15 février 2006
CESANA SAN SICARIO - La mine de Jean-Philippe Le Guellec, retransmise sur l'écran géant pour l'amusement des 6 500 spectateurs, donne une idée de la nervosité qui l'habitait.
Alain Bergeron
« J'ai envoyé un p'tit bec à ma blonde, un salut à mes parents, puis envoye, on part ! » a dit tout bonnement le jeune Québécois de 20 ans, 61e au sprint de 10 km en biathlon, hier.
Le Guellec a raté par moins de deux secondes la coupure qui lui aurait permis de participer à la spectaculaire poursuite de 12,5km, samedi, sur le parcours printanier de Cesana San Sicario.
Le junior dit avoir beaucoup appris
C'est sur cette note que se terminent ses premiers Jeux olympiques, après avoir été le 48e à l'épreuve individuelle de 20 km, au lendemain de la cérémonie d'ouverture.
« J'ai 20 ans. La plupart de ceux qui étaient là aujourd'hui sont sur la Coupe du monde depuis cinq ou six ans...
« Je regarde l'avenir, j'apprends et je ne dois pas me décourager », a dit sagement cet athlète encore d'âge junior, qui a raté deux cibles sur 10 (une couchée, une debout).
« Ils vont vite... »
Parti neuvième du concours, Le Guellec a été contraint à regarder passer plusieurs bombes à ses côtés.
Ce fut le cas du Norvégien Frode Andersen, troisième au classement final, qui s'était élancé 30 secondes après lui.
« Ces gars-là vont vite, ça n'a pas de sens. Il faut dire aussi qu'on n'a pas le même âge. Je n'ai absolument pas de raison d'être déçu. Aujourd'hui, c'était le tout pour le tout et je considère avoir bien géré ma course. »
Savourer l'expérience
Un soleil printanier, une foule fébrile colorée par les drapeaux norvégiens et allemands, un annonceur maison qui hurle : Le Guellec gardera cette image de sa toute première expérience olympique jusqu'à Vancouver, en 2010.
« J'ai eu le temps de savourer. Pendant la période d'échauffement, je regarde autour, les spectateurs...
« C'est bien beau vouloir rester dans sa bulle, mais il faut que tu en sortes un peu pour en apprécier les moments.
« C'était hallucinant comme ambiance, mais ça ressemblait à la plupart des épreuves de Coupe du monde en Europe.
« Par contre, il y a d'autres endroits où il n'y a pas plus de spectateurs qu'à Québec... »
Relaxes, les unifoliés...
Pas de détecteur de métal, pas de fouille de notre sac, aucune porte close, le bonheur, quoi.
L'équipe canadienne de biathlon a déconstipé pour nous les règles de sécurité des Jeux olympiques, hier matin.
Il est 10 h 30 quand on s'assoit à la table de l'appartement loué par Biathlon Canada, dans le village alpin de Cesana. On y trouve Martine Albert, Marie-Pierre Parent, la physiothérapeute et, dans la cuisine, le chef Jean-François David, déjà affairé à ses casseroles.
Une trentaine de minutes plus tard, deux entraîneurs entrent, suivis de Jean-Philippe Le Guellec et de Robin Clegg, pour qui le sprint de 10 kilomètres s'élance dans deux heures !
Un journaliste à notre table ? So what ? Au diable le Comité international olympique !
« Nous, nos compétitions s'étendent du 11 au 25 février. On a choisi d'adopter un concept plus ouvert, d'avoir une ambiance relaxe et tout faire à la bonne franquette. Le moral, c'est important.
« Ce n'est pas comme pour Jennifer Heil, qui a une seule journée de compétition, puis c'est fini », explique Daniel Lefebvre, entraîneur national à Valcartier.
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