Arrestation de Sadri Khiari et extradition du professeur Philippe Corcuff |
Tunis le 27 Octobre 2002 |
Aujourd’hui 27 octobre dans la matinée, la
police a fait irruption par la force au domicile de
Sadri Khiari, artiste-peintre, membre du secrétariat
du RAID (Attac-Tunisie) et membre fondateur du CNLT,
en grève de la faim depuis le 25 octobre pour
protester contre l’interdiction arbitraire de voyager
dont il est victime depuis juillet 2000. Arguant de fantomatiques poursuites
judiciaires, la police des frontières a empêché six
fois Sadri Khiari de quitter le territoire tunisien
depuis juillet 2000. Cette privation a beaucoup affecte ses activités
associatives (il ne peut participer aux différentes
activités internationales auxquelles il est invité en
sa qualité de membre dirigeant de RAID), scientifiques
(il est empêché de soutenir une thèse de sciences
politiques qu’il a achevé depuis plus d’un an sous la
direction de Jean-Maris Vincent, professeur à
l’Université de Paris VIII) et artistiques (il ne
peut faire les expositions auxquelles il est convié à
l’étranger). Cette violation caractérisée des droits fondamentaux
d’un citoyen s’ajoute à la liste des violations dont
se rendent coupables les autorités tunisiennes en
toute impunité. En dépit de l’amendement de 1998 sur
les passeports qui limite la décision d’interdiction
de voyager à la seule compétence du juge,
l’administration policière continue de disposer de la
liberté de circulation du citoyen à sa guise, et use
de ce droit comme d’un privilège qu’elle monnaye. La
Tunisie est partie du pacte international sur les
droits civils et politiques qui garantit à chaque
citoyen le droit inaliénable à la libre circulation.
Le CNLT s’élève avec la plus grande vigueur contre ce
déni intolérable de droit à la liberté de circulation
d’un défenseur de droits humain. Pour le Conseil, La porte-parole Sihem Bensedrine |