Homosexualité

Première partie : La vérité et la miséricorde; Témoignage
Deuxième partie : l'homosexualité : quand la condamnation et la grâce se rencontrent; la condamnation; Le triomphe de la grâce; Bonne et mauvaise pastorale; le "déjà" et le "pas encore" de la libération homosexuelle)
troisième partie : Accueillir dans l'église des personnes concernées par l'homosexualité(entretient, l'association Devenir un en Christ)
Quatrième partie : Torrents de vie, un programme d'accompagnement
La vérité et la miséricorde


L'homosexualité est sans doute une des questions les plus controversées de notre époque. Entre mode et réaction, il n'est pas facile de se faire, lorsque l'on veut réfléchir en chrétien, une idée claire.

Notre dossier, qui est un écho d'une session de l'Ecole Pastorale, essaie donc de tracer un sillon peu fréquenté. Il donne d'abord la parole à un témoignage qui donne à comprendre le cheminement douloureux d'une personne concernée directement par cette question. Il ne se veut pas représentatif de toutes les situations, mais il est une manière d'entrer dans le réel de ce que des personnes, nombreuses, vivent autour de nous. Un professeur d'éthique essaie de dire ensuite, selon l'Evangile, la grâce et la vérité. Les conclusions pastorales de l'article méritent d'être méditées. Ensuite, ce sont des groupes ou des associations engagées dans cet accompagnement qui présenteront leur action et leurs convictions. On pourra trouver des nuances dans leurs approches respectives, mais celles-ci ouvrent des pistes que l'on n'a pas l'habitude de souligner.

Nous ne prétendons pas avoir fait le tour du sujet qui reste aussi inépuisable que la profondeur humaine de la réalité concernée, mais nous espérons aider à la réflexion de chacun, en sachant que celle-ci concerne des hommes et des femmes qui parfois souffrent de nos regards et de notre attitude et se sentent rejetés par ceux qui se disent disciples du Christ. Allier la vérité et la miséricorde n'est certes pas un chemin facile, mais il n'en est pas d'autres, à notre connaissance, qui soient conformes à l'Evangile.

Louis SCHWEITZER


                                                                     
Témoignage


Dieu a fait que ma vie a changé par secousses successives
J'ai 46 ans et je suis déjà plusieurs fois grand-mère. Une grand-mère " branchée " puisque je vais maintenant parler de dépendance sexuelle, mais aussi une grand-mère ringarde puisque je vais en parler à travers ce qu'en dit la parole de Dieu, citant les versets qui m'ont épouvantée des années durant :


"c'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes, car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et les hommes aussi pareillement, laissant l'usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leur convoitise l'un envers l'autres, commentant l'infamie, mâles avec mâles, et recevant en eux-mêmes la due récompense de leur égarement"

Romains 1:26,27 version Darby


Je suis née peu après la guerre de parents qui étaient, quand ils se sont rencontrés, mariés chacun de son côté et ayant des enfants de leur premier mariage. Je fus donc conçue de façon illégitime et après les interventions menaçantes de nombreux avortements pratiqués par maman (la contraception étant arrivée bien plus tard).

Les valeurs familiales s'entrechoquaient avec l'éducation religieuse catholique que je recevais à l'école. Je me mis donc très vite en recherche de Dieu et achetai une Bible en cachette à l'âge de 14 ans. Le paradoxe étant que nous étions libres d'accéder à toutes sortes de relations et de promiscuité, et même encouragés à adopter des valeurs licencieuses et libertines. Cependant les abus restèrent tabous des années durant…

J'ai 16 ans en 68 et je rencontre un garçon dans le chaos qu'est l'année scolaire pour les lycéens, même en province. Il est mon aîné de trois ans, son regard me fascine, un peu mystique, un peu étranger ; je tombe amoureuse… et il me dit assez vite qu'il est homosexuel. Malgré le contexte familial, j'ignorais tout de ces pratiques. J'imagine que si j'en avais su davantage, ma détermination à le sauver aurait été la même. Je me suis donc engouffrée corps et âme dans cette relation amicale, puis amoureuse, et finalement, emportés par la mouvance des année 70, deux ans plus tard, nous fuguions en Italie, fuyant l'incompréhension de nos familles et nos propres mensonges.

