En préalable, ce n’est pas parce que j’ai vu Dieu que j’ai cru. Dieu s’est montré et beaucoup n’ont pas cru. La foi est exactement l’inverse : c’est parce que je crois que je pourrais voir Dieu.
Je
crois en Dieu.
Je
Notre croyance commence par un « je ».
Je ne crois pas par tradition familiale ou nationale, ni par contrainte. Dieu
ou l’Eglise ne m’enlève pas mon libre-arbitre : je crois librement. Si la foi
est bien un DON de Dieu, l’acte de CROIRE est
libre et conscient.
Je
crois
Accepter de croire,
c’est reconnaître que l’on ne peut pas tout comprendre par soi-même. Bien sûr,
je ne renonce pas à essayer de comprendre, à apprendre et à réfléchir.
Cependant, qui peut dire : « j’ai tout compris »?
Croire,
c’est accepter de ne pas être en mesure de tout juger par soi-même.
Croire,
c’est la certitude que l’on a quand on fait confiance à quelqu’un. Ce n’est pas
une connaissance directe, et pourtant le doute n’y a pas de place. On peut
démontrer que Dieu n’existe pas. Certes, répondrai-je, mais : « je
crois ».
Je
crois en Dieu le Père tout-puissant.
Dieu, est d’abord Père.
Comme Père, il m’aime. Ma foi me dit que Dieu m’aime comme un Père aime ses
enfants. Etre Père c’est accepter de passer après son enfant pour que celui-ci
grandisse. Ce Dieu est donc pauvre, humble... Malgré sa toute puissance, son
infinité, il attend et se met à mon niveau.
Dieu est tout puissant.
Comment admettre alors que la mort soit victorieuse partout, que toute cette
haine emplisse le monde? A ceux qui affirment l’absurdité du monde et sa
tristesse, le chrétien répond dans la foi que le centre de l’univers est
amitié, amour, tendresse.
Mais attention : Dieu n’est pas le fruit de mon imagination, qui refuserait le mal et la mort. Car la mort je la connaîtrais et la souffrance également. Le paradoxe chrétien est de croire en un Dieu qui ne leur évite pas la mort : Il ne l’a pas évité à Jésus Christ, son Fils. Mon Dieu ne correspond donc pas à celui de mon imagination ou de mon désir. Il est amour.
Il
est Créateur du ciel et de la terre,
de
l’univers visible et invisible.
Dieu a tout créé : le matériel et l’immatériel. Il
a donc créé mon corps, mon esprit, mon âme. Ce qui est matériel n’est donc pas
lié au « mal » pas plus que la chair : Dieu a tout créé, tout est
donc par essence voué au Bien, à Dieu, à l’Amour.
Dieu ne crée pas comme l’homme, qui se sépare de
ce qu’il crée. Dieu est hors du temps : il est créateur à chaque instant. Créer
pour lui est synonyme d’aimer. A chaque instant Dieu me crée et me recrée.
Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ,
le fils unique de Dieu, né du Père avant tout les siècles.
L’essentiel de la
chrétienté tient dans ces lignes. Jusque Jésus-Christ, le monde spirituel était
inaccessible et invisible. Dieu n’était pas visible dans le monde. Et beaucoup
n’arrivait (n’arrive) pas à le trouver. Avec la venue de Jésus, Dieu a donné la
preuve de son existence.
Jésus offre à tous les
hommes l’image parfaite de Dieu. Il n’y en a pas d’autre (nulle religion n’a vu
son Dieu, sauf la religion chrétienne).
Il est Dieu. Il est,
avec le Père, avant le temps. Affirmer cela c’est aussi affirmer que Dieu n’est
pas un éternel célibataire. il est en lui-même plusieurs. Il est en lui-même
amour.
Jésus est Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière,
vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé,
de même nature que le Père et
par lui tout a été fait.
