Le sentier de la prière

 

 

« Cependant mon peuple m'a oublié, il offre de l'encens à des idoles;

Il a été conduit à chanceler dans ses voies, à quitter les anciens sentiers,

Pour suivre des sentiers, des chemins non frayés. »

 Jérémie 18:15

 

« Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines,

Mais le sentier des hommes droits est aplani. »

 Proverbes 15:19

 

 

Comme plusieurs d’entre vous le savent, je possède un cheval et j’ai l’habitude de partir faire des balades sur son dos ou en charrette dans la campagne. Lorsque j’habitais encore en Belgique, je disposais de plusieurs petites prairies entre lesquelles je devais faire une rotation pour que le cheval dispose d’herbe toute l’année. L’une d’entre elles se trouvait à une quinzaine de kilomètres de chez moi et servait de pâturage pour les mois d’hiver. C’était à la fois une charge et un plaisir que de faire le trajet tous les jours pour aller voir si tout allait bien et pour donner un peu d’exercice au cheval.

 

Cette prairie était située à proximité de bois, de champs et de l’ancien bras d’une rivière. Il était donc très agréable de s’y promener et, année après année, j’y découvrais de nouveaux sentiers. Un jour, je découvris un très beau sentier qui traversait la forêt et longeait la rivière. Il me permettait de rejoindre une autre partie du bois et de boucler ainsi un bel itinéraire. Il y avait bien une zone marécageuse sur son tracé et quelques troncs d’arbre à enjamber, mais rien de bien difficile. Parfois, je pouvais même apercevoir des chevreuils aux aguets entre les arbres.

 

J’empruntai donc ce sentier plusieurs fois cette année-là, jusqu’à ce qu’il fut temps de changer à nouveau de prairie. Je retrouvai donc mes anciens parcours dans la région qui m’était plus familière, mais j’attendais avec bonheur l’hiver suivant, pour me promener à nouveau sur ces beaux sentiers que j’avais découverts.

 

Lorsque je ramenai mon cheval dans cette prairie éloignée quelques mois plus tard, je partis vite me promener une fois encore dans les bois et les champs. Mais quand je voulus retrouver le sentier, quelle surprise ! Je dus me frayer un passage entre les broussailles et prendre garde à ce que mon cheval ne glisse pas dans la boue. Apparemment, plus personne n’était passé par-là depuis un certain temps, et la végétation en avait profité pour croître pendant l’été et l’automne. Je parvins à grand-peine à rejoindre l’autre côté, et ce fut au prix de plusieurs égratignures. De plus, les buissons d’épines avaient accroché leurs semences sous forme de petites boules recouvertes de crochets dans la crinière et la queue de mon cheval, ainsi que sur mes pantalons ! Une fois passé le premier moment de déception, je dus me résigner à affronter ces difficultés à chaque passage jusqu’à ce que le sentier retrouve un aspect plus engageant parce qu’il était à nouveau emprunté régulièrement.

 

C’est quand j’étais plongée dans mes pensées en revenant d’une telle promenade que Dieu me montra que le chemin qui nous relie à Lui lorsque nous prions est très semblable à ce sentier. Pendant certaines périodes de notre vie, nous l’empruntons fréquemment et il nous est alors facile de nous approcher de Dieu. C’est un chemin agréable à parcourir, qui présente peu de difficultés, parce qu’il est bien entretenu. Parfois, les pluies des épreuves le rendent un peu glissant et bourbeux, mais nous savons qu’il reste praticable si nous persévérons. Mais si nous négligeons la prière, parfois au point de ne plus prier du tout pendant un certain temps, les épines recommencent à pousser, le sol devient inégal et, finalement, nous n’avons même plus envie de passer sur ce sentier, devenu tellement difficile à parcourir.

 

Je me remémorai clairement les épisodes de ma vie où j’avais cessé d’entretenir ma relation avec Dieu, et ces semaines où je ne m’approchais de Lui qu’à une ou deux reprises. Qu’il était alors pénible d’aller jusqu’à Lui ! Les pensées vagabondes m’accrochaient au passage et retarder ma marche, les soucis me faisaient glisser et trébucher, et il fallait tant de persévérance pour parvenir enfin à la présence réconfortante du Père. Parfois, les embûches étaient telles que je rebroussais chemin avant d’être arrivée à bon port. Il arrivait aussi que, même une fois le sentier parcouru, je me concentre tellement pour ôter moi-même les épines de mes habits que je n’entendais pas la voix de Celui qui voulait me saluer, me prendre dans Ses bras et me donner du repos pendant qu’Il prendrait Lui-même soin des soucis qui me collaient à la peau…

 

Il m’arrive encore parfois de négliger ce sentier qui me conduit à Dieu, mais dans Sa grâce, Il permet que je me souvienne de cette image qui m’avait frappé. La végétation est sans cesse prête à reprendre le dessus ; il ne faut donc pas que je remette l’entretien à plus tard. J’ai le désir de garder toujours entre Lui et moi un chemin sur lequel il faut bon marcher. De plus, je sais qu’on m’attend toujours de l’autre côté.

 

Mes chers amis, ne négligez pas la marche quotidienne vers votre Dieu, sinon il vous sera toujours plus ardu de vous frayer à nouveau un passage vers Ses bras !