Chapitre 6 : Un Nouveau Départ De retour sur le navire, Hanzar demanda au capitaine de remettre le cap vers Baluk d’où ils pourraient s’embarquer sur un autre navire en direction de la Nouvelle-Aventurie. Cependant le maître d’équipage, qui était un homme de mer bien plus qu’un marchand amena Hanzar hors de sa cabine jusqu’au pont supérieur. Tout en observant ses hommes s’affairer à l’imminent départ, il s’adressa au jeune homme : -Regarde ces marins. Certains d’entre eux avaient de la famille sur cette île. Ils ne sont peut-être pas de sang royale ou des aventuriers talentueux comme vous mais le dieu des mers, Thylos, a mis en eux assez de courage et de loyauté pour vous emmener, tes compagnons et toi, là où il sera nécessaire d’aller. Ses paroles étaient calmes et dignes. De plus il n’attendit pas de réponse de Hanzar avant de se retirer car il était le seul maître à bord. Quoiqu’il puisse dire, le jeune homme comprenait qu’il ne ferait que gaspiller sa salive, le choix du capitaine était déjà fait : « Cap vers le sud! Nous partons en Nouvelle-Aventurie….faites vite, l’Ennemi à plusieurs jours devant nous! » cria le solide marin. Kradim, accoté sur la rampe, regardait la silhouette de Leïlaran disparaître dans la nuit lorsqu’il entendit l’annonce de leur départ. Bien qu’il avait refusé promptement de poursuivre son chemin vers le nord, les paroles de Beldrin le troublaient. Cependant aux paroles du capitaine, le jeune Kradim réalisa qu’il allait voir les terres sauvages situées loin dans la mer du sud. Avant sa rencontre avec Hanzar, le jeune berger n’avait pratiquement jamais entendu parlé de ce continent perdu. Pour lui, il ne s’agissait qu’une autre légende que les rares voyageurs l’ayant visité qui passaient à Rimalk déformaient au fur et à mesure qu’il la racontait. Il lui semblait que ses supposés innombrables richesses avaient attiré bien des voyageurs mais ses dangers en avaient effrayé plus d’un. Cependant, il avait apprit que le roi Yanwick avait été l’un des premiers explorateurs à retracer cette terre et que la répartition des territoires était à l’origine des conflits avec les présumés assassins. Le jeune voyageur fut une fois de plus sorti de ses songes lorsque la voix grave de Golar l’appela, lui demandant de venir prendre part au souper. Après le repas, alors qu’ils étaient tous à table, Golar demanda à Kradim ce que le vieil homme lui avait raconté et lui demanda pourquoi il n’avait jamais parlé de lui, de son père. Kradim allait répondre lorsque Hanzar l’interrompit : - Ce n’est pas de tes affaires! dit-il sèchement sachant que son ami ne tenait pas à parler de son passé. Voyant que l’atmosphère était très tendue, Kradim reprit la parole : - Merci, mais il serait plus poli si vous connaissiez mon histoire maintenant que je fais parti de la vôtre… Et Kradim, pour la première fois, raconta tout à son sujet, pensant que ses petits problèmes n’étaient rien à comparer ceux de ses nouveaux amis. Comme ils l’avaient fait pour lui, l’histoire de Kradim les aida pour quelques moments à leur faire oublier leur tragédie. Au nom de Fuldigor, le jeune Magor resta stupéfait. Au cours de ses années passées à la Guilde des Magiciens il avait apprit la légende de ce dragon gigantesque qui se cachait quelque part dans l’Épée d’Airain, l’impénétrable chaîne de montagnes séparant l’Aventurie à Glasgor. Il raconta que, toujours selon les écrits dont il avait eu accès, sa taille était si grande que son dos est recouvert de glace et que même une végétation millénaire poussait sur ses flancs. Cependant aucun de ces manuscrits ne faisait mention de l’histoire que Jonatide avait raconté la veille de sa mort. Douze jours passèrent lorsqu’on entendit la vigie annoncer la vue du rivage. Cette annonce eut l’effet de soulagement aux oreilles de Kradim qui lui, encore une fois, fut atteint de fièvre tout au long de ce voyage. Il n’avait définitivement pas le pied marin. Il se précipita à la prou du navire pour admirer la terre s’approcher. « Enfin! La