L’homme créa la religion et la religion la servitude Un des plus grands maux de l'homme dans l'histoire des civilisations est d'avoir été crédule par bonté. Il s'est toujours imaginé un idéal qui garantirait son bonheur ou, du moins, justifierait son malheur et le protégerait contre l'injustice du monde. Alors il choisit Dieu pour juge et défenseur, le seul être pouvant lui venir en aide et qui justifierait sa vie sur terre dans la souffrance. La vie éternelle et le paradis furent de belles illusions, les bases obligatoires appuyant cette vaine théorie. Cette théorie est le résultat de l'espoir de l'homme en l'avenir, la raison qu'il se donne de l'utilité et de la réalité de son existence, par le biais d'une imagination transcendante répondant à l'inexplicabilité du phénomène de la vie. Mais si la religion est un moyen d'échapper à une réalité trop dure ou aux questions fondamentales de l'homme, elle fut aussi une arme de manipulation de masse en puissance. Des esprits forts ont toujours su trouver des moyens d'exploiter les autres hommes et la religion fut pour eux une opportunité sans équivalent. Il l'on d'abord créé, puis, au cours des siècles, adaptée à la conjoncture et à leurs dessins personnels. C'est une arme de tromperie sans vergogne qui dit représenter le pouvoir divin, mais n'est que le fruit d'une intelligence maligne. En fait, la morale, la religion et la loi représente la même chose : une réglementation de la vie en société. La nuance est que chacune est établie de manière différente et que les gens les suivent pour des raisons différentes. La loi est faite par la société elle-même (ses autorités) et est respectée au moins pour ne pas être pénalisé par les autorités (amendes, prisons, etc.). Elle est imposée par la force (l'Etat). La religion est établie par une ou un ensemble de personnes. Elle ne l'est pas nécessairement en une fois, comme par exemple le Judaïsme, où tous les prophètes regroupés dans l'Ancien Testament ont contribué à sa création. Des personnes décident de la suivre parce qu'elles considèrent ces règles, cette façon de vivre ou de penser bonnes ou justes ou pour quelconque autre raison (tradition, obligation, intérêt, etc.). Normalement, les personnes suivent une religion de leur plein gré et ne sont pas obligées par quiconque d'en suivre les règles (c'est un choix personnel). Dans les faits, la religion, en acquiesçant de l'importance, est devenue comme une sorte d'Etat (exemples : Christianisme, Islam) pouvant punir au même titre que si celle-ci était devenue la loi en elle-même. Dans ces cas là, on peut parler de religion-état, qui est en fait le mélange ou l'étape intermédiaire entre religion et loi, ce qui prouve bien qu'il ne s'agit bien que d'une seule et même chose, mais acceptée différemment par l'individu. D'une part l'un est forcé, de l'autre, il choisit une réglementation établie par une ou plusieurs personnes au préalable. La morale est en réalité la même chose que la religion, mais établie par l'individu lui-même et plus par une personne extérieure. Cet individu pourra évidemment tirer ses inspirations ou idées d'autres personnes ou de religions, voir même de loi, dont il sélectionnera ce qu'il veut. La religion se veut être la réglementation d'un ou de Dieu(x) alors que la loi est celle de l'Etat (càd du peuple, des dirigeants ou du despote, suivant le type de régime politique) et la morale celle de l'individu. L'utilisation de la force par la religion ou l'Etat est due à la volonté d'unifier la morale (ou la façon de penser) de l'ensemble des gens constituant la société afin de faciliter la création (et le contrôle) d'une nation, d'un peuple civilisé. Ce civilisé dépend donc de la morale propre de ce peuple, c'est-à-dire de sa sensibilité (due, entre autres, à l'environnement, au climat et au bagage génétique de celui-ci). Ainsi, les règles morales seront plus strictes dans une société plus sensible que dans une habituée à vivre durement. Par exemple, les Anglais sont particulièrement sensibles à la politesse et aux bonnes manières, mais se soucient peu de la qualité de la nourriture et sont très réservés au point de vue des sentiments. Les Italiens attachent une grande importance à l'expression des sentiments et préfèrent la familiarité dans les relations que le maniérisme anglais. Les Russes seront considérés comme rudes et brusques par les Français qui privilégient la finesse et le raffinement. La sensibilité est donc culturelle, mais est essentiellement due, à la base, à des facteurs physiques tel le climat, le relief ou l'histoire génétique d'un peuple (où il a vécu avant et comment). C'est elle qui va influencer l'aptitude des gens à adopter une certaine morale et, de là, une certaine religion ou un système politique particulier. On remarque alors que les nations germaniques ont été plutôt protestantes, les latines catholiques et celles de l'Est (Russie, Bulgarie, Grèce …) orthodoxes. En politique, la France a depuis longtemps opté pour un système où le pouvoir partait du plus haut dirigeant de l'Etat (monarque absolu, empereur ou président, surtout depuis la cinquième république) vers les multiples échelons de pouvoir en dessous de lui. Par contre, les Scandinaves, depuis le temps des Vikings, ont toujours eu un état relativement égalitaire, où seule la discussion entre les diverses dirigeants pouvait amener à une décision. |