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"LEON" CREVE L'ECRAN

Le nouveau film de Luc Besson bat déjà des records de fréquentation. Jean Réno, en tueur tendre, fait un tabac, même si la violence au cinéma demeure un problème.

Le parisien samedi 24 et dimanche 25 septembre 1994

Article

"Léon" : un million de spectateurs en dix jours

Le nouveau film de Luc Besson, sorti le mercredi 14 septembre, bat déjà des records de fréquentation en France. Il a franchi hier le cap du million de spectateurs, large public ému par Jean Réno et la jeune Natalie Portman. Pourtant, "Léon" doit faire face à deux obstacles : tourné en américain, il n'est pas reconnu comme film français, et certains lui reprochent sa trop grande violence, même s'il est plus tendre que "Nikita", le précédent Besson...



Même lui, Luc Besson, cinéaste gâté par le succès, n'avait jamais vu ça : un million de spectateurs en dix jours pour son nouveau film "Léon", sorti le mercredi 14 septembre. Même si "le Grand Bleu", son immense "tube" cinématographique, n'avait pas démarré aussi vite. Et même "les Visiteurs", autre mammouth du grand écran, réalisé par Jean-Marie Poiré, n'avait pas été autant "visité" en une semaine. "Léon" est, depuis hier, un nouveau phénomène cinématographique.

SONNES ET EMUS
Les files d'attente, devant les salles, sont impressionnantes et les spectateurs, à la fois sonnés et émus, sortent de la séance en aimant ce Léon, magnifiquement interprété par Jean Réno, en aimant cette Mathilda, étonnament jouée par une toute jeune comédienne de treize ans, Natalie Portman, découverte par Luc Besson aux Etats-Unis.
Pourtant, "Léon" est un film violent. Jean Réno, dans le rôle d'un tueur brisé par la vie, n'y va pas de main morte. En tant que "nettoyeur", il a la gâchette efficace et, lorsqu'il initie Mathilda au fusil à lunette, on frémit un peu... Un peu. Faut-il croire qu'en s'habituant progressivement au pire, on finit par mieux supporter l'inacceptable? La surenchère, dans cette violence au cinéma, est un vrai problème. On ne peut le sous-estimer.
Mais "Léon" est un film tendre parce que c'est un film d'auteur, un film écrit et réalisé par un cinéaste français qui a fait des progrès depuis "Nikita", côté scénario et dialogues, et qui est une valeur sûre pour notre septième art.

L'engouement dont bénéficie son nouveau film est donc une bonne nouvelle pour la fréquentation de "notre" cinéma. Sauf que "Léon", tourné en américain, n'a pas droit au "label France". Comme si, une fois de plus, nous n'étions pas capables de nous délivrer de législations trop étroites, empêchant nos créateurs de s'adapter au marché international.

UN TALENT BIEN DE CHEZ NOUS
Produit par la Gaumont, société française, et distribué prochainement dans neuf cent salles aux Etats-Unis par la Columbia, société américaine, le nouveau Besson représente une grande première et une vraie chance : la reconnaissance outre-Atlantique d'un talent bien de chez nous...
Les pouvoirs publics devraient s'en féliciter.

Bref, "Léon" met le doigt sur des dossiers sensibles. De ce point de vue, c'est un film "complet", signé par un cinéaste de son temps. Luc Besson est un enfant de la bande dessinée, du clip, du rock. Les histoires fortes ne lui font pas peur. Il en a vu d'autres, il en a lu d'autres. Enfant de cette fin de siècle, il n'a pas froid aux yeux, mais ses yeux tiennent chaud à ceux qui aiment ses films. Parce que sa caméra s'attarde toujours sur une petite fleur, même et surtout, quand elle pousse sur un tas de fumier. "Léon" prouve qu'en broyant du noir, on peut voir la vie en rose...