voilà cette Nouvelle-Aventurie! » dit-il. Le capitaine, dont il connaissait maintenant le nom Varzane, s’était lui aussi approcher à l’avant du bateau et l’entendit. « Mon pauvre Kradim, il ne s’agit que du détroit de l’Altos. Nous ferrons escale à Charypso pour ensuite repartir pour un mois complet en mer…et ce si Thylos nous est favorable. » dit-il avec un sourire en coin. Plusieurs embarcations de toutes sortes mouillaient dans ce passage large de quelques kilomètres. Sur chacune des rives se trouvait une ville quelque peu cachée par de grands arbres dont les larges et longues feuilles battaient au vent saluant les nouveaux arrivant. Sous ces grands feuillages, une foule de gens s’agitaient transportant boites et sacs sur leurs épaules. De solides et longs quais de pierres s’avançaient étonnamment loin des rives. Ils avaient été construit de cette façon pour permettre aux grands navires de ne pas s’échouer sur les bancs de sables que semblaient être fait tous les fonds marins des environs à en croire les berges dorées du détroit. Une équipe rodée attendait les voyageurs sur un des embranchements de pierre du port de Charypso. Varzane fut le premier à mettre pied à terre, attrapant solidement le bras de l’ouvrier qui devait l’accueillir et lui murmura quelque chose à l’oreille. Ensuite il bondit à nouveau sur le pont de son navire annonçant à tous, à voix à demi couvert; « Inutile de vous dire que notre séjour sera court et qu’il devra rester secret alors… » et poursuivit-il d’une voix grave digne du marchand qu’il était « Bienvenue à Charypso, la Libre! » Effectivement l’arrêt fut bref mais une nuit de sommeil sur un sol immobile était suffisante à Kradim pour reprendre des forces. Bien qu’il passa la majeur partie de son séjour au repos, Joff poursuivit son travail d’éducateur auprès du jeune Yanrick espérant détourner son esprit, et celui de ses compagnons par la même occasion, des malheureux événements qu’ils avaient vécu. Ainsi ils leur raconta que Sylla, la ville sœur de la rive ouest du détroit, était presque en tout point identique à Charypso. À la différence de sa sœur, Sylla portait en son sein le commerce d’esclaves. Loin d’être aussi corrompu que la magnifique ville d’Al’Anfa, elle tirait principalement sa richesse des prisonniers ramenés par les corsaires des environs tandis que les honnêtes pêcheurs et les hommes des bois préféraient la côte orientale pour transiger leur marchandise. Le soleil venait à peine de se détacher de l’horizon lorsque les plus hauts sommets de l’Altimont, collines situées à l’est de Charypso, disparurent dans la mer. Selon toutes apparences personne ne remarqua le départ hâtif de leur équipée. Pendant la majeure partie du voyage, Kradim demeura à l’écart du groupe tant à cause de ses malaises qu’à cause d’un besoin de solitude qui semblait le poursuivre. Par moment il regrettait de ne pas avoir poursuivi son chemin sur une route solide sous ses pieds vers les montagnes à la recherche d’un dragon légendaire dont personne n’a de preuve de son existence. Pourtant les créatures qui avaient attaqué Jonatide étaient bien réel et cette flamme ne l’avait pourtant pas brûlé. Cependant qu’aurait-il pu faire face à l’être qui était venu à bout si facilement de son père? Maintenant que le temps s’était quelque peu écoulé, rien ne laissait croire qu’il devait agir avec précipitation. L’espoir de retrouver la reine Leïla vivante nécessitait cependant un action rapide. Chaque fois que Kradim se remémorait les images des rues et des maisons de l’île de Barnak jonchées de cadavres, une soif de vengeance ressurgissait le faisant oublier totalement ses nausées et ses regrets de la terre ferme. Un matin le jeune groupe fut réveillé par le grondement du tonnerre. « Nous approchons de l’Enfer! » cria Varzane « …venez vous rendre utile! » Une fois sur le pont, le capitaine en pleine possession de ses moyens ordonna à chacun d’eux une tâche précise. Le vent soufflait déjà fort et la pluie qui avait