Albania: Ecological Time Bomb Life-threatening pollution endangers thousands of Albanians caught in a poverty trap Edmond Prifti reports from Durres (BCR No 344, 20-Jun-02) One of the deadliest toxic waste areas in the Balkans affords a home to some 15,000 Albanians who would rather risk contamination than move to a safer but more poverty-stricken region. Drinking water, milk and vegetables are heavily polluted from waste generated by former chemical plants at Spitalle in the Porto Romano commune of western Durres district about 40 km from Tirana. But far from seeking to evacuate the region, the authorities are encouraging new migration and building housing. "The area is a totally contaminated," said Ilir Qesja, head of the regional environment agency branch in Durres, who for years has vainly urged local officials to refrain from encouraging people to move here. "At least we're alive," said herdsman Sakip Jani, a 50-year-old who looks 20 years older. "What can we do?" In a shop at the entrance to Spitalle, Dafina said, "I came 11 years ago to find a better life - I then discovered it was poisoned - but we have no alternative but to stay here." A youngster chimed in, "As you see nothing has happened to us". Under the former communist regime, Porto Romano contained a chemical plant producing pesticides and a leather-processing factory. People still live in cottages located between the two former factories. Dr Behar Musatlliu, from the local medical centre, said residents suffer mainly from leukemia and lung illnesses as well as skin infections. Three years ago, the United Nations Environment Protection Agency, UNEP, included the commune among the eight most contaminated areas in the country. The government, though, is doing little about it. Hundreds of tonnes of dangerous, polluting substances remain at these sites, despite a 12 million euro EU disposal project. For the moment, the people in Spitalle can think only of fighting poverty. They never consider how close they may be to death. Between the two former factories is located the local elementary school with 431 pupils. In their breaks and after school, they play over torn sacks of pesticide. Three years ago money was spent on repairing the school building instead of tearing it down and moving the pupils out, as environmentalists wanted. The children were asked whether they were aware of the threat, but simply shrugged their shoulders, smiled and ran away as if to show this reporter that they were healthy. A senior member of staff, who wanted to remain anonymous, said she and her colleagues had no option but to work in the area, "What can I do? I have a job and I must keep it. If I leave I cannot support a family." People have come to Porto Romano from places where they could not earn a living. "Who would give us land to build a house and plant crops if we moved from here?" they asked. Genc Alizoti, head of the Durres regional council, said the authority's responsibility did not cover Porto Romano and it had no funds to tackle the problem. But he acknowledged that people should be moved from the area and the pesticides taken away. "The officials have left us in God's hands," complained Sadik Berisha, a former employee at pesticide plant. Albania's environment ministry said international donors have given 20 million US dollars to help clear up the country's contaminated hot spots. The first step would be to remove pollutants from the inhabited areas. But given the government's track record to date, it could be some time before this happens. Edmond Prifti is reporter with the Albanian News Agency ATA. |
