Quelles larmes ?
« Recueille
mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites dans ton
livre ? »
Psaume 56 :9
« Si
donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le
Christ est assis à la droite de Dieu.
Pensez à ce
qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. »
Colossiens 3 :1-2
A la suite d’une fracture du crâne survenue il y a déjà plusieurs années, l’un des nerfs de mon visage a été sérieusement abîmé, même s’il a partiellement récupéré avec le temps. Ce nerf (le facial, nerf crânien VII) s’occupe de la motricité du visage, des glandes lacrymales, sudoripares et salivaires et du sens du goût des deux tiers antérieurs de la langue. Il y a en fait un nerf facial gauche et un droit, chacun ayant en charge la moitié du visage. Lorsqu’un nerf repousse, il arrive fréquemment que certains rameaux nerveux se perdent en chemin et qu’ils aillent se reconnecter à une mauvaise cible. D’autres retrouvent leur itinéraire d’origine et vont innerver le muscle ou la glande dont ils s’occupaient autrefois.
C’est ce qui s’est produit avec plusieurs brins de mon nerf facial gauche, mais ici, je ne vous parlerai que d’une mauvaise connexion en particulier. Je ne sais pas où est passé le rameau nerveux qui devait faire fonctionner normalement les glandes lacrymales de mon œil gauche. Par contre, je sais que c’est le nerf des glandes sudoripares de ma tempe qui s’y est raccordé. Le résultat ? Lorsqu’il fait très chaud ou que je fais du sport, mon œil gauche se met à pleurer sans que je puisse rien y faire sinon me munir d’un mouchoir. Ma vision se brouille et je suis déconcentrée et ennuyée. Par contre, si quelque chose m’attriste et que je pleure, mon œil gauche reste tout à fait sec, et seul le droit verse des larmes. C’est vraiment frustrant. Mais, à travers cette erreur de parcours et ses conséquences, Dieu m’a un jour parlé et m’a demandé si les raisons pour lesquelles je pleure sont ou non issues d’un mauvais raccordement.
Lorsque mon cœur est branché sur le monde et sur moi-même, les stimuli qui me feront pleurer ne sont pas ceux de Dieu. Je vais pleurer sur ma solitude ou sur des soucis bien réels mais que j’ai parfois moi-même occasionnés, sur la situation malheureuse de tel ou tel ami, sans que mes larmes puissent rien y changer, sur des futilités qu’il me faudrait plutôt oublier… Larmes stériles, larmes de crocodile, et aucun pleur versé sur ce qui fait pleurer mon Créateur.
Mais Dieu désire que mon cœur soit branché sur le Sien, que ce qui brise Son cœur soit ce qui brise le mien, que Ses larmes fassent couler les miennes, que je lui apporte mes tracas, mes amis, mes mauvaises priorités, afin qu’Il puisse agir, mettre de l’ordre, me transformer et transformer la vie de ceux que je Lui apporte avec larmes. Voilà les larmes qu’Il agrée, bien différentes de celles que je verse parfois à si mauvais escient.
Chaque jour, il faut que je me remette en question, et vous pouvez le faire aussi : les larmes que je verse (ou que je ne verse pas) sont-elles selon le monde ou selon Dieu ?