commencé chaude la veille était devenu glaciale. Kradim fut posté avec Jüsa à l’arrière du vaisseau attendant les dernières ordres de manœuvre de Varzane qui voyait la nuit s’approcher bien qu’ailleurs en ce monde le jour ne faisait que commencer. « Messieurs, il va y avoir des pyramidales là dedans! Écoutez-moi et je vous en sortirai vivant! » dit le maître du navire s’adressant avec fougue à son équipage. À l’annonce de vagues pyramidales, formations marines de plusieurs dizaines de mètres qui n’apparaissent que dans les pires tempêtes, plusieurs marins parurent contrariés mais la flamme qui dansait dans les yeux de leur capitaine leur donna courage. L’attente fut très courte, les voiles étaient à peine rabaissés que le noir nuage qui venait à leur rencontre était maintenant au dessus de leur tête. Le vent et la pluie fouettaient durement le visage de Kradim lorsqu’il entendit une fois de plus le capitaine crier : « Nous voici Thylos! Montres-nous ta colère pour que nous puissions te rendre hommage lors de notre retours auprès des hommes! » La tempête dura toute la journée et effectivement plusieurs vagues pyramidales se formèrent mais Varzane faufila son navire à travers elles et dû même en chevauché une. Bien que chacun était affairé à sa tâche, à un moment donné Jüsa réussit à attirer l’attention de Kradim en pointant vers la mer. Pendant quelques instant, une petite île volcanique apparu parmi les vagues à plusieurs lieux de leur embarcation et n’eut été de l’altitude prise sur la gigantesque houle elle serait restée caché. Une fois les vents calmés, Varzane constata l’étendu des dommages; le grand mat était fêlé mais n’eut été de l’intervention de Magor par un quelconque enchantement, celui-ci aurait été arraché et perdu en mer. Quelques fuites eurent besoin d’être colmatés et le mat d’être renforcit mais l’équipage était préparé à de tels dégâts. Si bien qu’une demi journée suffit pour reprendre leur vitesse de croisière. L’estimation faite par Varzane à l’approche de Charypso s’averra très proche car les premiers rivages firent leur apparitions au cours de la trente-sixième journée en mer. Cependant le capitaine, avec les recommandation de Joff et de Hanzar ne s’en approcha pas immédiatement et poursuivit vers le sud pour finalement atteindre les terres du défunt roi Yanwick et espérer ne pas découvrir un carnage semblable à celui de l’île tout en passant en secret sur le continent. Le soir précédent leur arrivé, Hanzar organisa une réunion dans les appartements du capitaine. Une carte grossement dessiné était déroulée sur une table et Hanzar, Joff et Varzane racontèrent tour à tour ce qu’ils connaissaient de la Nouvelle-Aventurie étant les seuls à y avoir mis pied. Kradim comprit en gros qu’ils allaient débarquer à Fajerh, une citadelle portuaire, et qu’après avoir prit compte de l’état de la situation sur le nouveau continent ils partiraient en direction de Kors, une ville étant sous la gouverne de Sohac, pendant que Varzane se rendra à Kalindor pour y informer l’intendant du roi sur les évènements survenus sur le territoire barnakien. Kradim apprit aussi que les terres du nord étaient tous susceptible d’être le lieu de séquestration de la reine. Hanzar les mis aussi en garde face aux créatures qui grouillent sur ce territoire. Cependant, bien qu’il fut conscient du danger qu’il allait rencontrer, l’idée de finalement reposer son pied sur un sol sec et immobile ne rendit sa fièvre encore plus insupportable qu’à l’habitude et par le fait même bien des détails importants se perdirent dans son esprit. Les paroles des aventuriers devinrent qu’un sourd grondement à ses oreilles et la pièce s’assombrit jusqu’à devenir totalement noir. Le jeune berger se réveilla dans une toute nouvelle pièce et il comprit rapidement qu’il n’était plus à bord d’un bateau. Apparemment la fièvre avait eu raison de ses dernières forces. Par contre il entendait toujours le bruit des vagues par la petite fenêtre de la chambre. Une fois bien éveillé