L’otite du cœur
« Mais Jésus, prenant la parole, dit: Laissez, arrêtez!
Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit. »
Luc 22 :51
« C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités,
Qui guérit toutes tes maladies. »
Psaume 103 :3
Dans la pratique de mon métier de vétérinaire, je suis souvent appelée à soigner des chiens et des chats souffrant d’infections ou d’inflammations des oreilles (otites). En général, les maîtres sont alertés par le fait que leur animal secoue fréquemment la tête, pleure lorsqu’il se gratte les oreilles, et/ou présente des plaies au cou ou aux joues.
Ces symptômes m’incitent immédiatement à jeter un coup d’œil à ce qu’il se passe dans l’oreille. Je découvre alors toute une gamme de lésions allant de la simple rougeur à la présence de plaies, de croûtes, de pus et d’épaississement du pavillon de l’oreille. L’aspect et l’odeur qui s’en dégage n’est pas très agréable non plus. Parfois, les propriétaires ont déjà tenté de soulager l’animal par leurs propres moyens : cotons-tiges, eau, huile, etc., et ont ainsi encore aggravé l’état de l’oreille. Les chiens à oreilles tombantes et poilues sont parmi les plus susceptibles de développer de telles pathologies, à cause de climat chaud et humide qui règne sous le pavillon.
Après avoir constaté l’étendues des lésions, je commence à apporter les premiers soins en vue de soulager l’animal. Lorsque le conduit auditif est encombré par des touffes de poils, je les arrache délicatement car, autant ce moyen de défense naturel peut être utile pour empêcher des saletés d’entrer dans l’oreille, autant il empêche les sécrétions et les croûtes d’en sortir, avec les conséquences néfastes qui en découlent pour l’oreille. Ensuite, je peux verser quelques gouttes d’une solution nettoyante dans le conduit, que je masse en profondeur. Les saletés accumulées peuvent ainsi se décoller des parois et être ramollies par le détergent. Je laisse ensuite l’animal secouer la tête, ce qui fait remonter à la surface la plupart du matériel infectieux. Je peux alors essuyer le surnageant à l’aide d’un coton ou d’une serviette.
Une fois ce nettoyage terminé, l’oreille a déjà bien meilleure allure ; elle paraîtrait même presque saine s’il ne restait l’inflammation et les agents infectieux encore tapis à l’intérieur. C’est alors que j’applique la première dose de pommade désinfectante et adoucissante, que le propriétaire devra continuer à instiller dans l’oreille de son compagnon à quatre pattes pendant plusieurs jours, jusqu’à guérison. Je lui conseille aussi de se munir d’un flacon de lotion nettoyante et de l’utiliser régulièrement afin d’éviter toute récidive, mais pas trop fréquemment non plus pour ne pas irriter l’oreille.
C’est au cours d’un temps passé dans la présence du Seigneur qu’Il m’a montré à quel point je devais Le laisser s’occuper aussi de se qui se passe au plus profond de moi-même. En chacun de nous, derrière une barrière de protection plus ou moins dense, se déroule une bataille semblable à celle qui se joue dans les cas d’otite chez les animaux. Des foyers d’infection, d’amertume, de péchés cachés, de fautes oubliées, de blessures de passé, d’espoirs déçus, … fermentent dans les profondeurs et sont responsables de certaines gênes et de douleurs qui rejaillissent en surface et nous font souffrir. Nous aussi, nous secouons la tête dans l’espoir d’être soulagés. Nous tentons de gratter ces choses hors de nous par nos propres forces, mais nous réussissons seulement à nous blesser encore davantage. Nous recherchons du secours auprès d’autres individus qui, bien que de bonne volonté, ne parviennent pas à enrayer l’infection et font parfois pis que mieux.
Pour être délivrés, soignés et guéris à plus profond de nous-mêmes, il nous faut recourir aux mains douces et attentionnées du Grand Médecin. Notre Père céleste connaît l’anatomie de notre cœur meurtri, Il sait comment ôter ces barrières que nous avons édifiées entre Lui et nous ; Il peut atteindre les bactéries de peur et de haine qui sont à l’œuvre en nous, et les faire remonter à la surface par Son amour et Sa grâce, pour ensuite nous en débarrasser en douceur.
Nous devons Le laisser masser nos meurtrissures et exprimer tout ce que nous gardions secret, afin qu’Il puisse nous soigner. Lorsque nous serons purifiés, soyons réceptifs aux enseignements, aux encouragements, aux mots d’amour et de restauration qu’Il versera en nous et qui, petit à petit, viendront à bout des sources d’infections qui sommeillent encore, prêtes à reprendre l’offensive.
Veillons ensuite à nous remettre régulièrement en question, à faire notre « examen de conscience » raisonnablement et sans excès de contrition, et à laisser notre Dieu et nos amis surveiller que de tels amas de croûtes et de pus ne se reforment jamais aux tréfonds de notre âme.
Grâces soient rendues à notre Médecin des
cœurs ! N’hésitons jamais à faire appel à Ses tendres services, d’autant
plus que les honoraires ont déjà été payés par Son précieux Fils !