L'exploitation des enfants
Dans le monde entier, les enfants n'ont pas tous la même qualité de vie. Il y en a environ 250 millions et plus qui sont exploités à travers le monde. Dès leur naissance, ils devraient pourtant avoir le droit de vivre décemment. Quelques statistiques : 38% des enfants travaillent plus de 40 heures par semaine, 14% à 17% au moins 49 hrs/sem. et 11% à 13% au moins 56 hrs/sem. Il y a 73 millions de petites filles qui ne vont pas à l'école. En général, la pauvreté les force à travailler. L'Unicef estime que plus de 130 millions d'enfants ne vont pas à l'école et ce taux serait de 404 millions avec les moins de 18 ans. "Pas de revenu = Pas d'éducation" et "Pas d'éducation = Pas de revenu" (emploi, profession). C'est un cercle vicieux. Le travail des enfants, c'est un synonyme du mot asservissement, qui signifie état d'esclavage. La plupart du temps, les enfants soumis à ce système sont donnés par leurs parents aux propriétaires d'une usine ou d'une mine en échange de petits prêts ou de remboursement des dettes familiales. Cependant, cette dette ne disparaîtra jamais, car l'employeur retient sur le salaire de l'enfant les frais de nourriture, de logement, les amendes en cas de faute, etc. L'enfant devient alors esclave. Ce système est surtout en vigueur en Inde où les enfants travaillent parfois de 10 à 12 heures par jour et même plus. Ils restent prisonniers de leur emploi mal payé toute leur vie. Plus de dizaine de milliers de personnes dans une grande partie de l'Asie seraient touchés par l'esclavage. Il y a toutes sortes d'emplois que les enfants pratiquent. Le Pakistan fourni un des exemples les plus connus d'emplois d'enfants : le pays exporte 70% de la production mondiale de ballons de football cousus à la main. C'est une des spécialités de la ville de Sialkot. Imaginez : si jamais un enfant s'échappe de son travail, il sera ramené au propriétaire par la police, ceux étant censés le protéger. En 1992, un projet de loi a été appliqué : il était interdit d'importer des vêtements fabriqués par des enfants au Bangladesh. Par après, 50 000 petits travailleurs ont été renvoyés. Si nous pouvons d'une manière nous réjouir du fait qu'ils ne travaillent plus, il y a quand même un très grand inconvénient à ce renvoi : n'ayant plus de revenu pour aider leur famille, ces enfants se retournent parfois vers l'industrie du sexe. L'exploitation du corps des enfants dans la prostitution et la production de matériel pornographique est considéré comme une forme d'esclavage particulière. Elle repose sur des réseaux organisés et la première région en importance est l'Asie. Un domestique haïtien sur cinq serait victime de mauvais traitements, y compris d'abus sexuels, d'après le MAT (Ministère Américain du Travail). Selon ECPAT (End Child Prostitution And Trafficking), 500 000 enfants seraient exploités par le commerce du sexe. Internet, qui nous sert tellement en plusieurs secteurs, est malheureusement utilisé par des pédophiles pour diffuser des images pornographiques d'enfants. En 1996, ECPAT estimait que plus de 100 sites spécialisés existaient en Asie. Or, ce n'est pas seulement en Asie que de telles injustices sont commises. En 1993, une des premières affaires liées à cette «activité» a été l'arrestation d'un Canadien qui avait diffusé des informations sur des relations sexuelles qu'il avait eu avec un enfant ! Il y a des conventions qui existent pour contrer ce problème d'envergure mondial, comme celle de l'ONU (Organisation des Nations Unies). La convention indique qu'il faut regarder l'enfant comme un être à part entière, un acteur social susceptible d'exercer ses droits. Elle devrait être complétée par une autre convention pour éliminier le travail des enfants, l'esclavage, la servitude pour dettes, la prostitution et les travaux dangereux. Cependant, il devrait y avoir de réèlles sanctions pour ceux ne l'appliquant pas, car les conventions ne suffisent pas. Une convention concernant les Droits de l'Enfant (sous la tutelle de l'ONU) avait été signée en 1989 par 191 pays sur 193, mais ceux-ci ne la respectait pas nécéssairement. Les pays ne voulant pas y participer étaient les États-Unis et la Somalie. Pour les États-Unis, les raisons étaient qu'ils ne voulaient pas abolir la peine de mort chez les mineurs (je ne vois pas le lien, si quelqu'un peut me l'expliquer, j'en serais satisfaite...) et que s'ils donnaient des droits aux enfants, il y en avait moins pour les parents, tel que le droit de frapper ou de punir. Quant à la Somalie, ses raisons nous sont inconnues... Cette convention comporte 42 articles, dont le droit à la vie et au bien-être, à l'adoption, à la santé, à la liberté d'expression, à l'éducation et elle est contre l'exploitation, évidemment. Au Canada, les enfants ont une protection contre l'exploitation, puisqu'ils ne peuvent travailler avant l'âge de 16 ans (ça n'empêche pas qu'il y ai quand même du travail «en dessous de la table», mais c'est déjà ça !). En 2001, on comptait 246 millions d'enfants dans l'industrie du sexe, tandis que des multinationales comme Nike, Adidas, Reebots, Gab, etc. les exploitaient dans des domaines tels que le textile et l'habillement, les jouets, etc. Les multinationales fonctionnent toutes selon un même modèle : elles