il constata que cette chambre était en fait une cellule car à part la paillasse où il avait sommeillé, il n’y avait aucun meuble et que les murs étaient fait de pierres grossement découpées. Il s’approcha de la porte et tenta de l’ouvrir. À sa grande surprise il la tira sans difficulté et elle s’ouvrit sur un corridor où un visage familier l’attendait. Hanzar parlait avec un homme armé et à sa vue ils interrompirent leur discussion et fit signe à Kradim de s’approcher. « Nous t’attendons tous, nous sommes prêt pour le départ. » Une fois à l’extérieur, le jeune homme constata qu’il avait passé la nuit dans les donjons d’une tour de la citadelle. Ses bâtiments étaient plutôt rustre; on avait évidemment opté pour un côté pratique qu’esthétique lors la construction de Fajerh. Le roc n’avait été utilisé qu’à des endroits stratégiques et principalement face à la mer. Les routes n’étaient en fait que des traces d’usure sur une terre herbeuse et les quelques maisons de bois se fondaient à travers les grands arbres laissé debout lors du défrichement de ce bastion. Une solide muraille d’épieux fermait la partie arrière de la ville ne laissant que deux portes, au nord et à l’ouest, comme voie d’accès. De grands drapeaux de différentes couleurs flottaient au sommet des tours de façon à communiquer avec la citadelle jumelle Bojerh se trouvant sur la rive sud de l’embouchure du golfe de Kalindor. Ce court séjour passé sous la protection des gardes de Fajerh leur permit de se mettre à jours auprès de ses soldats fidèles à leur cause et de garder le secret de leur présence. Apparemment, aucune nouvelle n’était parvenu du vieux continent et ils conseillèrent aux officiers en place de ne pas la divulguer avant la venu d’un représentant de Kalindor. Dans la court une petite caravane constitué d’un chariot et de quelques chevaux les attendait et ils partirent aussitôt vers le nord. La route, si on pouvait la nommer ainsi, était très accidenté mais consistait en la seule voie possible car la forêt qu’elle longeait était pratiquement impénétrable. De grands pins noirs, dont les larges branches s’entremêlaient d’arbres en arbres, recouvraient une variétés innombrables d’arbustes tous inconnus aux yeux du jeune Rimalkais. « La Terre Sauvage » était un nom tout désigné pour ce continent plutôt que « Nouvelle » Aventurie, avec qui elle n’avait jusqu’à maintenant aucun point commun, mis à part les colonisateurs qui l’habitent. Rapidement cette nature sauvage pris forme lorsqu’une roue du chariot sembla se coincer dans une crevasse qui se révéla être le terrier d’une famille de créature semblable à d’énormes vers de terre aux dents acérés. Ceux-ci se dressaient maintenant autour du convoi, la gueule visqueuse grande ouverte, et semblaient chercher dans l’air un parfum qui leur permettrait de localiser leur prochain repas. Hanzar voulu s’en approcher pour user de son sabre mais les lourds pas de sa montures les alertèrent et ils plongèrent aussitôt dans le sol, le pénétrant comme s’il n’était que purée. Les vers, de la taille d’un mât de navire, en ressorti au milieu du groupe ce qui désarçonna Magor et Joff. Golar, lui, était déjà prêt à réagir; armé de son énorme marteau de fer, il amorça le combat en tuant le premier qui s’avança vers les deux aventuriers gisant sur le sol. Quelques morsures et égratignures résultèrent de cette escarmouche que se chargea le géant aidé du Nienartûl et de Hanzar. Le groupe s’empressa de poursuivre sont chemin puisqu’une puanteur difficilement supportable émanait des carcasses. Hanzar n’en était pas à sa première rencontre de ce genre de ver de terre, qu’il appelait Verrignon, ré averti le groupe de se tenir sur ses gardes. Heureusement pour eux, le jeune groupe ne rencontra aucune autre bête de ce type jusqu’à son arrivé à Kors. Cependant le sommeil était très léger pour Kradim qui se réveillait aux moindre craquements qui survenaient pendant les quelques nuits qu’ils passèrent sur la route. Comme les troupes de mercenaires