Au fond ces phrases sont
une jubilation : oui Jésus est vraiment Dieu.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, IL descendit du
ciel ;
Nous arrivons au moment
du pourquoi : pourquoi Dieu est-il descendu du ciel? Pourquoi le Fils s’est-il
fait homme? Pour moi, pour toi, pour notre salut. Souvent aujourd’hui, le salut
évoque la caricature de l’enfer (voir à ce propos l‘excellent article de Anton
Palich : http://perso.wanadoo.fr/catholicus).
Ce qui est certain c’est que le salut est de l’ordre de la rencontre, de
l’épanouissement en chacun de ses capacités d’aimer. Le salut m’est offert, il
t’est offert, même si nous sommes marqués par la mort. Le salut s’opère par la
grâce ou le don de Dieu, qui me sauve et te sauve en nous rendant divins. Dieu
me sauve, je ne me sauve pas moi-même : le plus saint des saints hommes a tout
de même péché! Je ne me sauve pas par mes forces, mais grâce à Dieu. A ce
propos voir sur ce site la rubrique : être chrétien, c’est avant tout
participer à l’Eucharistie
(la messe).
Remarquez qu’à partir
d’ici on passe du « je » au « nous » : on est pas
chrétien tout seul. Le salut s’adresse aux hommes, mais jamais à un homme
seul. Le salut est donné au peuple de Dieu.
par l’Esprit Saint Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est
fait homme.
Jésus a pris chair.
C’est à dire qu’il est de chair (comme moi), mais il est né de l’Esprit Saint
(pas comme moi!). Il est à la fois VRAI HOMME et VRAI DIEU, il assume la nature
humaine. Par là il me montre qu’il m’est possible d’atteindre la sainteté ou
plus simplement l’amour, avec ma nature humaine. Dieu s’est fait homme pour que
l’homme soit fait Dieu. Cela ne veut pas dire que je perde mon identité. Au
contraire. En Dieu l’amour différencie, il n’est pas fusion.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour conformément aux Ecritures.
Tout le christianisme
part de cette expérience faite pas une poignée d’hommes. Ils ont rencontré un
homme, un juste. Et ce juste fut condamné à mort, historiquement sous Ponce
Pilate, et accepta d’être crucifié pour chacun de nous.
Aujourd’hui il est
vivant car ressuscité : les hommes ont été témoin de sa résurrection. Il a
échappé aux liens de la mort.
Il monta au ciel :
Il est assis à la droite du Père.
Qu’il soit au ciel est
une image : elle signifie que Dieu est hors de portée de nos sens et n’est pas
manipulable. Elle signifie aussi que l’humanité de Jésus Christ a rejoint le
monde spirituel. Mais, surtout, il y a là un cri d’admiration : le Christ qui
« siège à la droite du Père », c’est l’avenir absolu de chaque homme.
Christ est le premier, c’est l’homme réussi qui permet aux autres de réussir.
Plus simplement, il est celui qui aime et nous permet d’aimer pour l’éternité.
Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les
morts
et son règne n’aura pas de fin.
Dieu est toujours
présent parmi nous mais de manière invisible. Sa Présence est cachée à nos
sens. Les chrétiens attendent donc avec certitude le retour du Christ.
Il reviendra pour juger
les vivants et les morts. Ce jugement n’est pas un procès. C’est le simple
constat de ce que l’homme a fait de sa totale liberté : celui qui sera sorti de
lui-même pour tenter d’accomplir sa part des écritures avec toute son
imperfection personnelle est déjà jugé et s’est déjà voué au bonheur éternel.
Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur est qui donne la
vie ;
il procède du Père et du Fils,
avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même
gloire,
il a parlé par les prophètes.
Ce passage un peu
compliqué signifie simplement que Dieu est unique : Dieu le Père est Dieu le
Fils est Dieu l’Esprit Saint. C’est tout le mystère de la trinité : trois
personnes qui en sont une. Attention cependant, l’Esprit Saint n’est pas une
puissance impersonnelle ou un « fluide » qui nous baignerait ou
baignerait le monde. C’est une personne au même titre que Jésus. Jésus l’a
appelé : le Paraclet (Parakletos = avocat, conseiller, consolateur). Quand il
parle de lui c’est comme une personne, « un autre Paraclet » (Jean
14:16). Cela signifie que Jésus est le premier Paraclet et que l’Esprit en est
un autre : autre signifie en Grec, « un autre de la MEME ESPECE ».