Maurice Achard




Pourquoi ils aiment le film

"JEAN RENO est très touchant." Elsa, une étudiante de dix-huit ans, s'avouait très émue à la sortie de "Léon", hier après-midi, sur les Champs-Elysées. Un sentiment partagé par la plupart de ceux qui venaient de voir le film. Irène, quarante-sept ans, était encore sous le coup de "cette tendresse qui efface la violence." Commentaire

Les spectateurs de la première séance du Gaumont Ambassade semblaient unanimes : sous sa carapace de tueur sanguinaire, Léon dissimule un vrai coeur qui ne demande qu'à servir... Et c'est pour la "sublime" Natalie Portman, la "petite fille" du film, que ce coeur va se remettre à battre. "Il n'avait pas d'âme et elle lui en donne une", poursuit Irène, qui est venue voir "Léon" avec son mari, Gérard, et son fils Richard. Toute la famille est conquise. "Jean Réno est magistral et la gamine extraordinaire. Quant à Besson, son cinéma a une sorte de dimension américaine, quelle maestria!"
Des comédiens à la musique, tout leur semble parfait, à tel point que Gérard, décidément ravi, prévoit déjà de retourner voir "Léon"...

M.S.




Eric Serra, encore !

La bande originale de "Léon" est signée Eric Serra, comme pour "le Grand Bleu" ou "Nikita". Et elle connaît le même succès que le film. Sorti chez Sony-Columbia, cet album est ainsi entré directement à la deuxième place du Top Virgin dès la première semaine d'exploitation.
Il est aussi classé douzième au Top du S.N.E.P. (Syndicat national de l'édition phonographique) devant les Stones ou Prince. "En douze jours, on en est déjà à plus de 40000 exemplaires vendus", précise-t-on chez Sony.
Pour retenir encore plus fort l'attention, la pochette de ce C.D. a été mise au verso du boîtier en plastique, ceci afin de supprimer la bande vierge de la charnière et de gagner un peu plus de surface en visuel (16 %), une grande première en France.

Y.B.

LienPour plus de détails sur la musique...




Pourquoi "Léon" n'est pas "français"!

Pour une fois que le film d'un réalisateur français obtient un beau succès - meilleure première semaine depuis "Les Ripoux 2" en 1990 - et qu'il fait enfin sortir du rouge une fréquentation des salles en fort recul depuis le début de l'année, voilà qu'on ne lui attribue pas le label de film français! En effet, selon les critères du Centre national de la cinématographie, "Léon" est un film européen. Pourquoi cette décision? Tout simplement parce que le film de Luc Besson a été tourné en américain et non en français. "Mais le producteur est français, l'acteur principal est français, comme tous les techniciens, explique Luc Besson qui n'apprécie pas la décision des pouvoirs publics. Huit semaines de tournage ont eu lieu aux studios d'Epinay, le laboratoire, Eclair, est installé à La Garenne-Colombe. Mais mon film n'est pas français.."
Une pareille mésaventure était déjà arrivée à Jean-Jacques Annaud avec "L'Amant", en 1992. A trente-cinq ans, Luc Besson est pourtant l'un de nos rares réalisateurs à pouvoir rivaliser avec les spécialistes américains du cinéma à grand succès. Les grands studios d'Hollywood ont d'ailleurs les yeux rivés sur lui. La Columbia, qui vient d'acheter les droits de distribution pour les Etats-Unis, distribuera "Léon" à partir du 18 novembre prochain. "The Professional" - c'est son titre outre-Atlantique - sortira dans 900 salles...

A.G.

LienPour plus de détails sur cette "polémique"...




