temoignages
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En 1989, j’avais déjà diverses activités avec les frères capucins, l’ordre des frères mineurs qui tenaient l’Eglise Notre Dame des Anges de Badaro. Bien que ce ne soit pas ma paroisse, j’y avais suivi avec le frère André plusieurs formations, notamment au sein de la Croix-Rouge. Je participais aussi avec lui en soirées à certaines réunions de prières.
Voilà pourquoi, tout naturellement, un jour de cette année, le frère André me proposa de l’accompagner au domicile du Dr Nabil Daoud pour lui apporter la Sainte Communion. Sans trop me donner d’informations au sujet de cette personne, il se contenta de me dire que c’était un médecin paralysé depuis un certain temps et à qui il rendait régulièrement visite. Frère André essayait aussi, tant que possible, d’accompagner sa famille qui en avait grand besoin.
Alors que cela faisait un an que je découvrais la personne handicapée, je ne pouvais m’attendre au choc que j’allais recevoir ce jour là.
De longues années ont passé depuis, mais cette expérience vibre encore aujourd’hui, intacte, dans mon cœur.
En arrivant, je me suis retrouvé face à une personne complètement immobile : le Dr Daoud ne pouvait bouger que légèrement son pouce gauche et ses paupières. Nous sommes entrés dans le salon. Dr Daoud était installé sur le côté gauche d’une fenêtre donnant sur un balcon. Je me réfugie dans un coin dissimulé du côté opposé. Je ne sais même pas s’il peut me voir et ne sait toujours pas s’il m’a vu ce jour-là. Tout mon être est remué par un sentiment de faiblesse et de pauvreté. Et mes larmes commencent à couler de plus en plus abondamment.
C’est le Seigneur qui permettait que ses larmes de purifications coulent. Je prenais conscience de mon orgueil de bien-portant, moi qui à cette époque croyais tout pouvoir et qui m’était livré au Seigneur. Je découvrais tout à coup en moi une grande faiblesse et  une profonde pauvreté. En même temps, jaillissait en moi une peur : qu’aurais-je fait à sa place ? Cela aurait été extrêmement dur…
Je me trouvais, soudain, face à un géant. Il s’agissait non pas du Dr Daoud, mais du Seigneur en lui, qui apparaissait et montrait sa face de géant.
Pour moi, ce moment n’était pas évident à vivre, mais cette révélation allait me marquer, donner un sens, une direction à ma mission future.
Un an auparavant, en Avril 1988, j’avais assisté à une retraite animée par Jean Vanier. J’y étais en tant qu’interprète pour personnes sourdes. Jean Vanier portait un message qui m’avait touché mais dont je n’avais pas, sur le moment, saisi pleinement le sens. Il considérait que le corps de la personne handicapée, c’est le Corps de Jésus qui descend de la croix. Je me souviens que tout en traduisant cela en langues des signes, j’avais été séduit par la beauté de ces paroles. Cependant, l’attrait que je ressentais, tenait plus du raisonnement intellectuel que d’une vibration du cœur. D’ailleurs, le soir même, en quittant le lieu de la retraite, je fus interpellé par un ami, Charles Doummar, qui y participais avec moi. Il ne restait plus sur place que lui et moi pour aider Toni Djiananji, une personne sur fauteuil roulant, à se hisser dans la voiture.
J’eus un mouvement de recul et, sans égard pour Toni qui se trouvait devant moi, je déclarais : « je ne peux pas. C’est impossible.» Je ne pensais même pas à ce que pouvait ressentir Toni face à ma réaction. Peu m’importait qu’il soit gêné ou blessé. Je me focalisais sur mon inaptitude à l’aider. Charles me fit alors remarquer que je n’avais pas le choix : nous étions seuls sur les lieux et il ne pouvait pas se passer de mon aide. J’obtempérai à contre cœur, en me faisant expliquer la démarche à suivre : « Tu l’enlaces en passant tes mains sous ses aisselles et en serrant son dos contre ta poitrine. » Pendant ce temps, Charles soulèverait ses pieds.
Je peux dire qu’en faisant ce geste, j’amorçai un virage de ma vie. C’était vraiment Jésus descendu de la Croix entre mes mains. Un vrai électrochoc qui vous traverse !
