Parole de vie propose chaque mois une méditation sur un verset de la Bible et une proposition d’action pour sa vie personnelle.

Parole de Vie est une publication de Nouvelle Cités, revue du mouvement des Focolari. Sa diffusion non commerciale est autorisée.

(Pour aider aux frais de diffusion papier qui se montent à 80 000 francs par an : Association Arc en ciel Parole de vie, 41 rue Boileau, 75016 Paris – Déduction fiscale sur demande- )

 

Mois d’août : « C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif »

Mois de juillet : « Lorsque je suis le plus faible, c’est alors que je suis le plus fort »

Mois de juin : « En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu »

Mois de mai : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera»

Mois d’Avril : « Pour moi quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes »

 

 

MOIS D’AOUT 2000

 

« C’est moi qui suis le pain de vie ;  celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif »

Jean 6, 36

Dans son Evangile, Jean raconte que Jésus, dans le grand discours qu’il tint à capharnaüm après la multiplication des pains, dit en particulier : « Il faut vous mettre à l’œuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera » (1).

Pour ses auditeurs, la référence à la manne est évidente, tout comme l’attente de la seconde manne qui descendra du ciel aux temps messianiques.  

Peu après, au cours du même discours, Jésus se présente lui-même à la foule qui ne comprend pas encore, comme le vrai pain descendu du ciel qui doit être accepté grâce à la foi.

 

C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif

 

Jésus se voit déjà pain. C’est donc là le motif ultime de sa vie sur la terre. Etre pain pour être mangé, pour nous communiquer sa vie, pour nous transformer en lui. Jusque-là, la signification spirituelle de cette parole avec ses évocations de l’ancien testament, est claire. Mais le discours devient mystérieux et difficile lorsque, plus loin, Jésus dit de lui-même : «  le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (2)  et « si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas en vous la vie » (3).

C’est l’annonce de l’Eucharistie qui scandalise et éloigne tant de disciples. Mais c’est le don le plus grand que Jésus veut faire à l’humanité : sa présence dans le sacrement de l’Eucharistie, qui rassasie l’âme et le corps, et qui donne la plénitude de la joie, grâce à l’union intime avec Jésus.

Quand nous sommes nourris de ce pain, aucune autre faim n’a plus de raison d’exister. Tous nos désirs d’amour et de vérité sont rassasiés par celui qui est l’amour même, la Vérité même.

 

C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif

 

Ce pain nous nourrit donc de Lui dès ici bas, mais il nous est donné pour nous permettre de rassasier à notre tour la faim spirituelle et matérielle de l’humanité qui nous entoure.

Ce n ‘est pas tant directement de l’Eucharistie que le monde reçoit l’annonce du Christ, mais plutôt par l’intermédiaire de la vie des chrétiens nourris d’elle et de la Parole, qui en prêchant l’Evangile par leur vie et par leur voix, rendent présent le Christ au milieu des hommes.

La vie de la communauté chrétienne, grâce à l’Eucharistie, devient la vie de Jésus, une vie capable de donner aux autres l’amour, la vie de Dieu.

 

C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif

 

En choisissant l’image du pain, Jésus nous enseigne aussi la manière la plus vraie, la plus chrétienne, d’aimer notre prochain.

En effet, que signifie « aimer » ?

Aimer veut dire « se faire un », se faire un dans tout ce que les autres désirent, dans les choses les plus petites et les plus insignifiantes et dans celles qui peut-être nous importent peu mais qui intéressent les autres.

Et Jésus a illustré de manière stupéfiante cette manière d’aimer en se faisant pain pour nous. Il se fait pain, nourriture, pour pénétrer en nous, pour faire un avec nous, pour servir, pour aimer tous les hommes.

Laissons-nous, nous aussi, nous faire un jusqu’à nous laisser manger. Voilà ce qu’est l’amour, nous faire un de manière que les autres se sentent nourris par notre amour, réconfortés, soulagés, compris.