Albanie : une bombe écologique à retardement Par Le Courrier des Balkans. Publié le 23 juillet 2002. Par Edmond Prifti, journaliste à l'agence ATA L'une des décharges les plus toxiques des Balkans abrite 15 000 Albanais qui n'ont cure de la contamination et préfèrent rester là plutôt que de se déplacer dans une autre région plus sûre mais plus misérable. L'eau potable, le lait et les légumes sont lourdement pollués par les déchets des anciennes usines chimiques de Spitalle dans la commune de Porto Romano, du district ouest de Durrës à quelque 40 km de Tirana. Mais loin de penser à faire évacuer la région, les autorités encouragent une nouvelle migration et de nouvelles constructions. « La région est complètement contaminée », selon Ilir Qesja, chef de l'agence locale pour l'environnement de la région de Durrës, qui depuis des années implore en vain les autorités de ne pas encourager les gens à y venir. « Pour le moins nous sommes encore en vie » nous confie le berger Sakip Jani, qui à cinquante ans en paraît vingt de plus. « Que pouvons-nous faire ? » Dans une boutique à l'entrée de Spitalle, Dafina dit « Il y a dix ans que je suis arrivée pour vivre mieux et découvrir que c'était contaminé, mais nous ne pouvions faire autrement que de rester ici ». Un jeune ajouta : « comme vous le voyez, il ne nous est rien arrivé ». Sous l'ancien régime communiste, il y avait à Porto Romano une usine chimique produisant des pesticides ainsi qu'une tannerie. Des gens vivent encore entre les deux anciennes usines. Le docteur Behar Musatlliu, du centre médical local, dit que les gens souffrent surtout de leucémie, ont des maladies pulmonaires ainsi que des maladies de peau. Il y a trois ans, l'agence pour la protection de l'environnement des Nations Unies, l'UNEP, inclut cette commune parmi les huit les plus contaminées du pays. Le gouvernement, toutefois, ne fait pas grand-chose à ce sujet. Des centaines de tonnes de produits dangereux et polluants demeurent sur ces sites, en dépit d'un projet européen de douze millions d'euros pour enlever les déchets. Pour le moment, tout ce à quoi pensent les gens à Spitalle, c'est lutter contre la pauvreté. Ils ne songent jamais à la proximité de la mort. Entre les deux anciennes usines se trouve l'école élémentaire, forte de 431 élèves. Aux récréations et après l'école, ils jouent sur des sacs déchirés de pesticide. Il y a trois ans, on dépensa de l'argent pour réparer les bâtiments scolaires au lieu de les abattre et de déplacer les élèves, ce que voulaient les gens responsables de l'environnement. On demanda aux enfants s'ils étaient conscients des menaces que cela représentait, ils haussèrent les épaules et détalèrent comme pour montrer au journaliste qu'ils étaient en bonne santé. Un enseignant âgé de l'équipe, qui a voulu garder l'anonymat, disait qu'elle et ses collègues n'avaient pas d'autre choix que de travailler là « Que puis-je faire ? J'ai un emploi, il faut que je le garde . Si je le quitte, je ne peux pas subvenir aux besoins de ma famille ». Les gens sont venus à Porto Romano en venant d'endroits où ils ne gagnaient pas assez pour vivre. « Qui nous donnerait du terrain pour construire une maison et planter des cultures si nous partions d'ici ? » demandent-ils. Genc Alizoti, chef du Conseil Régional de Durrës, dit que sa responsabilité ne recouvrait pas Porto Romano et qu'il n'avait pas les moyens pour faire face au problème. Il reconnut cependant qu'il fallait déplacer les gens de cette région et enlever les pesticides. « Les responsables nous ont laissés dans les mains de Dieu », se plaint Sadik Berisha, un ancien travailleur de l'usine de pesticides. Le ministre de l'Environnement albanais faisait état des donateurs internationaux, à la hauteur de 20 millions de dollars américains pour aider à nettoyer les points chauds contaminés du pays. Le premier pas consisterait à débarrasser tout ce qui pollue des régions habitées. Mais étant donné ce qu'a fait le gouvernement à ce jour, on peut s'armer de patience pour la suite. IWPR. Traduit par Pierre Dérens. |