Cette aventure dura cinq années au cours desquelles nous eûmes deux fils, nés en Israël. La rencontre avec des Juifs messianiques au Mont des Oliviers en 1972 scella ma recherche de Dieu par la rencontre fulgurante avec Jésus comme sauveur de mon âme, dispensateur de son Saint-Esprit. Il ne m'a pas lâchée alors que je mendiais à Tibériade avec mes deux enfants, ni quand nous n'avions rien à manger, ni durant toutes ces années où la vie fut dure. Marginaux mais chrétiens, nous voguions de place en place, sans encrage réel. L'homosexualité de cet homme et ses pratiques sur moi achevèrent de détruire l'image chancelante que j'avais des hommes. Et, comme je le compris plus tard, un détachement défensif (coupure affective) vis-à-vis de maman, m'avait très tôt coupée de la nourriture affective à tout enfant. J'étais amputée d'une bonne partie de ce qu'aurait dû constituer ma féminité.

En 1976, rentrant en France avec mes deux fils après m'être séparée de ce mari douloureusement instable et immature, je rejoignis une Eglise que fréquentait mon frère.

Très vite, alors que je reprenais des forces physiques, mes carences affectives se sont manifestées et je tombai dans une relation amoureuse avec une jeune femme de deux ans ma cadette. J'avais alors 23 ans. J'ai alors cru à une malédiction inéluctable. Mon expérience des chrétiens en Israël étant une rencontre d'amour, sans l'ombre d'une crainte - si ce n'est celle de Dieu, et là j'avoue que j'avais très peur - j'ai été dire mon aventure au pasteur de l'Eglise que je fréquentais, pensant trouver de l'aide. Le jugement reçu fut terrible. Je fus exclue de l'Eglise et pensai au suicide. J'ai renoncé à mourir uniquement pour ne pas laisser mes enfants subir le même genre d'éducation que j'avais reçue. Cette exclusion fut une racine de péchés, je l'ai compris plus tard.

Pendant 20 ans, j'ai vécu dans une autre région, fréquentant une Eglise dans laquelle je ne me suis pas liée, ayant acquis une méfiance extrême des chrétiens.

J'avais une vie fragmentée : ma vie chrétienne très solitaire, ma vie de famille dans laquelle je m'investissais surtout pour protéger mes enfants et les encourager, ma vie affective qui était un chaos total. Ma recherche de complétude intérieure et du féminin que je ne trouvais pas en moi me poussait dans des relations avec des femmes. Mais les divers abus commis contre moi, le peu d'égard que j'avais pour moi-même et la conviction qu'il n'y avait plus d'espoir et plus rien à sauver me donnaient peu de force pour résister aux désirs des hommes, ces relations n'avaient pour moi aucun sens. Elles étaient épisodiques et vides.

L'année de mes 40 ans fut décisive. Mes fils et leurs copines quittaient la maison. Le sentiment de solitude s'accentuait. En vacances dans les Gorges du Verdon, au bord du torrent, je fis le bilan de ce désastre. J'ai demandé à Dieu sa grâce. J'ai accepté de m'être trompée, que tout soit faux, non seulement mes péchés et ma vie mais aussi mes conceptions, mes croyances, les choses pour lesquelles j'avais toujours eu des certitudes.

Et Dieu a fait que ma vie a changé par secousses successives. J'ai tout d'abord changé de travail, de maison, de région et d'Eglise. C'était comme de sauter dans le vide.

