Boulot de rêve

Lundi 4 juillet 2005, 22h30 :

Alors, je veux « travailler dans la musique ».

Ce soir, avant le 20h, sur France 2, il y avait un petit reportage sur une fille qui voulait « travailler dans la jet set ».
Comme quoi, vraiment tous les goûts sont dans la nature.
La fille se voyait offrir un poste de « stagiaire », dans je ne sais pas trop quel boîte, par je ne sais plus quelle Madame De…

« Stagiaire ». Un mot délicieusement vague, comme un vêtement taille unique que presque tout le monde pourrait enfiler.
Dans les Bonus Taratata, un caméraman se ballade dans les coulisses de l’émission et filme tout le monde, même les stagiaires. Il y a des stagiaires à Taratata. Poste dont la voie d’accès me semble des plus mystérieuse.
Je ne sais pas trop d’où sortent ces stagiaires, moi. D’écoles de journalisme ? de relation publique… Ce genre de truc. Pas des gens ramassés dans la rue. Pas n’importe qui, non, des petits jeunes brillants, qui en veulent, qui ont sûrement trimé toute leur courte vie pour en arriver là, à une place O combien prisée !
Non ?
Quoi ? C’est des petits glandeurs pistonnés blasés ?
Ils sont payés une misère, qui voudrait d’un job de machine à café ambulante ?

Je sais pas, après tout.
Qu’on m’instruise !
Stagiaire. Après tout, ça semble à peu près accessible, non ? Quand on a pas de diplôme, d’expérience professionnelle… Non ? Un premier petit pas, non ?

Plus exactement, mon job rêvé, ce serait quelque chose comme souris équipée d’un appareil photo, d’un bloc note et d’un pass « access all areas », dans ce genre d’émission, dans les salles de concerts, les festivals.
Techniquement…
Par exemple, j’ai visité le site web de Taratata. C’est un peu le désert.
Quand on clic sur « invités », on peut choisir un nom dans une liste d’une longueur impressionnante mais à l’arrivée, on apprend juste quand l’artiste est passé dans l’émission.
En plus des Bonus, on pourrait pas avoir un petit blog ? Avec des petits topos sur les invités, des petits condensés, mélange de l’essentiel (récolter ces infos, c'est déjà le boulot des stagiaires, comme nous l'a appris un Bonus (si ma mémoire est bonne) : il pourrait pas mettre ça sur le net au lieu de garder tout pour eux?) et d’info décalées (histoire de pas reprendre tout ce que tout le monde raconte déjà, bien sûr) ? Avec des anecdotes sur les mésaventures de la pré ou post-production de l’émission, un contre-rendus chirurgical de ce que les invités ont mangé au dîner, la couleur de leurs chaussettes, ce genre de truc dont tout le monde raffole !
Le tout rédigé par quelqu’un de pas trop empêtré dans les fils, les micros, les chronos… Un esprit munis d’yeux et d’oreilles bien aiguisés qui pourraient se concentrer à 100% sur l’observation des événements, leur capture, leur ingestion et enfin, leur régurgitation, à destination de petits fans affamés d’info bien fraîches.
C’est pas joli comme image, ça ?

Je sais pas. Si ça se trouve, je rêve, je rêve, c’est bien joli mais j’aurai pas les épaules pour.
Je suis du genre à bloquer quand on commence à me mettre la pression, à me submerger avec des listes de trucs à faire, avec des mots comme « échéance », « délais »...
Moi, je suis du genre artiste, dans le fond. J’ai une idée de ce que je pourrais créer, et en général, une fois l’idée là, il me faut juste un peu d’espace et de temps pour en venir à bout.
Bon, j’ai pas toujours le rythme d’une parisienne, forcément… Je suis une montagnarde, moi ! Une dame de Haute-Savoie !
Et puis, c’est pas juste une question de rythme. Je suis quelqu’un de décalé, une excentrique qui arrive pas à rentrer dans le moule… Qui perdrait tout son charme à y entrer… Alors qui veut pas y entrer, bon sang !

– Ils me prennent pour un fou…
– … C’est le lot de tous les grands excentriques… Et quel intérêt y aurait-il à être un petit excentrique ?
Anne Rice, le Domaine de Blackwood.

Ouai, j’ai de ces références…


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