étaient choses communes sur ce continent, ils passèrent la porte de la petite ville sans trop se faire remarquer. Ainsi, après quelques investigations, Jüsa et Magor réussissèrent à tirer d’un tenancier d’auberge qu’il avait entendu dire que les Rois Alliés des pays du nord étaient de retour d’un voyage qui se serait avéré très lucratif. Même que le seigneur Sohac serait de retour en dans sa cité à Kutang. Une fois le restant du groupe avisé, il fut décidé qu’ils devaient repartir aussitôt que possible pour cet ville situé au nord, au pied des monts Tintonir. Le grand fleuve que bordait Kors était en fait une voie maritime très utilisé par les navires marchands, transformés en barges, qui ramenaient les minerais précieux, et abondant, extirpés des mines situées dans la partie sud des monts Tintonir. Ces marchands étaient plus qu’heureux de rentabiliser en partie leur voyage en acceptant quelques mercenaires. Ainsi en une dizaine de jours ils arrivèrent à un petit campement voué au transfert de marchandises et purent admirer les sinistres monts arrondis, tel des pustules de roc, recouvert uniquement de lichen. N’importe quel voyageur expérimenté opterait de contourner ces collines non pas pour leur difficulté d’escalade, car leurs formes douce les rendent facilement praticable, mais pour leur état désertique à des lieux à la ronde. Sans une lourde cargaison de provisions, une traversée tiendrait du suicide. Heureusement pour les jeunes voyageurs, cette voie n’était pas la leur puisqu’ils devaient longer ces rochers en direction de l’ouest. Trois jours après avoir débarqué au poste d’échange et avoir voyagé sur une route solide, ils arrivèrent au bord d’une grande cité entièrement bâtit à même le roc. Un peu à la manière de Fajerh, le côté pratique de son architecture avait pris une grande place lors de sa construction, puisque ici et là sortaient d’entre les bâtiments des échafauds de bois servant à l’expulsion des matières brutes. Cependant certains immeubles n’avaient assurément pas manqué d’attention auprès de divers artistes et artisans donnant une allure de beauté à devenir. Malgré le triste décors que délimitait Kutang, elle apportait l’espoir aux voyageur qu’elle était fort possiblement la résidence du roi Sohac. Le convoi passa devant les gardes postés à la porte sans problème. Il n’y avait aucun signe d’agitation particulière ou de méfiance accru envers les étrangers ce qui rendit certains d’entre eux songeur, surtout lorsqu’ils eurent la confirmation par des crieurs publiques de la présence du Roi dans la ville. - Allez à l’auberge porter les chariots et y prendre un repas. Pour ma part je vais visiter la ville pour savoir un peu notre façon d’agir car je suis encore plus inconnu que vous ne l’êtent dans cette région. Après je vous rejoindrai aux portes de la ville un peu après l’heure du dîner, dit silencieusement Kradim à Joff. À cet endroit Kradim se sépara du groupe. Pendant toute la matinée il inspecta la ville jusqu’à l’heure du dîner où il alla au château. Quelque chose en lui, qu’il tentait de calmer avait resurgit alors qu’ils voyageait à travers la cité. Les images de la ville fantôme de Suka lui revenait en tête une soif de vengeance qui ne devait pas être la sienne lui faisait bouillir le sang dans ses veines. Une fois aux portes de la résidence royale, il jeta une regard derrière en direction de l’entré où devait l’attendre ses compagnons. Un gardien l’interpella et Kradim se retourna et demanda audience auprès du roi. Le garde lui demanda le sujet de cette rencontre mais Kradim répondit qu’il s’agissait d’une affaire de chevalier. Le garde voyant le jeune homme sans armure pensa qu’il s’agissait d’une simple demande de consécration de chevalier et le laissa passer dans la court intérieure. Un messager alla annoncer sa présence au roi pour revenir quelques minutes plus tard lui disant que le roi était prêt à le recevoir. Kradim, précédé du messager, entra dans la salle du trône. Au fond de l’immense salle