Bomba ekologjike, gati për të shpërthyer Nga Edmond Prifti* Nje nder zonat me te rrezikeshme toksike ne Ballkan strehon rreth 15,000 Shqiptare te cilet me mire pranojne te rrezikohen nga kontaminimi sesa te largohen per ne nje zone me te sigurte por me te varfer. Uji i pijshem, qumeshti dhe perimet jane shume te ndotura nga mbetjet toksike te krijuara nga nje ish uzine kimike ne zonen e Spitalles ne komunen e Porto Romano ne rrethin perendimor te Durresit rreth 40 kilometra nga Tirana. Por ne vend qe te kerkojne te evakuojne rajonin, autoritetet po inkurajojne nje vale te re migrimi ne kete zone dhe po ndertojne shtepi. "Zona eshte krejtesisht e prekur nga ndotja," thote Ilir Qesja, kryetar i agjensise rajonale te ambjentit ne Durres, i cili prej vitesh i ka kerkuar me kote autoriteteve lokale te mos inkurajojne njerezit te zhvendosen ne kete zone. "Te pakten jemi gjalle," thote bariu Sakip Jani, nje 50 vjecar i cili duket 20 vjet me i madh ne moshe. "E cfare te bejme," thote Dafina ne nje dyqan ne hyrje te Spitalles. "Une kam ardhur ketu 11 vjet me pare ne kerkim te nje jete me te mire - me pas kam marre vesh se kjo zone eshte e helmuar - por ne nuk kemi asnje alternative tjeter pervec se te rrime ketu". Nje i ri nderhyn dhe thote, "Sic e shikon asgje nuk na ka ndodhur". Gjate sundimit te rregjimit komunist, ne Porto Romano ndodhej nje uzine kimike e cila prodhonte pesticide dhe nje fabrike per prodhimin e lekures. Njerezit ende jetojne ne kasolle te vendosura ndermjet dy fabrikave. Dr. Behar Musatlliu, i qendres mjeksore lokale, thote se banoret vuajne kryesisht nga leucemia dhe semundje te mushkrive si edhe infeksione te lekures. Tre vjet me pare, Agjensia e Kombeve te Bashkuara per Mbrojtjen e Mjedisit, UNEP, e ka perfshire komunen nder tete zonat me te ndotura ne vend. Megjithate, qeveria ka bere shume pak ne kete drejtim. Qindra ton substanca te rrezikeshme ndotese ndodhen ende ne keto zona, pavaresisht nje projekti prej 12 milion Euro te financuar nga BE per pastrimin dhe largimin e tyre. Per momentin, njerezit ne Spitalle mund te mendojne vetem per varferine. Ata nuk mendojne fare sesa prane e kane vdekjen. Ndermjet dy ish fabrikave eshte vendosur shkolla fillore me 431 nxenes. Ne pushimet e tyre dhe pas shkolles, femijet luajne mbi thaset e grisur te pesticideve. Tre vjet me pare jane harxhuar fonde per riparimin e nderteses se shkolles ne vend qe ta shkaterronin ate dhe ta ndertonin diku tjeter ne menyre qe te largonin nxenesit nga ky territory, sic kishin kerkuar edhe ambjentalistet. Kur i pyet femijet nese ata kane dijeni per kercenimin qe i kanoset, ata thjeshte ngrene supet, buzeqeshin dhe largohen si per te treguar qe nuk kane frike dhe jane te shendetshem. Nje nga pjestaret e stafit te mesuesve, e cila nuk deshiron te jape emrin, thote se ajo dhe koleget e saj nuk kane asnje zgjidhje tjeter pervec se te vazhdojne te punojne ne kete zone: "Cfare mund te bej? Kam nje pune dhe me duhet ta mbaj ate. Nese largohem prej kesaj pune nuk mund te mbaj familjen". Njerezit kane ardhur ne zonen e Porto Romanos nga vende ku nuk mund te gjenin pune dhe nuk mund te siguronin jetesen. "E ku mund te gjejme toke dhe ta mbjellim ate nese zhvendosemi qe ketej?" te thone ata. Genc Alizoti, kryetar i keshillit bashkiak te Durresit, thote se nuk eshte pergjegjesia e tyre per zonen e Porto Romanos dhe se ata nuk kane fonde per te zgjidhur kete problem. Por ai pranon se njerezit duhet te largohen nga ajo zone dhe pesticidet te zhvendosen prej andej. "Zyrtaret na kane lene ne dore te Zotit," ankohet sadik Berisha, nje ish punonjes ne fabriken e pesticideve. Ministria Shqiptare e ambjentit ka thene se donatoret nderkombetare kane dhene 20 milion dollare per te ndihmuar ne pastrimin e zonave me te ndotura te vendit. Hapi i pare do te jete zhvendosja e pesticideve nga zonat e banuara. Por duke gjykuar nga ritmi i hapave te qeverise, mund te duhet nje kohe e gjate perpara se kjo te ndodhe. IWPR / Edmond Prifti eshte nje gazetar i Agjensise Telegrafike Shqiptare |
