RESISTANCE POPULAIRE DE BENI
ISHAQ DU GOUFFI
SOUS
MESSAOUD BEN MANSOUR
A l’ombre des nos montagnes, des hommes et des femmes ont toujours vécu pour
leur survie et lutté pour leur liberté contre les envahisseurs venus
d’ailleurs. Leurs exploits anonymes n’ont jamais été retenus par
l’histoire coloniale et à l’instant même de leur mort, ils sont tombés
dans l’oubli. Aujourd’hui, bien que leur mémoire soit recouverte par
plusieurs feuilles d’automne et une végétation luxuriante, une réhabilitation
est nécessaire…. Elle resurgit grâce à l’histoire traditionnelle orale et
les légendes qui ont leur ont survécu … et si l’histoire les a oublié…ne
mentionnant aucune trace de leur existence, comme s’ils ne lui devaient rien
ou comme si elle même avec un grand H n’avait rien à leur offrir leur
descendants s’en souviennent encore…
INTRODUCTION :
Cette résistance reste quasiment inconnue, de la part même des petits fils de
Messaoud Benmansour, rares sont ceux qui l’ont abordés dans leurs écrits.
Une seule référence est disponible : histoire de Philippeville de Charles
Ferot écrite par un officier de l’armée française à qui d’ailleurs
j’ai emprunté des passages entiers précisément pour la partie concernant la
contribution des béni ishaq dans les résistances qui ont précédées
l’apparition de Benmansour.
En l’absence d’archives propres à cette période de la résistance, mon
apport personnel dans ce domaine sera limité à l’interprétation des
archives d’outre mer. Ma tâche consistera donc à les organiser selon leur
succession dans le temps et à les présenter dans un état brut, sans analyse
ou spéculation et sans trop m’aventurer dans un domaine dans lequel
j’encourage plutôt les historiens à explorer et étudier afin que cette page
de notre histoire ne soit pas totalement oubliée ….
Ici, je tente de faire la lumière sur une période douloureuse de notre passé
et ceci dans le respect de mes sources, loin de toute subjectivité tribaliste,
en insistant sur le fait que chaque événement doit être pris dans son
contexte historique, car pour la plupart des tribus du sahel, prises entre la
cote et la montagne, le choix de la soumission était souvent un choix de
survie.
Je me fais par contre un devoir envers moi-même et envers ma tribu des béni
ishaq de renouer avec ce passé glorieux même si de cette dernière, j’ai
appris que le devoir n’est jamais accompli que lorsque on acquiert une place
à coté de l’arbre le plus sacré qui veille sur tous les morts du canton,
enterrés sous ses branches. Cet arbre, symbole de toute cette région porte le
nom de : Zitouna.
1 - ORIGINE DES BENI ISHAQ
Les béni ishaq a la fin de la période ottomane selon les archives françaises
:
Deux fractions du Goufi et du sahel, la première habite à l’ouest de Collo
et la deuxième au sud-est de Collo et toutes les deux sont d’origine commune.
Selon les propos que les français ont enregistré des bouches même des
vieillards des béni ishaq, ils sont descendant des ouled Aissa de Djidjelli et
que leur aïeul était venu dans la région avec quatre fils kamel, djamaa,
bouziane et zidane qui représentent les cinq fractions qui en découlent connu
par les ouled kamel…etc.
Kamel et son fils Azail descendirent vers les plateaux a la recherche de
meilleurs conditions de vie que leur offrait abondantes l’agriculture. Ils
formaient par la suite les béni ishaq du sahel.
Selon une tradition orale et voir le nom de leur ancêtre ishaq, certains
pensent que cette tribu a pratiqué le judaïsme.
Concernant leur nombre et activité commerciale : c’était l’une des plus
riches tribu selon le recensement français pratiquant l’apiculture et l’élevage
et chaque famille possédait un cheval ce qui représente a l’échelle
d’aujourd’hui une voiture.
Reste à signaler que cette tribu n’a jamais été soumise a l’autorité
turque et que sa formation remonte au treizième siècle.
2 - QUI EST MESSAOUD BENMANSOUR ?
Messaoud Benmasour, ben Saad, ben sebti ben aissa, des béni ishaq, appartenait
a une famille des arab el goufi, qui autrefois, détenait le pouvoir chez les béni
ishaq, c'est-à-dire que le chef de la tribu pour plusieurs générations était
choisi parmi sa famille, comme ce fut le cas des sokhara chez les ouled attia.
Il avait trois fils : cheikh belkacem, cheikh larbi devint chef puis nomme caïd
des béni ishaq de la montagne après l’incarcération de son père et cheikh
ali belaid nomme caïd de douar d’afensou en 1879.
On rapporte que son grand père Saad, connu par son conflit avec le bey Ahmed,
était surnommé Laouar en référence aux béni El Laouar des ouled oum el
khoum ou el khaoua qui habitaient la région de bousaada et dont l’ancêtre
est sidi Neil gouverneur du sekia el hamra, descendant de El Idriss ibn el
Hassan ibn el Hossein double, ibn Fatima la fille du prophète Mohamed que le
salut soit sur lui.
Tous les indices montrent que Messaoud serait le même personnage que le Chérif
Bousbâa (l’homme au lion) que tous les historiens évoquent quand ils
abordent le soulèvement de béni ishaq de 1852 dont l’apparition coïncide
avec celle de ben mansour. De mon temps, il existe, sur le territoire des Béni
ishaq un endroit désigné comme le lieu ou Benmansour a tué un lion à la
chasse, d’où le surnom « Bousbâa ».