L’Esprit est donc bien une personne qui reçoit la même adoration.
Je crois en l’Eglise,
une, sainte, catholique et apostolique.
Il y a une grande
différence entre « je crois en Dieu » et « je crois en
l’Eglise ».
Très concrètement, il
faut comprendre que « je crois dans l’Eglise ». Je ne puis croire
seul dans mon coin, avec pour seul critère mon jugement. L’Eglise fait l’UNITE du chrétien.
L’Eglise est :
UNE ® C’est l’unité de
la trinité, de l’Esprit Saint, qui nous unit.
SAINTE ® elle est sainte
de la sainteté de Dieu
CATHOLIQUE ® elle est
universelle, elle s’ouvre à tous (Katholikos = universel)
APOSTOLIQUE ® c’est l’église
des apôtres. Elle ne se rend pas témoignage à elle même, elle s’appuie sur ce
qu’ont dit de Jésus ceux qui l’ont accompagné.
Le chrétien ne pense pas
que l’Eglise est parfaite. Ce qui vient d’être dit est la réalité PROFONDE
d’une institution toute humaine. Pour faire une Eglise, nous n’avons que des
hommes, et les hommes se trompent. Ce qui est certain pour le chrétien c’est
que l’Esprit est à l’œuvre dans l’Eglise et qu’il travaille à sa sainteté, à
son unité, à sa catholicité et à son apostolicité. Ce travail appelle le nôtre. Ce qui est sûr c’est que l’Eglise est
le signe de l’amour de Dieu pour les Hommes. Dieu est Père, l’Eglise est notre
mère.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
Après avoir parlé de
Dieu et de l’Eglise, on parle individuellement du chrétien. Je rencontre Dieu
et je rentre dans l’Eglise par un rite, un sacrement : le baptême.
Ce baptême avait un sens
plus visuel dans les premiers temps de l’Eglise. L’adulte traversait une
piscine d’eau froide en s’immergeant. Il avait le souffle coupé, puis il
reprenait sa respiration. Cela signifiait que le baptisé acceptait de quitter
son péché, de mourir au péché (il cesse de respirer) pour recevoir un deuxième
souffle (l’Esprit Saint) pour vivre avec le Christ.
Ce jeu de la mort et de
la résurrection ne peut se faire qu’une fois : on ne meurt qu’une fois et Dieu
se donne de manière définitive. Si l’homme peut ne pas être fidèle, Dieu lui
l’est. Pour réconcilier l’homme qui peut trahir son baptême avec Dieu ,
l’Eglise propose un sacrement : celui de la réconciliation.
J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à
venir.
Ce point fondamental est
souvent incompris par le chrétien. Nous ne reviendrons pas à la fin des temps
comme de purs esprits. Dieu nous a créé chair et esprit, nous resterons chair
et esprit. Jésus est ressuscité des morts et ceux qui l’ont rencontré (Luc 24,
15-17) lui ont parlé comme à un être de chair : Marie Madeleine l’a même pris
pour un jardinier (Jean 20, 15)! Lui-même l’a dit : « Touchez-moi,
regardez : un esprit n’a pas de chair et d’os, et vous constatez que j’en
ai » (Luc 24, 41)
« La chair est le
pivot du salut » (Saint Ignace d’Antioche). Nous croyons en Dieu qui est
le créateur de la chair ; nous croyons au Dieu fait chair pour racheter la
chair ; nous croyons en la résurrection de la chair et au salut de la chair.
Enfin, nous savons que
la mort est vaincue définitivement. Nous serons vivant à la manière des hommes,
socialement : nous serons ensemble.
AMEN
Amen vient de l’hébreu.
Il a la même force que « croire ». Le credo commence donc par
« je crois » et se termine par « je crois ». Plus que l’«
ainsi soit-il », il signifie « j’adhère »,
« j’accepte », « je crois ».
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