était assis le roi, à ses côté deux guerriers aux torses nus gonflant leur poitrine et contractant leurs muscles à l’arrivé de Kradim. Le roi lui-même semblait posséder une musculature semblable à celle de ses deux gardes, ce qui était dans cette région du monde un nécessité puisque la noblesse s’acquérait plutôt à l’aide d’une épée qu’à l’aide de belles paroles. Le roi était penché vers l’avant, les deux mains appuyés sur une hache dorée et incrustée de bijoux. « Approche! » cria-t-il. Le jeune homme qui ne s’était jamais arrêté poursuivi sa marche jusqu’à être au pied des quelques marches qui précédaient le trône. Là il pu voir clairement le seigneur de cette terre; comme il l’avait remarqué il était de carrure imposante, des longs cheveux blonds droits. Son visage affichait les marques de combats précédent, en particulier une balafre qui allait de la joue droite au menton. Une longue moustache cachait aussi la mauvaise dentition du roi qui fut révélé à Kradim lorsqu’il reprit la parole : - Que veux-tu jeune homme… au fait, qui es-tu? À cette question, un frisson traversa le corps tout entier du jeune berger. Il se surprit lui-même à répondre aussitôt et de haute voix : - Je me nomme Bran Wotan, Seigneur des dragons, dit-il sans bouger ni quitter les yeux du roi. - Quoi?! Seigneur des dragons? Pour qui te prends-tu pour venir me déranger avec des imbécillités pareilles! Je croyais qu’on m’amenait un futur disciple… dit-il adressant un regard accusateur au messager qui se pressait de quitter la salle, et aussi probablement la ville, pour survivre à la colère de son maître. « Hors de ma vue! » À ces mots les gardes déguainèrent leur immenses cimetères et firent un pas vers le jeune homme mais celui-ci ne bougea pas. - Je suis Bran Wotan, fils de Jonatide, Seigneur des dragons et Justicier. Le massacre de l’île de Barnak est la cause de ma présence et je suis là pour que justice soit faite. Brusquement le roi se leva : - Comment oses-tu? Aux paroles du roi Sohac les deux guerriers descendirent le petit pied d’estale d’un bon. Kradim n’avait pas encore bougé lorsqu’un des gardes brandit son sabre et porta un coup vers le jeune. D’un geste rapide, Kradim attrapa le bras du garde, le tourna, et le frappa du genou de façon à disloquer complètement son coude. L’homme cria de douleur et lâcha son sabre. L’instant d’après l’autre brandissait bien haut de la même façon que son comparse son sabre et de nouveau Kradim attrapa son bras avant qu’il n’est pu atteindre la cible. L’homme, prévoyant une attaque à son coude lâcha immédiatement son arme et Kradim lui dit d’une voix ténébreuse, qui n’était pas la sienne : « C’est brillant mais je ne répèterai pas deux fois la même punition… » Au même moment il lui asséna un coup de pied au genou le disloquant instantanément. Kradim regarda les deux hommes se tordant de douleur et leur dit : « … et ça, ça venait de la part d’un membre dont la famille que celui que vous protégez a détruit et massacré les terres et les habitants. » De nouveau il se tourna vers le roi : - Es-tu prêt à connaître ta sentence? - Ah crois-tu vraiment qu’un enfant comme toi va me faire peur avec des menaces? Sohac prit sa hache d’une main, la porta a bout de bras et poussa un cris infernal. Le corps du roi grossit de façon à déchirer son manteau royal, sa peau devint rouge comme si elle avait été brûlée. Les os de ses épaules se déformèrent de manière à percer la peau et former deux cornes. Les yeux Sohac étaient devenus complètement rouges et de longues dents pointues enlaidissait le visage démoniaque du roi. Le jeune homme porta calmement sa main par-dessus son épaule et agrippa la poignée de l’épée de son père. Lentement il tira l’épée hors de son fourreau. Une lueur bleu emmena de la lame cristalline. Kradim se tenait immobile sans aucun signe de panique devant le monstre qui se tenait devant lui. Sohac bondit sur le jeune homme mais celui-ci l’esquiva facilement. D’un geste vif le monstre le frappa du revers de la