Du sel
pour la soif
"Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi lui rendra-t-on ?
Il ne sert plus qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les
hommes."
Matthieu 5:13
"Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais
soif,
et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau
qui jaillira jusque dans la vie éternelle."
Jean 4:14
Au cours de mes voyages et de mes rencontres avec des gens
de tout bord, j'ai été amenée à faire cette constatation : notre génération n'a
pas soif de Dieu, c'est un fait. Et pourtant, avec notre enthousiasme parfois
un peu naïf, nous aimerions bien parler de notre Sauveur à ceux que nous
croisons. Quand, enfin, nous en avons l'opportunité, nous sommes souvent
étonnés du peu d'intérêt que manifestent ces individus à l'écoute de la Bonne
Nouvelle. Ils nous regardent avec condescendance, acceptent de recevoir
quelques exhortations ou un peu de littérature, mais en fait, ils ne tardent
pas à nous faire comprendre qu'ils n'ont en aucun cas besoin du christianisme.
Le péché ? Le sens de la vie ? Christ comme réponse à leurs problèmes ?
L'intérêt de mener une vie droite ? Balivernes ! La société dans laquelle ils
vivent répond à leurs besoins et leurs attentes. Elle les abreuve à petites
doses de solutions bien emballées, de nouvelles psychothérapies et de lotions
de jouvence dernier cri, de promesses de vacances idylliques et de grands
reportages télévisés. N'aspirent-ils donc qu'à cela ? Sont-ils satisfaits et
heureux ? Eh bien, oui, c'est ce qu'ils croient.
Devant tant d'indifférence, ma première réaction fut de
prier Dieu de susciter chez eux un vrai et profond désir de Le connaître, une
soif que les médias et les relations humaines n'éteindrait pas. Mais ensuite,
le souvenir de la responsabilité que Dieu nous a confiée dans ce monde est
revenu à la surface : que puis-je faire, que pouvons-nous donc faire pour
donner soif à ces êtres si satisfaits d'eux-mêmes qui nous entourent ?
Les paroles de Jésus sont assez claires : nous sommes du
sel. Or, le sel, cela donne soif, n'est-ce pas ? Pourquoi avons-nous si peu de
résultat, alors ? Ne serions-nous pas assez salés ? Dieu m'a montré à quel
point nous chrétiens, sel de la terre, avons perdu notre saveur. Oh, bien sûr,
pas ouvertement : tel une chips ou un biscuit apéritif, nous sommes recouverts
d'une pellicule plus ou moins épaisse de sel. Ceux qui nous abordent peuvent y
promener la langue et avoir un peu soif, mais nos quelques paroles et le
réconfort apporté par le monde les soulageront bien vite. Nous sommes bien loin
de la soif intérieure inextinguible que connaissait la Samaritaine dont parle
la Bible. Après un temps d'observation et quelques rencontres, nos amis n'ont
toujours pas davantage envie d'entendre parler de Jésus, le dispensateur de
l'eau vive qui étanche éternellement la soif. Nos vies ne sont que rarement
assez salées jusqu'au coeur de la matière pour que les individus qui nous
observent aient ce désir.
Le problème se retourne donc contre nous : nos concitoyens
n'ont pas vraiment soif parce que nous ne sommes pas vraiment salés ! Que
reste-t-il à faire ? Prier Dieu, nous remettre en question, effectuer les
changements nécessaires, le supplier de nous transformer en autant de petits
blocs de sel, capables de susciter chez chacun le besoin de boire pour toujours
aux fleuves d'eau vive dont parlent les Ecritures. Nous pourrons alors enfin
espérer pouvoir les guider sur le Chemin qui y conduit. Soyez salés !