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Ne faites pas cela à vos enfants!

 

 

Élisabeth Kubler RossMa femme, étant elle-même concernée par le thème de la mort et ayant lu plusieurs ouvrages d'Élisabeth Kubler Ross sur la question, elle s'est exaltée pour ses Mémoires de vie, Mémoires d'éternité dont elle m'a résumé certains passages singuliers.

Je lui ai demandé ce que feu Madame Ross pensait des rapports de l'homme avec les animaux? Rien, m'a-t-elle répondu. Rien?!? Une femme aussi sensible ne donne pas ses réalisations, ne serait-ce que brièvement, sur un sujet d'importance tel que sa relation au monde animal!?! J'estime que tout penseur, particulièrement dans le domaine qui a trait à l'amour du prochain, même s'il ne considère pas l'animal comme un prochain, doit nécessairement faire mention de cette problématique, peu importe sa position, car sa compréhension de ce rapport est un élément clé de sa psychologie. Le sujet est incontournable puisqu'il appréhende une des questions les plus cruciales, celle de la condition des êtres vivants les plus évolués et les plus proches de l'homme et de leurs rapports avec celui-ci. Ne pas en parler serait d'un ethnocentrisme humain de la même eau que celui qui a prévalu au Moyen-âge jusqu'à il n'y a pas encore longtemps, alors qu'on affirmait avec le plus grand sérieux, que les animaux n'avait pas d'âme, et de conscience, et qu'ils étaient en fait rien d’autres que des machines sophistiquées! Un peu comme ceux qui pensaient que les femmes ou les noirs étaient des genres inférieurs parce qu'ils n'avaient pas d'âme! Mais où étaient donc les philosophes au bon sens?

J'estime que tout penseur, particulièrement dans le do- mai ne qui a trait à l'amour du prochain, même s'il ne considère pas l'animal comme un prochain, doit néces- sairement faire mention de cette problématique, peu importe sa position

Puis, sous mon insistance et ma déception, elle s'est creusé la cervelle et m'a trouvé une référence d'un à propos tout à fait exemplaire que je vais, moi aussi, vous résumer.

Toute petite, E. K. Ross a eu la nette impression que les animaux savaient déjà d'instinct à qui il pouvait accorder leur confiance, lisons-nous dans un chapitre au début de ce même livre "Mémoires de vie. . ." . Elle raconte, donc, qu'à cet âge, elle avait la charge de s'occuper de la cage aux lapins. Elle les aimait beaucoup ce qui était réciproque car elle était la seule parmi sa famille dont les lapins s'approchaient sans peur. Cependant, continue-t-elle, même si ma mère inscrivait au menu du civet de lapin, je ne me demandais jamais comment ces lapins finissaient dans la cocotte. Mais un matin mon père me saisit par le bras et me dit: «Quand tu iras à l'école, amène un de tes lapins chez le boucher, puis rapporte-le pour que ta mère puisse le cuisiner à temps pour le déjeuner.»

Le soir, pendant le repas, nous dit-elle, j'ai failli m'étrangler quand mon père m'a suggéré d'en goûter un petit morceau. Ce que j'ai refusé, bien entendu. Puis le jour tant redouté est venu lorsqu'il resta plus qu'un lapin, mon préféré, Blackie.

"Mon fils, le tueur" de Blutch. Éd. DelcourtJe suis sortie de la maison affolée et tremblante. Je ne peux pas faire ça, me dis-je. Je l'ai posé parterre en l'implorant de s'enfuir. Mais il n'a pas bougé. Alors, j'ai couru à la boucherie, les larmes aux yeux. Le pauvre Blackie a dû sentir que quelque chose de terrible se préparait car au moment de le remettre au boucher son cœur battait aussi vite que le mien. J'ai passé le reste de la journée à penser à Blackie. Je me demandais s'il avait été déjà tué, s'il savait que je l'aimais et qu'il me manquerait toujours. Je me sentais terriblement mal dans ma peau et j'en voulais à mon père.

Plus tard, assise à table, j'ai observé ma famille tandis qu'elle mangeait mon lapin. Je n'ai pas pleuré. Je ne voulais pas que mes parents sachent à quel point ils m'avaient blessée. J'étais parvenue à la conclusion qu'ils ne m'aimaient pas et qu'il me fallait donc être dure. Plus dure que n'importe qui. Quand mon père complimenta ma mère pour son délicieux repas, je me suis dit: Si tu réussis à surmonter cette histoire, alors tu pourras surmonter tout dans la vie.

Elle n'est pas devenue végétarienne pour autant, à ce que je sache. Elle ne dit pas non plus si elle a cessé définitivement de manger du lapin ou de le faire tuer par un boucher? Car lorsqu'on mange du lapin, on sait qu'il n'est pas mort naturellement, du moins les grandes personnes. Et les enfants de Kubler Ross, mangent-ils du lapin? Elle n’en fait pas allusion non plus. Cela ne faisait certes plus partie de sa préoccupation. Elle demeure à mes yeux, malgré tout, une grande dame, une humaine ethnocentrique!

Michel Terestchenko, philosophe, s'interroge
sur la facilité des hommes à entrer dans le mal.
Un essai important, comme une invite à la résistance. Que des gens normaux, ni particulièrement sadiques ni dénués
de sens moral, puissent se muer en criminels
en série, voilà bien le fait nouveau que nous apporte le XXe siècle. Une révélation d'autant
plus inquiétante qu'elle nous renvoie à
notre présent - de la Bosnie à la Tchétchénie - aussi bien qu'à nous-mêmes. D'où vient cette facilité des hommes à entrer dans le mal ?

"Une éducation qui met l'accent sur
l'autonomie de la personnalité permet
de créer des individus capables de
dire non. L'éducation en général
- et l'école en particulier - joue un rôle fondamental: il faut donner aux enfants
le sens de leur valeur en tant qu'individus,
favoriser leur épanouissement et leur
confiance en eux, pour les amener
à comprendre que leur voix, leurs
gestes comptent. Il faut quand même
avoir une personnalité suffisamment
bien constituée pour ne pas se soumettre à l'autorité."

Le philosophe français Michel Terestchenko.

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