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8 février 2006

Les troisièmes Jeux de Beckie Scott

Steve Simmons - Sun Media
Adapté de l’anglais par Isabelle G.-Gaudreault

Lorsque tout allait bien pour Beckie Scott, après sa médaille d’or olympique et après sa saison incroyable à la suite des Jeux de Salt Lake City, la dernière chose à laquelle elle s’attendait s’est produite.

Elle a frappé un mur sur le plan affectif. Rien dans sa carrière ne semble jamais se produire sans qu’un bouleversement agisse comme catalyseur.

«J’ai commencé à tout remettre en question», a déclaré la coqueluche canadienne du ski de fond. «Je mettais en doute mon désir et ma motivation. J’étais fatiguée de courir, fatiguée de m’astreindre aux compétitions et de m’entraîner. J’avais simplement le goût de tout laisser tomber.»

Dans une certaine mesure, c’est exactement ce qu’elle a fait. Il y a deux ans, Beckie Scott a pris une pause de cinq mois, avec la ferme intention de quitter la scène de la compétition internationale.

«Pendant un certain temps, j’ai haï le sport et j’étais convaincue qu’il était ridicule», raconte la jeune skieuse originaire de Vegreville, en Alberta. «Mais, plus que toute chose, j’avais surtout besoin de me reposer. Le simple fait de m’évader était une quête que je devais absolument entreprendre.

«L’expérience m’a conduite à une toute autre perspective. Je ne désirais compétitionner que pour moi-même, et je devais revenir à cet état d’esprit. Je me suis alors redirigée vers le sport et je me suis rendu compte que je n’étais pas tout à fait prête à lui faire mes adieux.»

Elle aimerait bien dire de nouveau bonjour à la galerie aux Jeux olympiques de Turin. Si ses performances récentes en sont la moindre indication, Mme Scott devrait avoir son mot à dire dans les épreuves de ski de fond, un sport qu’elle décrit savoureusement comme «le ski alpin, moins le plaisir». Elle fut la toute première Canadienne à remporter une médaille olympique en ski de fond. En fait, cette médaille, au départ, de bronze, à Salt Lake City, s’est ultimement transformée en or après une lutte prolongée lors de laquelle les candidates à l’or et à l’argent ont échoué un test de dopage.

Il s’agira d’une troisième participation olympique pour la skieuse, qui a célébré ses 32 ans au début du mois de janvier. À Nagano, en 1998, elle s’était classée si loin derrière qu’on arrivait à peine à repérer son nom sur la liste des participantes ayant complété le parcours.

«Je ne me suis jamais découragée, se rappelle-t-elle. Ce furent les jours les plus difficiles de ma carrière.»

L’expérience qu’elle a vécue à Salt Lake City a été à la fois la plus exaltante et la plus frustrante de toute son existence. Elle a remporté sa médaille en poursuite libre sur 5 km pour presque immédiatement accuser les gagnantes de tricherie. Ironiquement, Dick Pound – celui-là même qui a accusé un certain nombre de joueurs de la LNH d’utilisation de substances interdites sans avoir de preuves substantielles – avait critiqué la déclaration de Mme Scott, prétextant qu’elle ne détenait aucune preuve.

Elle le savait. Tout le monde du sport le savait. Puis ses doutes ont été confirmés – même s’il a fallu un certain temps avant que la couleur de médaille appropriée lui soit accordée. Depuis cette controverse, Beckie Scott a accepté de se joindre au comité des athlètes de l’Agence mondiale antidopage.

Arrive maintenant Turin avec ses attentes élevées. Une autre présence sur le podium n’est pas hors de question.

«Je suis en pleine forme, raconte l’athlète. Mes préparatifs sont sur la bonne voie. Je compte profiter à plein de ces Olympiques – et je souhaite exploiter mon potentiel au maximum lorsque je skierai. Si j’y arrive, tout sera parfait.»

CHANCES DE REMPORTER UNE MÉDAILLE : On dirait bien que Beckie Scott a atteint le sommet de sa forme juste à temps pour Turin.

PRÉDICTION : L’argent


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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