Albanija: Ekoloska tempirana bomba Zagadjenost ugrozava na hiljade Albanaca koji su se nasli u zacaranom krugu nemastine. Pise: Edmond Prifti iz Draca. (BCR No 344, 20-Jun-02) Jedna od najzagadjenijih oblasti na Balkanu istovremeno je i dom za 15.000 Albanaca, koji radije pristaju na rizik koji sa sobom nosi zagadjenost, nego na preseljenje u siromasnije, mada ekoloski zdravije krajeve. Pijaca voda, mleko i povrce su kontaminirani otpadom iz starih hemijskih fabrika u Spitaleu, u oblasti Porto Romano zapadnog drackog okruga, udaljenog 40 kilometara od Tirane. Vlasti, medjutim, podsticu doseljavanje u ovu oblast i izgradnju novih kuca umesto da teze evakuaciji zagadjenog regiona. "Ova oblast je u potpunosti zagadjena", kaze Ilir Cesja, direktor regionalnog ogranka ekoloske organizacije iz Draca, koji vec godinama zahteva od organa vlasti da ne podsticu priliv novog stanovnistva u ovo podrucje. "Makar smo zivi", kaze 50-godisnji cobanin Sakip Jani, koji izgleda kao sedamdesetogodisnjak. "Sta da se radi?" U jednoj prodavnici na ulazu u Spitale, mestanka Dafina kaze: "Ovde sam dosla pre 11 godina ne bih li pronasla bolji zivot. Kasnije sam otkrila da je sve zatrovano, ali nemamo drugih mogucnosti nego da ostanemo ovde." Jedan decko dobacuje: "Kao sto vidite - nista nam se nije dogodilo!" Za vreme bivseg komunistickog rezima u Porto Romanu je radila fabrika pesticida kao i kozno-preradjivacka industrija. Lokalno stanovnistvo jos uvek zivi u barakama smestenim izmedju dve bivse fabrike. Dr Behar Musatliju iz doma zdravlja kaze da mestani uglavnom pate od leukemije i bolesti bubrega, kao i koznih infekcija. Pre tri godine, Agencija za zastitu okoline Ujedinjenih nacija, UNEP, ubrojila je ovu zajednicu medju osam najzagadjenijih oblasti u zemlji. Uprkos tome, vlada nije mnogo toga ucinila. Na stotine tona opasnih, toksicnih supstanci su i dalje na ovim lokacijama mada je Evropska unija, EU, ulozila 12 miliona eura u projekat uklanjanja stetnih materija. Za sada, ljudi u Spitaleu jedino razmisljaju o tome kako preziveti u nemastini. Ni ne pomisljaju koliko su blizu smrti. U pojasu izmedju dve bivse fabrike nalazi se lokalna osnovna skola koju pohadja 431 ucenik. Za vreme odmora i posle casova, djaci se igraju na tlu prekrivenom iscepanim vrecama pesticida. Pre tri godine utrosen je novac na popravku skolske zgrade umesto da se zgrada porusi, a djaci izmeste, kako su to ekolozi trazili. Deca, koju je ovaj izvestac pitao da li su svesna opasnosti, prosto su slegala ramenima, nasmesila se i otrcala - pokazujuci kako su zdrava. Jedna od nastavnica, koja je zelela da ostane anonimna, rekla je da ni ona ni njene kolege nisu imale drugih mogucnosti nego da prihvate rad u ovoj oblasti. "Sta da radim? Imam posao i moram da ga zadrzim. Ukoliko ga napustim, necu moci da izdrzavam svoju porodicu." Ljudi koji su se nastanili u naselju Porto Romano dosli su iz mesta u kojima nisu mogli zaraditi za zivot. "Ko bi nama dao plac da izgradimo kuce i zemlju da posejemo zito ako bi se iselili odavde?", pitaju oni. Genc Alizoti, predsednik regionalnog veca Draca, tvrdi da Porto Romano ne spada u nadleznost organa vlasti, te da nema sredstava da se resi ovaj problem. On, medjutim, priznaje da bi ljudi trebalo da se isele iz tog podrucja kao i da se zaostali pesticidi uklone. "Zvanicnici su nas prepustili na milost i nemilost sudbini", pozalio se Sadik Berisa, bivsi radnik u fabrici pesticida. Albansko ministarstvo za zastitu zivotne okoline saopstilo je da su medjunarodni donatori dali 20 miliona americkih dolara za rasciscavanje najzagadjenijih oblasti u zemlji. Prvi korak ce biti uklanjanje zagdjacivaca iz naseljenih oblasti. Imajuci u vidu dosadasnje rezultate vlasti u ovoj oblasti, verovatno ce proci poprilicno vremena pre nego sto tako nesto desi. Edmond Prifti je izvestac Albanske novinske agencije, ATA. |
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