I.       La cératite :

 

1.       L’adulte :

L’imago est une mouche de 4.5 à 5 mm. La tête est d’un blanc jaunâtre avec une bande brun clair  entre les deux yeux qui sont pourprés à reflets dorés. Le mésonotum est noir luisant, avec quatre bandes grises. L’abdomen est brun-jaunâtre avec des bandes transversales grises. Les ailles sont larges présentant trois bandes orangées.

 

Le mâle et la femelle sont facilement distinguables grâce à deux caractéristiques morphologiques. Le male est muni de soies céphaliques orbitales noires et aplaties en lamelle à l’apex, dont le rôle est inconnu. La femelle possède par ailleurs une tarière de ponte bien visible.

 

2. L’œuf et la ponte :

Les œufs sont blancs, allongés et légèrement arqués ; leur longueur atteint 1 mm et leur diamètre de 0.20 à 0.25 mm. La femelle perce l’épicarpe grâce à sa tarière et dépose ses œufs dans la pulpe à une profondeur de 2 à 5 mm. Le fruit piqué présente à sa surface une petite tâche au point de pénétration de l’oviscapte ; cette tâche brunit par la suite ; la pulpe devient à cet endroit molle et se déprime à la moindre pression après éclosion des œufs. Au même endroit, lorsque la piqûre est fraîche, on peut observer un petit cratère de gomme provoqué par la réaction du fruit.

 

3.      La larve :

 

La larve, longue de 7 à 8 mm, est d’un jaune pale, effilée à la  partie antérieure et tronquée à la partie postérieure.

Trois stades larvaires ont été décris chez plusieurs Tephritidae. Les caractères morphologiques permettant la distinction immédiate des trois stades larvaires chez Ceratitis capitata Sont basés sur l’observation à la loupe binoculaire, du complexe buccal et des stigmates. Au premier stade le squelette céphalo-pharyngien n’est pas mélanisé. Les crochets buccaux sont très caractéristiques de ce stade avec une dent apicale (cuspide) arquée, précédé d’une dent subapicale développée. Au deuxième stade, la dent apicale est toujours plus longue que large, et la base des crochets buccaux est mélanisée. Au troisième stade la jonction entre les lames dorsale et ventrale est mélanisée aussi bien en avant qu’en arrière ; les crochets buccaux sont totalement pigmentés.

Enfin, les stigmates antérieurs sont absents chez la larve du premier stade.

 

 

4.      La pupe :

 

La pupe est brune, à une longueur de 5 mm environ et un diamètre de 2 mm.

 

5.      Biologie et dégâts :

Les adultes récemment émergés se nourrissent de substances sucrées (miellats d’homoptères) présentées sur les arbres fruitiers. Les mâles se rassemblent en groupe sur les plantes, où ils émettent ensemble une phéromone sexuelle attirant les femelles. Peu après l’accouplement, débute la ponte, qui est fortement influencée par l’intensité lumineuse, et a lieu de préférence dans une zone ombrée (Quilici,1999).

Suite à l’éclosion des oeufs, les larves commencent à s’alimenter presque immédiatement, elles s’alimentent souvent ensemble dans le même voisinage. Les larves quittent le fruit souvent à ou juste après l'aube et se nymphoses  dans le sol.

A leur émergence les adultes peuvent voler sur des distances courtes, mais des vents peuvent les porter sur une distance qui peut dépasser un kilomètre.

L’accouplement  peut avoir lieu à tout moment pendant le jour. Les adultes nouvellement apparus ne sont pas sexuellement mûrs. Les mâles montrent souvent l'activité sexuelle 4 jours après l’émergence. La plupart des femelles montrent leur maturité sexuelle  6 à 8 jours après leur émergence (Ronald et Jayma, 1992).

La chose normale est que la biologie de cet insecte est influencé par la température et de l'humidité relative.

 

 

Les femelles de la cératite sont attirées vers les fruits par l'odeur et la couleur (elles préfèrent le jaune et l'orange). De ce fait, les fruits verts ne sont pas attaqués, mais leur réceptivité augmente dés le changement de leur couleur jusqu'à la pleine maturité. L'épaisseur et la texture de la peau, aussi bien que la densité des glandes d'huiles essentielles, jouent un rôle important dans l'immunité des fruits contre ce ravageur.

 

Les femelles font pénétrer leur ovipositeur jusqu'à une profondeur d'approximativement 2 millimètres. Elles déposent entre 5 et 10 oeufs. Plus tard elles vont à d'autres fruits, étant capables d’effectuer plusieurs pontes jusqu'à ce que le nombre total des œufs pondues est de 300-400 œufs (ATCITRUS, 2002).