Diverses rencontres ont marqué les étapes de cette remontée à l'air libre. Les hommes d'Affaire du Plein Evangile où je reçus un baptême de feu qui fit tomber plusieurs de mes chaînes. Puis la conférence Exodus1

En juillet 1994, l'un des intervenants était Andy Comiskey, fondateur de Living Waters (Torrents de Vie). Lors de cette conférence, j'entendis des chrétiens parler de l'homosexualité comme un problème dont le Seigneur pouvait nous guérir. Cette espérance était ma sortie de secours, ma sortie d'Egypte. Une des responsables du ministère de relation d'aide Compassion à Marseille était à cette conférence et de retour en Provence, je repris contact et continuai d'émerger en racontant mon histoire. Je découvris les livres de Lenne Payne2 qui a tellement bien compris les mécanismes intérieurs de l'âme et comment sortir de nos prisons intérieures et de nos péchés répétés. Puis un travail sur Paris me donna l'occasion d'intégrer en tant que participante le programme "Torrents de Vie" qui démarrait à Paris en 1995. Cette année là, après avoir pardonné, par la grâce de Dieu, au pasteur qui m'avait exclue 20 ans plus tôt, j'ai pu confesser mes péchés et entrer dans ce processus de libération. Ma guérison fut ponctuée par les séminaires de formation avec "Living Waters" animés par Andy Comiskey3 .et son équipe et les conférences PCM auxquelles j'assistais. Ces conférences étaient animées par Lenne Payne, Mario Bergner4, Clay Mc Lean, Valérie Mc Intyre5 et d'autres merveilleux chrétiens qui mettent au service du corps de Christ leur compréhension profonde des blessures de l'âme.

Aujourd'hui, responsable dans l'équipe parisienne de Torrents de vie, je témoigne de la merveilleuse fidélité du Seigneur Jésus. Il m'a libérée de l'idolâtrie : face à mon ex mari, mort du sida en 96, face à mon rôle de mère, avec prise de conscience des dégâts commis à l'encontre de mes fils, face à mes amies, j'ai dénoncé la fusion émotionnelle comme un péché et je pense aujourd'hui en être libérée.

Je veux pourtant dire que la racine du comportement ambivalent homosexuel plonge ses racines dans la petites enfance. Selon certains, on devient homosexuel parce que pour une raison connu ou inconnue, nous avons été coupés affectivement du parent du même sexe et recherchons sans esse à combler cette carence affective. Ceci n'est bien sûr pas une excuse au péché. Mais, tant que cette carence affective n'est pas comblée (par la prière des frères et sœurs et la présence de Dieu) ni l'abstinence ni la relation hétérosexuelle n'apporteront bien être et soulagement à la douleur intérieure et au conflit permanents qui sont inhérents à la condition homosexuelle.

Chantal



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1 EXODUS : ministère chrétien œcuménique et international pour les personnes se débattant avec l'homosexualité.
2 Leanne Paune (PCM Ministries) a écrit : L'image brisée - Crise de la masculinité - l'âme cette oubliée - Vivre la présence de Dieu - La prière d'écoute - Présence réelle (Editions Raphaël)
3 Andy Comiskey a écrit Vers une sexualité réconciliée (Editions Raphaël)
4 Mario Bergner a écrit Aimer en vérité (Editions Raphaël)
5 Valérie Mc Intyre a écrit Des agneaux en habit de loup (Editions Raphaël), un livre sur le transfert dans l'Eglise


L'homosexualité dans la Bible : Quand la condamnation et la grâce se rencontrent


Le lecteur de la Bible ne manquera pas d'être frappé, d'entrée de jeu, par la sévérité de la condamnation dont l'homosexualité fait l'objet dans la Bible, une condamnation qui s'exprime au travers de l'Ancien comme du Nouveau Testament de façon unanime, absolue et péremptoire.

Il a dès lors le choix entre deux attitudes. Soucieux de modernité, il peut tout d'abord chercher à relativiser la portée de ce jugement. En maniant l'arme redoutable des la contextualisation, il tentera de se convaincre que la Bible, contrairement à l'évidence textuelle, ne condamne pas l'homosexualité en tant que telle, mais uniquement telle ou telle forme particulière d'homosexualité, propre à des cultures spécifiques et aujourd'hui dépassées.

