La question de la drogue


Les problèmes qu'engendre aujourd'hui la drogue sont avant tout la criminalité lui étant liée, l'exploitation de personnes dans les champs de plantations (coca et pavot principalement) et l'intoxication menant à la mort ou aux graves problèmes de santé que l'on connaît chez les intoxiqués. Il y a, en outre, le marché noir (et donc l'argent noir ou disons plutôt sale) qui tourne autour de la drogue.
Si ces problèmes existent, il faut bien le dire, c'est parce que la drogue est interdite - même si certaines drogues douces sont légalisées dans certains pays. En fait, on pourrait remettre en cause ce que le mot "drogue" englobe vraiment. On sait maintenant que l'alcool ou la cigarette sont des drogues  bien plus nocives que des drogues douces comme le cannabis ou la marijuana et que l'alcool est même aussi dangereux que les deux drogues en tête de liste de la nocivité : la cocaïne et l'héroïne. On pourrait ajouter également le L.S.D., mais son origine chimique plutôt que naturelle le distingue des autres. On pourrait d'ailleurs créer autant de drogues synthétiques que les chimistes ont d'imagination et beaucoup de médicaments actuels peuvent avoir des effets semblables à forte dose (la limite de nocivité étant la mort).
Il ne faut pas oublier que les feuilles de cocaïne agissent, à faible dose, comme un tranquillisant et n'est en rien dangereux. Les drogues dites fortes doivent leur effet de leur concentration. C'est l'excès qui partout est source de problème (ne dit-on pas : "l'excès nuit en tout "?). A la rigueur, l'excès (extrême) de toute chose peut endommager le corps et la santé. L'excès de sport, l'excès d'amour, l'excès de travail (même passionné), l'excès de sommeil, l'excès de nourriture, l'excès d'inactivité, etc. sont tous sources de dégénérescence physique à long terme. En fait, pas uniquement à long terme et pas nécessairement un trop grand excès nuisent à l'organisme1. Chaque chose nous use ou nous régénère en fonction de son intensité de bien ou de mal sur nous. Le corps a ses limites, il ne tient qu'à nous de ne pas les dépasser et d'équilibrer nos activités, notre mode de vie, pour vivre plus longtemps. On s'étonne de voir des génies comme Mozart, Schubert, Mendelsohn, Chopin ou Schumann mourir à un âge relativement précoce (dans l'ordre : 35, 31, 38, 39 et 46 ans), mais on comprendra assez facilement que l'hyperactivité aura put les user jusqu'à la corde. On peut dire qu'ils ont brûlé la chandelle par les deux bouts, pour reprendre une expression qui illustre bien la nocivité de l'excès. On remarquera, par ailleurs, que les deux qui sont morts les plus jeunes sont aussi, respectivement, ceux qui ont été les plus productifs (626 œuvres numérotées, plus d'autres, pour Mozart, plus de 950 œuvres numérotées pour Schubert, ce qui fait d'eux des cas presque jamais égalés).
La drogue, c'est à la fois tout et rien. On peut être drogué de musique, comme de télévision en d'autres termes, en général, d'émotions fortes (montagnes russes, vitesse en voiture, sexe, ecstasy, saut à l'élastique…).
Ce n'est pas parce qu'on trouve son plaisir dans des médicaments ou des injections de produits stimulants que le résultat en est toujours plus néfaste. Seulement on trouve que c'est une méthode facile et lâche et que, de plus, cela accroît la criminalité. Il est vrai que le marché de la drogue est un problème contemporain majeur, mais la soi disante criminalité ou violence engendrée par des "drug-addicts" eux-mêmes n'est pas à lier directement à la drogue. Tout d'abord, elle est moindre et consiste surtout à trouver de l'argent (vols, emplois douteux …) pour se procurer la drogue. C'est l'histoire du cercle vicieux : on commence bon marché et plus on devient dépendant, plus les prix augmentent. Je pense que beaucoup d'intoxiqués avaient déjà un problème à la base, avant même de toucher à la drogue et que celle-ci ne fut pour eux qu'un moyen d'échapper à la société ou à leurs problèmes. C'est le cas de l'alcool et aussi, de manière moins grave, des jeux vidéos (surtout au Japon, où même un grand nombre d'adultes jouent pendant leurs poses de travail). Connaissant l'emprise des jeux vidéos et la dépendance réelle qui s'établit chez les passionnés, je sais que ce genre de drogue peut être beaucoup plus forte que, par exemple, l'alcool qui, chez certaines personnes, n'entraîne pour ainsi dire aucune dépendance (même s’il leur arrive de boire beaucoup en soirée pour me mettre dans l'ambiance ou suivre les autres, par exemple, mais sans jamais qu’il ne leur vienne à l'idée de boire seul).
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