Alors quoi, on annonçait
bientot que la loi X allait connaitre une saine agonie. Il était
temps. Plus un seul film dit "X" n'était apparu sur les écrans
français depuis 1990. Je crois que mon pote Reinhardt (Mike Strong)
a du réaliser le dernier à une époque où
le BERKELEY, sur les boulevards de Paris (Fr.), programmait encore des
films autres que ceux de la Cinémathèque française.
Lorsque BAISE-MOI
est sorti, il a subi une simple interdiction au moins de 16. Normal, on
allait quand même pas contraindre un film d'un auteur littéraire
réputé à rester dans les tiroirs ! Puisqu'aujourd'hui
aucune salle de cinéma ne PEUT projeter un film muni de l'infamant
"ixage", il n'y avait pas d'autre possibilité légale.
Donc, bonnes nouvelles,
dans les chaumières ! Catherine Tasca allait revoir la loi. Marin
Karmitz le distributeur du film, le producteur Philippe Godeaux, et les
auteurs acceptaient d'atteindre une ressortie programmée pour novembre,
après modif. de la loi, transformant le X par une interdiction au
moins de 18.
Et aujourd'hui en
décembre, que se passe-t'il ?
Je ne pose qu'une
seule question : pourquoi ne pas en finir avec l'hypocrisie ?
Personnellement,
quand on me pose la question, je suis clair : je suis pour l'interdiction
totale de toutes images sexuelles explicites ou non sur les écrans.
Pourquoi ? Pour que la jeunesse redécouvre le sel du tabou, de l'interdit,
qu'elle puisse connaitre ce tremblement, cette formidable émotion
de lever les masques, de braver les interdictions, de courir le risque
d'être mis en prison en regardant un sein découvert. Ca serait
chouette. Ca mobiliserai les énergies et ça empêcheriait
de faire des bêtises. Et puis surtout ça ferait faire un bon
en avant à la toile, auprès des jeunes déshérités.
Du coup ça éveillerai leur créativité.
Aujourd'hui la mémoire
a disparu, elle est remplacée par l'ordinateur. J'aimerai que les
jeunes puissent aussi se libérer des images sexuelles qu'on leur
impose, pour qu'ils inventent les leurs.
At chao !