D'autres commentaires

Beaucoup de journalistes ont fait leur bilan des Jeux olympiques de Salt Lake City. Certains articles, accessibles dans la page qui vous a mené ici, consacrent une place importante aux épreuves de ski de fond. D'autres articles contiennent quelques lignes, que nous avons remarquées. Les voici.

Dans dix ans, quand par un samedi après-midi gris d'automne je repenserai à Salt Lake City, ce ne sont pas Jamie et David qui illumineront mes pensées, mais Beckie Scott. Il y a 15 jours, qui de vous connaissait cette fondeuse de l'Alberta? Mais sa médaille de bronze au 5 km poursuite, sa cinquième place au 1,5 km sprint et ses deux sixièmes positions aux 5 et 10 km classique relèvent de l'exploit dans un sport dominé par la Russie, la Finlande, la Norvège et le dopage.
On peut pratiquement dire que sa médaille de bronze vaut maintenant de l'or puisque les deux fondeuses qui l'ont devancée au 5 km ont échoué à un test antidopage lors de l'épreuve du 30 km samedi dernier. Contrairement à David et Jamie, Beckie ne touchera pas SA médaille d'or parce que les deux Russes n'ont pas été reconnues coupables au 5 km. Bon, il ne faudrait pas prendre les gens pour des imbéciles, n'est-ce pas?
Manon Gilbert, Beckie, Catriona, Marc et les autres, Radio-Canada Sports, 25 février

EPO - Substance qui apparaît dans le sang des skieuses russes quand elles sont menstruées.
Kilomètre - Distance entre les pharmacies dans un parcours classique de ski de fond
Vierge - Se dit d'une skieuse de fond qui ne s'est pas fait prendre avec un corps étranger.
Daniel Lemay Lexique d’hiver, La Presse, 25 février

Des Jeux de Salt Lake City, je sais déjà ce qui me restera en mémoire quand, dans deux, trois ans, juste avant les Jeux de Turin, au coin du feu, mes amis tenteront de se rappeler.
Facile, je ne me souviens déjà plus que de l'essentiel: une douzaine de flashes tout au plus qui n'ont la plupart du temps rien à voir avec la performance des athlètes et la couleur des drapeaux.
Il s'agit de sourires, de bouts de phrases, de moments de grâce, de reportages intéressants comme celui diffusé samedi dernier à RDI quand Louis Hardy s'est rendu dans l'atelier de Pierre Harvey parler fartage. Du solide et de l'inédit.
Michel Blanchard, Ils gagnent et voilà qu'ils triomphent..., La Presse, 25 février

Plus près de nous, la SRC nous a encore offert un reportage carrément faible, malgré cinq ans de préparations intensives, nous disait-on. Plusieurs descripteurs et analystes incompétents, mal choisis, mal préparés, paresseux...
Samedi soir, 23h50, alors que les Jeux étaient terminés à 95%, la SRC nous a présenté un reportage-documentaire sur l'importance du fartage... suivi d'un autre sur le bobsleigh... Ça n'aurait pas été mieux AVANT les compétitions?
Ronald King, La tendance se maintient, La Presse, 25 février

Johann Muehlegg, Dr Juanito et Mr Johann
D'abord classé parmi les meilleurs athlètes des Jeux, avec trois médailles d'or, Muehlegg en aura finalement été le mouton noir en étant pris pour dopage à un produit identique à l'EPO. Premier cas enregistré aux Jeux d'hiver depuis 14 ans. Personnage à deux faces lancé sur les rails d'une ambition qui lui fait mépriser les critiques. Il cherche à gagner, pas à se faire aimer. Il réussit sur les deux terrains. C'est en tout cas ce qu'il pouvait penser avant d'être pris. «Johann» est né et réside le plus clair du temps en Allemagne. «Juanito» s'est fait naturaliser pour mener sa carrière plus à sa guise. Il proclame sa foi en Dieu mais ne s'interdit pas des superstitions toutes païennes.
Agence France-Presse, Les héros des Jeux, 25 février

Vedettes malgré eux
Certains athlètes ont obtenu des résultats en deçà des attentes, d'autres ont toutefois réservé des surprises. C'est notamment le cas des médaillées de bronze Cincy Klassen et Clara Hughes en patinage de vitesse, de la fondeuse Beckie Scott et de la skieuse acrobatique Deidra Dionne.
Jim Morris, Des performances excitantes et de la controverse , Presse canadienne, 25 février

