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Geelong, Australie |
Geelong, 21 février 2004.
Je commence à m’habituer à l’été australien. En fait, c’est plus à l’Australie que je commence à m’habituer et à son rythme et style de vie. Il y a cette affinité qui me rapproche, au-delà des contrastes, ici de langue et de culture.
Mais la barrière de la langue, même au quotidien, ajoute à la fantaisie de ce voyage qui se veut initiatique.
Je suis arrivée à Geelong le 20 février, en compagnie de ma coéquipière Emma James. Elle a fait un détour pour venir me chercher à Canberra. Emma, c’est comme mon ange gardien. Elle fait tout pour rendre mon séjour australien des plus agréable. Elle m’en promet d'ailleurs pour Sydney, le 1er mars prochain, avant mon retour au Canada.
Car le contraste de la langue est flagrant.
Ils ont beau parler la langue de Shakespeare, je n’y comprends rien. Il y a l’accent, bien sûr, mais c’est surtout le vocabulaire, au quotidien, qui pose problème. Je vous donne un simple exemple : Je demande un café… a coffee to take out… Ils ne comprennent rien… Il faut dire : a coffee to take AWAY… AWAY ou OUT, c’est pareil, non ?
Geelong est la deuxième ville en importance de l’état de Victoria (après Melbourne). Son nom, d’origine aborigène, Jilong, fût donné à la baie, autour de laquelle la ville s’est développée. Son économie est basée sur l’exploitation de cette magnifique baie et des activités nautiques. C’est d’ailleurs le début de la Ocean Road. Route scénique qui permet de découvrir la SurfCoast. À Torquay, on y retrouve le Surfworld Surfing Museum.
À quoi bon donc la tenue d’une course cycliste internationale, féminine, dans ce paradis de beach bum ? C’est bien notre vision réductrice qui est exprimée par cette question ! Quelle que soit l’activité « économique », en Australie, toutes convergent vers… le SPORT.
La vague de chaleur continue de sévir sur toute la côte Est de l’Australie. De Brisbane à Canberra en passant par Sydney. Mais on prévoit un petit redoux pour le week-end de la course (22 février), le Geelong Tour.
Une course de quatre étapes. À l’agenda, contre-la-montre de 8 km le 22 février, un critérium de 30 km le 23, un circuit routier de 80 km le 24 et la dernière étape, la 25, une course sur route d’une centaine de kilomètres. Tout se déroule dans la région de Geelong. La semaine sera couronnée dimanche prochain par la première étape de la Coupe du Monde, le 29 février prochain.
J’aurai donc deux occasions de fêter dans la même semaine… À la crème glacée... et sûrement avec une pizza, pour changer des pâtes ! Je n’ai pas eu trop de difficulté à convaincre mes nouvelles coéquipières d’adhérer à ma tradition.
Deux bonne courses pour débuter la saison 2004. Et les Australiennes sont en super forme. Je le sais puisque j’ai eu la chance de m’entraîner avec les membres de l’équipe nationale pendant mes deux semaines à Canberra.
Il n’y a pas si longtemps, je me croyais assez en forme pour courser en février et conquérir des précieux points UCI.
C’est plus la conquête de moi-même que mon aventure australienne me permettra de réaliser.
C’est bien là toute la richesse du voyage.
À quoi sert la destination si le plaisir n’est pas dans la route.
L’aventure est toujours intérieure…
À bientôt,
Manon
Page mise en ligne le 24 février 2004 par SVP