En milieu artificiel à base de la poudre de carotte, Shoukry et Hafez (1979) ont obtenu le développement larvaire le plus court (6 jours) à 35 °C, tandis qu’à 5°C, il y a arrêt du développement (Tableau 4).

 

Tableau . : Les taux de développement des différents stades de C.capitata sous différents régimes de température. Le stade pupe a été étudié sous une HR de 60%.

 

Températures

Œufs (h)

Larves (j)

Pupes (j)

 

incubation

Eclosion (%)

Durée

Pupaison

Durée

Emergence (%)

17

--

--

16.4 +- 0.37

5.7

--

--

20

--

--

12.3 +- 0.06

21.1

--

--

22

65.1+- 1.25

90

--

--

15.4 +- 0.10

48

25

51.4 +- 0.56

100

9.3 +- 0.05

39.7

11.5 +- 0.08

80

27

46.3 +- 1.10

100

8.3 +- 0.03

44.1

9.10 +- 0.12   

64

30

39.3 +- 0.45

98

7.3 +- 0.04

37.1

7.00 +- 0.15

38

32

36.1 +- 0.42

94

7.1 +- 0.09

15.1

7.30 +- 0.15

42

35

31.4 +- 0.38

86

6.3 +-  0.36

3.7

--

--

 

 

6.      Distribution :

 

Pendant le dernier siècle,  la cératite  a  envahit plusieurs pays, aussi loin que l'Amérique du Sud et Centrale, les îles hawaïennes et l'Australie (Fletcher, 1989). Cette  diffusion rapide est  liée essentiellement à d'activité humaine : les exportations  des fruits, voyage des touristes,(Back et Pemberton, 1918).

 

A partir de son aire d’origine la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) s'était étendue dans les deux Amériques, où le Brésil était le premier pays à être effectué (1904). En 1929 elle avait atteint les Etats-Unis, où il a été annoncé dans la Floride, le Texas et plus tard la Californie. En 1955, ce ravageur  a été détecté au Costa Rica d'où il s'est étendu à Nicaragua, le Honduras, le Salvador et finalement au Guatemala avant 1975 d'où sa diffusion au Mexique deux ans plus tard. (Guierrez 1976).

 

En 1983 la cératite a été supprimé du Mexique par la technique des insectes stériles  (TIS). Depuis lors,  cette technique a aussi été employée efficacement au Guatemala, le Chili, la Californie et la Floride. (Fischer-Colbrie et Busch-Peterson, 1989).

 

 

 

 

II.    Plantes hôtes:

1.      Dans le monde :

 

La mouche  méditerranéenne, ou Ceratitis capitata, est le  ravageur des fruits les plus destructifs au monde. À cause de sa large distribution dans le monde, sa capacité de tolérer des climats tempérés mieux que la plupart d'autres espèces de mouches des fruits et sa large gamme d'hôtes, elle est classé d'abord parmi les espèce des mouches économiquement importantes.  Ce ravageur attaque plus de 260 fruits différents, des fleurs, et des légumes. Des fruits susceptibles, mûrs, succulents sont préférés. Les préférences d'hôte varient dans des régions différentes. Parmi ses fruits hôtes il y a  l'avocat, la banane, le café, la mangue, le papaye, des poivres, le kaki… Bien que plusieurs espèces de cucurbitacées ont été enregistré comme les hôtes de la mouche  méditerranéenne malgré qu’elles ne soient pas des hôtes préférées.

Quelques hôtes ont été enregistrés comme des hôtes de  Ceratitis capitata seulement dans des conditions de laboratoire et ne peuvent pas être attaqué au champ. La connaissance des hôtes dans un pays facilite souvent la prévision de ceux qui sont les plus probables d'être infestés dans un pays nouvellement infesté, mais ce qui peut être un hôte préféré dans une partie du monde peut ne pas l’ être dans un autre (Ronald et Jayma, 1992).

 

 

2.      Au Maroc :

Au Maroc, Mazih (1992) et Sacantanis (1957) ont signalé qu’aussi bien les fruits cultivés que sauvages sont attaqués par la cératite. Parmi les fruits cultivés, sont cités les agrumes (Clémentine, navel, Bigarades, Valancia-late) ; les rosacées (Pêches, Abricots, Pommes, Poires) et les figues. Parmi les fruits sauvages, sont signalés l’arganier, le jujubier et les opuntias qui servent comme hôtes refuges lorsque tous les fruits cultivés sont récoltés.

De plus, il a été noté que la cératite peut attaquer certains légumes comme la tomate, le poivron, l’aubergine et le coing. Cependant, avec l’amélioration actuelle des modes de conduite de ces cultures et leur récolte à des états de maturités précoces, les attaques de la cératite sont très bien réduites ou mêmes absentes (Mazih, 1992).