 

CHIARA LUBICH

 

(1)             Jean 6,27

(2)           Jean 6, 51b

(3)           Jean 6,53

 

MOIS DE JUILLET 2000

 

« Lorsque je suis le plus faible, c’est alors que je suis le plus fort »

2 corinthien 12,10

Saint Paul affirme avoir reçu de grandes révélations (1). Dieu toutefois a également permis qu’il subisse de grandes épreuves, dont l’une le tourmentait continuellement. Il s’agissait probablement d’une maladie, d’un trouble physique permanent qui non seule-

ment lui était particulièrement pénible mais surtout gênait son activité, ne cessant de lui rappeler ses limites.

A plusieurs reprises, Saint Paul a supplié le Seigneur de le libérer de cette souffrance, jusqu’au moment où lui fut révélé le motif d’une telle épreuve : la puissance de Dieu se manifeste en plénitude dans notre faiblesse qui n’a pour sens que de céder la place à la puissance du Christ (2).

C’est pourquoi Saint Paul peut dire :

 

« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

 

Notre raison se rebelle devant une telle affirmation, car elle y voit une contradiction flagrante ou , du moins, un paradoxe hardi. Mais cette phrase manifeste, bien au contraire, l’une des vérités les plus profondes de notre foi chrétienne que la vie de Jésus, et surtout sa mort, nous permettent de comprendre.

Quand Jésus a-t-il accompli l’Œuvre que le Père lui a confié ?

Quand Jésus a-t-il racheté l’humanité ?

Quand a-t-il vaincu le péché ?

C’est lorsque, sur la croix, anéanti, il est mort après s’être écrié : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (3). Jésus a atteint le maximum de la puissance qu moment précis de son extrême faiblesse. Il lui aurait été possible, pour faire germer le nouveau peuple de Dieu, de ne se servir que de sa prédication ou de faire quelques miracles de plus ou d’accomplir un geste spectaculaire.

Mais il ne l’a pas fait. Non, car l’Eglise est l’œuvre de Dieu et ce n’est que par sa souffrance que peuvent germer les œuvres de Dieu. Notre faiblesse, l’expérience de notre fragilité sont une chance unique pour expérimenter la force du Christ mort et ressuscité et pouvoir affirmer avec Saint Paul :

 

« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

 

Nous connaissons tous des moments de faiblesse, d’insatisfaction, de découragement. Il nous faut souvent endurer des souffrances de toutes sortes : adversités, situations douloureuses, maladies, morts, épreuves spirituelles,  incompréhensions, tentations, échecs… Que faire ? Pour  être cohérents avec le christianisme et vivre notre foi de façon radicale, il nous faut croire que ce sont les moments les plus précieux.

En effet, celui qui se sent incapable de surmonter certaines épreuves concernant sa santé ou sa vie spirituelle et qui, par conséquent, ne peut compter sur ses propres forces, est contraint de se fier à Dieu. Et Dieu intervient, attiré par celui qui repose sa confiance en lui. Quand il agit, il fait de grandes œuvres, qui apparaissent d’autant plus grandes qu’elles naissent de notre faiblesse..

Bénissons donc notre petitesse, notre faiblesse. Grâce à elle, nous laissons la place à Dieu et nous pouvons recevoir sa force pour « croire contre toute espérance » (4) et aimer concrètement jusqu’au bout.

C’est ce qu’a fait en Suisse, un couple qui, face à la toxicomanie de leur fils n’avait pourtant pas baissé les bras, cherchant à le soigner par tous les moyens.  Mais en vain. Un jour, leur fils n’est plus rentré à la maison. Des sentiments de culpabilité, de peur, d’impuissance, de honte les envahissent. Confrontés ainsi à ce fléau de notre société, ils y reconnaissent le visage du Christ crucifié et trouvent une force nouvelle pour continuer à espérer et à aimer.

Surmontant leur découragement et leur sentiment d’impuissance, ils découvrent en eux une source formidable d’énergie et s’ouvrent à la solidarité. Ils constituent un groupe de familles qui affrontent le problème des drogués, les aident, apportent aux jeunes de la Platzspitz (l’enfer de la drogue à Zurich) des sandwichs et du thé. Là, un jour, ils rencontrent leur fils en haillon et épuisé. Avec l’aide d’autres familles, ils entreprennent le long chemin qui libérera leur fils de la drogue.