Ce fut pour moi le début d’un long cheminement au cours duquel le Seigneur allait me pousser, jour après jour, à saluer, à prendre force,  à travers la personne handicapée.
La rencontre du Dr Nabil Daoud était donc pour moi une nouvelle étape, bien plus difficile encore à franchir. Aujourd’hui, avec le recul, je pense que si le Seigneur a permis cette rencontre, c’est parce que j’avais sérieusement besoin de soins intensifs pour avancer. Il me réparait dès lors à une mission que je découvre aujourd’hui. Les larmes qui ont coulé ce jour-là étaient des larmes de purifications nécessaires pour mieux sentir avec l’autre, rapprocher mon cœur du sien.
Le Seigneur a profondément creusé en moi une compassion. J’ai pu, à travers la souffrance d’autrui, découvrir en moi une souffrance très grande et Le laisser la soigner. C’est en m’abandonnant en Lui que j’ai laissé une vie germer en moi, une vie que je n’attendais pas. Cette vie a grandi lentement et continue à prendre forme jusqu'à maintenant.
Le Seigneur m’a fait pleurer sur moi-même. C’était des larmes qui, comme une pluie, ont balayé la tempête d’orgueil de ma vie. Je ne suis pas hélas devenu humble, mais, comme nous l’apprend saint Paul, j’avance, je cherche, tous les jours je demande l’humilité. Cette pluie a emporté le sable, la poussière qui emplissaient mon cœur. Ce sursaut d’orgueil qui me faisait crier « Non,  je ne peux pas ». Je me suis soudain rendu compte que si je permets au Seigneur qui est en moi d’agir, alors non seulement je pourrai, mais j’accomplirai bien plus.
Le Dr Nabil Daoud, que je visite encore assez régulièrement aujourd’hui, est atteint d’une maladie nommée en anglais  “Locked in Syndrome”, soit le syndrome de l’enfermement. Le système moteur est entièrement touché et la personne devient également muette. En général, après un cap de deux ans, si la personne atteinte n’est pas décédée, elle peut vivre longtemps. Soutenu par sa famille, le Dr Nabil Daoud tient bon depuis 20 ans et ce, par la grâce de Dieu, par cette Communion hebdomadaire au Corps et au Sang du Christ.
Paradoxalement, alors qu’on nomme cette maladie syndrome de l’enfermement, j’ai découvert combien le Seigneur lui-même a permis à Nabil de ne pas être enfermé sur le plan spirituel. Si son corps est enfermé, son cœur reste libre. Ce n’est pas un être parfait. Comme nous tous, il vit ses faiblesses, commet des péchés, mais en même temps, il possède une liberté spirituelle impressionnante.
La maladie de l’enfermement, c’est moi qui en souffrais et pas lui. Chez lui, le système physique est atteint et ne fonctionne pas. Chez moi, c’est le système moteur spirituel qui est en déroute. Lui ne pouvait pas parler, mais moi, je suis devenu muet face à lui. Lui , a trouvé moyen de s’en sortir. Moi, je ne savais pas comment m’en sortir. Il n’y a que la Grâce de Dieu qui l’a aidé et qui m’a aidé. Nous avons vécu tous deux une parole du Seigneur à saint Paul: « Ma Grâce te suffit ». Il n’y a que la Grâce du Seigneur qui a pu me sortir de mon état comme elle a sorti Nabil de son état.
Et quand aujourd’hui j’arrive chez Nabil, malgré ma grande lassitude, je sais qu’une grâce m’attend, qui me fera persévérer.
Cette chambre où il habite, je l’ai appelée « Cénacle ». C’est vraiment le cénacle où le Seigneur est venu faire vivre à ses apôtres la Pentecôte. Dans ce lieu est présent l’Esprit-Saint, à travers Nabil.
Je rends grâce à Dieu pour tout ce que je vis avec lui et je me tourne vers chacun pour lancer un appel primordial. Abandonne-toi. Ne crains pas de te laisser aller entre les mains du Seigneur. Ne crains pas de remettre ton cœur au Seigneur. Ne permets pas au syndrome de l’enfermement de t’atteindre et de bloquer ton cœur. Interdit l’accès de ton cœur à ce virus spirituel. Et surtout souviens-toi bien que ton cœur est un tabernacle vivant (demeure de Dieu au cœur du monde) et que Le Seigneur peut tout dans ta vie, Il l’a dit demandez et vous recevrez, …