 

 

III. Importance économique :

 

Ceratitis capitata  représente un des plus graves problèmes pour l’agriculture en général et l’agrumiculture en particulier. Les dégâts causés par la cératite constituent l’un des principaux obstacles à la production des fruits sains et leurs exportations. Les dégâts annuels sont variables et peuvent atteindre 10 à 20 % ou plus. Sur agrumes, les pertes sont estimées à partir des écarts de triage des stations de conditionnement pour les fruits destinés à l’exportation. C’est dans le Souss et pour la clémentine que se sont enregistrés les écarts de triage les plus significatifs (15,48 %) (Berrad, 1993).

 

La cératite affecte le secteur agricole de plusieurs manières :

 

Directement à partir des dommages résultants des attaques occasionnées aux cultures fruitiers. Ces dommages sont de deux types :

Ø Dommages provoqués par les piqûres des femelles sur les fruits ; ils donnent un mauvais état de présentation aux fruits ; qui sont automatiquement rejetés à l’exportation. En plus, les fruits piqués peuvent tomber précocement.

Ø Dommages provoqués par les larves de la cératite ; ils entraînent la pourriture des fruits ; les fruits véreux sont totalement perdus.

 

Indirectement par les mesures de lutte prises contre ce ravageur. C’est ainsi que les pays envahis par ce ravageur supportent des frais élevés pour les programmes d’éradication. Par exemple, en Guatemala, il a été  estimé que les dégâts annuels des cultures dus seulement à la cératite sont de l’ordre 76 millions de dollars (Moscamed, 1987).

 

Au Maroc, une enquête nationale sur les pertes économiques causées  par la cératite a été lancé en coopération avec l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), elle a estimé les pertes économiques annuelles qui sont dues à la cératite sur les agrumes et les autres fruits (pommes, abricots, pêches, prunes, ...) à 53 422 200 DH dont 91,47 %  (49 339 100 DH) est due au coût de la lutte chimique ( Driouch et Buycks, 1990).

Aussi cet insecte est en quarantaine dans plusieurs pays considérés des importateurs potentiels importants de la production des agrumes marocains comme les Etat Unis et la Japon.

 

 

IV.              Les moyens de lutte en verger:

Les méthodes de lutte contre la cératite reposent depuis de nombreuses années sur l'utilisation de traitements par taches associant un attractif alimentaire et un insecticide ou, plus récemment, sur le piégeage de masse à l'aide d'attractifs spécifiques des femelles (Quilici,2002).

 

1.      Lutte chimique:

a. Traitements par taches :

 

Le traitement par un insecticide associé à un attractif (Traitement par appâtage) qui se base sur l’utilisation des appâts empoisonnées composés d’un mélange d’hydrolysât de protéine et d’insecticide de synthèse doté d’une toxicité modérée vis-à-vis les auxiliaires (Louriki, 2001), est une méthode recommandée pour contrôler les adultes de la cératite pendant les périodes de la récolte. L’attractif attire les adultes (particulièrement des femelles) pour se nourrir de l’insecticide jusqu’à l’accumulation d’une dose létale. Pour être efficace, ce type de traitement doit être utilisés combiné avec des bonnes pratiques culturales (Ronald et Jayma, 1992).

Cette méthode permet d’exercer une pression continue sur la population de la cératite pendant une période cruciale de son cycle de développement. Son but est l’utilisation de très faibles quantités de produit.

En effet, pour arriver à leur maturité sexuelle, les femelles ont besoin d’une source de protéine pour se nourrir et accomplir la maturation des ovules. Les femelles émergées sont ainsi attirées par la protéine empoisonnée et finissent par mourir  après son ingestion (Louriki, 2001).

La lutte chimique contre la cératite semble bien maîtrisée, Cependant les produits appliqués de façon systémique et non raisonnée représentent un sérieux danger pour l’environnement, pour l’utilisateur, et pour le consommateur (Maatouk, 2001). De ce fait l’utilisation des molécules répondant aux exigences des systèmes de la protection intégrée s’avère nécessaire.   

b. Exemple de molécules :

 

Spinnosad est la matière active d’un insecticide commercialisé sous le nom de SUCCES APPAT, c’est un produit de fermentation aérobique de la bactérie de sol, Saccharopolyspora spinosa  (NOSB,2002).

 

Son nom est dérivé de la combinaison de deux molécules nommées spinosyn A : C41H65NO10 (PM= 731.98)  et spinosyn D : C42H67NO10 (PM= 745.99) avec les proportions  de 85% et 15 % respectivement. Il a été utilité pour la première fois en 1997 au Etats-Unis pour le contrôle des chenilles sur le coton après qu’elles ont développé la résistance contre les pyréthrenoides (Bret et al., 1997).

