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19 février 2006

Un quatuor historique et symbolique au relais messieurs

C’était la médaille d’or la plus espérée pour la Squadra aux Jeux olympiques de Turin, parce qu’elle a une histoire et véhicule une symbolique : le relais 4 x10 km italien de ski de fond n’a pas trahi l’attente en se couvrant d’or hier à Pragelato, avec la manière en plus.

Fulvio Valbusa, Giorgio di Centa, Pietro Piller Cottrer et Cristian Zorzi ont rejoint dans la légende la Squadra des jeux de Lillehammer en 1992, dont les quatre représentants avaient porté collectivement la flamme dans le stade olympique de Turin le 10 février, lors de la cérémonie d’ouverture.

Il y a 14 ans, sous les yeux du souverain Harald V de Norvège, Silvio Fauner, en dernier relayeur, avait brûlé au sprint, pour 4 centièmes, Björn Dählie. Le dieu de l’Olympe avec 8 or. Les quelque 200 000 spectateurs accourus pour fêter la victoire de leurs héros s’étaient tus, incrédules.

C’était la revanche du sprint des Jeux 1992 à Albertville, quand Fauner s’était incliné pour 7 centièmes face à son prestigieux adversaire.

Depuis, le relais masculin de ski de fond est devenu une référence pour l’Italie, avec les nouveaux épisodes du duel sans cesse recommencé contre la Norvège. Les Scandinaves, en vertu de leur tradition séculaire, avaient repris le dessus, toujours au sprint et chaque fois pour une question d’infimes centièmes, à Nagano (1998) et à Salt Lake City (2002).

Même si les membres du quatuor couronné à Pragelato sont tous originaires du Nord-Est du pays, vivier de fondeurs et de skieurs, « tous les Italiens se retrouvent dans ce succès d’équipe », souligne un journaliste.

Symbole d’unité
Le spectacle des quatre gars chantant l’hymne national « Fratelli d’Italia » (Frères d’Italie) a été ressenti en haut lieu, notamment par le président de la République Carlo Azeglio Ciampi, comme un symbole fort, quelques jours après les polémiques nées des propos d’un des deux lugeurs médaillés de bronze en biplace.

Gehrard Plankensteiner, originaire comme tous les lugeurs italiens du Haut-Adige, région autonome de langue allemande, avait déclaré qu’il ne connaissait pas l’hymne italien.

En fait, s’exprimant difficilement dans la langue de Dante, Plankensteiner avait été victime d’un malentendu. Et aussi d’un contexte politique chauffé à blanc.

Fin janvier, les dirigeants de 113 des 116 municipalités de la province, appartenant jusqu’en 1918 à l’Empire austro-hongrois, avaient demandé par lettre à Vienne que le préambule de la nouvelle Constitution autrichienne, actuellement en discussion, « s’engage en faveur de la défense des minorités de langues allemandes traditionnellement liées à l’Autriche ».

Hier, Harald V était à Pragelato. Pour voir ses compatriotes tomber à une indigne 5e place.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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