3 - SITUATION GENERALE AVANT L’OCCUPATION FRANCAISE :
La chaîne de montagne ‘Djebel Errahmane’ qui borde la rive sud de la méditerranée
entre Collo et Jijel était autrefois habitée par des tribus kabyles
appartenant à la grande tribu amazighe de ketama, et dont les limites sont
telles que définies par ibn khaldoun < du djebel Aurès jusqu’au pied de
la mer entre Bougie et Annaba.>. Ces tribus ont été influencées par la
pensée fatimide.
C’est pour cette raison sûrement qu’au début de l’occupation française
les membres de ces tribus ont écouté la voix de tous les chérifs se disant
originaires du Maroc ou descendant de la famille alaouite.
A la fin de la période ottomane, la région de Collo représentait un mixage de
races arabes et kabyles organisées en tribus indépendantes partageant entre
elles le fait qu’elles soient toutes gérées par un système dans lequel les
cheikh jouent le rôle de politiciens et les tolbas le rôle des juges.
Malgré sa fragilité et le fait qu’il ne manquait pas de conflits entres les
notables de la même tribu et entre les chefs de tribus, c’était un système
rassembleur chaque fois qu’il était question d’envahisseurs étrangers
quelques soient leurs motifs.
C’était le cas lors de la domination turque, à qui ces tribus refusèrent
toute soumission et entrèrent en guerre. Ainsi que le montre l’exemple des
ouled Hamideche et toute cette levée de boucliers au cours de laquelle le bey
Osman fut tué à oued Zhour en 1804. Un autre exemple aussi est le nombre de
razzia réciproques entre les béni ishaq et les béni mehenna, ou le plus
souvent cette dernière jouissait de l’appui turque et en exécution de leurs
ordres puisqu’elle était une tribu makhzen.
La religion était le plus grand facteur de rassemblement entre ces tribus et à
l’école du koufi à qui revient tout le mérite dans sa vulgarisation et son
enseignement, il y eut jusqu'à 250 élèves. Mohamed El koufi son fondateur,
selon certaines références disponibles à la zaouïa du jardin de Collo, était
un cheikh des rahmani venu de koufa, province de Bagdad, accompagné d’un médecin
nommé Achour d’où les koubbas bâties en leurs noms après leurs morts aux
sommets des montagnes de Collo.
Il reste à signaler qu’à l’encontre des zaouïas en Algérie, celles de
Collo ont joué un rôle positif dans la promotion du sens national. Certaines
sont allées jusqu'à interdire le regard au non croyant.
CONTRIBUTION DE BENI ISHAQ A LA RESISTANCE NATIONALE
‘HOMMAGE AUX BENI ISHAQ DU SAHEL FRERES DES BENI ISHAQ DU GOUFI’
La résistance de béni ishaq à l’occupation française a débuté dès que
les français ont mis les pieds à Rusicade en 1938. Pour assurer la
communication entre Philippeville et Constantine, le maréchal vallée avait crée
quatre camps retranchés de Smendou, de Toumiet, d’Eddis et d’el Harrouch.
Dès 1938, pendant que les troupes sous les ordres du maréchal travaillaient
sans relâche aux établissements de Stora et de Philippeville, les autochtones
ont enlevé un convoi et ont attaqué de nuit le camp d’el Harrouch.
Malgré l’intervention répressive de l’administration française, qui a
ordonnée à Ali ben Aissa, ancien lieutenant du bey Ahmed devenu khalifat du
sahel après sa soumission, de présenter huit personnes accusées de
l’attaque d’el harrouch et leur exécution à Constantine par les chaouchs
arabes dès le lendemain de leur condamnation par un conseil de guerre indigène,
les embuscades et les attaques le long de la route d’el harrouch à
Philippeville ne se sont jamais interrompues.
Ces embuscades étaient souvent exécutées par les béni ishaq et les béni
ouelbane, ce qui a conduit le colonel Lafontaine à organiser une expédition
contre elles, à partir du camp d’Eddis. Il était parti à la tête d’une
colonne forte de deux bataillons et de deux escadrons et en arrivant aux
territoires de ces tribus leur a brûlé plusieurs villages et pris en butin un
troupeau de bœufs et de moutons.
Ainsi l’année 1840 se termina dans une heureuse situation pour les français.
L’année 1841, a connu aussi une tentative de soulèvement et les responsables
de ce mouvement appartenaient aux tribus du sud, ainsi les montagnes riveraines
de l’oued Guebli avaient attaqué plusieurs fois les convois allant de
Philippeville à Constantine.
Le général Négrier partit de Philippeville le 12 septembre 1841, Pour châtier
les responsables et obtenir la soumission des béni toufout et des béni ishaq
et d’autres tribus indépendantes chez lesquelles les beys n’avaient jamais
osé se montrer à aucune époque de la domination turque. L’attaque était
organisée par surprise, elle a laissé plusieurs victimes parmi les membres de
ces tribus.
Avec l’apparition du cheikh Zeghdoud que les tribus de l’edough et
Philippeville jusqu'à Jijel ont élu sultan, les opérations de djihad n’ont
jamais cessé le long de la route de smendou à Philippeville durant tout
l’hiver 1842.
Au souk tleta, le marché des béni ishaq du sahel (village de souk tleta de
sidi mezghiche actuellement) cheikh Zeghdoud avait formé son rassemblement et
de là, aux pieds des montagnes de la Kabylie, au milieu des vallées profondes
et boisées, il avait appelé à la guerre sainte. Elu sultan, il avait nommé
des aghas et des khalifats et a tenté de sérieuses entreprises contre le camp
d’Eddis et d’el harrouch et jusqu’aux portes de Philippeville.