 

CHIARA LUBICH

 

(1)                           2 co 12, 1-4

(2)                         2 co 12, 9

(3)                         Mt 27,46 – Mc 15,34

(4)                         Rm 4,18

 

 

MOIS DE JUIN 2000

 

« En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu »

Romain 8, 14

Cette parole se trouve au cœur de l’hymne de Paul à la beauté de la vie chrétienne, à la nouveauté et à la liberté qu’elle apporte, fruit du baptême et de notre foi en Jésus : en nous attachant pleinement à lui, Jésus nous introduit dans le dynamisme de la vie  trinitaire.  Et  devenant  une  seule personne avec le Christ, nous partageons l’Esprit et tous  ses fruits, particulièrement

celui qui nous rend enfants de Dieu. Si Paul, à notre sujet parle d’« adoption »1 c’est seulement pour distinguer notre position de celle de l’unique fils de Dieu.

Notre relation au Père n’est pourtant pas purement juridique, comme pourrait l’être celle de fils adoptifs ; c’est une relation substantielle, qui transforme notre propre nature, comme en une nouvelle naissance. Ainsi notre vie entière se trouve animée par un principe nouveau, par un esprit nouveau qui est l’Esprit même de Dieu. Et l’on en finirait plus de chanter, avec Paul, le miracle de mort et de résurrection opérés en nous par la grâce du baptême

 

« En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu »

Le message de cette Parole concerne notre vie de chrétien. L’Esprit de Jésus y introduit un dynamisme, une tension que Paul résume dans une opposition entre la chair et l’esprit ; par la chair il désigne l’homme tout entier (corps et âme), dans la fragilité qui le constitue, et avec son égoïsme continuellement en lutte avec la foi de l’amour, de cet Amour même qui a été répandu dans nos cœur2.

Ceux qui sont guidés par l’Esprit doivent affronter chaque jour le « beau combat de la foi »3 afin de pouvoir repousser toutes leurs inclinaisons au mal et vivre selon la foi professée lors de leur baptême.

 

Mais comment vivre cette Parole ?

Pour que l’Esprit Saint agisse, on sait que notre participation est nécessaire et saint Paul, en écrivant cette Parole, pensait surtout au devoir des disciples du Christ, qui est justement de renoncer à eux-mêmes et de lutter contre l’égoïsme sous toutes ses formes.

C’est cette mort à nous-mêmes qui engendre la vie de sorte que tout détachement, tout émondage, chaque « non » que nous opposons à notre moi égoïste, est source de lumière nouvelle, de paix, de joie, d’amour, de liberté intérieure ; c’est une porte ouverte sur l’Esprit.

En rendant plus libre l’action de l’Esprit Saint qui est en nos cœurs, nous lui permettons de nous prodiguer ses dons avec plus d’abondance, et il pourra nous guider sur le chemin de la vie.

 

Résolutions à adopter

Devenons avant tout toujours plus conscients de la présence de l’Esprit Saint en nous : nous portons au fond de nous un trésor immense, nous ne ne nous en rendons pas compte. Nous possédons une richesse extraordinaire ; mais elle reste le plus souvent inutilisée.

Pour entendre et suivre la voix de l’Esprit Saint, nous devons dire NON à tout ce qui fait obstacle à la volonté de Dieu et dire OUI à tout ce qu’il veut ; NON aux tentations, en coupant à leurs suggestions ; OUI aux tâches que Dieu nous a confiées ; OUI à l’amour envers tous les prochains ; OUI aux épreuves et aux difficultés que nous rencontrons…

Si nous agissons ainsi, l’Esprit Saint nous guidera, donnant à notre vie chrétienne cette saveur, cette vigueur, ce mordant, cette luminosité qu’elle possède forcément si elle est authentique.

Alors, ceux qui nous sont proches se rendront compte que nous ne sommes pas seulement des enfants de notre famille humaine, mais que nous sommes enfants de Dieu.

