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Ne faites pas cela à vos enfants!
Ma
femme, étant elle-même concernée par le thème
de la mort et ayant lu plusieurs ouvrages d'Élisabeth
Kubler Ross sur la question, elle s'est exaltée pour ses Mémoires
de vie, Mémoires d'éternité dont elle m'a
résumé certains passages singuliers.
Puis, sous mon insistance et ma déception, elle s'est creusé la cervelle et m'a trouvé une référence d'un à propos tout à fait exemplaire que je vais, moi aussi, vous résumer. Toute petite, E. K. Ross a eu la nette impression que les animaux savaient déjà d'instinct à qui il pouvait accorder leur confiance, lisons-nous dans un chapitre au début de ce même livre "Mémoires de vie. . ." . Elle raconte, donc, qu'à cet âge, elle avait la charge de s'occuper de la cage aux lapins. Elle les aimait beaucoup ce qui était réciproque car elle était la seule parmi sa famille dont les lapins s'approchaient sans peur. Cependant, continue-t-elle, même si ma mère inscrivait au menu du civet de lapin, je ne me demandais jamais comment ces lapins finissaient dans la cocotte. Mais un matin mon père me saisit par le bras et me dit: «Quand tu iras à l'école, amène un de tes lapins chez le boucher, puis rapporte-le pour que ta mère puisse le cuisiner à temps pour le déjeuner.» Le soir, pendant le repas, nous dit-elle, j'ai failli m'étrangler quand mon père m'a suggéré d'en goûter un petit morceau. Ce que j'ai refusé, bien entendu. Puis le jour tant redouté est venu lorsqu'il resta plus qu'un lapin, mon préféré, Blackie. Je suis sortie de la maison affolée et tremblante. Je ne peux pas faire ça, me dis-je. Je l'ai posé parterre en l'implorant de s'enfuir. Mais il n'a pas bougé. Alors, j'ai couru à la boucherie, les larmes aux yeux. Le pauvre Blackie a dû sentir que quelque chose de terrible se préparait car au moment de le remettre au boucher son cœur battait aussi vite que le mien. J'ai passé le reste de la journée à penser à Blackie. Je me demandais s'il avait été déjà tué, s'il savait que je l'aimais et qu'il me manquerait toujours. Je me sentais terriblement mal dans ma peau et j'en voulais à mon père. Plus tard, assise à table, j'ai observé ma famille tandis qu'elle mangeait mon lapin. Je n'ai pas pleuré. Je ne voulais pas que mes parents sachent à quel point ils m'avaient blessée. J'étais parvenue à la conclusion qu'ils ne m'aimaient pas et qu'il me fallait donc être dure. Plus dure que n'importe qui. Quand mon père complimenta ma mère pour son délicieux repas, je me suis dit: Si tu réussis à surmonter cette histoire, alors tu pourras surmonter tout dans la vie. Elle n'est pas devenue végétarienne pour autant, à ce que je sache. Elle ne dit pas non plus si elle a cessé définitivement de manger du lapin ou de le faire tuer par un boucher? Car lorsqu'on mange du lapin, on sait qu'il n'est pas mort naturellement, du moins les grandes personnes. Et les enfants de Kubler Ross, mangent-ils du lapin? Elle n’en fait pas allusion non plus. Cela ne faisait certes plus partie de sa préoccupation. Elle demeure à mes yeux, malgré tout, une grande dame, une humaine ethnocentrique! |
Michel Terestchenko, philosophe, s'interroge
"Une éducation qui
met l'accent sur Le philosophe français Michel Terestchenko. |
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