Le 04 mai 1842, le colonel Brice à la tête d’environ 2000 hommes attaquait
le camp du sultan zeghdoud à souk tleta. Ce dernier avait déjà fait retirer
ses troupes dans une tactique visant à porter ses coups le long du retour et
puis par des chemins couverts, il mena l’attaque qui s’est intensifiée avec
l’arrivée des habitants de Djidjelli près de 3000 hommes. L’armée française
a reconnu avoir perdu dans cette bataille 15 soldats, 67 blessés et trois
autres, pris en otage.
Le 5 juin 1842, lorsqu’il sorti de sa retraite chez les Zerdaza, Cheikh
Zeghdoud installa du côté du blockhaus d’Eddis une quarantaine de tentes, la
plupart des béni Mhenna et des béni ishaq. Ses troupes grossissaient, l’armée
du djihad s’élevait à trois mille combattants.
Si Zeghdoud avait formé trois corps d’opérations, il avait reçu de Collo
une pièce de canon et 50 boulets. Il s’était mis en relation avec Abdelkader
et publiait ses réponses qui l’assurait de son concours, lui promettant
l’envoi de canon et de munitions.
La nuit du 21 au 22 juin, le général Levassseur surprit les tribus des béni
Salah et des béni ishaq et leur pris quatre cent bœufs, six cent moutons ou chèvres
et quelques prisonniers. Ainsi, par cette répression, les douars de djamaa El
Ahmer et des béni Tia, c'est-à-dire presque tous les béni ishaq payèrent
l’amande et acceptèrent d’obéir aux nouveaux cheikhs qui reçurent
l’investiture du général.
Le 13 décembre 1842, le plus entreprenant de ses compagnons, ben Zetout fut tué
lors d’un accrochage et si Zeghdoud disparaît.
Cependant dès le mois de février 1843, il reprenait les attaques contre les
tribus soumises et contre les convois militaires.
La garnison de Philippeville du se mettre en route pour coopérer à un
mouvement combiné avec les garnisons de Constantine, Bône et Guelma que le général
Baraguay d’hilliers alla diriger lui-même.
La nuit du 02/03 mars 1843, le secrétaire de si Zeghdoud va annoncer au général
où était caché le sultan, prés du camp. Le cheikh projetait de partir le
lendemain aux montagnes de Collo où il comptait encore de nombreux partisans.
Si Zeghdoud fut tué pendant cette nuit et sa tête fut exposée successivement
à Philippeville, el Harrouch et à Constantine et ainsi se termina cette expédition.
L’année 1843, les béni Toufout faisaient face à une campagne militaire sous
les ordres du général Baraguay d’hilliers (surnommé Boudraa), quelques
soumissions fictives furent obtenues de la part des tribus attaquées
sauvagement.
L’année 1845, le chérif Boudali s’établit chez les béni toufout et fit
appel au djihad en se réclamant le remplacant de si zeghdoud, les béni ishaq
furent les premiers à l’avoir entouré. Il a concentré ses activités entre
Philippeville et Collo.
En mars 1846, le marabout ben baghriche surnomme le sultan de la montagne,
levait l’étendard de la révolte chez les tribus situées entre
Philippeville, Mila et Collo.
L’année 1847, le général Bedeau commandant de la province fait une tournée
chez les béni kaid du côté de beni khettab, pénétra chez les ouled aidoun.
Apres quelques combats, il pu franchir les crêtes de beni toufout, ses troupes
se dirigèrent sur Collo en descendant la vallée de l’oued el kebir.
APPARITION DE MESSAOUD BENMANSOUR
Dès 1847, lorsque les rapports des bureaux des affaires arabes commençaient à
parler de lui, Messaoud Benmansour apparaissait comme une personnalité forte
rassemblant autour de lui plusieurs tribus. Ce qui suscita l’intérêt et
l’inquiétude de l’administration française.
En réaction, afin de l’affaiblir avant même qu’il puisse terminer
l’organisation de ses rangs, une razzia destructrice fut dirigée en juillet
1848 par le caïd saoudi contre les Ouled El Hadj, fraction qui suivait la voix
du chérif.
Mais ben mansour avait fait entre temps plusieurs émules : moula Brahim, puis
Boubaghla dans la vallée de l’oued sahel, Bouziane à zaatcha et de nombreux
chérifs prêchant la guerre sainte.
En 1849, les tribus de la région de Collo ont choisi Mohamed ben abdallâh ben
yamina autour d’une zerda (repas collectif sacré) à la mosquée du koufi qui
se trouve au sommet du djebel goufi. Ce dernier concentra ses activités entre
les montagnes de Collo et la région de smendou.
En mai 1849, il encercla avec son armée la garnison d’el harrouch, mais
l’attaque fut repoussée par les pièces de canon. Le chérif se retira à la
montagne de béni ishaq avant l’arrivée à el harrouch du général de
salles, qui venait au soutien de Constantine.
Le 5 juin 1849, caïd El Eulma, Brahim ben abdallâh le surpris du côté de
sidi Driss et l’étendit mort à ses pieds.
En 1850, l’opération qui a ciblé le lieutenant Grappier a marqué le début
d’une série d’opérations dans la partie basse de l’oued sahel.
EVENEMENTS DU PRINTEMPS 1851
Selon le moniteur de l’armée n° 28 du 16 mai 1851, tout le pays kabyle que
doit parcourir la division aux ordres du général de Saint Arnaud était dans
une grande agitation.
Des rassemblements avaient eu lieu entre les chefs des principales tribus
insoumises et l’on avait juré de disputer le passage aux chrétiens.
La petite ville de Collo a été entraînée par une circonstance imprévue,
dans les mêmes manifestations.
Le 25 avril, le commandant supérieur de Philippeville étant venu avec une
escorte de cavaliers arabes inspecter les travaux de la route muletière qu’exécutent
les autochtones eux-mêmes, crut pouvoir pousser jusqu'à Collo.
