Communiqué

Tunis le 4 Septembre 2002

Hamma Hammami enfin libre :
Le CNLT se réjouit de la libération du leader du PCOT Hamma HAMMAMI et de son camarade Samir TAAMALLAH. Il félicite sa famille et particulièrement sa femme Radhia Nasraoui qui a mis sa vie en danger pour obtenir sa libération.
Le CNLT regrette que cette mesure d’élargissement n’ait pas touché ses autres camarades encore emprisonnés. Il considère cependant que cette libération conditionnelle maintient une épée de Damoclès suspendue pour sanctionner toute participation à la vie politique et exige l’annulation pure et simple des peines ainsi que leur réintégration dans leurs droits civiques et politiques.
Le CNLT regrette le mauvais rôle que fait jouer le pouvoir à la justice totalement instrumentalisée et foulant au pied la légalité, pour s’octroyer le bénéfice politique d’un geste de libération. Alors que c’était à l’institution judiciaire de rétablir Hamma Hammami et ses camarades dans leurs droits au moment où ils s’étaient spontanément présentés à elle.
Le CNLT réitère enfin son appel à la promulgation d’une loi d’amnistie générale et à la libération de tous les prisonniers politiques.

Abdallah ZOUARI devant la Cour d’appel, une parodie de justice
La cour d’Appel de Médenine vient de confirmer le 4 septembre le jugement en première instance condamnant le journaliste Abdallah Zouari à 8 mois de prison ferme pour non respect de décision administrative. Une cinquantaine d’avocats s’étaient constitués pour défendre monsieur Zouari qui comparaissait très affaibli du fait de la grève de la faim qu’il a entamé depuis une dizaine de jours.
Depuis le matin le palais de justice était encerclé par un imposant cordon de police empêchant toute personne d’accéder à l’enceinte du palais. Seuls les avocats ont eu accès à la salle d’audience ; Les observateurs ont été empêchés d’entrer ainsi que le frère du détenu, certains ont été malmenés.
Protestant auprès du tribunal contre ce huis clos d’un procès qui devrait être public, les avocats se sont entendus rétorquer que c’étaient des « consignes ».
Au nom du bâtonnier et de toute la défense, maître Abderraouf Ayadi a annoncé à la Cour le retrait de la défense pour non respect de la condition de publicité du procès. Les avocats se sont alors retirés et la cour a prononcé son verdict en violation flagrante de la loi.

Le CNLT dénonce ce verdict rendu en l’absence des avocats et estime que monsieur Zouari n’a pas bénéficié d’un procès équitable selon les lois tunisiennes et les standards internationaux. Il considère que ce procès s’insère dans le cadre de la persécution politique des opposants dont A.Zouari, qui vient de purger une peine de 11 ans de prison pour ses opinions, est l’une des nombreuses victimes et réitère sa demande de libération immédiate et inconditionnelle pour monsieur Zouari.

Pour le Conseil,

La porte-parole

Sihem Bensedrine