Le lecteur de la Bible peut aussi, même et surtout s'il est homosexuel, avoir le courage de faire face à la réalité de cette condamnation, sans chercher à en atténuer la portée. Nous croyons cette seconde attitude beaucoup plus prometteuse que la première, dans la mesure où elle permettra au lecteur de percevoir, conjointement, quelle est l'espérance que l'Evangile de la grâce communique en matière d'homosexualité.


La condamnation biblique
Dans les textes de la Loi (Lévitique 18), l'homosexualité est cataloguée (versets 22 et 29) parmi les comportements qui sont spirituellement les plus répréhensibles, comme l'inceste (7-18), l'adultère (20), les sacrifices d'enfants (21) ou la bestialité (23). Celui qui en est reconnu coupable est même passible de la peine de mort (Lévitique 20.13).

Dans le Nouveau Testament. la même sévérité se retrouve dans les fameux " catalogues de vices " de l'apôtre Paul (1 Corinthiens 6.9,10, 1 Timothée 1.9,10). L'homosexualité est répertoriée, sous la plume de l'apôtre parmi les comportements qui ferment l'accès au Royaume de Dieu et ne sauraient avoir droit de cité dans l'Eglise de Jésus-Christ.

Une définition serait ici nécessaire pour préciser quelle est la nature de " l'homosexualité " dénoncée.

Un indice nous est donné dans le texte : toutes les perversions mentionnées (l'adultère, l'ivrognerie, l'insulte, l'idolâtrie) sont, de toute évidence, des actions, des passages à l'acte, des comportements. qui s'inscrivent dans une certaine continuité. L'ivrogne qui ne boit plus, n'est plus ivrogne. L'insulteur, s'il change de discours, ou s'il se tait, n'est plus insulteur. Ce sont des comportements qui sont ici répertoriés Ce qui porte à penser que l'homosexuel qui est ici tenu à l'écart du Royaume n'est manifestement pas le simple inverti., ou " l'homophile ", mais celui qui s'abandonne aux pulsions qu'il éprouve, celui qui passe à l'acte, et j'ajouterai même : avec une certaine continuité, avec une certaine constance. C'est celui qui se complet dans ce mode de comportement.

C'est pourquoi, dans la pastorale, on ne saurait mettre dans la même catégorie ceux qui souffrent en silence de leur "inversion" et luttent contre elle dans la foi et la repentance et ceux qui, au contraire, vont s'y abandonner sans retenue, voire même, en faire publiquement l'apologie.

Enfin, le texte qui est sans aucun doute le plus important sur la question, c'est Romains 1:18-32, lequel apporte un éclairage théologique à l'interdit de l'homosexualité, en établissant un parallèle symbolique entre homosexualité et idolâtrie. Il est manifeste que s'exprime ici, sous la plume de l'apôtre, une certaine continuité, un certain enchaînement entre le fait d'adorer la créature au lieu du Créateur (verset 25) - c'est la définition même de l'idolâtrie - et le fait, pour deux individus du même sexe, de "s'enflammer dans leurs désirs les uns pour les autres" (versets 26 et 2 7).

Ce parallèle peut surprendre, par sa hardiesse, mais son sens facilement décelable : l'homosexualité est par définition l'amour du semblable, le déni de l'altérité, tout comme l'idolâtrie est aussi, sur le plan spirituel, l'amour du semblable, l'adoration de la créature au lieu du Créateur.

Afin de ne pas tomber dans le travers homophobe il est aussi important de souligner que Romains 1 est un chapitre qui traite, de façon générale, de l'universalité du péché (tous les hommes sont inexcusables puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme tel, verset 21). Paul parle ici de l'homosexualité comme une des manifestations d'un péché auquel tous participent, comme l'image de la perversion spirituelle dont tous sont atteints. Il n'est pas dit que les homosexuels sont coupables de ce péché plus que les autres, mais que leur comportement montre une forme de dépravation spirituelle qui est le fait de tous les hommes et que l'apôtre appelle l'idolâtrie.