Violence au cinéma : une folle escapade en deux ans

Depuis "Reservoir Dogs", de Quentin Tarantino en 1992, la réalité de la violence a dépassé la fiction. Ces dernières semaines, on a été servi : "Killing Zoé", un film américain de Roger Avary, avec Jean-Hughes Anglade et Julie Delpy; "Léon", de Luc Besson, avec Jean Réno et Natalie Portman, et le nec plus ultra du choc visuel, "Tueurs nés", de Oliver Stone, avec Juliette Lewis et Whoody Harrelson. Cette vague d'hémoglobine en annonce une autre avec, dans un mois, la sortie de "Pulp Fiction", un autre film de Tarantino, Palme d'Or au dernier Festival de Cannes, et, en novembre, du nouveau film de François Dupeyron ( à qui l'on doit déjà "Drôle d'endroit pour une rencontre"), "la Machine", adapté d'un roman de René Belleto, et dont on dit qu'il va dépasser toutes les bornes de la violence. Qu'est-ce qui a changé, en fait, dans la démarche des cinéastes? Ils n'ont plus seulement un scénario à mettre en images, avec des bons qui gagnent et des méchants qui meurent, mais ils expriment une crainte; ils ont une inquiétude sérieuse à mettre à plat. Ils voudraient parler d'amour, comme Luc Besson, et ils commencent par cracher la haine. La leur, selon l'expression bien connue et si moderne "j'ai la haine" celle qui leur fait refuser en bloc une fin de siècle qu'ils jugent gangrenée par l'injustice, la course au profit et le jeu des apparences.
C'est si vrai dans le film d'Oliver Stone, tourné d'un bout à l'autre comme une hallucination vidéo; un cauchemar éveillé où le spectateur est sans cesse entraîné entre deux images et où l'on ne sait jamais ce qui l'emportera de la violence pure ou de sa représentation à travers des écrans de télévision, des interviews exclusives des caméras aux aguets puis aux abois. C'est si vrai, aussi, chez Besson, qui avait déjà donné un coup de semonce avec "Nikita" et qui, cette fois, renvoie l'image de l'horreur dans celle de l'innocence.

Pressé par la fin de siècle, le cinéma, qui était une poche de rêve, a l'air de vouloir nous montrer, finalement dans l'exagération de son propos, que la violence, dont nous abreuve notamment la télévision, est allée trop loin. Et qu'on s'y habituerait presque, ce qui serait le comble de l'horreur.

Pierre Vavasseur

Lien Lettre ouverte à tous ceux qui estiment ce film violent




Le bonheur de Jean Réno

Il arrive que la fiction et la réalité s'entrechoquent...
Tandis que le public quittait la salle du Gaumont Ambassade, hier après-midi, après avoir assisté à la projection de "Léon", héros de ce film de Luc Besson, garait sa Mercedes devant le cinéma. Léon en chair et en os, dans la rue, pressé et serieux derrière ses lunettes noires! Pressé mais acceptant de nous dire deux mots sur un tel succès : "Je ne m'y attendais pas, vraiment... Vous savez je ne calcule rien. Je veux dire, ça va trop vite là. On n'a pas assez de recul. Mais je suis très, très heureux!"

M.S.




VOIX EXPRESS

Des inconnus répondent à une question :

Trouvez-vous que la violence dépasse les bornes au cinéma?