Pendant que cet officier supérieur était en réunion avec le caïd, un
rassemblement nombreux composé d’hommes de béni ishaq, des malveillants de
la ville selon le moniteur et d’étrangers appartenant aux tribus voisines se
forme sur la route et sépare le commandant du gros de son escorte, qu’il a
laisse à la garde d’un défilé.
Après de vains efforts pour s’ouvrir un passage il est obligé de se jeter
dans une barque avec quatre officiers ou spahis qui l’ont accompagné.
Ayant pris terre à quelques distances et rejoint son escorte, le commandant supérieur
a pu regagner Philippeville sans autre perte que celle des cinq chevaux abandonnés
au moment de l’embarquement.
Apres cette levée de boucliers, le caïd a été impuissant de contenir les révoltés,
les goums ont du se cacher ou se taire. Plusieurs navires en relâche dans la
baie ont été contraints de quitter le mouillage sous une vive fusillade.
Les achachs s’emparèrent de la ville. Le caïd saoudi se retira à souk
essebt, les tribus environnantes sachant que la colonne de saint Arnaud allait
opérer dans le cercle de djidjelli, conçurent de grandes craintes, leur préoccupation
était de savoir s’ils seraient attaqués par El goufi. En effet, l’attaque
dirigée de cette manière, ils étaient pris entre la cote et la montagne et ne
pouvaient plus reculer.
En réalité le prétexte des routes était une politique courante utilisée
comme ceinture de sécurité empêchant les tribus de s’unir.
CAMPAGNE MILITAIRE DU GENERAL DE SAINT ARNAUD :
Le 8 mai 1851, saint Arnaud partit de Mila pour châtier les responsables des
derniers évènements et calmer l’effervescence dans la région. La veille, il
convoqua bouaakaz et bourenane ben azeddine pour jouer les guides dans la région.
Apres huit jours, l’armée française arrive à Djidjelli en traversant
plusieurs villages et châtiant leurs habitants.
Le 12 juillet, le général de saint Arnaud après avoir terminer ses opérations
sur la rive gauche de l’oued El kebir, avait levé son camp d’El Milia et
s’était mis en marche sur les ouled Aidoun, restés insoumis. Cheikh Salah
fut tué, la perte des français s’élevait à deux tués et dix blessés.
Le 13 juillet, les ouled Aidoun, béni toufout, ouled attia, béni ishaq et les
achachs avaient réuni cinq à six cent fusils pour s’opposer à la colonne.
Une fusillade de flanc eut lieu, le capitaine des spahis ben Neman fit exécuter
deux charges, qui ont fait un tué et deux blessés pour permettre au général
de diriger ses troupes sur les crêtes et descendre alors sur l’oued Driouat.
Le bivouac fut établi le 14 juillet à el hammam, et le 15 juillet à onze
heures du matin la colonne arrivera à Boumhafer près de Collo.
Dans les même jours, le caïd saoudi à la tête de 250 cavaliers de béni
mhenna a précédé les opérations par une razzia sur quelques tribus des ben
ishaq, leur prenant quelques 400 têtes de bétail et brûlant un village aux
Achachs.
Pendant que la colonne quittait la vallée de l’oued el kebir et s’avançait
vers Collo, la prise d’armes des tribus qui environnent Collo avait jeté
l’effroi parmi la population. Le coup de main du caïd saoudi à la tête des
cavaliers de béni mhenna sur les Achachs avait pour but de rassurer les
colliottes, mais au lieu de se calmer, les Achachs obtinrent l’aide des béni
ishaq et allèrent menacer de brûler la ville de Collo. Seule la présence de
la corvette à vapeur LE TITAN, à portées de canon qui mouillait en rade et
bombardait les villages rebelles les empêchait de faire.
Le 16 juillet, après avoir organisé le territoire, le général de saint
Arnaud envoya deux colonnes légères, sous les ordres des lieutenants-colonels
Espinasse et Périgot, sur le territoire des Achachs, qu’ils prirent entre
deux feux. On rapporta le soir de nombreux fusils.
Le 17juillet, le colonel Marulaz et le lieutenant-colonel Espinasse furent envoyés
contre les béni ishaq, l’une des colonnes comptait quatre bataillons, deux
obusiers et cent chevaux, l’autre trois bataillons, deux obusiers et cinquante
chevaux.
Selon le moniteur de l’armée n° 42 du 26 juillet 1851, plusieurs contingents
kabyles s’étaient habilement retranchés, ils furent abordés à la baïonnette
et se jetèrent dans un ravin à la sortie duquel la cavalerie les attendait.
Le commandant Fournie, qui la commandait tomba, frappé d’une balle au front
et fut tué raide sur le coup. Le nombre de blessés fut de huit.
Plus d’une centaine de kabyles tombèrent sur le champ de bataille, parmi eux,
le frère du cheikh des béni ishaq, l’un des ennemis les plus acharnés et
les plus influents, selon toujours le même moniteur.
Le résultat était de récupérer des achachs, les chevaux pris au début de
cette campagne. Affaiblir les béni ishaq, qui ont perdu un grand nombre de
leurs combattants et à qui le général a brûlé les quatorze villages qui
formaient l’ensemble de cette tribu. Les ouled attia rudement châtiés eux-mêmes,
avaient regagné le sommet de la montagne.
En réalité, cette campagne avait pour but de remplir le programme du
gouvernement, à savoir :
- débloquer Djidjelli
- mettre Collo à l’abri d’un coup de maiin
- organiser le pays
- assurer la sécurité sur la route de Phhilippeville.