 

¯                Propriétés :

 

Le spinosyn A et le spinosyn D sont des cristaux ayant une faible volatilité et une odeur terreuse. Ils sont solubles dans un certain nombre de solvants organiques; la solubilité est plus haute dans des solvants polaires comme l'acétone, dichloromethane,  et le méthanol que dans des solvants non-polaires comme l’hexane.

Ces  cristaux ont une solubilité basse dans l'eau, quoique spinosyn A soit plus soluble que spinosyn D. La solubilité augmente dans l'eau si la solution devient plus acide (Thompson et al., 2000).

 

 

¯                Utilisations: 

Spinosad a été appliqué sur plus de 200 cultures différentes.  Il a été employé pour contrôler les chenilles sur le coton, des Mouches mineuses dans diverses cultures, des thrips sur les  agrumes, etc...  (Dow 1997;  Thompson et al, 2000).

 

 

¯                Action:

 

Spinosad tue des insectes par l'activation du système nerveux des insectes.  L'activation continue des neurones cause l'épuisement de l’insecte et finit par le tuer. (Thompson et al, 2000;  Salgado, 1997).

 

 

¯                Ecotoxicologue :

Spinosad montre une légère toxicité vis-à-vis les oiseaux,  les invertébrés aquatiques et une très faible toxicité aux poissons. Il est fortement toxique aux abeilles dans des essais en laboratoire (EPA, 1997) et à d'autres mollusques marins (Dow, 2001).

 

 

2.      Lutte biologique :

Pour un meilleur contrôle de la cératite l’adoption d’un programme de lutte intégrée est indisponible, en effet des essais comprises à Hawaii, ont démontré que la combinaison de la technique de mâles stériles et les lâchers des parasitoïde sont aboutit à réduire  10 fois la population de C. capitata dans seulement six mois (Wong et al. 1992).

 

 

 

 

a. Fopius arisanus (Sonan) :

 

Le braconide Fopius arisanus (Sonan), un agent de contrôle biologique pour la mouche méditerranéenne, Ceratitis capitata (Wiedemann).

Ce parasitoïde a montré une très bonne activité en comparaison avec d’autres auxillaires des mouches des fruits (Wang & Messing 2003),Il est l’agent du contrôle bilogique classique qui a montré la plus grande réussite contre ces ravageurs, il a été également miltiplié par des élevage massif pour un contrôle biologique inondatif en Hawaii (Bautista et al.1999) .

Ce parasitoïde a montré une grande efficience pour la localisation de ses hôtes en sa basant sur la couleur et l’odeur des fruits attaqués par les mouches (Vargas et al. 1991). 

 

b. Diachasmimorpha longicaudata (Wharton 1987) :

 

Diachasmimorpha longicaudata (Wharton 1987) (Hymenoptera: Braconidae: Opiinae), est un endoparasitoïde des larves et des pupes  de la mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capitata (Wiedemann), d’Anastrepha suspensa (Loew) et d’ Anastrepha obliqua (Maquart) (UFL, 2003).

 

¯                Description :

La femelle a une longueur 3.6-5.4 mm, ovipositeur non compris; le mâle mésure 2.8-4.0 mm de longueur. Ils ont une couleur  brune rougeâtre.

Les antennes sont plus longs que le corps,les ailes sont claires. L’abdomen  de la femelle porte une bande noire centrale à la face dorsale. L’abdomen du mâle est brun foncé à segments postérieurs noirs. L’ovipositeur et plus long que le corps entier de la femme (UFL, 2003).

 

¯                Comportement :

La femelle de Diachasmimorpha longicaudata est attirée par les produits de fermentation émis par les fruits pourries, chose qui indique l’emplacement probable des larves hôtes. Il a été démontré que les femelles sont attirées par les fruits pourries avec ou sans la présences des larves, ainsi l’attraction est due aux produits de fermentation  par des champignons plutôt que des produits émis par les larves(Greany et al. 1977).

 

¯                Biologie :

La femelle ayant trouvé un fruit pourrie peut détecter les larves par le son : Quand elle se trouve avec des  larves mobiles, des larves anesthésiées ou des larves mortes, la femelle du parasitoïde pourrait aisément trouver les larves mobile (Lawrence 1981).

 

La femelle pond 13 à 24 oeufs par jour (Lawrence et al. 1976). Son long ovipositeur lui permet d’atteindre facilement l’intérieur des fruits. Les oeufs éclosent dans deux à cinq jours. Par la suite l’insecte passe par quatre stades larvaires et les adultes émergent en stade pupe des mouches (Lawrence et al. 1976).