main le projetant au mur. Sonné par l’étonnante force du roi Kradim prit quelques secondes pour se relever et entendit pendant ce temps la voix infernale de Sohac lui dire : « J’aurais cru que tu m’aurais tenu tête plus longtemps… » Lorsque Kradim releva la tête il vit la créature brandissant sa hache à bout de bras, prêt à porter le coup de grâce. Au moment où l’énorme hache aurait du fendre le crâne de Kradim, celui-ci réussi à parader le coup fatal avec son épée et, comme précédemment, Sohac asséna du revers de sa main libre un coup qui le propulsa dans l’autre coin de la pièce. Cette fois Kradim mit beaucoup plus de temps à se relever lorsqu’il leva les yeux il vit encore une fois le monstre prêt à frapper quand on entendit un bruit de fer résonnant dans la salle. Un des gardes, celui au bras cassé, essayait de s’enfuir. Visiblement il n’avait jamais vu le roi de cette façon et essayait d’ouvrir la porte d’une seule main. Sohac frappa le jeune homme violemment avec son pied et Kradim fut une fois de plus projeté au mur. À bon de géant, le roi rejoignit le garde et le pris à la gorge d’une seule main et le souleva du sol. Malgré les efforts de l’homme pour lui faire lâcher prise, Sohac le tenu quelques secondes puis resserra sa poigne de façon à lui broyer le coup. Le monstre le relâcha finalement puis le corps inerte tomba sur le sol. Immédiatement Sohac se tourna vers le second garde; celui-ci s’était réfugié derrière un des quatre piliers de la salle. D’un mouvement ample mais rapide, la hache du roi vint se planter dans la pierre après avoir décapiter son garde. Entre temps Kradim tentait de se relever, luttant contre la douleur. Il s’appuya sur son épée puis trouva la force pour se tenir sur ses jambes. Il releva son arme et se teint prêt au combat. Le monstre s’approchait à pas de géant. Sohac attaqua mais Kradim l’esquiva, mais cette fois-ci il évita aussi le bras puissant du roi. Kradim profita du déséquilibre du monstre pour lui donner un coup d’épée dans les côtes. Malgré que le sang coulait abondamment, Sohac ne semblait pas dérangé. Plusieurs fois le roi attaqua le jeune homme mais à chaque fois Kradim évitait chacun de ses coups et profitait de chaque moment de faiblesse pour frapper le monstre. Après un moment le corps de Kradim était couvert de blessures dont plusieurs dont plusieurs très profondes. Le jeune aventuriers était épuisé mais il savait que son adversaire était sur le point d’abandonner. D’un coup précis il désarma le roi : - Où est Leïla? Où sont les autres? Qui est le cinquième meurtrier? dit-il pointant son épée à la gorge de son ennemi. Bizarrement Sohac sourit et ne dit aucun mot. Kradim hésita un instant puis transperça le corps du roi avec son épée. Sohac s’écroula lourdement puis Kradim retira son arme qui ne portait aucune goutte de sang. Kradim regarda aux alentours puis remarqua l’escalier qui semblait mener au balcon royal. Il tira le cadavre tout en haut des marches. Une fois sur le balcon, il vit un énorme gong, placé là affin d’annoncer au peuple que le Roi désirait s’adresser à ses sujets, puis avec le bâton qu’il y avait tout près le fit résonner. Après il se retira dans l’ombre, tentant de panser ses blessures, pendant que les citoyens s’assemblait dans la court du château. Quelques minutes plus tard, après que la foule fut assez grande, Kradim sorti de sa cachette traînant le roi sur le sol mais le peuple ne le voyait pas car la bordure du balcon le cachait. - Peuple de Kutang, je me présente; je suis Bran Wotan, fils de Jonatide, Seigneur des dragons et Justicier. Vous devez maintenant connaître le vrai visage de votre roi… Kradim souleva le corps de Sohac pour que tous puisse le voir. Des cris de femmes et d’enfants se firent entendre. Cependant Kradim repris la parole : « Votre roi n’était plus qu’une créature démoniaque. Il avait participé à un massacre qui avait enlevé la vie à plusieurs milliers d’innocents paysans. Le temps est maintenant venu de vous choisir un nouveau