C'est là une précision qui tend non pas à déculpabiliser l'homosexualité, mais à faire de l'homosexuel un pécheur parmi les autres, à faire de l'homosexualité une des formes visibles d'une perversion spirituelle qui traverse, en réalité, tout le genre humain.


Cette précision permet également de comprendre l'importance, quasi mythique, que revêt dans la Bible le jugement de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19.1-13) … un jugement auquel il est fait référence à de nombreuses reprises, au travers de l'Ancien comme du Nouveau Testament (jusque dans l'Apocalypse - cf. 11.8), comme à un châtiment exemplaire, emblématique des jugements que Dieu prononcera contre les impies de tous les temps.


Le triomphe de la grâce
Qualifier l'homosexualité de péché est donc une nécessité pour souligner qu'elle s'inscrit en rupture par rapport à l'ordre de Dieu et la vocation que revêt à ses yeux la sexualité humaine. Mais la qualifier de péché, c'est dire aussi, et surtout, que celle-ci est placée par l'Evangile sous le signe d'une espérance, qu'elle est réversible par les vertus de la croix et la résurrection de Jésus-Christ ! Dans cette optique, l'homosexualité n'apparaît pas comme une fixation irréversible, qui serait fermée à la rédemption. Elle n'est pas rejetée hors du champ d'action de la grâce divine.

Bonne et mauvaise pastorale
En conséquence, il apparaît que la bonne pastorale de l'homosexualité, dans l'Eglise, c'est celle de la grâce, la mauvaise pastorale, celle de la complaisance.

Comme a dit quelqu'un. " L'Eglise faillit à ses devoirs, lorsque ses membres hétérosexuels refusent de se repentir et de leur hostilité. Ainsi, l'Eglise pousse le croyant ayant des tendances homosexuelles à chercher refuge ailleurs, le plus souvent dans des communautés d'homosexuels pratiquants, c'est-à-dire des lieux où, de nouveau, la grâce est tragiquement confondue avec la complaisance qui n'édifie pas ! "

Dans ces milieux, le sens donné à la " libération " de l'homosexuel n'a rien de commun avec celui qui se dégage d'une vision biblique ! Il ne s'agit plus, en effet de libérer les homosexuels de leur penchant homosexuel, mais plutôt de leur sentiment de culpabilité, et surtout du jugement négatif que l'opinion publique ou les Eglises instituées porte sur eux, les libérer de l'intolérance et des sentiments de rejet dont ils ont souffert.

Avec jésus, qui dit à la femme adultère : "je ne te condamne pas" cette pastorale s'abstient de condamner les homosexuels, mais, à la différence de Jésus congédiant cette femme en lui disant " va et désormais ne pèche plus ", cette pastorale dit aux homosexuels : " Allez, vous n'avez pas pêché " !

Jésus n'a pas déculpabilisé la femme adultère, au sens moderne du terme, mais il lui a pardonné !

Le "déjà" et le "pas encore" de la libération homosexuelle :
Ceci dit. la plus grosse difficulté, dans la pastorale de la grâce, c'est le fait que la libération promise à l'homosexuel par l'Evangile demeure pour lui, dans le temps présent, un objet de foi. Le croyant en goûtera certainement les premiers fruits, il en connaîtra les prémices. Mais elle restera tout de même pour lui, en grande partie, " assurance des choses qu'il espère, et démonstration de celles qu'il ne voit pas " (pour reprendre la définition de Hébreux 11.1).

Sauf miracle, qu'il plaît à Dieu d'accorder parfois, il continuera, au sein même de la foi, à mener un certain combat contre son inclination homosexuelle.

Les plus mauvaises conseillères en la matière sont les théologies triomphalistes qui condamnent certains homophiles croyants à vivre des formes de schizophrénie spirituelle ou de double vie, une dissimulation qui conduit soit à l'hypocrisie soit à la névrose.

