(J'adore ce caractère Andale Mono. J'espère que son utilisation ne vous pose pas de problème.)

  LEROI MIS A NU 

Tel est le titre d'un entretien de Colette Milon dans TELE K7 du 10 au 17 décembre 88.Je me suis inspiré de ce titre - très sensuel- pour me poser à moi-même les questions qu'aucun journaliste n'a osé ou même imaginé de me poser.

Francis Leroi pourquoi votre intérêt pour les choses du sexe ?

Je me suis souvent posé la question. La seule réponse valable que j'ai trouvé m'a été soufflé par l'Astrologie. La planête Venus en Lion (feu) non inspectée, et beaucoup de planètes en maison 8, la maison du sexe (scorpion) et de la mort-renaissance.

Nous voyons à votre réponse que vous vous intéressez à la spiritualité. Comment pouvez-vous concilier recherche spirituelle et sexualité ?

Les deux me paraissent complémentaires. Le sexe peut être une voie de trancendance, comme le montre bien les traditions orientales du Taoisme et de l'Hindouisme ésotérique, à travers par exemple ce qu'on a appelé le Tantrisme. Il y a dans le sexe une énergie immense, clé de l'ésotérisme opératif, que seuls des initiations très particulières (et à manier avec prudence et sagesse) permettent d'utiliser. Je reconnais que par la jouissance je suis parfois parvenu à des illuminations à caractère trancendantes. Néanmoins tout à chacun ressent, je pense,que le plaisir sexuel permet un " lacher prise " particulier, qui l'éloigne de la raison, pour arriver à un autre état de perception, fugace certes souvent, mais réelle et palpable. Si la jouissance n'était que résultat d'un acte mécanique dans un but de reproduction, et seulement cela, il réduirait l'être humain à la matérialité. L'amour est aussi une "chute" (on dit bien "tomber" amoureux), donc dans cet acte forçant l'humain à prendre conscience de son incarnation, il y a en même temps une potentialité de "montée" puisqu'on ne peut rester éternellement seulement en bas. C'est mon point de vue. Il y en a d'autres et je les respecte.

Quand même vouloir montrer des actes sexuels explicites, n'est-ce pas une façon d'être complice de notre animalité ?

A partir du moment où l'humain prend conscience de son animalité la plus basse, si vous voulez, il prend en même temps conscience de son désir de n'en être plus esclave. La matière en nous sous sa forme sexuelle, par exemple,(il y en a d'autres : l'orgueil, le pouvoir,l'argent, etc...) a le gros avantage d'éveiller nos aspirations à nous en libérer.

Vous n'allez pas me faire croire qu'un consommateur de vidéo X comprend cela lorsqu'il s'installe devant son téléviseur ?

C'est vrai qu'à priori, on peut penser qu'il recherche avant tout à être excité passagèrement soit par déficit fantasmique, soit pour compenser une frustration ou une insatisfaction. Même si ce n'était que cela, je me sentirai fier de lui rendre service. Je continue néanmoins à penser que ces manques manifestent une volonté de les dépasser. Il ne le sait peut-être, et même surement pas, je vous le concède, mais c'est sa réalité. Lorsque vous possédez quelque chose, vous ne le désirez pas. On ne désire que ce qu'on a. La soif de plaisir, de jouissance, dénote un appétit "d'autre chose". Cette "autre chose" est mystérieusement enfouie au plus profond de nous-même.La rechercher est déjà une attitude profondément spirituelle. Un acteur d'Hollywood disait : " J'ai 10 voitures, toutes les femmes que je veux. Et après ? " Il lui manquait encore l'essentiel. Et qu'est-ce l'essentiel, à votre avis ? Si vous voulez en savoir plus, cliquez sur l'ange (piqué au site de Bernard Werber) SUITE