pere J-M Chami
25/1/2005

Docteur Nabil Daoud etait victime d’une attaque vasculaire cerebrale suite a laquelle il est totalement paralysé et muet, la seule façon de communiquer avec ses parents est par un mouvement vertical des paupieres, je l’ai visité et j’ai decouvert que Jesus a passé avant moi, il l’a soutenu en lui donnant la force et la patience et a dit a lui et sa famille “ ne craignez rien, je suis avec vous “. la paix et la tranquillité envahissaient leur domicile, et l’un de ses freres ( celui qui habite avec lui dans la même maison) libere soi-même pour servir son frere, sacrifiant ainsi son avenir.

Ce handicap n’etait jamais un obstacle devant DrND qui a triomphé son cas tres difficile, armé par une foi inebranlable et une volonté de fer, il a commencé a traduire des livres de theologie des langues etrangeres a celle arabe utilisant d’abord le “ code “ puis le computer.

Quand je l’ai visité dans sa maison, j’etais choqué par la force de sa tranquillité pacifique et la grandeur de son esperance.


Youssef Kallas
metropolite de Beyrouth
7/8/2000




Cher Dr Nabil Daoud Fils spirituel
malgré ton destin tres sombre, tu as survolé dans les hauteurs en atteignant les points les plus culminants defiant les grandes difficultés, et sortant victorieux malgré la faiblesse de l’être humain et l’handicap qui n’ont jamais affaibli ta fermeté ni bloquant ton ambition illimitée, supporté par forte foi et une capacité enorme.

Si cette capacité provient d’une foi “ mouvant les montagnes “, a ce moment “ ce qui est impossible pour les êtres humains, est possible pour Dieu ! “.

Quand je l’ai visité, j’etais surpris par sa serenité pure et la force de sa presence.

il donnera par sa vie l’exemple et le modele a tous ceux qui ont été atteints par plusieurs afflictions, afin de motiver l’application de la volonté de Dieu dans leurs vies.

Elias Kfoury
metropolite de Saïda
Tyr & Marjeyoun
1/2/1997




La derniere visite du Dr Nabil, avant de quitter sa chambre, j’ai fixé mon regard dans ses yeux pour quelques secondes et j’ai dit “ Dr Nabil, je remercie infiniment le Seigneur de t’avoir rencontré dans ma vie ! “.

la connaissance du Dr ND remonte a quatre ans quand je suis venu chez lui avec pere J-M Chami qui lui apporta la sainte communion chaque dimanche a lui et a sa famille.

quand je l’ai rencontré pour la premiere fois, j’etais frappé par la paix qui rayonnait de son visage malgré son etat physique, et cette reaction se reproduit avec tous ceux qui le rencontrent pour la premiere fois.
devant lui on ressent une forte presence du Seigneur, on est en face d’un vieux plein de sagesse et de connaissance.

Apres plusieurs visites avec pere J-M j’ai appris sa simple technique de communication avec les autres. malgré son etat physique il a traduit quatre livres de theologie a la langue arabe.

J’ai commencé a lui apporter la sainte communion et a lui demander ses conseils concernant ma vocation dans la vie.
En plus il a une memoire fantastique.

il y a beaucoup a decouvrir surtout dans sa face ou on trouve la vraie face de l’humanité qui conduit a la face de Jesus.


Bachar Azar
21/11/2002




Bonjour Dr Daoud,

Votre connaissance m'a beaucoup changé et ça m'a beaucoup aidé à voir la vie d'une meilleure façon. Pourquoi???
Votre maladie m'a appris à croire de plus en plus en Dieu et de l'aimer davantage. Votre persévérance dans la vie est un bon exemple pour nous afin d'accepter la volonté de Dieu dans notre vie quotidienne. 
Ce monde de silence dans lequel vous vivez, et votre problème physique ne vous ont pas empêché à suivre la technologie, à écrire, à créer votre propre langage....Pour moi et suite à votre connaissance je remercie le Bon Dieu de vous avoir rencontrer car j'ai appris que dans la persévérance on élaborera mieux ce que le Bon Dieu attend de nous.

Amicalement,

Zeina Dagher
3/3/2003



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