Une autre journée difficile pour Martine Albert
Michel Lajeunesse
Cesana, Italie - Si Biathlon-Canada se cherche une ambassadrice, il n'a pas à chercher très loin. La meilleure candidate pour le poste est déjà là dans le giron de l'équipe et prête à offrir volontiers ses services.
Martine Albert, de Rimouski, a connu une autre journée difficile, jeudi, sur les pistes de Cesana San Sicario dans la compétition du sprint 7,5 kilomètres en biathlon. Mais après la course, elle n'avait rien perdu de son enthousiasme et a fait encore une fois l'éloge de son sport exigeant.
« Croyez-moi, les conditions ne pouvaient être plus difficiles, surtout pour les concurrentes qui sont parties dans le peloton de tête, a dit Albert. Il neigeait abondamment, une neige molle et humide et il ventait beaucoup. La plupart des filles qui sont parties dans le peloton de tête n'ont pas vraiment bien fait. Par la suite, le soleil est sorti, le vent est tombé et la piste est devenue plus rapide. »
Albert, à sa première expérience olympique malgré ses 32 ans, ne regrette cependant rien, elle qui avait abandonné le sport, mais qui avait décidé de revenir à la compétition pour aider le Canada à qualifier une équipe pour les Jeux de Turin.
« Mon sport, c'est ma passion, dit-elle. Je suis déçue de mes résultats, c'est certain, mais je suis très heureuse d'être ici. Pour moi, c'est une victoire.
« Quand je me suis retirée une première fois, il y avait beaucoup d'amertume. J'avais raté les Jeux de 1998 et ceux de 2002 et il aurait toujours eu une vide dans ma vie si je n'avais pas finalement atteint ce rêve de participer aux Jeux olympiques.
« Depuis quelques temps, nous sommes mieux entourées, mieux appuyées. Nous avons maintenant deux techniciens, par exemple avec nous et c'est merveilleux. Certes, certains athlètes d'autres pays peuvent compter sur deux techniciens chacun, mais nous n'avons pas à nous plaindre. Les gens sont aussi déçus à la maison de nos résultats et ils doivent se dire qu'on dépense beaucoup d'argent pour nous et que nous ne livrons pas la marchandise.
« Mais je dis qu'il ne faut pas abandonner. Les gens ne savent pas vraiment tout ce que ça exige pour un athlète de performer au plan international. Je sais que je peux faire mieux. Je suis en bonne forme et c'est pour cela que je suis aussi déçue. »
Albert reconnaît qu'on fait de grands efforts au Canada pour développer plusieurs disciplines en vue des Jeux de Vanncouver.
« Il faut continuer pour que les jeunes nous voient à l'oeuvre et que nous formions finalement un meilleur bassin de jeunes biathlètes, mentionne-t-elle. Nous avons ici Jean-Philippe LeGuellec, Marie-Pierre Parent et Zina Kocher qui sont des jeunes athlètes très talentueux. L'expérience acquise ici sera pour eux le bien le plus précieux. »
Au Canada, on mise beaucoup sur les Jeux de Vancouver. Ça inquiète un peu Martine Albert.
« En Europe, nous courons devant des milliers de spectateurs à chaque épreuve. Je ne vois pas pourquoi le sport ne serait pas populaire chez-nous.
« J'ai peur un peu de l'après-Vancouver. Des tireurs américains me disent que bien des choses ont changé aux États-Unis après Salt Lake. Je redoute un creux. Comme ce fut le cas chez-nous après Myriam Bédard. Nous avons eu la chance de voir à l'oeuvre Lise Meloche, qui a connu d'excellents résultats, mais ils sont passés inaperçus. »
Pour ce qui est de la course de jeudi, les Canadiennes ont aussi eu leur lot de malchance.
Kocher, meneuse du groupe, a chuté lors de sa deuxième boucle et a endommagé son fusil.
« C'est dommage parce qu'elle s'attendait à bien faire dans cette course, a dit Albert. Elle a endommagé la crosse de son fusil et a ensuite commis trois fautes au tir debout. Elle était abattue après la course. »
Même son de cloche pour Marie-Pierre Parent, qui a terminé au 76e rang.
« Je me sentais pourtant très bien au départ, mais on dirait que je ne m'adapte pas très bien à l'altitude. Après quelques kilomètres, je commence à souffrir.
« Ces résultats, je peux dire que ça fait mal. Mais je me dis que j'ai appris beaucoup depuis mon arrivée ici. Il nous reste le relais. Nous devrions faire beaucoup mieux. »
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