Donner, c’est donner…

 

Je vous encourage donc, mes frères, au nom de toute la magnanimité de Dieu,

à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréé de Dieu;

 voilà quel sera pour vous le culte conforme à la Parole.

Romains 12 :1

 

Nous avons probablement déjà tous lu ce verset, en le trouvant sensé et logique. Peut-être avons-nous même prié ensuite pour consacrer notre corps à Dieu. Et ensuite, nous avons poursuivi notre vie sans trop nous souvenir de ce que cette démarche implique réellement. Nous considérons encore généralement que notre corps nous appartient et que, pour autant que nous en prenions bien soin, nous pouvons en faire ce que le cœur nous en dit. Pourtant, il appartient désormais à Dieu. Il peut en faire ce qu’il veut. Cela nous réserve parfois quelques surprises, « bonnes » ou « mauvaises », mais toujours profitables si nous cherchons à apprendre les leçons que notre Père veut nous donner.

 

C’est ainsi que certains se réjouissent d’une santé à toute épreuve, tandis que d’autres souffrent physiquement pour de plus ou moins longues périodes. Que faut-il en penser ? Il n’y a pas d’explication applicable à tous les cas de figures. C’est auprès de Dieu qu’il nous faut rechercher la paix, le réconfort et les réponses dont nous avons besoin.

 

Lorsqu’un accident a irrémédiablement détruit mon oreille interne gauche, j’ai oscillé entre la tristesse et la rébellion, l’espérance et la résignation. Avec le temps, certaines questions ont trouvé une réponse, et la reconnaissance pour l’ouïe parfaite qui persiste de l’autre côté a soutenu mon cœur. Mais je continue parfois à me lamenter sur la dégradation de « mon » corps ! Or, récemment, je me suis souvenue que ce n’est plus de mon corps qu’il s’agit, que je l’ai offert à Dieu. Il a donc parfaitement le droit de le gérer comme il le décide, selon sa grande sagesse. Il sait opérer en moi les changements qui peuvent au mieux servir ses plans et m’enseigner à le connaître et le servir chaque jour plus efficacement.

 

A certains, il ôte les bras ou les jambes pour leur apprendre à dépendre humblement de l’assistance d’autrui. Peut-être permet-il à d’autres d’être aveugles afin qu’ils aient une vie intérieure plus riche sans être perturbés par les flots d’informations visuelles qui nous assaillent chaque jour.

 

Quant à moi, qui sait s’il ne m’a pas pris une oreille afin que j’apprenne à mieux faire usage de l’autre, et être davantage à l’écoute de mes semblables, de ceux qui gémissent tout bas, qui appellent timidement à l’aide dans ce monde tumultueux…