 

La durée du développement préimaginal du parasitoïde à sept températures constantes différentes a varié de 16,52 ± 0,96 jours à 28 °C à 57,62 ± 1,85 jours à 15 °C (pour les mâles) et de 18,00 ± 0,79 jours à 28 °C à 63,60 ± 1,52 jours à 15 °C (pour les femelles). Le développement des mâles a toujours été plus court que celui des femelles. Aucun parasitoïde n'a émergé à 29 et 30 °C, qui semble donc être la température maximale de développement. Le développement a nécessité 322,6 ± 17,6 degrés-jours au-dessus d'une température seuil minimale de 9,19 °C (mâles et femelles) (Hurtrel et al, 2003).

 

¯                Efficacité en lutte:

 

 

L'efficacité de D. longicaudata pour contrôler Ceratitis capitata (Wiedemann, 1824) et Anastrepha obliqua (Maquart, 1935) a été évaluée dans des grandes cages au niveau des champs. Le résultat sur ces cages a montré que le taux de parasitisme de D. longicaudata sur A. obliqua était de 24,7 % et de 46,7 % sur C. capitata.  Les résultats  indiquent que le parasitoïde est plus efficace sur C. capitata que sur A. obliqua (Malavasi, et Carvalho, 2004).


 

 

 

c. Coptera haywardi

 

Parmi les ennemis naturels des mouches de fruit tephritides, les hyménoptères  parasitoïdes sont presque exclusivement responsables de l'équilibre de leurs populations. La majorité de ces parasitoïdes appartiennent  à la famille des Braconidaes (Ovruski et al. 2000).

 

Historiquement l'utilisation des parasitoïdes des pupes pour contrôler les tephritides  n'a pas été particulièrement couronnée de succès parce que beaucoup d'entre ceux, sont  polyphages et posent un risque de l'hyperparasitisme (Elen et al,2003).

 

Une étude menée par (Sivinski et al. 1998) a montré que C. haywardi parasite quatre espèces de Tephritidae parmi lesquelles C.capitata, mais pas les espèces d'autres familles (Muscidae, Calliphoridae, Tachinidae et Drosophilidae).

 

Les parasitoïdes des pupes  pourrait être des compléments utiles aux programmes du contrôle de la cératite  puisqu'ils sont capables d'attaquer les mouches qui pourraient échapper au parasitisme au stade larvaire.(Menezes et al. 1998). Dans ce contexte, C. haywardi a le potentiel pour être un bon candidat pour le contrôle biologique de la cératite (Elen et al,2003).

 

d. Problèmes liés à la lutte biologique contre les mouches des fruits :

 

Le contrôle biologique de mouches de fruit n'était pas toujours considéré comme couronné de succès vue ses retombées  économiques parfois lourdes (Jeffrey,2003). Cela est dû  en partie au  seuil économique pour ces ravageurs qui est très bas. De plus, un manque d'information sur l'impact des parasitoïdes sur les espèces non hôtes qui a augmenté le souci des écologistes et des biologistes. Pour ces raisons, le contrôle biologique classique  des mouches des fruits souffre de plusieurs difficultés et  particulièrement :

 

ü        Fécondité basse des parasitoïdes comparé à celle des mouches des fruits,

ü        Pauvre dépistage des populations des mouches par les parasitoïdes, dû à la fécondité relativement basse des parasitoïdes suite à la diminution des populations des mouches surtout pendant les périodes pendant lesquelles les fruits des plantes hôtes  sont absents.

ü        Le refuge des larves des insectes hôtes à l’intérieur des fruits et les pupes entre les débris au sol  (Sivinski, 1996).

ü        Certaines espèces des parasitoïdes peuvent passer par des  diapauses (Aluja, 1998)

ü         Les impacts de parasitoïdes sur les organismes non hôtes (Duan et Messing, 1997).

 

 

V.                 La technique des insectes stériles :

a. Introduction à la TIS :

 

L’idée de l’utilisation da la technique des insectes stériles en tant que lutte autocide a été développé par Kniplinig (1955). C’est une lutte qui consiste à des lâchers massifs des males stérilises aux rayons gamma  de l’espèce en question dans la nature où il entrent en compétition avec les males naturels. La descendance est alors stérile.

Cette technique à été utilisée avec sucées aux Etats-Unis, au Mexique et en Libye pour l’éradication de la mouche du bétail, Cochliomyia hominivorax (Coquerel). Ella été utilisée également dans l’éradication du mouche du melon, Bactrocera cucurbitae au Japon et en cours de développement dans la lutte du carpocapse des pommes Cydia pomonelle L. dans l’ouest de Canada. Elle est utilisée dans la lutte contre la cératite Ceratitis capitata (Wiedmann) en Californie, en Amérique centrale et au Moyen Orient (IAEA, 1999).

