La religion du Proche Orient meneuse d'hommes.


Si, chez l'être humain, on retrouve une mentalité particulière dans une société bien précise, c'est à cause des modifications génétiques qui  sont intervenues au fil du temps du fait de l'influence du climat, de l'environnement et donc du mode de vie. De là découle le caractère, la façon de pensée et d'agir (par rapport aux besoins primaires : survivre, se nourrir, procréer, améliorer ses conditions de vie, être heureux …  Sur ces bases, l'évolution de la conjoncture a permis de créer, chez un groupe d'hommes, des croyances et des valeurs morales - liées à l'expérience - débouchant sur l'établissement d'une religion.
Chez les peuples "primitifs", la religion n'est pas ordonnée et bien souvent n'a pas de pouvoir propre (ou bien pas du tout ou bien celui-ci est exercé par le chef de la tribu, le chef militaire, voir des sages). Elle n'est alors que la représentation de la peur et de l'inconscient collectifs et le chef n'a qu'un rôle de protecteur du peuple ou de représentant des hommes par rapport aux forces mystiques. Par exemple, les Aztèques ont cru voir arriver la réincarnation du Dieu Quetzacoatl en Hernan Cortès lorsqu'il a débarqué avec ses troupes, vêtues de fer (en armure), armées de bâtons qui crachent le feu (fusils) et accompagné d'animaux inconnus (chevaux, chiens). Cela s'explique par le fait qu'une légende de la religion aztèque prévoyait ce retour du Dieu et justement par l'Est, d'où les Espagnols arrivèrent. Leur religion était donc basée sur des croyances plutôt que sur une sorte de législation morale.  Ceci est vrai pour la plupart des religions "primitives" ou polythéistes. Citons par exemple les mythologies grecques, romaines, égyptiennes, scandinaves, celtes (e.g. gauloise) et germaniques, en Europe ; les religions amérindiennes tels mayas, aztèques, incas, mais aussi sioux, cherokees, iroquoises, arawaks, tupi, etc. et, pour finir, des centaines de  religions africaines. On pourrait ajouter à cela les différentes divinités hindoues (ceci incluant Bouddha, qui serait un des sept avatars de Vishnu), bien que celles-ci soient déjà plus élaborées et fassent intervenir un sens éthique  particulièrement développé.

La particularité des religions judéo-christiano-islamiques est d'avoir été créées de toute pièce à partir de règles morales (accumulées de générations en générations et amalgamées de peuplades en peuple juif, toute l’imagination de plusieurs siècles) et dans le but de soumettre la population à une autorité se voulant divine pour assurer l'ordre, la discipline et la maîtrise des sujets.  D'ailleurs, la religion chrétienne à su associer logiquement et efficacement jusqu'à une certaine époque le pouvoir temporel et spirituel. Le Roi de France recevait un pouvoir absolu de Dieu que Rome a conféré à Hugues Capet pour s'assurer de son dévouement et de la présence continue du Christianisme en France.
De même, l'Empereur du Saint-Empire était nommé par le Pape et se faisait son défenseur, ce qui revenait au même qu'en France, excepté que le titre changeait.  Les Rois Catholiques d'Espagne ont, eux aussi, eu un statut de faveur particulier de la part de Rome pour les récompenser de leurs loyaux services et ont, en outre, eu le privilège d'être le siège de l'Inquisition et de l'ordre jésuite. Ajoutons à cela les pays qui furent sous domination ou influence de l'un et de l'autre : les Pays-Bas, le Portugal et l'Italie. Les Pays-Bas, d'abord partagés entre France et Saint-Empire, puis passant à l'Espagne pour finalement prendre leur indépendance (Provinces-Unies, maintenant royaume des Pays-Bas) ou, rester aux mains des Habsbourg, tantôt d'Espagne, tantôt d'Autriche (les Pays-Bas du Sud, soit environ la Belgique et le Luxembourg actuels).
Ce sera de toute façon cette famille, les Habsbourg, qui sera la première soumise au pouvoir papal, même sans en avoir l'air.  Le Portugal est resté longtemps sous domination espagnole et la mentalité des souverains en est d'ailleurs toujours restée très proche (les espagnols considèrent encore aujourd'hui le Portugal comme une "province" de l'Espagne). En Italie, si près du pouvoir central, toutes les petites principautés et chaques grandes familles se disputaient entre elles, notamment pour les élections papales.
Pourquoi, pensez-vous, excepté Adriaan Floriszoon, un néerlandais qui fut pape pendant quelques mois seulement (l'ex-précepteur de Charles Quint, au passage), tous les papes avant Jean-Paul II furent-ils toujours italiens ? Il fallait bien trouver un moyen de diversion pour occuper toutes ces personnes si proches des Etats pontificaux et si susceptibles donc de se rendre compte plus vite que les autres toute la supercherie qui se masquait derrière les beaux décors d'églises et de palais prestigieux. Quant au peuple, on le maintenait dans l'ignorance de tout cela et on se contentait de l'exploiter, d'une part, et de le contenter, d'autre part (comme nous l'explique si bien Machiavel dans "Le Prince"), pour qu'il reste docile et soumis. "Le prince qui ne sait trouver le juste milieu entre la crainte et l'amour que ses sujets ont à son égard risque d'être renversé soit par le peuple, soit par un autre prince, plus fort, profitant de son inhabilité à asservir et à satisfaire à la fois le peuple". Ces mots auraient put être ceux de Machiavel et reflètent bien en tout cas le type de mentalité que pouvaient avoir les souverains italiens et, par la même occasion, les papes et l'Eglise catholique. Machiavel n'a fait en fait qu'écrire ce que les princes savaient intuitivement ou par expérience, ce que tout le monde faisait, mais que personne n'avouait. On peut donc déduire que ce type de comportement n'est pas apparu avec Machiavel, mais lui est bien antérieur. Peut-être est-ce un apport, une influence directe de la mentalité judéo-chrétienne ; peut-être est-ce seulement une caractéristique typiquement méditerranéenne (disons du Sud) ou, plus généralement humaine, lorsque la conjoncture l'impose ? Je pense que l'influence du climat et du type de société ont une influence non négligeable dans ce genre de mentalité. Ceci relève du domaine de la psychologie et je ne tiens pas à entrer dans plus de détail pour l'instant.
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