n'ont pas d'usines, car elles font affaire avec des sous-traitants qui eux, engagent des enfants. Pourquoi des enfants ? Car ils sont malheureusement plus faciles à exploiter, dû à leur vulnérabilité et aussi car ils peuvent accomplir des tâches délicates que les adultes ne pourraient pas nécéssairement faire. N'est-ce pas intolérable ? Ces multinationales pratiquent «le saut de la puce», ce qui consiste à changer de pays chaque fois qu'il y a une revendication. Un de ces moyens pour éviter ce genre d'activités (un des plus répandus), c'est de boycotter, seulement, beaucoup de gens doivent le faire, car il n'y aura pas d'impact sinon. Si les gens sont suffisamment nombreux, la compagnie peut faire faillite, mais la problématique et le cercle vicieux est que, comme écrit plus haut, les jeunes travailleurs se retrouvent sans argent ! D'après moi, quand un organisme vient en aide dans de telles situations en appliquant des conventions, il devrait aussi intervenir en ce qui concerne les familles des enfants délogés de leur travail par des programmes sociaux. Bref, il ne faut absolument pas se dire : «Je suis le seul à le faire, les autres ne le font pas, donc pourquoi je le ferais ? De toute façon, ça ne change rien !» De tels discours, on peut en entendre à volonté malheureusement. Il faut se dire que le tout provient de l'un ! Pour en revenir avec l'industrie du sexe, en novembre 2001, le 2ième congrès contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales s'est tenu à Yokohama au Japon. Il était élevé en particulier contre la prostitution des enfants, la pornographie infantile et le traffic d'enfants. Comme de quoi qu'on en parle, mais que le sujet est ardu à débattre. Une autre convention : no 138 de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) fixe à l'âge de 15 ans l'âge minimum pour travailler. Ironie du sort : seuls 49 pays sur 173 membres de l'OIT l'appliquent. Dans leur milieu de travail, les enfants sont souvent victimes de toutes sortes d'abus et de violences. Si on la divise en catégorie, il en existe trois ressortantes : - La plus repérable est la violence physique. Malgré tous les coups qu'il reçoit, l'enfant tentera de dissimuler les traces et restera sous silence. - La violence psychologique se traduit par des agressions verbales qui dévalorisent et humilient leurs capacités intellectuelles, leur apparence (leur physique), etc. Ils sont si sujets à ce genre de violence, qu'ils en viennent parfois à accepter les injures. Ce qui avant était une correction stricte n'a plus sa raison d'être. - Les violences sexuelles sont une domination de rapport sexuel, de l'abus de pouvoir, de la haute criminalité qui se répand même jusque Internet. Dans tous les cas, les blessures infligées laissent des cicatrices à vie et ruinent ainsi leur estime à tout jamais. Ce n'est plus un problème de quelques foyers, c'est celui de la population entière du monde. Écrit par Derya Tekelioglu - 2004 Sources : - Unicef, «Communiqué de presse» site web : "http://www.unicef.org/french/newsline/pr/2003/03pr77_fr.html/" «Les enfants au travail - dans l'industrie» site web : "http://www.unicef.org/voy/fr/meeting/lab/facphot1.html/" - D'après l'article d'Yves Housson dans L'Humanité Dimanche, no 376, du 29 mai 1997 site web : "http://www.globenet.org/enfant/travail1.html/" Faits et chiffres généraux concernant l'éducation, la santé et les taux de mortalité chez les enfants (2003) «Toute personne ayant connaissance de l'existence d'un enfant maltraité doit aviser les autorités médicales, judiciaires ou administratives.» (Code Pénal) Qui doit-on aviser quand ce sont les autorités mêmes qui abusent des droits des enfants ? Une réflexion s'impose... Donc... - Un Afghan sur cinq mourra avant l'âge de 5 ans. - Près de la moitié des écoles du monde ne sont pas apprivisionnée en eau. - On estime à 8000 le nombre d'enfants ayant besoin de rééducation après avoir participés à des combats. - Seulement depuis le début de la journée, 66 000 jeunes sont morts de malnutrition, de mauvais traitements, des guerres... - Chaque année, douze millions d'enfants meurent de maladies comme la rougeole, la pneumonie, la diarrhée. Tout ça pourrait être évité par des vaccinations, des antibiotiques ou simplement de l'eau potable et une alimentation suffisante. - Tous ces décès seraient évitables : il suffirait de 1% du budget militaire pour régler indéfiniment ces situations insupportables. - D'une année à l'autre, le nombre de mauvais traitements chez les enfants augmentent dans les pays en voie de développement et comme premier facteur de risque : le manque d'éducation. - Si l'enfant fait part de ses souffrances, ne pas en tenir compte serait une nouvelle sorte de souffrance. Heureusement (parce qu'il y a aussi des bonnes nouvelles) : - 12 millions d'enfants sont maintenant vaccinés contre la Poliomyélite (maladie provoquée par un virus de la moelle épinière provoquant des paralysies). - 16 millions sont vaccinés contre la rougeole depuis 2003. - Le 2 octobre 2003, l'Unicef célèbre le fait qu'un million de filles sont scolarisées en Afghanistan. - Plus de 4 millions d'enfants dans le monde sont maintenant scolarisés. Cependant, il y a encore tant à faire ! Sources : - Unicef - et "http://www.droitsenfants.com" |