 

b. Utilisation du TIS au Maroc :

 

 Le Maroc s’est inscrit dans un programme régional de la lutte contre la cératite par la TIS qui a visait l’éradication de ce ravageur en Algérie, an Libye, au Maroc et en tunisie. Ce programme était constitué de trois phases (Bounfour et Nafil, 1994):

 

La phase I portais sur l’étude de l’impact économique de la cératite ainsi que l’étude de l’étendue de l’infestation par ce ravageur.

La phases II partait sur la réalisation d’un essais d’éradication dans une zone isolée. A cet effet, deux zones avaient été sélectionnées, l’oasis de Tozeur en Tunisie et la région de Berkane au Maroc. En plus de l’éradication proprement dite, ces essais devraient constituer un terrain et un laboratoire d’apprentissage de la technique  pour les professionnels de la protection des végétaux du bassin méditerranéen.

La phase III devrait porter sur l’éradication de la mouche de tous le territoire des pays du maghreb.

 

c. Avantages :

 

La protection de l’environnement est l’avantage le plus important de la TIS, en effet les agriculteurs n’auront plus besoin d’intervenir chimiquement pour le contrôle de la cératite, sans compter les charges qui seront diminuées. Il faut signaler aussi que cette technique est spécifique car l‘insecte ravageur est utilisé contre lui-même pour éliminer ses population. C’est aussi une méthode compatible avec d’autres techniques telle que la lutte biologique.

Sur le plan économique, l’éradication de la cératite permettra une commercialisation facile des espèces hôte de ce ravageur tout en évitant les procédés de quarantaine ou les traitements de post récolte exigés par les importateurs.

L’adoption de la TIS contribuera au développement d’un système de quarantaine plus fiable  permettant une meilleur protection des territoires contre les maladies et les ravageurs considérés de quarantaine (IAEA,1992).

 

d. L'aspect économique de la TIS :

 

Les études de rentabilité économique ont montré, qu'après une période de quelques années, le coût de la TIS est amorti et inférieur à celui des méthodes de suppression conventionnelles par insecticide, y compris en négligeant le coût de l'impact environnemental des insecticides. Un exemple extrait d'une étude de faisabilité pour le contrôle de la cératite, montre que d'une part le coût annuel de la suppression du ravageur par insecticide est relativement élevé, et que d'autre part cette opération doit être continuée indéfiniment.

 

La suppression par la TIS bien que continuant aussi indéfiniment, est moins coûteuse que la suppression par insecticide, respecte l’environnement et reste compatible avec les méthodes de lutte biologiques ciblant d’autres ravageurs. Enfin, l’éradication par la TIS a, durant les premières années, un coût d’opération élevé et nécessite un investissement initial important en équipement et infrastructures. Cependant, dès que la zone est déclarée exempte du ravageur, les coûts d'opération chutent se limitant aux seuls frais de surveillance et de quarantaine. En conclusion, quelle que soit l'approche choisie, suppression ou éradication, la SIT reste une méthode plus économique que la suppression par insecticide (AIEA,1991).

 

VI.              Les moyens du contrôle en post récolte :

1.      Traitement au froid :

Ce type de traitement est très ancien. Son efficacité dépend de la tolérance au froid des différents stades de l’insecte, des températures et du temps d’exposition. Sproul (1976) a développé une méthode pour les pommes contre la cératite, qui a été par la suite appliquée à une grande gamme de fruits hôtes. 

Les œufs et les larves des mouches tropicales des fruits sont tués par des températures inférieures à 10°C. cependant, seules les températures en dessous de 5 °C sont pratiques, à cause du temps très long que nécessite une désinsectisation complète à des températures élevées. De ce fait, l’usage du traitement au froid  pour les fruits tropicaux est très limité car les températures inférieures à 10 °C les endommagent en cas de stockage  prolongé (Couey, 1982).

Les interceptions récentes des larves vivantes de  la mouche  méditerranéenne  Ceratitis capitata (Wiedemann), dans des  fruits qui ont été traité au froid pendant le transit entre l’Espagne et les Etats-Unis mène  à une réévaluation des programmes de traitement appropriés par les services de quarantaine de ces derniers (Tableau  5).

 

Tableau 5 : Exigences phytosanitaires des Etats-Unis vis-à-vis des végétaux ou produits végétaux importés.