 

CHIARA LUBICH

 

1 Romain 8,15 Galate 4,5

2 Romain 5,5

3 Timothée 6,12

 

 

 

MOIS DE MAI  2000

 

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera (Jean 15, 7)

Le discours d’Adieu que Jésus prononce après la dernière Cène est très riche d’enseignements et de recommandations. Il l’adresse, avec un cœur de frère et de père à la fois, à tous les siens, de tous les siècles. Si toutes ses paroles sont divines, celles-ci ont des accents  particuliers,  car  le  Maître et Seigneur résume en elles sa doctrine de vie, en un testament qui deviendra ensuite la grande charte des commu

 

nautés chrétiennes.  Approchons-nous donc de la Parole de Vie de ce mois; qui fait justement partie du testament de Jésus, avec le désir d’en découvrir le sens profond et caché, afin de pouvoir en imprégner toute notre vie.

En lisant ce chapitre de Jean, la première chose qui saute aux yeux, c’est l’image de la vigne et des sarments, si familière à un peuple qui depuis des siècles plante des vignes et cultive le raisin. Un peuple qui sait bien que seul le sarment bien greffé au tronc peut devenir vert de feuilles et riche de grappes. Tandis que le sarment coupé se flétrit et meurt. Il n’y avait pas d’image plus forte pour décrire la nature du lien qui nous unit au Christ.

Il y a également dans cette page d’évangile une autre parole qui revient fréquemment : « demeurer », dans le sens d’être solidement liés et intimement insérés en lui, condition indispensable pour recevoir la sève vitale qui nous fait vivre de sa vie même. « Demeurez en moi comme moi je demeure en vous ».  «Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance ». « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment ». Ce verbe « demeurer » doit donc avoir une signification et une valeur essentielles pour la vie chrétienne.

 

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera.

« Si ». Ce « si » indique une condition qui serait impossible à observer pour toute personne, si Dieu n’avait pas été le premier à venir à sa rencontre. Bien plus encore : s’il n’était pas descendu dans l’humanité au point de se faire une seule chose avec elle. C’est lui qui, le premier, se greffe pour ainsi dire en notre chair quand nous recevons le Baptême et vivifie de sa grâce.

A nous ensuite de réaliser dans notre vie que le baptême a opéré en nous, et de découvrir les inépuisables richesses qu’il y a déposées. Et comment? En vivant la Parole, en la faisant fructifier, en lui permettant de s’installer de façon stable en notre existence. Demeurer en lui signifie faire en sorte que ses paroles restent en nous, non pas comme des pierres au fond d’un puits mais comme des graines jetées en terre, afin que, l’heure venue, elles germent et portent du fruit. Mais demeurer en lui signifie surtout - comme Jésus l’explique lui-même dans ce passage de l’évangile- demeurer dans son amour. Voilà la sève vitale qui monte depuis les racines jusqu’au tronc et jusqu’aux sarments les plus éloignés. C’est l’amour qui nous lie à Jésus, qui nous fait être une seule chose avec lui, comme un organe greffé en son corps. Et l’amour consiste à vivre ses commandements, tous résumés en ce grand et nouveau commandement de l’amour réciproque.

Et presque pour nous donner une confirmation, afin que nous puissions avoir la preuve que nous sommes greffés en lui, il nous promet que chacune de nos prières sera exaucée.

 

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera.

Si c’est lui-même qui demande, il ne peut pas ne pas obtenir. Si nous sommes une seule chose avec lui, c’est lui en nous qui exprime sa demande. Si nous nous mettons donc à prier et à demander quelque chose à Dieu, interrogeons-nous d’abord pour savoir « si » nous avons vécu la Parole, si nous sommes toujours restés dans l’amour. Demandons-nous si nous sommes ses paroles vivantes et un signe concret de son amour pour chacun de ceux que nous rencontrons. Car il peut arriver que nous demandions des grâces mais dans aucune intention de conformer notre vie à ce que Dieu nous demande.

Serait-il juste alors qu’Il nous exauce? Notre prière ne serait-elle pas différente si elle naissait réellement de notre union avec Jésus, si c’était lui-même en nous qui suggérait les demandes à adresser à son Père?

Demandons-lui alors tout ce que nous voulons, mais préoccupons-nous d’abord de vivre sa volonté, afin que ce ne soit plus nous qui vivions, mais lui en nous.

 

CHIARIA LUBICH

 

 

 

MOIS D’AVRIL 2000

 

« Pour moi quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes »

Jean 12,32

Cette parole de Jésus est extraordinaire et contient la clef du christianisme.

