Votre fille a vingt ans
(Serge Reggiani)
(paroles de Georges Moustaki)


Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite    
Madame, hier encore elle était si petite    
Et ses premiers tourments sont vos premières rides    
Madame, et vos premiers soucis

Chacun de ses vingt ans pour vous a compté double    
Vous connaissiez déjà tout ce qu'elle découvre    
Vous avez oublié les choses qui la troublent    
Madame, et vous troublaient aussi

On la trouvait jolie et voici qu'elle est belle    
Pour un individu presque aussi jeune qu'elle    
Un garçon qui ressemble à celui pour lequel    
Madame, vous aviez embelli

Ils se font un jardin d'un coin de mauvaise herbe
Nouant la fleur de l'âge en un bouquet superbe    
Il y a bien longtemps qu'on vous a mise en gerbes    
Madame, le printemps vous oublie    

Chaque nuit qui vous semble à chaque nuit semblable    
Pendant que vous rêvez vos rêves raisonnables    
De plaisir et d'amour ils se rendent coupables    
Madame, au creux du même lit    

Mais coupables jamais n'ont eu tant d'innocence    
Aussi peu de regrets et tant d'insouciance     
Qu'ils ne demandent même pas votre indulgence    
Madame, pour leurs tendres délits

Jusqu'au jour où peut-être à la première larme    
A la première peine d'amour et de femme    
Il ne tiendra qu'à vous de sourire Madame    
Madame, pour qu'elle vous sourie...


Merci à Henri Oppenheim pour ce texte.
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