Grand Prix des Poètes 97
Grand Prix des Poètes 97
avec Gilbert Becaud
Pierre Delanoë
NATHALIE
La place Rouge était vide
Devant moi marchait Nathalie
Il avait un joli nom, mon guide
NathalieLa place Rouge était blanche
La neige faisait un tapis
Et je suivais par ce froid dimanche
NathalieElle parlait en phrases sobres
De la révolution d'octobre
Je pensais déjà
Qu'après le tombeau de Lénine
On irait au cafë Pouchkine
Boire un chocolatLa place Rouge était vide
J'ai pris son bras, elle a souri
Il avait des cheveux blonds, mon guide
Nathalie, Nathalie...Dans sa chambre à l'université
Une bande d'étudiants
L'attendait impatiemment
On a ri, on a beaucoup parlé
Ils voulaient tout savoir
Nathalie traduisaitMoscou, les plaines d'Ukraine
Et les Champs-Élysées
On a tout melangé
Et l'on a chantéEt puis ils ont débouché
En riant à l'avance
Du champagne de France
Et l'on a danséEt quand la chambre fut vide
Tous les amis etaient partis
Je suis resté seul avec mon guide
NathaliePlus question de phrases sobres
Ni de révolution d'octobre
On n'en était plus là
Fini le tombeau de Lenine
Le chocolat de chez Pouchkine
C'est, c'était loin déjàQue ma vie me semble vide
Mais je sais qu'un jour à Paris
C'est moi qui lui servirai de guide
Nathalie, Nathalie
JE T'APPARTIENS
Comme l'argile
L'insecte fragile
L'esclave docile
Je t'appartiens
De tout mon être
Tu es le seul maître
Je dois me soumettre
Je t'appartiens
Si tu condamnes
Jetant mon âme [Si tu me damnes]*
Au creux des flammes [Voici mon âme]*
Je n'y peux rien [Voici mes mains]*
Avec les peines
L'amour et la haine
Coulant dans mes veines
Je t'appartiens
Que puis-je faire
Pour te satisfaire
Patron de la terre [Sur la basse terre]*
Sur mon chemin
Comme les anges
Chanter tes louanges
Mais je ne suis pas un ange
Tu le sais bien
Je ne suis qu'un homme
Rien qu'un pauvre homme
Je t'aime comme [Rien qu'un pauvre homme]*
Comme un copain [Je t'aime bien]*
Souvent [Parfois]* je pense
Que dans ton immense
Palais de silence
Tu dois être bien [On doit être bien]*
ET MAINTENANT
Et maintenant, que vais-je faire
De tout ce temps que sera ma vie
De tous ces gens qui m'indiffèrent
Maintenant que tu es partie
Toutes ces nuits, pourquoi, pour qui
Et ce matin qui revient pour rien
Ce coeur qui bat, pour qui, pourquoi
Qui bat trop fort, trop fort
Et maintenant, que vais-je faire
Vers quel néant glissera ma vie
Tu m'as laissé la terre entière
Mais la terre, sans toi c'est petit
Vous, mes amis, soyez gentils
Vous savez bien que l'on n'y peut rien
Même Paris crève d'ennui
Toutes ses rues me tuent
Et maintenant, que vais-je faire
Je vais en rire pour ne plus pleurer
Je vais brûler des nuits entières
Au matin, je te haïrai
Et puis un soir, dans mon miroir
Je verrai bien la fin du chemin
Pas une fleur et pas de pleurs
Au moment de l'adieu
Je n'ai vraiment plus rien à faire
Je n'ai vraiment plus rien...
L'IMPORTANT C'EST LA ROSE
Toi qui cherches quelqe argent Pour te boucler la semaine Dans la ville o tu promènes ton ballant Cascadeur soleil couchant Tu passes devant les banques Si tu n'es que saltimbanque L'important L'important c'est la rose L'important c'est la rose L'important c'est la rose Crois-moiToi petit que tes parents Ont laissé seul sur la terre Petit oiseau sans lumière Sans printemps Dans ta veste de drap blanc Il fait froid comme en bohème T'as le coeur en carême Et pourtant L'important c'est la rose L'important c'est la rose L'important c'est la rose Crois-moiToi pour qui donnant donnant J'ai chanté ces quelques lignes comme pour te faire un signe en passant Dis à ton tour maintenant Que la vie n'a d'importance Que par une fleur qui danse Sur le temps L'important L'important c'est la rose L'important c'est la rose L'important c'est la rose Crois-moimusique : Gilbert Bécaud
photo : 1999 - Gilbert Becaud (1927/2001)
mardi 18 décembre 2001, 12h27
Le président du PCF Robert Hue s'est dit ''très peiné'' mardi par la disparition de Gilbert Bécaud, saluant une ''très grande figure de la chanson française''.
''Je suis vraiment très, très peiné'', a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Cette nouvelle ''m'émeut beaucoup, elle me bouleverse même. C'est une des très grandes figures de la chanson française, de la chanson populaire de ces cinquante dernières années qui disparaît, un homme de création''.
Questionné sur ses refrains préférés, le candidat du PCF à la présidentielle a répondu: ''ça va vous faire rire: 'La Place Rouge était vide' (''Nathalie'', NDLR), cette chanson m'a beaucoup marqué''.
Pour sa part, la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet a estimé qu'''une des plus belles voix de la chanson française vient de s'éteindre. Une voix chaude, poétique, chère au coeur des Françaises et des Français. (...) Gilbert Bécaud est parti, il était une voix familière pour des millions de Français, il va nous manquer''.
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