Dans la libération de l'homophile croyant, il y a tension entre un "déjà" et un "pas encore", et toute la difficulté de sa condition présente réside, précisément, dans la gestion de cette tension, qui est une source de souffrance intérieure et même parfois d'épuisement psychique dont beaucoup de chrétiens "normaux" ne mesurent pas l'importance.

C'est pourquoi, lorsque des pastorales de l'homosexualité en viennent à admettre certains "compromis", celles-ci ne sauraient être jugées trop rapidement ou sévèrement.

Comme l'a écrit un éthicien protestant, "Il ne faut pas que la foi qui sauve soit fondée sur la ruine de toute possibilité morale. […] L'exigence de l'éthique est d'oser travailler cette énorme marge qui n'est ni la morale parfaite d'être biens, ni l'immoralité, en montrant qu'il y a du moins et du pire. Il faut que la pastorale aille jusqu'à constituer des sujets qui se tiennent et qui soient responsables d'eux-mêmes ".

Il s'agit de développer une éthique de responsabilité, qui certes ne coïncide pas toujours de façon immédiate avec la morale idéale, mais qui a néanmoins la valeur de permettre au sujet de vivre dans le présent et de se reconstruire, de cheminer vers un renouveau par étapes successives, et d'assumer ses responsabilités sociales présentes de la façon la plus constructive.

De toute évidence, c'est d'une longue convalescence dont il s'agit, laquelle doit être vécue au quotidien devant Dieu, et avec Dieu, avec beaucoup de patience et de persévérance. Le plus important, dans la pastorale, c'est que l'homophile convalescent réalise qu'il est aimé de Dieu tel qu'il est et accompagné par Lui au quotidien dans ses combats.

Michel JOHNER
Professeur d'éthique à la Faculté Libre de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence

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Entretien avec Michel et Marie-France JAMET : responsables de l'association DEVENIR UN EN CHRIST
Nous avons appris que depuis 13 ans vous aviez fondé l'Association DEVENIR UN EN CHRIST, pour venir en aide aux personnes concernées pas l'homosexualité. Pourquoi et comment est née cette initiative ?

Cette initiative est née en 1986, à partir de notre histoire personnelle et de couple. Depuis qu'il peut s'en souvenir M a été concerné par des attraits homosexuels, bien qu'il ait senti un appel clair à fonder une famille. Cette double réalité apparemment opposée, lui a fait vivre un écartèlement profondément douloureux car il souhaitait demeurer fidèle à l'engagement du mariage pris réciproquement entre nous, devant Dieu et devant la société civile, puisque nous sommes chrétiens et citoyens. conscients de nos responsabilités.

Après un long temps de maturation et de combats spirituels autant que comportementaux, nous avons pu mettre en place ce lieu de parole et de relations d'aide fondé sur Christ et sa Parole.

Pourquoi ce nom de : " DEVENIR UN EN CHRIST " ?

DEVENIR UN : Nous sommes tous, à des niveaux différents, plus ou moins blessés dans notre psychisme et ces blessures ont des répercussions sur la façon dont nous vivons notre vie affective et notre sexualité. Avancer vers une unification intérieure de notre être profond sera la façon de trouver cette paix intérieure à la quelle tout humain aspire. N'est-ce pas cela vivre un réel bonheur ?

EN CHRIST : pour le chrétien, disciple du Christ, cette unification ne sera totale que si elle se vit à la suite de Celui qui nous ouvre la voie et qui est mort pour que nous vivions avec Lui et de Lui : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14.6).

Que vivez-vous au sein de cette association ?

Les personnes avec qui nous sommes en contact (actuellement + de 1300) sont des baptisés qui désirent vivre en Christ et sont déchirés entre ce qu'ils pensent être l'appel du Seigneur pour eux et des attraits homosexuels auxquels, le plus souvent, ils ne savent pas résister.

Ils vivent ainsi une souffrance à laquelle font écho les paroles de Paul (en Romains 7.15) : " Ce que je veux, je ne le fais pas, ce que je hais, je le fais ".