RAZZIAS DE BEN MANSOUR SUR LES TRIBUS SOUMISES : LA DETERMINATION DES BENI ISHAQ
« Les razzias entre les tribus colliottes sont un fait historique réel postérieur
à la colonisation française. Les aborder ici n’a aucunement l’objectif
d’ouvrir des plaies déjà refermées. L’histoire est ainsi faite, et le châtiment
des tribus soumises n’est pas une particularité de la résistance de ben
mansour uniquement, des exemples similaires existent dans l’histoire de l’Algérie
»
Alors que les béni ishaq semblaient faire des démarches actives pour se
soumettre à l’autorité française, une razzia fut dirigée par ben mansour
contre les ouled maazouz, le 12 août, c’est à dire après moins d’un mois
de la campagne du général de saint Arnaud. Ceci démontrait aux français, qui
ont cru les béni ishaq affaiblis par la perte d’un grand nombre des leurs et
des expéditions punitives contre leurs villages, que les populations
montagnardes sous le commandement de ben mansour étaient déterminées à
continuer la résistance.
A noter que la tribu des ouled maazouz, située en bord de mer entre les béni
mhenna et les béni ishaq avait toujours été considérée comme neutre et
n’avait jamais pris part à aucune coalition.
Aux béni ishaq s’étaient joint les ouled douzen (achachs), les béni toufout
de la montagne, des ouichaouas et des ouled ali. La veille de la Razzia, toutes
ces tribus réunies en assemblée reconnurent en Messaoud Benmansour leur chef
commun.
Ainsi se perpétua la résistance en resserrant les rangs et châtiant tous ceux
qui acceptèrent la soumission.
Le 1er septembre, quelques cinq cent fantassins des béni ishaq, des béni
toufout, des ouichaouas et quelques ouled attia, sous le commandement de
Messaoud Benmansour ont effectué une razzia sur les Achachs de Collo. Au
premier coup de fusil trois ou quatre fractions des colliottes et les ouled
maazouz se sont portés à leur secours. Les ouled makhlef ont repoussé
rigoureusement les combattants de ben mansour, leur tuant deux membres et en
blessant grièvement trois autres.
La conduite des tribus soumise dans cette circonstance était très particulière,
elles se comportaient comme une vraie coalition. Elles ont poursuivi ben mansour
plus de six kilomètres et sont rentrées à leur base sans être inquiétées
ne déplorant ni tué ni blessé.
Les béni mhenna entendant les feux de la fusillade, n’ont pu que constater le
succès que leurs frères soumis venaient de remporter.
Les Achachs de la zeriba de Ain Zida, qui restaient insoumis ont combattu avec
leurs frères soumis. Ils ont acquis par cette conduite des droits à l’égard
des français. La soumission de cette fraction fut acceptée sans autre
condition que celle de tenir la promesse d’obéir au cheikh moha ben chaouli.
Le 13 octobre, une fois de plus les Achachs étaient surpris par les béni ishaq
de Messaoud Benmansour auxquels s’étaient joints des fractions des Ouled
attia insoumis. Au nombre de 200 ou 300 ils sont parvenus à enlever 50 à 60 du
gros bétail. Malgré la poursuite des colliottes et des achachs rejoints par
les ouled Maazouz, ceux-ci n’ont pas pu parvenir à leur reprendre leur bétail.
La fusillade a duré une grande partie de la matinée, il n’y a eu ni tué ni
blessé.
Cette série d’attaque se prolongea jusqu’ à la fin de l’année. Ce coup
de main selon le bureau des affaires arabes est qualifié d’actes d’une
dureté qui trouble la tranquillité du pays.
CAMPAGNE MILITAIRE DU GENERAL DE MAC-MAHON :
Le 12 mai 1852, le général Mac Mahon partit de Mila à la tête de 6500 hommes
(à titre de comparaison signalons que les béni ishaq étaient environ 2000
habitants) Le but de cet expédition était l’anéantissement de la résistance
du chérif Benmansour et l’occupation de la ville de Collo. Il se dirigea vers
les ouled aidoun, béni aicha, ouled aouath et ouled Ali et après de rudes
combats, il pénétra chez les béni toufout, le 10juin.
Cependant la nouvelle de la révolte des henencha qui menaçait Ain El beida et
Bône ne lui permit pas d’occuper Collo et d’y laisser des troupes.
Le 14 juin, le général se mit en route avec toutes les troupes pour venir chez
les béni ishaq, laissant les blesses et les invalides à Collo d’où le
bateau « le TITAN » devrait les transporter à Philippeville. Le camp était
établi à kariah wara kariah au milieu des béni ishaq.
Que pouvaient ils bien faire les malheureux ? Ils ne se sont pas encore relevés
des coups reçus l’année passée.
Le chef le plus entreprenant des béni ishaq, Messaoud Benmansour vint traiter
le soir même de leur soumission, les achachs s’étaient soumis la veille.
La journée du 15 juin fut employée à brûler les maisons et couper les
arbres. Des fractions de ouichaouas établies sur la rive droite de l’oued
Tamanart viennent faire leur soumission où les troupes entraient sur leur
territoire.
Ceux de la rive gauche, au contraire occupant un pays difficile, de loin
n’apparaissaient que ça et là, parmi quelques champs au milieu des bois. Le
général était en mesure de les attaquer mais il pensait qu’après la
soumission des achachs et des béni ishaq, puisqu’ ils sont obligés de
traverser leur territoire en quittant leur pays, ils seraient obligés de suivre
l’exemple de leurs voisins.
Le 16 mai, le chef Messaoud Benmansour, pour épargner plus de malheur aux
siens, s’est remis entre les mains du général comme otage.
LA BATAILLE DE DJBEL GOUFFI
Le 17 juin, le général Mac Mahon marcha dans la direction du djebel goufi où
s’était formé un rassemblement assez nombreux. La deuxième brigade dont le
colonel Defailly avait le commandement, reçue l’ordre de déposer ses sacs
pour être portés sur des mulets et elle partit avec un bataillon du 20eme,
l’artillerie, 12 chasseurs et 15 spahis.
