Acharnement Judiciaire contre Jalel Zoghlami

Tunis le 4 octobre 2004

Les deux frères du journaliste Taoufik Ben Brik, Jalel et Néjib Zoghlami doivent comparaître le 28 octobre 2004 devant la quatrième chambre du tribunal correctionnel de Tunis dans trois affaires différentes et pour de nombreux chefs d’inculpation : « atteinte aux biens d’autrui ; tentative d’agression violente » dans l’affaire 32600 ; « vol ; atteinte aux biens d’autrui et violences aggravées » dans l’affaire 32601, et enfin « port d’arme blanche sans autorisation », « menaces à l’arme blanche et atteinte aux bonnes mœurs» dans l’affaire 32602. Tout cela pour un seul fait se rapportant à une altercation.

Selon leurs avocats qui leur avaient rendu visite en prison, Jalel et Néjib Zoghlami avaient été provoqués par des agents de police la soirée du 22 septembre 2004, alors qu’ils étaient attablés dans un café du centre de Tunis ; ils ont été entraînés dans une violente bagarre à l’issue de laquelle ils ont été interpellés, puis écroués par le procureur de la république. Curieusement lorsque la police intervient, elle n’arrête que les frères Zoghlami, ceux qui les avaient agressés n’ont pas été entendus ni par la police ni par le procureur de la République. Ce dernier a examiné que les seuls témoignages à charge. Et dans les PV dressés par le parquet, les protagonistes de cette bagarre n’apparaissent plus.

Dès son retour d’un long séjour en France en été dernier, alors qu’il attend son inscription au barreau de Tunis, Jalal Zoghlami, rédacteur en chef du magazine Kaws Al Karama, avait à faire face à un feuilleton judiciaire qui avait commencé par une opposition à un jugement de 4 mois de prison ferme rendu par défaut dans une affaire datant de 2001 où le plaignant était un fonctionnaire du ministère de l’intérieur qui l’avait accusé d’avoir endommagé sa voiture. Lors de cette audience au mois d’août, le juge le condamne en flagrant délit avec ses frères dans une autre affaire pour « perturbation de l’audience » à une amende.

Il est à signaler que Jalel et Néjib Zoghlami ont refusé de signer des PV contenant de fausses déclarations que la police a tenté de leur imputer. Samedi 2 octobre, Jalel a été privé de la visite de ses avocats et transféré à la prison de Mornag par mesure disciplinaire.

Le CNLT dénonce encore une fois l’instrumentalisation de la justice pour des règlements de compte politiques et appelle les autorités à cesser cet acharnement judiciaire contre Jalel Zoghlami et son frère Néjib et à les libérer sans condition.

Pour le Conseil,

La porte-parole

Sihem Bensedrine