Nos coups de coeur
Une mention bien spéciale également à Beckie Scott, première athlète canadienne à obtenir une médaille en ski de fond, soit le bronze en poursuite 10 kilomètres. Sans compter qu'elle a terminé parmi les six premières dans les trois épreuves individuelles auxquelles elle a pris part. Une performance vraiment exceptionnelle.
Du côté des moments moins glorieux, mentionnons le héros devenu zéro: le fondeur espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg. Médaillé d'or sur 30km style libre, en poursuite 20km et sur 50km classique, il a perdu sa médaille du 50km après avoir échoué à un contrôle antidopage. De quoi mettre en doute ses performances lors des deux autres courses
Anik de Repentigny, Gagnon, le héros canadien des Jeux, Radio-Canada Sports, 25 février

N comme « Nesp » (le darbepoetin alfa commercialisé sous le nom d'Aranesp), la « nouvelle dope » qui a mené l'Espagnol Johan Muehlegg et la Russe Larissa Lazutina sur la plus haute marche du podium des épreuves reines du ski de fond (50 km et 30 km) avant de causer leur chute lorsqu'elle a été détectée dans leurs urines. Exclus des Jeux, tout comme la Russe Olga Danilova, ils n'ont pu assister aux cérémonies de clôture, mais ils ont quand même quitté Salt Lake City avec leurs autres médailles : deux en or pour Muehlegg et deux en argent pour Lazutina, qui avait déjà été interdite de départ au relais en raison d'un test positif. Les Russes ont crié au loup, personne n'a bronché. Ils ont menacé de ne pas finir les Jeux, de boycotter la cérémonie de clôture, de ne pas participer aux JO d'Athènes, en 2004, pour finalement mettre un peu d'eau dans leur vin... ou leur vodka.
S comme Scott. La Canadienne Beckie Scott a réussi l'impossible, : récolter la première médaille nord-américaine en ski de fond dans l'histoire des Jeux, accomplissant son exploit à la poursuite du 5 km.
Carl Tardif, Les Jeux de A à Z, Le Soleil, 25 février

Les 19es jeux Olympiques d'hiver se sont achevés dimanche au Rice Eccles Stadium de Salt Lake City par une cérémonie colorée, avec la volonté manifeste de tirer un trait sur les scandales de dopage et les polémiques qui les ont marqués. Prévu comme porte-drapeau de l'Espagne, Muehlegg, exclu des Jeux, a été suppléé par la skieuse Maria-Jose Rienda, sixième du slalom géant.
La fête pour oublier, Yahoo Sports, 25 février

Triple couac
Depuis quelques jours, des rumeurs de dopage circulaient, mettant en cause deux des meilleures fondeuses russes, multiples médaillées aux Jeux d'hiver, Larissa Lazutina, en quête du record féminin du nombre de médailles "hivernales", et Olga Danilova. Il faudra attendre le dernier jour pour que vienne la confirmation.
Exclues des Jeux, elles ne sont pas seules dans l'opprobre. L'un des héros de ces JO, le fondeur espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg, 3 médailles d'or à Salt Lake City, est lui aussi convaincu de dopage. Au même produit, le nesp, cousin de l'EPO et tout nouveau sur le marché. Triple couac retentissant à quelques heures de la cérémonie de clôture.
Alors, la fête et ses couleurs, la fraternisation des athlètes du monde entier et le rituel olympique bien huilé de la cérémonie de clôture sont venus à point rappeler que ces 19es Jeux d'hiver avaient été une réussite.
Des Jeux réussis malgré tout, Yahoo Sports, 25 février

Wayne Gretzky déifié, Johann Muehlegg aux enfers en compagnie de ses consoeurs Larissa Lazutina et Olga Danilova : la dernière journée des Jeux de Salt Lake City aura été à l'image de la quinzaine olympique, souvent brillante sur les pistes, moins reluisante en dehors.
Pratiquement à l'heure où la patinoire de Salt Lake vibrait des "Oh Canada !", le verdict tombait pour le fondeur espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg qui, la veille encore, figurait dans le carré d'as de ces Jeux avec trois médailles d'or autour du cou. Dopé.
Dépouillé d'un de ses trophées, les deux autres dévalorisés.
Dopées aussi les fondeuses russes Olga Danilova et Larissa Lazutina. Cette dernière, victorieuse quelques heures plus tôt du 30 km classique, en sachant déjà qu'elle n'échapperait pas à l'infâmie. Comme un pied de nez avant de mettre à 36 ans, et probablement une longue suspension, un terme à une carrière exceptionnelle. Quand il n'en restera que le palmarès.
Gretzky au paradis, Muehlegg en enfer, Yahoo Sports, 25 février

"La différence entre l'or et le bronze réside dans la couleur, pas dans l'effort"- Julija Tchepalova, fondeuse russe
François Foisy, Du meilleur au pire, Le Journal de Montréal, 26 février

Page mise en ligne le 26 février 2002 par SVP