Le général forma deux colonnes d’attaque, la première aux ordres du colonel
Defailly, forte de trois bataillons de zouaves, commandés respectivement par
les commandants Oubost, Cailloux et Golbéry. La 2eme colonne, forte d’un
bataillon de chasseurs à pieds mené par le capitaine bouchot, le 2eme
bataillon du commandant Jolivet et le bataillon du 10eme de ligne du commandant
Dahdon.
La chaîne de goufi, dans cette partie, court du sud au nord dans une direction
perpendiculaire que celle que l’armée française venait de suivre. Les deux
colonnes devaient arriver en même temps au point culminant. En l’abordant par
la gauche et par la droite.
Un rassemblement assez considérable apparaît, dont les plus avancés étaient
couverts avec des retranchements de terre avec créneaux. Ils commencèrent le
tir à 600 m, les bataillons, profitant des contreforts de la montagne, avancèrent
en convergeant vers la première ligne. Arrivés à petite distance,
l’artillerie ouvrit le feu de quatre pièces de canon. Aussitôt les troupes
s’élancèrent à la baïonnette et le point fut enlevé, voire le nombre réduit
des assiégés dans cette ligne.
Ainsi, les plus opiniâtres furent chassés et les membres des bataillons réformés
s’élancèrent sur un plateau, connu par une fontaine appelée Ain el Djouzy où
le bivouac des bataillons devait être établi, le pic du goufi le distant à
portée de canon. Une centaine de combattants étaient autour de la mosquée bâtie
au sommet. Le commandant a donné l’ordre d’aller s’en emparer. Opération
difficile car la ligne directe qu’il faut suivre est couverte d’énorme
rochers et de maquis épais. L’artillerie jeta des obus sur le chemin à
parcourir et parvint à gagner une position où les projectiles arrivent au
sommet. Le bataillon surmonta les obstacles qui s’opposaient à sa marche. Par
trois fois, les assaillants s’arrêtent pour prendre haleine, en se mettant
derrière des rochers. Ils parvinrent à la tête où quelques uns se firent
campagne et restèrent en position de gardes.
Le 18 juin, le général Bosquet rejoignait Ain El Djouzi et une reconnaissance
fut faite pour la route du retour. Des travailleurs aplanirent les premières
difficultés car toute cette région en est parsemée. L’armée française
parvint à débusquer 200 a 300 moudjahiddines sur une crête rocheuse, la
compagnie des zouaves indigènes les en chassa. Bientôt, ils se rapprochèrent
et tentèrent de regagner le camp. Ils se glissèrent et traversèrent les
broussailles sur les pas de l’arrière garde pour couler les échelons de
flanquement. La section des zouaves avait, à son tour, occupé le rocher
qu’elle avait, le matin, prise aux moudjahiddines. Elle s’était blottie
derrière un fragment de roche d’une vingtaine de mètres de longueurs, sur
trois positions.
Une cinquantaine de moudjahiddines arrivèrent vers le camp, aussitôt les
canons de fusils s’entrecroisèrent. Une vingtaine seulement paraissaient et
disparaissaient, les autres remplissaient l’air de cris et d’injures et
jetaient des pierres. Par deux fois, plusieurs d’entre eux se resserrèrent
pour franchir cette ligne. Le commandant Jolivet, devant la situation critique
de la section fit sortir une pièce et la chargea. Les travailleurs en se précipitant
pour l’exécuter, la flanquèrent avec pertes dans toutes les directions,
faisant quelques blessés, mais l’attaque fut repoussée.
Le 19 juin, les soldats qui se trouvaient au Goufi, descendirent sous un ciel
noir et un brouillard intense. L’armée française prit le chemin du retour
par oued Zhour où le général Bosquet, à la tête d’un bataillon de zouaves
indigènes s’était chargé de protéger l’arrière garde et de repousser
les attaques acharnées des membres de la résistance.
Dans cette bataille, les ouled attia ont rempli avec gloire leur devoir envers
leurs frères les béni ishaq, bien qu’ils étaient isolés auparavant dans
les vallées profondes et ne reçurent aucune aide des tribus voisines.
PERIODE SUCCEDANT A L’ INCARCERATION DE BEN MANSOUR
ELOIGNEMENT DES LEADERS DES BENI ISHAQ VERS L’ ILE SAINTE MARGUERITE
Apres l’incarcération de Messaoud Benmansour, son fils larbi devint chef des
béni ishaq
Au début de 1853, l’homme le plus influent des béni ishaq de la montagne fut
nommé par l’autorité française Caïd. Mais, son père restera otage à
Philippeville. Il avait été astreint à plusieurs démarches qui devait démontrer
la complète soumission de sa famille animée à l’égard des français des
sentiments les plus hostiles. Un certain nombre de tentes devaient être plantées
sur des terrains azels faciles à surveiller, les azels de msuna dimermech, et répondre
ainsi de la tranquillité des béni ishaq, à ce prix Messaoud Benmansour sera
libéré.
Caïd Larbi conduira sur les terrains désignés huit familles sur lesquelles il
a reçu des ordres, les deux fils de Messaoud Benmansour devront aussi se rendre
sur ces azels. Mais, toutes laissèrent leurs troupeaux à la montagne et
n’amenèrent avec elles que les têtes de bétail.
Cette installation ordonnée au milieu de l’année 1852 ne recevait d’exécution
dérisoire que les premiers jours d’avril 1853.
Dans ces temps là, le spahi belkacem ben abdelkrim, chargé de veiller à
l’exécution des conditions qui ont été imposés à Larbi pour obtenir la
liberté de son père, alla faire une déclaration à l’administration française,
selon laquelle, le Caïd Larbi lui aurait fait des révélations en lui annonçant
qu’il allait recommencer la guerre sainte et qu’il allait lui-même se déclarer
insoumis.