Comme la confusion risque d'habiter bien souvent l'esprit des personnes en quête d'identité, nous leur proposons d'approfondir leur connaissance de la Parole, de l'Amour inconditionnel du Père, et par un accompagnement personnel, de suivre Christ, dans la fidélité à ce qu'Il leur propose et qui rejoint ce pourquoi ils ont été crées.

Toute cette avancée spirituelle se fait également à travers la prière (bien souvent il y a besoin d'un apprentissage, et c'est alors la découverte du cœur à cœur avec un Père plein de miséricorde).

Une étape " aidante " est la participation à la retraite de cinq jours qui est proposée une fois par an. Nous constatons que cette halte, sous le regard du Seigneur, permet des retournements profonds qui libèrent la source de vie en ceux qui consentent à laisser la puissance de l'Esprit Saint faire son œuvre en eux (Galates 4.4-7).

La dimension psychologique n'est pas non plus négligée, bien que nous ne nous chargions pas de l'aide en ce domaine. La vie fraternelle affectueuse et authentique qui s'exprime au sein des différents lieux de la vie associative, aide les frères et sœurs à découvrir qu'ils sont capables d'avoir des relations simples et claires avec les autres sans qu'il y ait obligatoirement désir fusionnel. C'est là un pas très important vers une dédramatisation et la perte de certains schémas de pensée dans lesquels ils fonctionnaient.

De petites équipes de 8 à 10 participants se retrouvent chaque mois autour d'un animateur (15 actuellement dans toute la France). Elles permettent un partage en profondeur, tant du vécu spirituel que du vécu psychologique. Chacun peut partager en confiance ce qu'il a découvert ou ce qui fait problème pour lui. A l'écoute des autres il lui est possible de découvrir une réponse à ses interrogations. Il est bien évident que tout ne peut être partagé, même en groupe restreint, aussi l'accompagnement personnel est-il fortement souhaité pour permettre à la personne de vérifier que son échelle de valeurs est bien celle à laquelle Christ l'invite.

Notre souhait est d'aider les membres de l'Association à développer une relation personnelle avec le Seigneur à partir d'enseignements bibliques qui peu à peu éclairent leur vie quotidienne et raniment leur espérance défaillante. ''Rien n'est impossible à Dieu'', mais encore faut-il que chacun le laisse accomplir son œuvre de salut en lui !

Pouvez-vous brièvement nous dire ce que représente pour vous l'Association " DEVENIR UN EN CHRIST " ? - C'est une association œcuménique
- C'est un lieu d'espérance et de miséricorde vécues en Eglise.
- C'est un lieu où la réconciliation ( avec soi-même, avec Dieu et avec les autres) peut se vivre fraternellement.
- C'est un lieu d'intégration dans la diversité de la réalité humaine, ( de nombreux participants au sein de l'Association n'étant pas directement concernés par des blessures de l'affectivité ni par l'homosexualité).
- C'est un lieu où Dieu nous révèle qu'Il ne fait pas acception des équilibres humains pour accorder à tous la plénitude de son Amour.

DEVENIR UN EN CHRIST
fournit des informations sur ce qui est proposé pour l'aide et le soutien, en écrivant à :
B.P. 820. LA ROCHETTE. 77012 MELUN Cedex
Merci de préciser quels sont vos besoins et vos souhaits.



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TORRENTS DE VIE
Un programme d'accompagnement
pour une restauration de la personnalité,
vers une guérison des brisements relationnels et sexuels,
vers une maturité pour accepter le plan de Dieu dans notre vie.
POURQUOI CE PROGRAMME ?

Le message que nous transmet notre société à travers les films, la publicité, la vie politique et sociale se révèle confus pour dire à l'homme et la femme qui ils sont vraiment et comment établir des relations les uns avec les autres. Ce problème d'identité est actuellement au centre des débats, tant sur le plan culturel que religieux.