Michèle Pellevas,

63 ans,
Retraitée,
Dijon (21)
Jean-Claude Guillemez,

45 ans,
Militaire,
Toul (54)
Johann Cavignaux,

21 ans,
Etudiant,
Orléans (45)
Patrick Voison,

26 ans,
Technicien France Télécom,
Nancy (54)
Linda Marcel,

18 ans,
Etudiante,
Gournay-sur-Marne (93)
"Je pense qu'il n'y a pas trop de films violents. Je n'irai jamais voir un film de cette nature. Mais l'autre jour, j'ai été effrayée de voir la file d'attente du film Cross où il y avait en grande majorité des jeunes de quinze ou seize ans. J'ai vu les trucages des films à Hollywood. Avec le recul, cela fait rire, mais je crains que les jeunes non avertis prennent cela au premier degré." Commentaire "Je trouve qu'on ne devrait pas passer de films violents au cinéma ou à la télé. Il y a trop de jeunes sans emploi et désorientés qui veulent en faire autant. C'est trop tentant. Et les mineurs les regardent à la télé ou en cassetes vidéo. C'est un problème d'éducation mais souvent, hélas! les parents préférent encore les laisser regarder la télé plutôt que de les voir traîner dans la rue." Commentaire "J'ai vu Léon. C'est un très bon film. Il est vrai qu'il y a des scènes violentes, mais pas plus qu'il ne faut. L'histoire prend vite le dessus. Je vais souvent au cinéma, je trouve qu'il y a moins de violence dans les films que dans certains feuilletons ou séries américaines à la télévision. De plus, les contrôles des moins de seize ans sont bien encadrés aux guichets des salles obscures." Commentaire "Je trouve que parfois les scènes de violence sont exagérées. On n'est pas obligé de montrer des scènes atroces même s'il s'agit d'un film qui traite de la violence. Je trouve que cela n'apporte rien de plus et ce n'est pas cela qui fait la qualité d'un film. Si je vais au cinéma, c'est pour me décontracter, pour me distraire, pas pour voir des films noirs où vous sortez la tête entre les mains." Commentaire "Oui, j'estime que le cinéma dépasse les bornes dans la violence et même dans le sexe. C'est encore pire dans les dessins animés destinés aux enfants ou dans les films de science-fiction. Il y a une évolution inquiétante, aujourd'hui la violence est banalisée et le gens ne sont même plus choqués. On se demande s'ils font la différence entre la fiction et la réalité." Commentaire





Moi, Natalie Portman, 13 ans...

NATALIE PORTMAN est la révélation de "Léon", le nouveau film de Luc Besson. Inconnue du public il y a encore dix jours, la jeune comédienne américaine - elle est âgée de treize ans - vient de passer quelques jours à Paris avec ses parents. Nous l'avons rencontrée.

- Pour vos premiers pas à l'écran, vous êtes gâtée : un million de spectateurs, en France, ont déjà vu "Léon". Heureuse?
Natalie Portman - Oui! Cela me fait très plaisir car tous les gens que je rencontre ne me disent que des bonnes choses sur "Léon". Ils me félicitent pour mon interprétation du personnage de Mathilda. Pourtant, ce n'est pas à moi que revient le succès du film. Ici, en France, Luc Besson est un réalisateur célèbre et très apprécié des jeunes, Jean Réno aussi. Moi, je suis la petite nouvelle qui arrive dans la famille. Il me semble qu'on m'a adoptée aussi.
- Résumez-nous votre parcours personnel et artistique.
- Je suis née il y a treize ans à Jérusalem. J'avais trois ans quand ma mère, artiste-peintre, et mon père, docteur, ont décidé pour raison professionnelle de quitter Israël pour rentrer aux Etats-Unis. Nous avons alors résidé dans le Maryland, puis dans le Connecticut et à New York. Il y a trois ans, alors que je me trouvais dans une pizzeria, un directeur de la société Revlon m'a remarquée et m'a encouragée à devenir mannequin, puis il m'a mise en relation avec les deux plus grandes agences de New York... mais, lorsque j'ai rencontré les responsables, je leur ai dit que j'aimerais mieux devenir actrice. Ils m'ont donc envoyée chez un manager avec qui je suis restée jusqu'au moment où j'ai changé pour celui qui m'a envoyée au casting de "Léon".
- C'est un vrai conte de fées...
- Exact! Je ne connaissais pas du tout Luc Besson. Je n'avais jamais vu un seul de ses films. Il a été très patient, et m'a permis de tourner dans des conditions extrêmement agréables. Il a beaucoup parlé à mes parents et accpeté de ne pas tourner une scène où je tuais quelqu'un. Jean Réno, aussi, a été formidable pendant tout le tournage.
- Après le tournage de "Léon", ça n'a pas été trop difficile de retourner à l'école?
- Mes vrais amis ont été très contents que je tourne "Léon". D'autres ont éprouvé de la jalousie. Je ne leur en veux pas. Ce fut une expérience formidable. J'aime jouer... mais j'ai d'autres centres d'intérêt. Par exemple, j'adore les animaux - je suis végétarienne - et je me dis que j'aimerais bien devenir vétérinaire. Je me déciderai quand je serai un peu plus grande!

Propos recueillis par Alan Grasset

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