Une autre page d'histoire
pour le ski de fond brésilien
Re-Bonjour à Tous,
Une autre page d'histoire pour le ski de fond brésilien : c'est la première fois qu'un(e) Brésilien(ne) ne termine pas dernier lors d'une épreuve olympique ! (... ou de Championnat du Monde).
Jaqueline partait 3eme (... sur 72 skidefunneuses olympiques, qui partaient à intervalle de 30s) sous des conditions "Nagano" (... pluie à +3 degrés). Pour la première fois de sa vie, elle prenait le départ d'une course de ski de fond avec du Klister, et après 1 km, pour la première fois de sa vie, elle a crié "TRACK!", pour demander la piste à la fille devant elle qui venait d'un autre petit-pays (Chépudoùellevient Quellequechosecommeça).
Son objectif était atteint, il ne restait plus qu'à parcourir le 9 km restant sans tomber !
Dans la descente vertigineuse du 8e km, la numéro 5 tombe devant elle (... une Hongrienne qui est partie une minute derrière elle). Jaqueline se dit « Aye! Aye! faut pas faire ça devant une Brésilienne en ski de fond ! » Par miracle, elle évite le désastre à près de 50 km/h sur ses talons hauts de 2m de long !
Dans la dernière longue montée, je lui crie de sortir des pistes parallèles (...tracées pour le style classique). Elle ne m'écoute pas et fais un "backslip". Je répète en insistant « Sort des traces et court le plus vite que tu peux ! ». Cette fois, elle m'écoute et dépasse la Chinoise qui est partie trois minutes derrière. Jaqueline franchie la ligne d'arrivée avant-avant-avant-dernière ! Show de Bola ! (Vraiment hot ! comme disent les Brésiliens).
La Brésilienne a fait une meilleure première performance olympique de ski après trois mois sur neige que son mari canadien après 10 années de compétition de ski de fond... Ouch !
Bon ! il faut que j'aille préparer les skis de mon autre athlète. Demain, Helio sera le numéro 5 et il n'a jamais battu un skieur autre que Brésilien. Ce sera donc la guerre des "Petit-Pays du Ski" pour NE PAS terminer dernier, car leurs représentants craignent tous une réaction médiatique négative dans leur pays respectif...
J'ai écrit le texte qui suit la fin de semaine passée et Pierre Foglia a traité du sujet dans son article du 15 février paru sur CyberPresse.
Je vous écris confortablement assis près d’un foyer dans un gîte rustique du village de Thures, perché au sommet d’un col très étroit de la vallée Torinese dans le nord d’Italie, qui compte cinq bâtiments et douze habitants. Vendredi soir, j'ai écouté la cérémonie d’ouverture sur une télévision dotée d’un écran de 12 pouces puisque je suis seulement l’entraîneur «non-officiel» de l’équipe brésilienne de ski de fond. Depuis que je suis ici, déjà plusieurs personnes à Sestrières (12 km de Thures), m’ont demandé si je pouvais leur vendre mon manteau à la fin des Jeux, dont un policier qui a un cousin à Curitiba, dans le Sud du Brésil. Après cinq minutes de conversation en langue portugaise avec le policier italien, je considerais qu’il était devenu mon chum alors je me suis dit que ce serait peut-être utile de lui demander son numéro de téléphone au cas où je me retrouverais en prison !
Ma voiture est très populaire à Sestrières, il y a beaucoup de gens qui crient de joie en me voyant et certains la prennent en photo. Faut dire que ça tappe l'oeil de voir une voiture identifiée « BRASIL X-C SKI TEAM » dans un contexte de Jeux d’hiver. Pour accéder aux différents sites de compétition, il faut avoir des accréditations autour du cou et sur la voiture. Bien que ma femme ait demandé au mois de septembre passé auprès de la Fédération des sports d'hiver du Brésil de me nommer comme entraîneur, on avait déjà nommé un entraîneur brésilien qui peut à peine skier, ne sait pas cirer des skis et qui arrive demain soir, soit deux jours avant les compétitions.
Six mois avant les Jeux, les responsables de l’équipe canadienne ont dû donner les numéros de matricule des voitures de location qu’ils n’avaient pas encore réservées pour obtenir leur vignette de stationnement. La semaine avant les Jeux, j’ai demandé à mon copain Ulysse, qui travaille pour une compagnie qui fabrique des affiches magnétiques (…et qui est également représentant de Infinity, Maplus, Salice et Zensah), de m’imprimer des affiches pour identifier ma voiture de location. Ma femme m’a passé son ancien manteau de l'équipe du Brésil et lorsque vient le temps d’accéder le site de compétition (… sous les scanneurs comme dans les aéroports), ma femme passe avant moi et jase avec le garde italien pour le déconcentrer. Une heure plus tard, je suis en train de skier sur le parcours olympique derrière Jaqueline afin de lui prodiguer les précieux conseils pour sa compétition.
J’ai demandé à des Italiens pourquoi ils capotent tant sur le Brésil, et ils m’ont répondu que « Les Italiens trippent sur le soccer ». En plus, il y a une grosse usine Fiat dans la ville natale de ma femme, Belo Horizonte (...dont les montagnes environnantes n'ont jamais vue la neige !), alors tous les Italiens du coin (... parce que Turin est la capitale de Fiat) ont un lien avec le Brésil. Alors, pour Vancouver en 2010, je suis mieux d’avoir mon accréditation !
Je me croise les doigts quand même pour que la prochaine fois que je vous écrive, ce ne soit pas d'une cellule de prison italienne !
Até logo (À bientôt)!
Guido Visser
Votre Skide-fun-neux olympique
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Note du webmestre :
Grâce à l'encadrement de l’entraîneur «non-officiel» de l’équipe brésilienne de ski de fond, Helio Freitas, représentant du Brésil au 15 km classique, n'a pas terminé dernier ! Il s'est classé 93e, tout juste derrière Phillip Kimely Boit, du Kenya, dont Guido nous jasait mardi dernier.
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