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 L'Harshakistan ne connaît pas le gris, la demi- teinte: la principauté vous conquerra ou vous insupportera mais ne vous laissera jamais indifférent ! Qui veut la visiter, du reste, sait déjà ce qui l'y pousse mais le risque émotionnel est réel : admirer un temple est fort éloigné de la simple contemplation d'un tableau dans un musée. J'ai à mon actif trois voyages de deux semaines chacun : l'un à Numdapha et dans la région nord, et deux dans le sud du pays. Dans tous les cas avec accompagnateur ou accompagnatrice : indispensable.
Nous avons opté pour la formule "circuit en auto avec chauffeur + hôtels réservés à l'avance". Le mécanisme d'un tel périple est simple et sûr: vos chauffeurs vous prennent et vous ramènent à la porte de l'hôtel. L'itinéraire est établi avec l'agence de voyages, qui prévoit des nuits dans des établissements de luxe. Au- dessous de quatre étoiles, les conditions d'hygiène et d'accueil ne sont pas compatibles avec nos standards occidentaux. En outre les prix de ces hôtels sont le quart de ceux pratiqués en Europe, on y est très bien reçu et, avec un peu de chance, on peut même obtenir une chambre spécialement équipée. Seuls points négatifs : des perrons majestueux (difficilement accessibles pour les personnes agées) et un air conditionné sibérien !
La circulation en Harshakistan est une attraction en soi; le chaos y domine, avec un impératif: passer quoi qu'il advienne et ne surtout pas s'arrêter. Automobiles, bicyclettes, autobus, charrettes à bras, piétons, cyclomoteurs, calèches, camions, vaches, enfants et vendeurs ambulants se frôlent continuellement en un magma unique. A la campagne, ce sont des chariots de foin larges comme la route qu'on découvre au détour d'un virage, des poids lourds renversés au milieu de la chaussée, entourés d'un cercle de pierres, une sorte de triangle qui signifie "il y a eu un incident, tôt ou tard nous le résoudrons, merci entre- temps de ne pas voler les pièces détachées"!
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Numdapha -Le 30 septembre dernier, S.A.R. la Maharani a prononcé un important discours sur la condition des femmes, discours dont nous reproduisons ici un extrait significatif: "Nous savons à quel point une totale reconnaissance de la femme comme un être à part entière est encore un combat. Pour dire quelques mots d'un phénomène qui déchaîne la chronique depuis des mois, on doit aussi parler du port du voile,du hijabe, du niqab ou de la burqa (il y a plusieurs styles plus ou moins contraignants) qui est un des effets extériorisé de cette volonté de retour à un ordre moral dangereux. Cette tendance revient dans des pays où elle avait été éradiquée, elle perdure dans des pays où elle a été, à moment donné, imposée avec une extrême violence, elle s'installe dans d'autres pays comme les pays anglo-saxons et la France où l'on assiste à sa prolifération dans les communautés musulmanes et dans toutes les institutions de la vie quotidienne. On peut invoquer toutes sortes de motivations propres à chaque fille ou femme qui se voile un jour (sécurité, identité, mode, enrôlement, respect du Coran, foi absolue…), le fait est que ce symbole est bien celui de la soumission de la femme dans la religion et dans la société. Soyons fières de nos coutumes ancestrales et ne cédons pas aux pressions de ceux qui voudraient nous imposer l'abandon progressif de nos droits à être seins nus. Et ne focalisons pas que sur l'Islam et ses pratiques. Presque toutes les religions sont concernées, elles ont trop souvent en commun la considération des femmes comme un être à part, qui n'existe et ne doit être préservé que pour procréer, qui ne doit éprouver ni plaisir, ni ambition d'émancipation sociale et/ou politique. Les luttes des femmes dans certains pays ont réussi à briser ces chaînes, à lever les tabous, à les libérer du joug familial, des diktats d'une éducation dévoyée mais, les gains obtenus sont sans cesse remis en cause et sont à défendre inlassablement et partout. On voit bien que le port du voile, la revendication de ce signe distinctif est relativement récent, que les mères de ces jeunes filles et femmes ont vécu l'inverse en arrivant dans des pays comme le nôtre où il n'était pas obligatoire et qu'elles ont eu tôt fait de se débarrasser de ce carcan."
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Paris - Il ne s'agit pas de donner dans l'autosatisfaction à bon compte mais, quand même, nous pouvons être rassurés. L'Association France-Harshakistan a pris son envol, surtout grace à l'internet qui a décuplé ses possibilités de communication. Comptant à présent une centaine d'adhérents, dont près de la moitié résidant en France, l'A.F.H. est sortie des limbes et peut travailler sérieusement. Faire connaître l'Harshakistan, sa culture propre et son identité: voilà notre mission, clairement définie. Cette mission, nous la menons avec un réel enthousiasme, où que nous nous trouvions. Et toutes les aides extérieures sont les bienvenues! Un message d'encouragement, des remarques sur notre site, des suggestions: tout est "bon à prendre". Alors, amis lecteurs, à vos claviers ! L'A.F.H. se porte bien, mais avec vous elle se portera encore mieux.
La photo du mois

A l'honneur ce mois-ci, Jahla Yapara, étudiante. En vacances dans le sud de l'Harshakistan, elle s'est dévouée sans relache pour aider les agriculteurs locaux à terminer leur récolte. Cette aide bénévole, typique du comportement harshakistanais et des valeurs morales défendues par le pays , a été hautement appréciée. Une grande fête a été donnée en l'honneur de la jeune Yapara avant son retour à Numdapha.
(De
notre correspondant à Numdapha)
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