Menaces de mort et persécution de Maître Ayadi

Tunis le 19 Janvier 2005

Le CNLT fait part de sa vive préoccupation concernant les menaces de mort, le harcèlement policier ainsi que les obstacles mis à l’exercice de sa profession d’avocat, auxquels fait face actuellement maître Raouf Ayadi, ancien membre du Conseil de l’ordre des avocats et ancien Secrétaire Général du CNLT. En effet :

  • Le 18 janvier courant, il a reçu un appel anonyme où on a proféré contre lui des menaces de mort s’il ne se dessaisit pas de l’affaire du FDTL (Forum démocratique pour le travail et la liberté). De même, le 15 janvier courant, alors qu’il accomplissait une mission professionnelle au Kram (banlieue Nord de Tunis), il a été verbalement agressé par un délinquant Hicham Bissifi, alias Kalbak, qui l’a menacé d’agression physique et de le poursuivre jusque dans son étude, en présence du Commissaire de police du Kram qui a refusé d’en dresser un PV.
  • Ces derniers jours, maître Ayadi fait l’objet d’une filature policière collante. De même, une équipe de police en civil est établie en permanence devant son étude, terrorisant ses clients dans le but de faire le vide autour de lui et de tarir ses ressources. Le conseil de l’ordre des avocats vient de dénoncer dans un communiqué publié le 10 janvier courant cette surveillance policière vérifiée par ses membres, ainsi que les menaces d’agression physique qu’il a subis dernièrement de la part d’un agent de la recette des finances de la cité Mahragène.
  • Maître Ayadi a porté plainte le 18 novembre 2004 contre le Ministère de l’intérieur et le Ministère de la justice pour obstruction à l’exercice de sa profession effectuée par des agents de la police présidentielle contre un huissier de justice qu’il avait chargé de transmettre un avis de plainte contre Dr Gueddiche, médecin et conseiller du Président, et dont les documents avaient été confisqués.
  • Maître Ayadi vient d’être informé en début janvier d’un avis de résiliation de contrat de location de son bureau par le DG de la MAE, une mutuelle dont il est membre et qui est propriétaire de l’immeuble où il a son cabinet. Cette procédure n’est ni motivée, ni régulière, d’autant que dans le même immeuble, deux bureaux sont offerts à la location, mais maître Ayadi risque de se retrouver sans bureau sous peu.

Le CNLT:

  • Alerte l’opinion publique sur les menaces qui pèsent sur la vie et la sécurité de maître Ayadi.
  • Il fait assumer aux autorités publiques la responsabilité de tout préjudice qui pourrait advenir à maître Ayadi
  • Condamne fermement ces procédés de délinquants utilisés par des fonctionnaires de l’Etat pour tenter de briser un avocat qui lutte pour l’honneur de sa profession et l’indépendance de la justice et un militant de droits humains engagé dans le combat pour le respect de l’Etat de droit.
  • Il exige que soit respecté et protégé le droit de maître Ayadi d’exercer librement et sans entraves sa profession.
  • Il assure maître Ayadi de son entière solidarité.

Pour le Conseil,

La porte-parole

Sihem Bensedrine

sbensedrine@cnlt98.org