On allait ordonner son arrestation et son remplacement, mais l’administration
française, convaincue de sa conduite très coupable, pensait qu’il était
trop précipité d’agir avec une détermination rigoureuse. On ne doutait pas
que la plupart des renseignements fournis semblaient exacts, mais, il ne
paraissait pas exclus qu’elles soient aussi empreintes d’exagération.
Comment aurait il été aussi insensé pour lui faire des révélations aussi
graves ? Caïd larbi n’ignorait pas que belkacem ne laisserait pas une
pareille occasion pour témoigner à nouveau son zèle et son attachement pour
les français.
Aussi, il serait d’un assez mauvais effet d’avoir investi un Caïd qu’il
fallait désavouer après trois mois seulement. L’administration française
serait accusée d’avoir fait des nominations sans être totalement entourée
de toutes les précautions.
Mais cette situation ne dura pas longtemps pour Caïd Larbi et son compagnon Ali
ben Saad ben Youssef, le chef des canabel, kherabech et ouled Kassem, et ils
furent très vite incarcérés à Philippeville.
Le 20 mai 1853, le ministre de la guerre décida que les nommés larbi ben
Messaoud Benmansour et Ali ben Saad ben Youssef, détenus a Philippe ville,
soient envoyés à l’île sainte marguerite.
le 13 juin 1853, ils furent embarqués à Alger, où ils furent remis à la
disposition du bureau des affaires arabes puis envoyés en sainte marguerite.
COORDINATION AVEC LE MARABOUT BEN SI SAAD DES OULED ATTIA
A leur arrivée, aussitôt le comte Randon va traiter avec eux des conditions de
leur libération et surtout de celle de Messaoud Benmansour.
Mais, Larbi dans une lettre en arabe envoyée de l’île sainte marguerite à
sa famille en algerie écrivait les propos suivants : « Si mon père sort de
prison, nous recommencerons la guerre sainte contre les français et nous
triompherons car les français ont un chérif dans le sud et leurs troupes sont
de ce côté. Ben si Saad (marabout inférieur réfugié chez les ouled attia)
n’attend que ce moment et si je ne puis obtenir la liberté pour mon père je
met des conditions et je ne reviens jamais à Philippeville ».
Depuis, toutes les informations sont venues démontrer que le Caïd Larbi et le
marabout ben si Saad préparaient les moyens pour faire révolter les béni
ishaq, les ouichaouas de Collo, les ouled attia et quelques autres petites
tribus de la montagne.
La garnison de Philippeville formait quatre colonnes, d’environ 4500 soldats.
Les ouled attia furent encerclés. L’armée française exigea des notables de
la tribu de lui livrer Mohamed ben si Saad. Devant leur refus et après des
pourparlers une proposition fut acceptée : le laisser partir pour Tunis pour y
embarquer le moment venu vers la Mecque, accompagné de 180 personnes formant au
total 33 familles des ouled attia, qui avaient refusé de vivre avec des chrétiens
et surtout d’être commandés par eux.
Tous ces individus laissaient en partant, des terres, des jardins et des gourbis
qui allaient devenir la propriété de l’état français. Pour rendre plus
facile les mesures de leur exil et de leur éloignement, on a opté pour la
vente d’une portion de leurs terres afin de payer le passage sur le bateau de
ces 180 personnes.
Le 13 avril 1855, le marabout ben si Saad fut embarqué sur le bateau partant de
Stora à Marseille et les trente trois familles des ouled attia qui
l’accompagnaient ont pris passage sur le bateau partant de stora, le 12, vers
Tunis.
IL fallut attendre l’occasion de la fête de l’empereur, pour que le maréchal
ministre de la guerre décide de la mise en liberté des nommés larbi ben
Messaoud Benmansour et Aly ben Saad ben Youssef des béni ishaq.
Le 20 août 1855, douze indigènes détenus à l’île sainte marguerite dont
le ministre a ordonné l’élargissement arrivèrent à Stora. Deux,
appartenant au cercle de Philippeville, Larbi ben Messaoud Benmansour et Ali ben
Saad ben Youssef ont été dirigés sur Collo où ils resteront sous la haute
surveillance du caïd de Collo.
La résistance de Benmansour ne s’éteignit pas aussitôt.
En 1856, un nouveau chérif soulevait les tribus de la région de Collo.
Puis de nouveau, une nouvelle agitation en 1858.
En mai 1860, le général Desvaux du refaire la même campagne que celle du général
Gastu de 1858.
Le 11 septembre 1860, la ville de Collo fut occupée de manière temporaire.
Mais la décision du 29 juillet 1861 a transformé l’état de cette ville en
son état définitif de colonie française.
Le devenir de Messaoud Benmansour reste inconnu. Il nous reste la tradition
orale, transmise par ses descendants, la famille BOUZNAD aujourd’hui. Il
aurait été libéré de sa détention et assigné à résidence surveillée à
Philippeville. De là il aurait rejoint la résistance de MOKRANE où ce dernier
l’aurait chargé du poste de chef suprême de l’armée. Son corps reposerait
dans les environs d’alger.
Ainsi, une page d’histoire, d’héroïne et de combat se referme sur
l’histoire d’une région demeurée très longtemps insoumise. L’analyse de
spécialistes en histoire apportera des précisions plus détaillées sur les
motivations des uns et des autres des acteurs de cette épopée, ainsi ce témoignage,
loin de tout sens de tribalisme, ne se justifiera que pour la réparation d’un
oubli.
Abdelghani Bouleknafet des Beni Ishaq.