La Pâque des juifs est proche. Dans la foule des pèlerins qui affluent vers Jérusalem, se trouvent quelques Grecs qui demandent à voir Jésus. Les disciples  le  préviennent  et  Jésus  leur répond en parlant  de sa mort  imminente.   Mais  il   ajoute  que,

plutôt que de provoquer la dispersion des disciples – comme cela aurait pu se passer – cette mort attirera « tous les hommes » à lui : ainsi tous, qu’ils soient juifs ou grecs, tous, et pas seulement ses disciples, croisseront en lui ; sans aucune discrimination de race, de condition sociale, ni de sexe1. L’œuvre de salut opéré par Jésus est en effet universelle. La présence des Grecs en est un signe.

 

Que signifie « …j’aurais été élevé de terre ? »

Pour Jean cette expression veut dire à la fois « être hissé sur la croix » et « être glorifié ». Car Jean voit dans la passion et la mort du Christ la grande démonstration de l’amour de Dieu pour les hommes. Mais cet amour est si puissant qu’il a la résurrection pour conséquence et qu’il entraîne tous les hommes à lui. Autour du Christ élevé de terre se construira l’unité du nouveau peuple de Dieu.

L’on ne peut plus désormais séparer la croix de la gloire ni le crucifié du ressuscité. Ce sont deux aspects du même mystère de Dieu qui est amour.

C’est cet amour qui attire. Le crucifié ressuscité exerce sur le cœur de l’homme une attraction profonde et personnelle qui se manifeste dans deux directions : elle appelle les siens à partager sa gloire et elle les pousse à aimer tous les hommes comme Jésus l’a fait, jusqu’à donner sa vie.

 

Comment vivre cette Parole ?

Comment répondre à tant d’amour ? Si Jésus est mort pour tous, tous les hommes sont appelés à le suivre, ils sont même tous candidats à être d’autres Jésus. Regardons alors toutes créatures humaines avec ces yeux-là, c’est-à-dire avec un regard d’amour qui aille au-delà de toute apparence.

Qu’ils soient chrétiens, musulmans, boudhistes ou d’autres convictions, tous doivent être l’objet de notre amour. Un amour qui soit prêt à donner la vie. S’il ne s ‘agit pas de faire mourir notre vie physique, celle de notre amour propre nous est bien souvent demandée. Quand nous clouons notre « moi » sur la croix, quand nous mourons à nous-mêmes pour nous laisser vivre le Christ, nous pouvons voir alors s’étendre autour de nous le Régne de Dieu.

On dit que le monde appartient à celui qui l’aime et sait le mieux lui en donner la preuve. Qui a su l’aimer plus que Jésus ? Ainsi pourront le faire ceux qui, en cherchant à imiter le Christ se donnent totalement au prochain par un amour désintéressé et universel.

 

Résolutions à adopter

Nous chercherons ce mois à accueillir en notre cœur le précieux enseignement du Christ Ressuscité et  à le mettre en pratique. Il mettra en lumière le rôle de la douleur dans notre vie et son extraordinaire fécondité.

Jour après jour, de petites ou de grandes souffrances nous assaillent : un doute, un échec, une incompréhension, des tensions, une difficulté au travail, une maladie, même un malheur ou de sérieuses préoccupations. Efforçons-nous de les accepter et de les offrir à Jésus comme une expression de notre amour pour lui.

Unissons notre goutte à l’océan de sa passion, afin qu’elle porte du fruit pour un grand nombre. Une fois notre offrande accomplie, essayons de ne plus y penser mais cherchons à entreprendre tout ce que Dieu veut de nous, là où nous sommes : en famille, dans l’entreprise, au bureau, à l’école… et essayons avant tout d’aimer les autres, les prochains qui nous entourent. Puisque Jésus est mort pour tous et que tous appelés à le suivre, agissons pour que le plus grand nombre de personnes possible puissent rencontrer l’amour du Christ. Ce sera alors Jésus lui-même qui attirera à lui tous les hommes, afin que, si nous nous aimons entre nous, la fraternité universelle soit établie partout.

 

CHIARA LUBICH

 

1 Galate 3,28

 

Revenir en haut de la page

 

 

ACCUEIL