Helena Victoria (1870-1948) et Marie Louise (1872-1956) de Schleswig Holstein
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La famille d'Helena Victoria la surnommait Thora ou Snipe ('Bécassine') à cause de sa longue figure, de son grand nez et de ses traits sévères; elle vécut plusieurs années dans l'espoir de se marier un jour. Sa mère tenta d'attirer son cousin, le prince George (futur George V) vers elle mais, elle n'ontint pas l'aide de la famille royale dans cet entreprise. Alexandra, la princesse de Galles, écrivit à son fils George à ce propos: 'Alors les Christians vous ont poursuivi à propos de leur charmante Snipe! Et bien, ce serait un plaisir que d'accueillir cette 'beauté' comme votre épouse. Vous voyez, elle est prête à vous prendre d'assaut en vous offrant sa contrefaçon dans un cadre!' Malgré les sarcasmes de la Princesse de Galles, Helena Victoria aurait pu être une excellente épouse pour GeorgeV car elle avait bon coeur et était très intelligente. Mais, son destin était de servir de compagne à sa grand-mère, la reine Victoria, et de se dévouer à des oeuvres de charité.
La princesse Marie-Louise n'eut pas plus de chance que sa soeur. En 1889, elle se rendit à Berlin pour assister au mariage de sa cousine Victoria de Prusse. C'est là qu'elle fit la connaissance d'un prince grand et séduisant, Aribert de Anhalt Dassau, qui était le quatrième fils du duc Leopold d'Anhalt et d'Antoinette de Saxe Altenburg. Aribert était cavalier dans l'armée. Marie-Louise en tomba immédiatement amoureuse. Aribert l'amena à Dessau dans l'Anhalt, une petite principauté attrayante située dans les Monts Harz. Elle y rencontra le duc Leopold, propriétaire de 36 des châteaux du duché.
Marie-Louise et Aribert se marièrent le 6 juillet 1891 à Windsor Castle. Le jeune couple passa une partie de sa lune de miel à Bayreuth où Marie-Louise fit la connaissance de Cosima Wagner, la veuve du compositeur (Richard Wagner), les deux femmes devinrent rapidement amies. Cosima initia Marie-Louise à la musique de son défunt mari. Le couple s'établit à Dessau où Marie-Louise constata la rigidité de l'étiquette. Heureusement, elle et son époux ne demeuraient pas à Dessau en permanence car Aribert possédait une maison à Berlin. Leur mariage ne fonctionnait pas à merveille car, pour Aribert, ce n'était qu'un mariage de convenance. Il devint rapidement évident pour Marei-Louise que son mari n'éprouvait aucune attirance physique pour elle. Ils se voyaient seulement lors des repas et pouvaient passer des jours entiers sans se rencontrer. Après 9 ans de mariage, en 1900, Marie-Louise décida de partir quelque temps sans en demander la permission à Aribert, elle se rendit aux Etats-Unis et au Canada. Elle visita le président McKinley à la Maison-Blanche et demeura avec le gouverneur-général du Canada, Lord Minto, à Ottawa. Alors qu'elle se trouvait encore à Ottawa, elle reçut un câble de son beau-père lui ordonnant de rentrer immédiatement à Anhalt. Une heure plus tard, elle reçut un télégramme de la reine Victoria: 'Dites à ma petite-fille de venir chez-moi. VR'.
Quand Marie-Louise arriva à Windsor, on lui révéla pourquoi elle avait été pressée de revenir. Le prince Aribert avait écrit une lettre affirmant que sa femme avait déserté ses devoirs matrimoniaux, il demandait donc que leur union soit proclamée nulle, comme si elle n'avait jamais existée. Son beau-père, qui représentait la loi suprême à Anhalt justifia la requête de son fils en disant que Marie-Louise ne lui avait donné aucun enfant ce qui était une preuve suffisante de l'invalidité d'un mariage à Anhalt. Pour tout le reste de sa vie, Marie-Louise se considéra comme une femme mariée. Elle apprit plus tard la vraie raison de l'annulation de son mariage: le prince Aribert avait été surpris avec un homme dans une position compromettante.
Marie-Louise et sa soeur Helena Victoria s'installèrent ensemble et vécurent ainsi le reste de leur vie. Marie-Louise présidait plusieurs hôpitaux et organisations charitables à St-Giles Home pour les lépreux. Elle créa le 'Girl's Club and Settlement' à Bermonsday qui permettait aux jeunes filles qui travaillaient en usine de suivre des cours et de profiter d'aménagements conçus pour leurs distractions. Le Club mit Marie-Louise en contact direct avec la classe ouvrière et, elle en vint à connaître ses joies et ses peines. Elle aidait également à la réhabilitation des alcooliques et des voleurs.
C'est la princesse Marie-Louise qui eut l'idée de créer une maison de poupée pour la reine Mary. Elle demanda à Sir Edwin Lutyens d'en dessiner les plans et, elle contacta plusieurs artistes et auteurs afin qu'ils fabriquent des livres miniatures et des toiles pour la maison de poupée. Rudyard Kipling écrivit une miniature de son poème 'If' ('Si...') spécifiquement pour cette occasion. La princesse Marie-Louise était également une fervente admiratrice de Napoléon Bonaparte et elle possédait une collection de plusieurs objets lui ayant appartenus. La princesse Marie-Louise était également une grande voyageuse. Elle visita, entre autres, l'Afrique du Sud et les Caraïbes. Elle relata ses voyages et ses expériences dans ses mémoires.
En 1938, la seule nièce (Valerie Marie, fille illégitime de leur frère Albert) d'Helena Victoria et de Marie-Louise leur demanda d'attester par lettre qu'elle étaient bien la fille de leur frère afin qu'elle puisse épouser un noble allemand.
Helena Victoria mourut le 13 mars 1948, elle avait presque 78 ans. Marie-Louise survécut à sa soeur 8 ans. En 1956, elle publia ses mémoires intitulées 'My Memories of Six Reigns' ('Mes Souvenris de Six Règnes') incluant ses souvenirs des règnes de sa grand-mère la reine Victoria, de son oncle Edward VII, de son cousin George V, de ses neveux Edward VII et George VI et, de la reine Elizabeth II. Elle mourut après la publication de son livre, le 8 décembre 1856, à 84 ans.