisez

peut-être pas, c’est que je suis un des propriétaire d’une compagnie

informatique qui a des bureaux dans toutes les grandes villes du pays. Notre

chiffre d’affaires est de 10 millions. Notre banque était la Banque de

commerce. Mais comme la Banque Royale s’était montrée plus ouverte, nous

avons transféré nos comptes à la succursale principale de la Banque Royale

sur la rue Bloor à Toronto. »

Je sens une hésitation de la part de mon interlocuteur. Un déglutinement. Ça

y est, je viens d’ouvrir une brèche. Il s’agit de poursuivre dans la même

veine. Il va en baver lorsque j’aurai fini avec lui. Il va être à genoux

j’en suis certain. Si je suis capable de me faire respecter par des tueurs,

attends de voir ce que je peux faire avec un petit gérant de banque de Hull

qui se prend pour un autre.

« Je ne crois pas que vous voudriez mettre en péril un compte aussi

important pour un malheureux petit prêt de 20,000$? ».

Moment de silence au bout de la ligne, lourd de conséquence. L’adversaire a

été atteint entre les deux yeux. Il est sonné. Devrais-je poursuivre?

Pourquoi pas. Se faire plaisir à l’occasion, ça soulage.

« M. X. Vous ne le réalisez peut-être pas,mais le siège social de la Banque

Royale à Montréal est un des bons clients de notre compagnie. D’ailleurs je

rencontre régulièrement M. Ian MacDonald, un des vice-présidents de la

Banque Royale. »

Le silence se transforme en déglutinement et raclement de la gorge.

« Quand pourrais-je vous rencontrer M. Gallant pour discuter de votre

demande? » « -Demain après-midi à 15:00 à vos bureaux.»

Quelques instants plus tard, je téléphonais à mon épouse et je lui disais

que je ne comprenais pas quel problème elle avait eu avec ce gérant. Il

m’accordait tout ce que je demandais. Elle était en maudit de voir que moi

j’avais eu du pouvoir auprès de lui alors que sa parole ne valait rien.

Le lendemain, au moment où je me présentais à la banque, l’ancien gérant

intérimaire me faisait un petit clin d’oeil entendu et je répondis par un

sourire complice. Tous les papiers étaient prêts. Il ne s’agissait que de

les signer.

Au cours de la fin de semaine, une offre finale avait été faite sur l’achat

de la maison et j’avais maintenant besoin de 5,000$ supplémentaire. Nouvel

appel à la banque. « Aucun problème monsieur Gallant. Considérez que

l’argent est déjà dans le compte. »

L’histoire est vraie. Les faits racontés au directeur de succursale avaient

été légèrement étirés. Le nom du v.-p. est fictif.

Je me suis senti coupable d’avoir étiré la vérité, ce n’est pas mon

habitude. Mais par la suite, je me suis dit que si on peut tuer en légitime

défense, on peut aussi étirer la vérité dans le même but.

Voilà c’était mon plus beau vol... de banque. À chaque anniversaire d’achat

de la maison nous en rions encore. En anglais, ça doit s’appeler « Laughing

all the way to the bank. »


Front de Libération aérienne du Québec