roi. » Puis Kradim se retira. Pendant qu’il descendait les marches il entendit la foule s’activer. Une fois dans la salle du trône, des soldats de la garde personnelle du roi observait stupéfait les corps de leur deux meilleurs officiers sans le moindre doute assassinés par leur chef. Ces hommes avant de pénétrer la pièce avaient assurément la tâche d’éliminer le jeune intrus mais à la vue de cette scène il était clair que ce qu’avait affirmé le jeune homme au balcon était vrai. Une fois la dernière marche descendu, non sans difficulté, un vieil homme s’avança : - Je me nomme Brognar, Haut-Sage de Kutang, j’assumerai les fonction de Sohac, comment pouvons-nous te remercier? - Ammenez-moi à dehors… ammenez-moi à Hanzar! Perplexe il fit signe aux soldats présent de porter assistance au jeune garçon et de l’escorter à l’extérieur. Ils n’eurent qu’un pas de fait au-delà de la porte que le restant des jeunes voyageurs, Hanzar en tête, les retrouva! Une fois à leur hauteur Kradim lui avoua : « C’était pour toi… » puis Kradim s’écroula, mort d’épuisement. Lorsque Kradim rouvrit les yeux il vit Joff penché au dessus de lui: « Il est réveillé.. arrêtez le chariot! » Tous vinrent au chevet de Kradim. - Ça fait combien de temps que je dors? demanda Kradim. - Trois jours, dit Joff. Hanzar s’approcha : « La prochaine fois laisse-nous un peu d’action au lieu de tout garder pour toi! » Kradim sourit car cela faisait bien longtemps que l’humour de Hanzar ne l’avait fait rire. - Où va-t-on maintenant? demanda Kradim. - Vers le pays de Krogurine, mais avant qu’on arrive tu vas devoir nous raconter comment ce qui s’était passé. Kradim expliqua du mieux qu’il le pouvait les faits saillants de sa rencontre avec l’un des meurtrier de Yanwick. Tous furent étonnés que leur jeune ami pu maîtriser aussi efficacement les deux gardes du corps et encore plus surpris qu’il ait pu survivre aux attaques de ce démon. Cependant Kradim remarqua que Jüsa lui portait un regard accusateur, comme s’il doutait de la véracité de ces dires, mais celui-ci resta muet. Le voyage qu’ils avaient entamé sans attendre en direction de Weitek dura une vingtaine de jours. Aucun garde n’était posté à cette endroit alors le groupe n’eu aucune difficulté à entrer dans la cité. Ils se rendirent directement à l’auberge car ils étaient arrivés à mi-journée et ils avaient tous grand faim. Après un bon repas et s’être assuré qu’ils avaient devancé la moindre rumeur des événements de Kutang, ils explorèrent les rues de la ville pour finalement se rendre au château. Deux gardes étaient postés devant la porte. Ils demandèrent à voir le roi mais les gardes leur répondirent qu’il était parti. Après une longue conversation ils découvrirent qu'il était en visite chez le roi Dalustar, à Dégameth. Ils s’empressèrent de reprendre la route vers l’ouest pour ainsi tenter de conserver l’effet de surprise. Une douzaine de jours sur les grandes routes clôturées et encore peu usées avait passé lorsqu’ils rencontrèrent une autre caravane qui arrivait du sud par une route secondaire. À mesure qu’ils avançaient ils purent reconnaître l’étendard du roi Mestam. Tous se préparèrent au combat mais une fois rendu à quelques centaines de mètres entre eux, les deux caravanes s’arrêtèrent. Hanzar et Magor s’avancèrent ainsi que quatre soldats. Après une salutation très froide, ils apprirent qu’ils s’en allait au château du roi Dalustar pour lui remettre un présent de la part du roi Mestam. Malgré que tout le groupe avait souhaité engager le combat contre la cinquantaine de soldats, Hanzar et Magor leur demandèrent si ça ne leur dérangeait pas qu’ils se joignent à eux pour le voyage cars ils étaient des mercenaires voulant offrir leurs services au roi. Après courte consultation les soldats acceptèrent. Lorsque les deux jeunes guerriers revinrent aux chariots le reste du clan était surpris d’entendre qu’ils partageraient la route avec leurs pires ennemis mais tous se résignèrent à accepter. Retourner à la page d'accueil |