 

Températures

°C (°F)

Temps

Anciens

T 107-a

(APHIS 2002a)

Proposés

(APHIS 2000b)

Finaux

0.0 (0.0)

10

12

-

0.6 (33)

11

13

-

1.1 (34)

12

14

14

1.6 (35)

14

16

16

2.2 (36)

16

18

18

 

L’ancien modèle basé sur les données expérimentales originales de 1916 a été développé et évalué basé sur des essais expérimentaux des données de surveillance récentes. Le modèle résultant soutient la conclusion que des études supplémentaires doivent être conduites sur les basses températures/courtes durée, où l'incertitude de la performance apparaît la plus grande (Powell,2003).

 

 

2.      Irradiation :

 

 Koidsumi (1930) avait suggéré que l’irradiation au rayons X peut être utilisé pour éliminer les œufs et les larves de Dacus  pour permette leur exportation à partir de Formosa. La technique d’irradiation, n’a cependant connu de grands progrès, et est délaissée au profit de la fumigation. Ce n’est qu’au début des années 80, avec la reconnaissance par un comité d’experts internationaux de l’absence total de dangers et risques liés à la consommation d’aliments irradiés à la dose moyenne de 10 KGy en 1987, que les américains ont agrée l’utilisation de l’irradiation comme traitement de quarantaine pour les papayes contre trois mouches des fruits à Hawaii (Anonyme, 1987).


 

 

a. Nature et sources de l’ionisation irradiante :

 

Ce sont généralement le Cobalt 60 ou le Caesium 137 qui sont utilisés comme source de rayons g. Les rayons X sont également utilisés, et sont générés par des appareils émettant des électrons. Des précautions s’imposent cependant, pour éviter que les aliments traités aux rayons X ne deviennent par radioactifs (Anonyme, 1984).

 

L’unité de mesure des doses absorbées pour l’irradiation ionisante est le Gray  (Gy), qui équivaut à un joule d’énergie absorbées par un Kg de matière. L’unité traditionnelle, le Rad est égale à 0.01 Gy.

 

b. Critères du choix de la dose d’irradiation :

 

D’après Rigney (1989), le mode d’action de l’irradiation pour la quarantaine contre les mouches des fruits est unique, comparé au traitement chimique traditionnel. La sécurité de quarantaine peut être atteinte bien que des larves vivantes capables de pupaison sont présents dans le fruits après traitement. Plusieurs études ont montré que pour atteindre l’effet létal sur les œufs et les larves la dose qui sera requise dépasse 1 KGy ; une telle dose pourrait abîmer beaucoup de fruits, qui peuvent tolérer jusqu’au 250 KGy seulement. Cependant, si le critère de sécurité de quarantaine est l’incapacité de l’insecte traité d’émergence à l’état d’adulte normal capable de voler et de se reproduire, alors la dose de 150 KGy ou moins peut être suffisante pour atteindre l’objectif de quarantaine.

Le problème majeur de ce genre de traitement, est la nécessité de transporter la marchandise vers une installation d’irradiation, quand elle existe.

 

3.      Développement des systèmes automatiques pour la détection des dégâts de la cératite sur les fruits :

 

Les traitements de quarantaine exigés pour contrôler la cératite en post-récolte peuvent être surmonté s’il y a un système de détection capable d’éliminer tous les fruits présentant des gégats de la cératite dans la chaîne de conditionnement.

 

En fait, l'Institut de recherche agronomique (IVIA) (Instituto Valenciano de Investigaciones Agrarias), a développé un système optique de vision artificiel multispectral capable d’identifier l’origine des dégâts externes sur les fruits d’agrumes et d’évaluer leur importance en distinguant les fruits avec des dégâts importants et ceux avec des dégâts sans importance.

Ce système arrive à détecter les fruits piqués par la mouche méditerranéenne en combinant des informations recueillies sous les spectres ultra violet (UV), infra rouge (IF) et la visible (Dominguez,2003).

 

VII.           L’élevage massif des insectes :

 

La stratégie d’éradication des mouches des fruits par la techniques des insectes stériles (TIS) a été adoptée suite à la réussite de l’éradication de la lucilie bouchère, Cochliomyia hominivorax (Coquerel) au sud est des Etats-Unis (Knipling , 1960). La première éradication des mouches des fruits par cette technique a vue le jour dans l’île de Rosta en 1962-1963 où la mouche du melon Dacus cucurbitae  (Coquillet) a été éradiquée (Steiner et al., 1965) et la mouche orientale des fruits Dacus dorsalis (Hendel) dans l’île du Guam en 1963 (Steiner et al., 1970). Pour accomplir des tels programmes, une production massive des insectes est nécessaire.