DOCUMENTATION RELATIVE A:
MESSAOUD BEN MANSOUR BEN SAAD DES BENI ISHAQ
- 1KK7 AIX N* 6 DU 17 FEVRIER 1847
- 8 H3 AIX 2EMME QUINZAINE AVRIL 1847
- 2 H22 AIX N* 294 DU 14 DECEMBRE 1851
- H144 –ARCHIVES ARMEE –RAPPORT DECEMBRE 1851
- H214- ARCHIVES ARMMEE- JOURNAL DES MARCHES DU 6 AU 17 JUIN 1852
- H214-ARCHIVES ARMEE- JOURNAL DES MARCHES DU 29 JUIN 1852
- 30 KK 46 AIX DU 31 DECEMBRE 1852
- JOURNAUX AYANT PUBLIE LE RAPPORT D’ENSEMBLE DES OPERATIONS
- MILITAIRES DU PRINTEMPS DE 1852 OU LE NOM DE MESSAOUD BEN MANSOUR
CHEF DES BENI ISHAQ EST MENTIONNE, QUE LE COMPTE RANDON A ADRESSE
AU MINISTRE DE LA GUERRE.
- MONITEUR UNIVERSEL
- MONITEUR ALGERIEN DU 15 OCTOBRE 1852
- MONITEUR DE L’ ARMEE N* 54 DU 16 SEPTEMBRE 1852
VOIR ARTICLE DU 13 JUIN 1852 CONCERNANT BEN MANSOUR
DOCUMENTATION RELATIVE A :
LARBI BEN MESSAOUD BEN MANSOUR DES BENI ISHAQ
- 30 KK 47 AIX N* 45 DU 13 AVRIL 1853
« J’ai lu avec attention votre dépêche n* 68 du 10 avril 1853, concernant
l’arrestation du caïd Larbi ben messaoud ben mansour des béni ishaq dont
vous me proposez l’envoi en France »
- 30 KK 47 AIX N* 53 DU 20 AVRIL 1853
« D’après les renseignements nouveaux contenus dans votre dépêche n* 78
du 17 avril
1853, je consens a demander l’envoi en France de Larbi ben messaoud ben
mansour et
Aly ben Saad ben Youcef »
- 1KK 23 AIX N* 137 DU 26 AVRIL 1853
« Lettre que monsieur le gouverneur a adresse au ministre de la guerre
concernant Larbi ben messaoud ben mansour
-RAPPORT D’ INSPECTION DES AFFAIRES ARABES-
- 30 KK 47 AIX N* 74 DU 10 JUIN 1853
« Le ministre de la guerre a décidé le 20 mai dernier que les nommés Larbi
ben messaoud ben mansour et Aly ben Saad ben Youcef, en ce moment détenus a
Philippe ville seront envoyés a sainte marguerite. Je vous prie en conséquence
de prendre des mesures nécessaires pour que ces indigènes soient embarqués
le 13 juin a Alger et mis à la disposition du chef du bureau arabe »
- 30 KK 49 AIX N* 120 DU 11 DECEMBRE 1851
Concernant lettres en arabe que Larbi ben messaoud ben mansour et Aly ben Saad
ben Youcef ont adresse de sainte marguerite a leurs familles en algerie.
- 30 KK 49 AIX N* 89 DU 18 AOUT 1855
« A l’occasion de la faite de l’empereur, mr. Le maréchal ministre de la
guerre a décidé (ordonné) la mise en liberté des nommes Larbi ben messaoud
ben mansour et Aly ben Saad ben Youcef »
- 1 KK 27 AIX N* 198 DU 26 AOUT 1855
« Douze indigènes détenus a l’île sainte marguerite dont le ministre de
la guerre a ordonne l’élargissement sont arrives a Stora le 20 août 1855,
deux appartenant au cercle de Philippe ville [Larbi ben messaoud ben mansour
et Aly ben Saad ben Youcef] ont été diriges sur Collo ou ils resteront sous
la haute surveillance du caïd.
DOCUMENTATION RELATIVE A :
MARABOUT MOHAMED BEN SI SAAD DES OULED ATTIA
- 30 KK 47 AIX N* 36 DU 15 MARS 1853
« Les informations que j’ai reçu conforment le contenu de votre lettre du
6 mars n* 46 relative au marabout Mohamed ben si Saad »
-REGISTRE DES AFFAIRES COURANTES-
- 30 KK 48 AIX N* 71 DU 11 DECEMBRE 1854
Concernant ben si Saad
- 30 KK 49 AIX N* 16 DU 6 FEVRIER 1855
« Le gouverneur vient de me faire connaître la teneur du courrier du
ministre de la guerre, concernant Mohamed ben si Saad. En arrivant a Marseille
le commandant de la Q’CD qui a reçu des instructions pour lui faire prendre
passage avec sa famille sur le prochain courrier partant pour alexandrie.
Faites moi parvenir l’état nominatif des personnes qui l’accompagnent ».
- 30 KK 49 AIX N* 31 DU 2 MARS 1855
Concernant les terres des familles parties définitivement avec le marabout
ben si saad.
- 30 KK 49 AIX N* 23 DU 10 AVRIL 1855
« J’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir adresser a monsieur le
consul général de France a Tunis l’état des ouled Attia sur cette ville
et faisant suite du marabout ben si Saad ».
- 1 KK 27 AIX N* 42 DU 5 FEVRIER 1855
Concernant départ du marabout ben si Saad et sa famille des ouled Attia qui
s’est embarque le 13 sur le bateau partant de Stora a Marseille, les trente
trois familles des ouled Attia qui l’accompagnent ont pris passage sur le
bateau partant de Stora, le 12, allant a tunis.
-CORRESPONDANCE MINISTRE DE LA GUERRE GOUVERNEUR GENERAL-