Malheureusement, l'Eglise n'a pas toujours accompli sa mission de référence et de compassion pour nous ramener à ce que Dieu désire depuis les origines : que l'homme et la femme reflètent son image. En Christ, nous pouvons la faire vivre et la faire rayonner.

Nous sommes nés dans un monde déchu et en portons le sceau dès notre naissance. Souvent tôt dans l'enfance, abandon ou manque d'affirmation de soi, blessures et abus de toutes sortes ont laissé en nous des marques à tout jamais.
Les chrétiens n'échappent pas à cette règle. Un vide intérieur, des peurs, la honte, une fermeture relationnelle peuvent entraver notre vie d'adulte avec l'autre - affectant souvent notre confiance en Dieu et notre vision de lui comme Père. Notre besoin fondamental, créé par Dieu, d'intimité et d'appartenance, n'est pas comblé. Lorsque nos blessures ont été plus graves et ont endommagé notre identité, nous empruntons malgré nous des chemins, générateurs de fautes. Incapables de résoudre nos combats intérieurs, nous pouvons, même dans l'Eglise, cacher notre peur d'être rejeté et couvrir notre désespoir.

POUR QUI ?

Notre but est d'apporter la bonne nouvelle dans ces domaines d'identité et de relations. Nous apportons l'espoir et la guérison aux chrétiens qui éprouvent des difficultés dans leurs relations. les causes sont variées : manque d'estime de soi ou manque de sentiment d'existence, crainte de l'autre ou peur de l'engagement, incapacité à dire non et à garder des limites saines, dépendance émotionnelle, codépendance, .... et aussi pour ceux qui luttent avec des problèmes d'identité de genre : tendance homosexuelle masculine ou féminine, pornographie, promiscuité, fantasmes sexuels.

COMMENT ?

Nos brisements et notre confusion d'identité nous rendent incapables de vivre la dimension de l'amour.
Le programme de Torrents de Vie se déroule sur 30 semaines, en groupe, une soirée par semaine.
(louange, enseignement, temps de partage et de prière).
Il débute en octobre et se termine fin juin (vacances scolaires inclues). La participation à l'ensemble du programme est exigée.
Il permet de découvrir et d'approfondir le plan de Dieu qui est d'accueillir sa révélation en tant que Père céleste à travers l'amour inconditionnel de notre Sauveur Jésus pour pouvoir, avec la puissance du Saint Esprit, à notre tour, " mettre de l'ordre dans l'amour " et aimer véritablement .

SON BUT

TORRENTS DE VIE fait partie de " DESERT STREAM MINISTRIES ", un ministère international sous la responsabilité d'Andy COMISKEY, pasteur d'une Eglise californienne, qui a élaboré ce programme.
Le but de TORRENTS DE VIE est d'équiper le Corps de Christ pour qu'il devienne signe d'espérance et de guérison pour d'autres.
En France, il existe pour l'instant à Paris et à Marseille.

OU S'ADRESSER ? PARIS :
Torrents de Vie-Paris
92, rue de Rebeval
75019 PARIS
Tél : 01 42 06 80 11
Werner et Charlotte LOERTSCHER MARSEILLE :
Torrents de Vie-Marseille
" Compassion "
104 Impasse des Cigales
13190 ALLAUCH
Tél. 04 91 07 29 09
Anne-Marie SIRAKORZIAN

Enseignement de TORRENT DE VIE
1er partie : L'amour révélé
Introduction : le genre, les limites, la sexualité
Introduction : les principes du programme
Reconnaître nos besoins
UN PERE QUI VIENT NOUS RENCONTRER
S'ouvrir à son amour
L'image de Dieu dans notre sexualité
JESUS, LE FILS
La puissance du Christ crucifié et ressuscité
Jésus et la confession
UNE VOLONTE EN HARMONIE AVEC CELLE DE DIEU
La confession et repentance
Le renoncement aux idoles
2ème PARTIE : LA SEXUALITE ET L'AFFECTIVITE BRISEES
Accueillir Dieu dans ses blessures 

Source : magasine , Construire ensemble 


  

  
 
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