 

Après le premier succès de cette technique, elle est devenue attrayante comme alternative à la lutte chimique contre les mouches des fruits. Mais, vu la capacité de reproduction de ces mouches qui est important, le nombre des insectes stériles à produire s’avère très élevé comparativement à Cochliomyia hominivorax (Hooper, 1972). En effet, les méthodes d’élevage ont été développées de façon à pouvoir produire des millions voire des billions des insectes stériles par semaine. Des différents travaux de recherches ont contribué pour arriver  à ce résultat. C’est pourquoi la technique a pris de l’ampleur pour éradiquer C capitata au Mexique (Metapa), à Guatemala (Villa Nuevo), aux Etats-Unis (Honolulu et Hawaii) et au Japon (Naha et Okininawa) (Vargas, 1989).

L’élevage massif de le cératite s’avère  également très important pour la réussite des programmes de lutte biologique  du fait que l’élevage des auxiliaires dépend de la disponibilité de leur hôte.

 

1.      Maintient des adultes et la collecte des œufs :

Les adultes sont maintenus dans des cages rectangulaires maintenues dans des chambres avec une température de 25 +- 2°C et 60+- 10%. La source de la lumière est des ampoules fluorescentes. L’eau peut être servie avec 1% d’agar ou dans des éponges imbibées.  Le régime alimentaire des adultes est constitué d’un mélange du sucre et d’hydrolysat de protéine avec des volumes de 3/1 respectivement (Vargas, 1989).

 

Le système de la collecte des œufs le plus utilisée est celui des écrans perforés. Ces  écrans sont liés à des cuvettes contenant de l’eau ou du papier filtre humide (Nadel, 1970) ou celui des bouteilles  trouées fixées à l’intérieur des cages (Tanaka, 1965).

 

La technique de l’écran a été utilisé avec succès au Mexique, elle a permis la production de plus d’un billion d’œufs de la cératite par semaine (Schwarz et al., 1985).  Celle des bouteille a permis la production de plus de 200 million œufs  de la cératite et 156 million d’œufs de la mouche du melon par semaine ( Kakinohana, 1982). Le problème rencontré avec ces systèmes est la dessiccation des œufs (Vargas, 1989).

 

2.      L’élevage des larves :

 

a. Utilisation de fruit entier :

Les fruits entiers sont employés quand les régimes artificiels disponibles ne sont pas appropriés à l'espèce particulière ou quand un système d'élevage artificiel est toujours en cours de développement. Les fruits entiers peuvent  également être employés quand  le nombre de mouches à élever est très bas.

L’avantage d’utiliser les fruits frais dans le régime est que le pH n'exige aucun ajustement. Le pH est normalement tenu à 4-5,5 pour empêcher les contaminations  bactériennes et fongiques (SPC, 2002).

           

b. Régimes artificiels :

 

Il est essentiel de développer les régimes peu coûteux qui sont nutritionnellement appropriés au développement larvaire. Ces régimes doivent être composés des  ingrédients qui sont continuellement disponibles, de qualité connue et exemptes de tous les polluants.

Pratiquement tous les régimes larvaires artificiels qui sont utilisés dans le monde ont des caractéristiques communes : Ils incluent normalement l'eau, les inhibiteurs microbiens, les protéines, les hydrates de carbone et les lipides. De même ils doivent contenir des vitamines, des sels minéraux et des stérols. Les deux autres ingrédients habituellement supplémentaires aux régimes larvaires des mouches des fruits sont un agent support et un agent pour ajuster le pH. 

 

 

Les  larves peuvent être élevées dans des bacs peu profonds contenant le régime. L'épaisseur de régime est un facteur important, ainsi le rapport de la superficie et  volume affecte la  dissipation de la chaleur due au  métabolisme des insectes, de même un régime mince est enclin au séchage.  En général un régime de (500-800 g) est écarté sur un plateau peu profond à une épaisseur de 3-5 centimètre.

 

Les oeufs sont ensemencées sur les milieux artificiels  placés dans des récipients en plastique avec des couvercles bien ajustés et scellés.  Le couvercle doit avoir des ouvertures pour l’aération  et de même  couvert d'écran  afin d’empêcher des insectes comme  la drosophile d’accéder au milieu artificiel.

 

  L’aération a pour but d’assurer des échanges gazeux et thermiques. Cependant, pendant les 3-4 premiers jours le couvercle devrait être scellé et pour assurer une humidité élevée pour les oeufs et pour empêcher l'entrée de la lumière qui peut favoriser la croissance excessive de levure sur la surface de régime (SPC, 2002).


 

 

 

3.      Pupaison : 

a. Substrat de Pupaison :

 

Les larves arrivant à la fin de leur troisième stade  débutent à quitter  les milieux artificiels par un saut caractéristique. Ces larves  sont recueillies dans bacs contenant du sable ou du vermiculite et incubées dans des conditions de 20+- 1°C et une humidité relative de 60 +- 10 % . Deux jours   après, les pupes sont séparées du substrat (Vargas, 1989).